Archives mensuelles : novembre 2009

Créole

Créole.
Nom masculin ou féminin et adjectif.

Personne ayant des ascendants africains. Dans un sens plus large et plus récent, on pourra désigner par Créole une personne n’ayant pas forcément un phénotype africain, i.e. ne pouvant en principe revendiquer une ascendance africaine, mais qui n’entre pas dans les autres catégories traditionnelles de la société mauricienne (musulmans, hindous, blancs, chinois). Les Créoles font partie de la « population générale », une des quatre communautés prévues par la Constitution.

Ce sens mauricien ne correspond pas à celui qu’on trouve dans le dictionnaire français : « Personne de race blanche, née dans les colonies intertropicales, notamment les Antilles » (Le Petit Robert 2006, lequel renvoie pour l’occasion à l’entrée béké). Robillard, pour sa part, dit ceci : « A Maurice, le terme connaît une restriction de sens importante, puisqu’il ne peut, au contraire de ce qui se passe dans d’autres zones franco-créoles, s’appliquer à des “Blancs”.” Cependant, il me semble que ces dernières années, dans l’ensemble de la francophonie créolisante, le mot créole, souvent écrit kréol, s’identifie de plus en plus à des gens qui ne sont pas « de race blanche ». On pourrait alors dire que dans le monde entier — le monde francophone — le terme se mauricianise.

« C’est avec une conférence publique sur le thème «Viv to kréolité» au centre de conférence de Grand Baie en présence du président de la République que s’est ouvert le Festival International Kreol (FIK) 2009. […]
Xavier-Luc Duval, initiateur du festival, a, quant à lui, exhorté son audience à être fière d’être créole et de transmettre cette fierté à ses enfants. «La culture Kreol n’est ni inférieure ni supérieure à une autre culture», soutient le leader du PMSD. » (Festival International Kreol officiellement lancé ce samedi 28 novembre, L’Express du samedi 28 novembre 2009.)

Ce qui est chagrinant ici, c’est entre autres de voir que Jugnauth a cru bon, pour les besoins de la cause, de se déguiser en ségatier revêtu d’une flamboyante chemise orange (voir photo dans l’article ci-dessus). Que Duval fils juge nécessaire de se couvrir le chef d’un chapeau en paille, c’est déjà assez risible en soi — tous ces déguisements que nos politiciens sortent des placards suivant l’occasion constituent en eux-mêmes des mauricianismes on ne peut plus typiques —, mais de voir notre vénérable président ainsi accoutré frise le ridicule. (Enfin, c’est sûrement le jaco chagrin sommeillant en moi qui s’est réveillé une fois de plus.)

Le mot créole est un mot susceptible de créer un certain nombre de confusions, intentionnelles ou fortuites. Car le créole est aussi une langue, utilisée par l’immense majorité des Mauriciens, toutes communautés confondues, et le fait qu’on emploie le même substantif (ou le même adjectif) pour parler et de la langue et des membres d’une communauté particulière peut être générateur de malentendus, voire de tensions, par exemple lorsque certaines revendications sont mises en avant ou lorsque le créole est vu comme une menace pour d’autres langues dites « ancestrales ».

Mo papa kréol
Mo mama kréol
Abé moi mo bizin kréol
Paski dan dizef poule
Pa kapav gaign ti kanar

(Serge Lebrasse)

Vape

Vape.
Nom masculin.

Petit appareil électrique servant à réchauffer une pastille ou plaquette — parfois appelée « capsule (de vape) » ou « vape » tout court — contenant un produit repoussant les moustiques.

« Il faut leur donner un vape, sinon cette nuit ils vont prendre une rafale avec les moustiques. »

« Il faut aussi prendre des précautions personnelles en utilisant des répulsifs pour moustiques (crème ou spray) ou des moustiquaires et des anti-moustiques des types Vape ou sandal. »
(Les causes de l’épidémie portlouisienne identifiées, L’Express du 3 mai 2005.)

« Les répulsifs électriques sous forme de pastilles appelées ‘vape’ ou sous forme liquide. Utilisés à l’intérieur, ils éloignent les moustiques. Les serpentins sont aussi utilisés. »
(L’Express, 26 février 2006.)

« Puisqu’il n’y a pas de médicaments pour combattre le Chikungunya, et encore moins de vaccin pour s’en protéger, il est évident qu’on se sent vulnérable. Pourtant, quelques mesures très simples suffisent à se protéger des moustiques. Les produits répulsifs, à l’instar du vape, ou des santals à base de citronnelle, sont fortement recommandés pour éloigner les moustiques. »
(Week-End, 12 février 2006.)

« Festival touille moustik… Non, ce n’est pas une blague, mais un concours lancé par le groupe E.A.L Man Hin. ‘Nous voulions associer un concours à l’élimination des moustiques avec les produits Vape mats que nous représentons’, déclare Bertrand Chan, Marketing Manager du groupe. Le principe ? Sur chaque boîte de Vape, vous trouverez un code alphanumérique et une question. Il suffit de choisir sa réponse et de l’envoyer par SMS sur le 8448. »
(L’Express, 24 février 2008.)
 

L’utilisation d’une majuscule à Vape est normale, puisqu’il s’agit d’une marque, mais la minuscule se justifie tout autant puisque le mot a fini par devenir un nom commun en tant que terme générique pour ce type d’appareil. Il est généralement prononcé à l’anglaise, « vei’pe » (rimant avec le mot anglais tape), mais il est possible d’entendre quelques personnes le dire « vap » (rimant avec nappe).

 

 

Sandal >>>

16

Ce roi de France dont on aurait coupé la tête, a-il été enterré à Maurice ?

Ou bien s’agit-il de l’ancien point géodésique numéro 16 ?

Était-ce une stèle érigée à la mémoire de l’académicien Raymond de Sèze, défenseur de Louis XVI ?

Était-ce le nombre de milles* jusqu’à Port-Louis ?

Mystère.
 
 
 
* Longtemps je me suis demandé s’il fallait que j’écrive « mile » ou « mille ». Je ne me suis toujours pas vraiment décidé, même si « mille », à la française, a ma préférence pour parler de cette unité anglaise qui, pendant longtemps, fut la seule ayant une réalité concrète, les kilomètres et autres kilomètres/heure flottant dans l’abstraction la plus totale.

Herbe bourrique

Herbe bourrique, chiendent bourrique.
Nom féminin.

Stenotaphrum dimidiatum. Variété rustique d’herbe, souvent utilisée pour les pelouses. Il ne s’agit pas là de gazon à la finesse de tapis persan, mais c’est une herbe vivace et robuste appréciée pour ses capacités couvrantes.

« Cette dégradation est due à l’envahissement des plantes exotiques nuisibles car plus prolifiques et s’adaptant plus facilement aux conditions locales. Elles sont, par exemple, le goyavier de Chine, le jamrosa, le privet, la liane cerf, l’herbe caroline, l’herbe duvet, l’herbe bourrique ou chiendent. » (L’Express du 7 novembre 2005.

– Gardien de campement lui aussi, ce Quincois-là ! Gardien à la Cocoterie ça n’a même pas une case à soi, même pas un mauvais hangar comme le mien ! Les tourlourous même ont un trou dans le sable … mais ça, ça habite la coquille des autres, comme les « soldats ! » Et quand le bourgeois flanque à la porte, eh ben ! Tant pis ! Couche-toi sur le chiendent-bourrique et crève de faim !… Et c’est ça qui oserait !…
(Savinien Mérédac, Polyte (1926), page 20.)

Seuls quelques brins d’herbe bourrique poussent çà et là. Chaque pas soulève une poussière épaisse qui ne semble aucunement gêner deux enfants qui jouent avec une brouette cassée.”
(Yvonne Stephen, 5-Plus dimanche, 12 décembre 2010.)

Lovely Ra

Soleil levant ou soleil couchant ?

Given that the shipwreck on the picture is the Dalblair’s steely remains, it should be fairly easy to guess.

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27 November update.

The shipwreck being off the southeastern coast, it cannot be the setting sun.

Toise

Toise.
Nom féminin.

Unité de mesure de surface valant 6 pieds français par 6 pieds français, ce qui fait environ 3.8 m².

Terrain libre 87 toises à vendre

« Il y a dix ans les terrains là se vendaient autour de Rs 4,500 la toise. »

« Par ailleurs, sous l’Empowerment Programme le gouvernement va acquérir environ 2 000 à 3 000 arpents de terre à travers tout le pays. Il compte les vendre en portions de terrain de 60 toises à des familles touchant moins de Rs 8 500 par mois pour la construction de leur domicile. »
(La NHDC construira plus de 1 500 maisons, L’Express du 28 décembre 2006.)

On remarque que le mot peut être employé tel quel en anglais (en anglais mauricien). Par exemple dans L’Express du 30 juin 2009 il est possible de lire ceci dans les petites annonces relatives aux terrains à vendre : « Land of 135 toises at Mahébourg, about 300 m. from the sea. » (Ici (L’Express en pdf), 14e page, en partie basse de la 4e colonne.)

A l’origine une toise était une unité de longueur. Comme cela arrive parfois, l’unité au carré sert à parler d’une surface sans que nécessairement le mot « carré » apparaisse dans le nom de ladite unité. A l’entrée toise le Trésor de la langue française indique ceci : « Unité de mesure en vigueur avant l’adoption du système métrique, valant six pieds, soit un peu moins de deux mètres (1,949 m à Paris). » Il est indiqué ensuite qu’une toise carrée est une « surface carrée dont le côté est une toise ». Les Anglais sont venus, puis partis, le système métrique a été légalement adopté, mais les gens continuent à parler de terrains mesurés en toises, perches et arpents, soit d’anciennes mesures françaises.

 

Perche >>>

Potiche

Potiche.
Nom féminin.

Pot de fleur.

« Tu aurais pu m’aider à bouger un coup mes potiches ? »

Il ne s’agit probablement pas là d’un mauricianisme clair et net, potiche figurant en bonne et due forme dans le dictionnaire. Cependant, il me semble qu’en France on utilisera davantage le mot dans son sens figuré et péjoratif (“personnage relégué à une place honorifique, sans aucun rôle actif” — Petit Robert) que dans son sens premier (“grand vase en porcelaine d’Extrême-Orient”). Dans cette acception originelle je l’ai en tous cas entendu beaucoup plus souvent dans la bouche de Mauriciens, ou plutôt de Mauriciennes, que dans la bouche de Français(es). A vrai dire les dictionnaires français parlent plutôt de « vase », alors qu’à Maurice le mot a plutôt le sens de « pot de fleur » (un assez beau pot de fleur en général, et non le plus simple des pots en terre ou en plastique). D’ailleurs en créole dira plutôt « enn potis (flèr) » que « enn po flèr », me semble-t-il. Encore que…

Sur la photo figurant dans la note consacrée au mot varangue on voyait deux potiches de part et d’autre de l’allée menant à cette véranda aux relents marins.

[Ce billet serait peut-être à mettre entre parenthèses.]

Coco

Coco.
Nom masculin.

Noix de coco.

(Le mauricianisme réside dans le fait que pour parler du fruit du cocotier le mot “coco” tout court est employé plutôt que l’expression “noix de coco”, laquelle appartient plutôt au registre du français standard non-mauricien.)

Tu crois que tu peux casser les cocos qui sont là-haut là-bas ?”

L’équipement est doté d’un perforateur qui perce le coco. Son eau est versée dans un réservoir à glace (sans pour autant être en contact avec le glaçon), il suffit ensuite d’ouvrir le robinet pour que l’eau en ressorte glacée.”
(L’Express, 16 décembre 2007.)

Josiane Reka, elle, est ici pour traiter des douleurs aux reins : elle s’était blessée en triant les cocos.”
(La Vie catholique, 5 avril 2007.)

Et dans le bus quand nous sommes partis, arrivé au lieu appelé Saint Thomas, Madame Talatte a demandé au chauffeur de s’arrêter. Et nous sommes tous descendus. Elle nous a fait cueillir des brèdes la langue vache, unique à Diégo qu’elle mangeait quand elle habitait sur l’île. Nous avons pu retrouver ces brèdes, il y en avait toujours. Les militaires ont accepté de nous laisser descendre du bus. Nous avons pu en avoir plein. Les brèdes, mais aussi des cocos secs pour faire du ciraz. Un plat chagossien que l’on fait avec du lait de coco et des ourites, ou bien du poulet.”
(L’Express, 21 avril 2006.)

Donner suffisamment d’eau à votre cocotier. Point de gros ‘cocos’ bien remplis si les plants sont affectés par la sécheresse.”
(Site de l’AREU, 2007.)

Un marchand de cocos explique qu’il a dû couvrir une partie du toit avec des cartons car cela chauffait ses cocos : ‘mo ban cocos ti pe felé ek mo ti pe perdi klian tou parceki persone pa rod vin debout la’ dit- il. Même son de cloche chez le marchand de journaux qui se trouve juste à côté : ‘nou pa capav travay’, dit- il.”
(L’Express, 25 décembre 2012.)

Comme à l’accoutumée, elle ouvre la porte afin d’aérer un peu. Mais elle découvre un fait troublant. Devant sa porte, elle constate un désordre inhabituel, « il y avait des citrons, des cocos, deux bougies rouge et blanche, des ossements, de la cendre, une poudre rouge, une poupée qui était brisée, du fil ainsi que des aiguilles », a-t-elle relaté aux policiers. Les cocos et les citrons ont été coupés à moitié et il y avait des aiguilles sur les citrons entourés avec du fil. Tout laisse croire qu’un rite avait été pratiqué devant sa demeure.”
(Le Défi, 6 octobre 2012.)

Les cocos fesses de Praslin sous haute protection.”
(L’Express, 10 janvier 2008.)

« Émue, elle raconte que son travail à Diego consistait à enlever l’écorce des cocos. »
(Week-End du dimanche 2 avril 2006.)
 

Il semblerait que dans l’esprit d’un certain nombre de personnes on trouve sur les cocotiers des cocos déjà débourrés, c’est-à-dire ne comportant que la noix seule. Une publicité pour le chocolat Bounty montrait même une noix déjà épluchée tombant d’un cocotier pour se casser en deux en frappant le sol. Autant croire que les poires tombent toutes pelées du poirier, ou que les pruneaux poussent dans des pobans…

A Maurice les cocos se rencontrent sous deux formes principales : les cocos Pemba, orange, poussant sur des cocotiers de taille modérée, et les cocos Ceylan, plus gros, verts, dont le plant peut atteindre une taille relativement élevée.

Cocos Ceylan (dont un ouvert) et, à droite, coco Pemba.

Aux Seychelles pousse le “coco fesse”, qui est énorme quand il est encore entouré de sa bourre. Un coup de coco sur le coco peut faire pas mal de dégâts. Un coup de coco fesse au même endroit, ça doit être la mort assurée.

Cocos Pemba.

« Le coco » est une métaphore courante pour dire « la tête », tout comme on dit « le citron » ailleurs. Un jeu qu’en général les bébés adorent s’appelle « casse coco ». Ça ne parle pas encore, mais ça sait déjà jouer : on se met devant l’enfant assis et on approche sa tête de la sienne en disant « casse cocooo… » Quand les deux têtes s’entrechoquent, on crie « boire dilo ! » (boire de l’eau). Ils apprennent vite et on est parfois obligé de freiner les ardeurs de quelques-uns qui donnent des coups de tête dépassant ce qui est raisonnable pour leur crâne encore fragile. Et pour parler de ce qu’en Europe on appelle « la boule à zéro », « un crâne tondu », on dira « coco rasé ».
 
Quand le coco est bien plein et qu’il est devenu marron, on parle d’un coco sec. Ce ne sont que les cocos secs qui peuvent germer pour donner un nouveau plant. C’est aussi avec les cocos secs qu’on fait des « brosses coco » — constituées de la partie supérieure du coco — avec lesquelles on astique un chali ciré en les frottant sur le sol à l’aide du pied.

Si le coco n’est pas encore trop « plein », autrement dit s’il n’est pas encore sec (arrivé à maturité), l’amande que contient la noix n’est pas encore très épaisse ni très dure. Dans ce cas on parlera plutôt de « crème ». Mais quand le coco est bien plein, l’amande est dure et peut être râpée pour faire des gâteaux coco (coco cuit avec du sucre) ou servir pour faire un chatini coco.

 

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Mise à jour du 25 novembre.

Région, pointe et village de Quatre Cocos.


(Cliquer sur l’image pour voir la carte en plus grand.)

 

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Mise à jour du 30 décembre 2014.

Ti cocos.

Ti_cocos_261

Tente

Tente / tante.
Nom féminin.

Panier, sac, cabas, traditionnellement fait de feuilles de vacoas tressées, aujourd’hui le plus souvent fait de lanières synthétiques tressées.

L’objet existe sous plusieurs formes. On a la « tente (de) bazar », assez grande, qui peut servir à transporter des légumes ou d’autres denrées :

On a la « tente d’école », petit panier à couvercle tressé coulissant sur l’anse unique et qui sert aux écoliers à transporter leur pain et leur gourde de jus :

Tente d'école et gourde.

Ce sont là les deux types principaux de tente, mais tout panier tressé ayant une certaine profondeur peut être décrit par le mot « tente », à l’exclusion des paniers plats : une tente sert au transport, pas au rangement.

« L’âme d’Albion semble se situer à Camp Créole. Là, les gens sont plus accueillants, les sourires sincères. Côté mer, l’on s’y barricade derrière des murs trop hauts comme pour ne pas voir cet autre Albion. Derrière les barbecues et devant la piscine l’on parle marché boursier et non pas ‘tente bazar’. » (5-Plus Dimanche, 5 janvier 2003.)

« Au devant des vitrines, des petits pots de piment et d’achards de Rodrigues sont installés sur une table. Des cartables et des tentes en vacoas pendent au plafond. » (Week-End du 10 mai 2009.)

« On le voyait rentrer du travail chargé de sa “tente” gonflée de victuailles de toutes sortes. » (Carl de Souza, La Maison qui marchait vers le large, page 33.)

Il serait tentant de voir le mot « tente » comme un élargissement du sens attaché à la tente en tissu qui permet de s’abriter, mais selon Robillard, qui cite Chaudenson, le mot viendrait du malgache tanty, corbeille. Et en cela il pourrait indifféremment être écrit « tente » ou « tante ».

A Rodrigues, île réputée pour sa vannerie — art faisant partie du quotidien d’un nombre relativement important de gens —, on trouve toujours des tentes en feuilles de vacoas (pandanus), telle celle visible ci-dessus. Au début des années 90 je me souviens avoir vu des feuilles de vacoas en train de sécher par terre à Vieux Grand Port. Je ne suis pas certain qu’aujourd’hui à Maurice on trouve encore beaucoup de personnes utilisant les très résistantes feuilles de cette plante-là.

 

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Mise à jour du 28 décembre 2014.

Tante de jeanmalacs photographiée hier.

Tante_de_jeanmalacs_5694

Il me semble qu’on entend parler de “tante” en tant qu’unité de mesure. Une mesure bien peu rigoureuse, certes, les tantes pouvant être de taille variable, mais on dira par exemple que “le dimanche où on est allé à Plaine Champagne on a ramassé trois tantes de goyaves de Chine”.

Antivol

Antivol.
Nom masculin.

Barreaux, protection métallique contre le cambriolage mise en place devant les ouvertures et ancrée dans le gros-œuvre ou faisant corps avec le châssis des menuiseries.

« A Beau-Bassin: Des tracksuits destinés à la police et à la NCG volés !
Bien étrange vol que celui survenu aux locaux de Citizen Sports à Beau-Bassin. En effet, une quinzaine de survêtements de sport, destinés à la force policière de même qu’aux éléments de la National Coast Guard (NCG) ont été emportés, ainsi que des chaussures destinées à ces unités policières. Le vol a été commis en forçant un antivol entre vendredi et lundi derniers. La valeur des articles volés a été chiffrée autour de Rs 35 000
. » (Week-End du dimanche 28 août 2005.) Voler le dispositif antivol par excellence, à savoir la police, par effraction qui plus est, il fallait ne pas avoir peur de l’oxymore.

Un googlage du mot « antivol » renvoie surtout des antivols pour vélos ou motos, ou des dispositifs utilisés dans les magasins pour éviter le vol à l’étalage. Parfois il s’agit de systèmes d’alarme plus ou moins sophistiqués. Le « barreaudage” (ensemble des antivols) n’apparaît guère sur Google. Ces barreaux-là n’apparaissent pas non plus dans la définition du TLF : Antivol — B.− Emploi subst. [Par ell. du premier élément du syntagme] Dispositif protégeant certains objets et particulièrement les véhicules, contre le vol. Antivol pour bicyclette, pour véhicule (Poignon 1967) : Je vais prendre la machine et faire un tour sans toi. Donne-moi la clé de l’antivol. − Tu es folle; tu ne peux pas la conduire.- S. de Beauvoir, Les Mandarins, 1954, p. 351.