L’île Maorice

 
 

 
 
Auguste Toussaint (Port-Louis, deux siècles d’histoire — 1735-1935, 1936) :
« C’est ainsi qu’ils [de hardis capitaines portugais] abordèrent, au commencement du XVIe siècle, à l’une des îles de cet archipel, appelée aujourd’hui Maurice, qui gît entre 19°50′ et 20°35′ de latitude sud et entre 57°18′ et 57°48′ de longitude à l’est du méridien de Greenwich. Ils lui donnèrent le nom de Ilha do Cirne ou Île du Cygne, appellation sur l’origine de laquelle on ne saurait jusqu’ici formuler que des hypothèses. »

John Addison & Kissoonsingh Hazareesingh (A New History of Mauritius, 2nd edition, 1993):
« Mauritius is a predominantly green island with a considerable area of rocky volcanic mountains. These run roughly from north-east to south-west and rise to a height of well over 2000 feet in the south (…)
Those who have visited the island over the years have often depicted it in glowing and idyllic terms. In 1629 Thomas Herbert, an English writer and one of the first Englishmen to visit Mauritius, described it as ‘an island paradise’, a phrase used today in many tourist advertisements. »

Yvan Lagesse (Comment vivre à l’île Maurice en 25 leçons, 1980) :
Comment_vivre_à_l'île_Maurice_en_25_leçons--cover « l’Ile Maurice est décrite dans les manuels comme un territoire de 720 milles carrés. Pourquoi des milles carrés ? Qui a jamais vu un mille carré ? Encore une absurdité anglaise dont nous avons hérité bien malgré nous et contre laquelle je m’élève en tant que président de l’Inamicale Maurice-Londres (…).
Elle s’enorgueillit de posséder plusieurs particularités qui font l’envie du monde entier.
D’abord, le dodo, à ne pas être confondu avec un simple roupillon. (…)
Puis, il y a le Post-Office. Ce n’est pas un bureau de poste, c’est un timbre. (…)
Ensuite, l’Ile Maurice a valu à Napoléon, un Corse très entreprenant qui a vécu dans les années 1800, sa seule victoire navale, celle du Grand-Port. (…)
Enfin, il y a le récit de Paul et Virginie, unique en son genre, et sans doute la plus lacrymale des histoires d’amour écrites à la plume d’oie blanche. L’auteur, c’est Bernardin de Saint-Pierre. On en arrive à plaindre les écrivains : en voilà encore un qui porte un nom de rue. »

Malcolm de Chazal (Petrusmok, 1951) :
« L’île Maurice est un pâté de roches dans l’Océan Indien, où sur un fond de colonialisme négrier, vivote une pseudo-civilisation dont chaque communauté de l’île revendique le monopole.
Cette contrée fut connue jadis sous le nom de DINAROBIN par les Arabes qui y envoyèrent leurs boutres. Au 16e siècle, les Portugais la rebaptisèrent CIRNE (l’île des Signes [sic]). Vinrent ensuite les Hollandais qui habitèrent l’île et la nommèrent MAURITIUS (en l’honneur de Maurice de Nassau). Et enfin la France en prit possession, lorsque les Hollandais l’eurent quittée. Et ce coin de terre dès lors eut la douce appellation de l’ILE DE FRANCE. En 1810, l’île passa aux Anglais et c’est aujourd’hui l’ILE MAURICE (transcription de l’ancienne Mauritius).
Ce pays cultive la canne à sucre et les préjugés. »

Auguste Toussaint (Histoire de l’île Maurice, collection Que sais-je ?, 2e édition, 1974) :
« Ainsi mer, chaleur et humidité se combinent pour donner à cet ensemble un climat particulier, le « climat des îles » qu’il n’est pas facile de décrire et qu’il faut avoir éprouvé soi-même pour bien le comprendre.
Malsain, pas précisément, bien que présentant d’excellentes conditions pour le développement d’agents pathogènes ; déprimant, pas tout à fait peut-être, mais certainement amollissant et énervant et, de plus, peu favorable à l’effort soutenu, quoique Gourou pense qu’“il est encore impossible d’affirmer que les climats chauds et pluvieux soient par nature moins favorables à l’activité physique et psychique”. »

Amitav Gosh (Sea of Poppies, 2008, pages 258 and 259):
« Up to this point, the migrants had avoided the subject of the Black Water – there was no point, after all, in dwelling on the dangers that lay ahead. But now, as they sweated in the steamy heat of the jungle, their fears and apprehensions bubbled over. The pulwar became the cauldron of rumours: it began to be whispered that their rations on the Black Water ship would consist of beef and pork; those who refused to eat would be whipped senseless and the meats would be thrust down their throats. On reaching Mareech, they would be forced to convert to Christianity; they would be made to consume all kinds of forbidden foods, from the sea and the jungle; should they happen to die, their bodies would be ploughed into the soil, like manure, for there was no provision for cremation on that island. The most frightening of the rumours was centred upon the question of why the white men were so insistent on procuring the young and the juvenile, rather than those who were wise, and rich in experience: it was because they were after an oil that was to be found only in the human brain – the coveted mimiái-ka-tel, which was known to be most plentiful among people who had recently reached maturity. The method employed in extracting this substance was to hang the victims upside down, by their ankles, with small holes bored into their skulls: this allowed the oil to drip slowly into a pan.
« So much credence did this rumour accumulate that when at last Calcutta was sighted, there was a great outburst of sorrow in the hold: looking back now, it seemed as if the journey down the Ganga had given the migrants their last taste of life before the onset of a slow and painful death. »

Une réponse à “L’île Maorice

  1. Gérard Ahnee

    Ce commentaire temporaire uniquement pour vous signaler une petite erreur : le titre de cette page, « L’île Maorice » … Il y a aussi le fait que je n’ai pas trop compris le texte d’Amitav Gosh. S’agit-il de Maurice ?

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