Des graines* de gens blonds :
Les gens blonds eux-mêmes :
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“[durée] de cela” = “il y a [durée] de cela”, “il y a [durée]”
Quand on parle créole il est tout à fait possible de dire “mo ti tour li troi zour de cela” (“je l’ai vu il y a trois jours de cela”, ou “je l’ai vu il y a trois jours”). Mais il arrive à cette formulation, légitime en créole, de se retrouver dans le français ‘local’, ce qui peut donner des phrases de ce genre (phrases incorrectes en français standard) :
“Quinze années de cela, la notion du temps ne pouvait être comprise dans l’aménagement du territoire. On peut aujourd’hui réaménager le temps, de telle manière que cela ait une incidence sur l’espace.”
(Week-End/Scope, 22 septembre 2010.)
“À Maurice, échaudé, semble-t-il, par les événements en cascade dans le monde arabe, le gouvernement accélère la distribution des terres sous le VRS et a commencé à allouer celles obtenues des sucriers plus de 3 années de cela pour la production agricole.”
(Dr Diplal Maroam, Le Mauricien, 19 mars 2011.)
“Le film, au titre éponyme de mon livre [sic], est une production franco-mauricienne. C’est une petite maison de production en France, Kidam qui m’avait abordée 7 ans de cela pour me proposer une adaptation de mon livre.”
(L’Express, 26 février 2011.)
“En ce qui concerne le Mauritius Cambridge, on voulait avoir dans le temps, un Mauritius Cambridge S.C. D’ailleurs, trois ans de cela, nous avions entrepris des démarches dans ce sens. Nous attendons qu’il y ait d’autres développements par rapport à ce lien entre Maurice et Cambridge.”
(Le Matinal, 15 novembre 2010.)
“C’est en fait une version réactualisée du Premier Policy Paper que j’avais lancé, neuf ans de cela, en 2000 et dont une partie a déjà été mise en œuvre depuis juillet 2005.”
(Discours du Premier ministre, 12 août 2009, site du gouvernement de Maurice.)
“Quelques années de cela, alors que j’étais moi-même président de la PAM, un programme d’études pour la formation des dispensers avait été mis en place à l’Université de Maurice (UoM).”
(Week-End, 8 août 2010.)
“La société mauricienne a évolué. Maintenant, les questions concernant l’homosexualité ne sont plus aussi taboues qu’elles étaient dix ans de cela.”
(Week-End/Scope, 7 juillet 2006.)
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Mise à jour du dimanche 1er février 2015.
“1er février 2015, une date qui nous rappelle que 180 ans de cela les ancêtres de nos compatriotes d’origine africaine et malgache au nombre de 76, 744 étaient libérés de la servitude […].”
(Benjamin Moutou, Week-End du 1er février 2015.)
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Swazi Royals are not quite models to be followed, but after all no one has to follow a green Martian bus for ever and ever:
МЯ
Currently King Mswati III of Swaziland has about 15 wives (± 2) and at least 23 children (± 5). Each of his wives has been duly provided with a palace and a BMW.
HIV is rife in Swaziland and today’s life expectancy is 32 years (CIA figures), the lowest in the world.
Last year wife No. 12 was caught having an affair with the Swazi justice minister, who was found hiding under the queen’s bed. The minister was jailed, and I haven’t been able to find out what has happened to him ever since. The adulterous royal spouse was put under permanent House surveillance.
As the New York Times put it in a 2008 article, “in destitute Swaziland, leader lives Royally”. His wives travel in BMWs and sometimes use a plane to go shopping. His father, the previous Swazi king, is said to have had 70 wives, but they travelled by bus, which may be why today there are Royal Swazi buses driving on Martian roads, royal buses being no longer needed in the Kingdom of Swaziland.
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Depuis quelques temps je remarque dans la presse mauricienne un mot que je n’avais pas remarqué jusqu’à l’heure : le mot fonction employé en temps qu’équivalent du mot anglais function dans l’acception de “an official or formal social gathering or ceremony” (Collins English Dictionary). Par exemple dans cet article de l’hebdomadaire Week-End (numéro du dimanche 5 septembre 2010, page 17) :
“(…) nul citoyen digne de ce statut ne peut prétendre être resté insensible aux propos tenus par le ministre des Arts et de la Culture, le serial gaffeur qu’est Mookeshwar Choonee, lors de la fonction de la Vaish Welfare Association, dimanche dernier, au village de d’Épinay.”
Quelques exemples supplémentaires :
“L’ambassadeur mauricien au Mozambique, Alain Laridon, son épouse Helena et un de ses enfants, qui se rendaient à une fonction officielle, dans la soirée de lundi, ont échappé à une tentative d’enlèvement dans la capitale mozambicaine. L’épouse de l’ambassadeur et son fils ont été légèrement blessés au cours d’une fusillade..”
(Le Matinal, 17 novembre 2009.)
“Un photographe de l’express refoulé lors d’une fonction”
(L’Express, 8 juin 2010.)
“Mgr Ian Ernest qui se trouvait hier soir en la Cathédrale St James, à Port-Louis, dans le cadre d’une campagne d’évangélisation, devait quitter prématurément cette fonction après avoir été victime d’une chute accidentelle. L’évêque de Maurice avait en effet pris place sur une estrade lorsqu’il devait perdre l’équilibre et tomber d’une hauteur d’environ quatre pieds.”
(Le Mauricien, 21 novembre 2009.)
“La dépouille de Christian Rivalland devra être au pays mercredi, ses proches devant se soumettre aux procédures des autorités sud-africaines. De son « spin-doctor », Navin Ramgoolam a confié que ce décès est une « perte personnelle » lors d’une fonction en début de soirée, ce vendredi.”
(L’Express, 25 février 2011.)
On peut trouver beaucoup d’autres exemples dans les médias, y compris par l’intermédiaire de Google.
Chez moi le mot “fonction” renvoie avant tout à des souvenirs de lycée, et plus précisément de cours de maths au cours desquels il était question de fonctions sinusoïdales, de fonctions paraboliques, de fonctions périodiques, de fonctions exponentielles, de fonctions croissantes ou décroissantes, voire de fonctions monotones. Jamais je n’ai associé ce mot à une quelconque réception, réunion, inauguration ou cérémonie, qu’elle soit officielle ou pas.
J’aurais ainsi une question à poser à ceux qui lisent la presse mauricienne depuis un certain nombre d’années : avez-vous déjà remarqué, dans un passé plus ou moins lointain, l’emploi du mot fonction, dans ce sens, dans les journaux locaux ?
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Courpa.
Nom masculin.
Escargot. (En général l’espèce Achatina fulica, d’origine est-africaine, dont certains individus peuvent avoir une taille relativement élevée.)
“Regarde tous ces courpas qui montent en haut des murs. Il va sûrement pleuvoir.”
“Les Espèces Allogènes Envahissantes (EAE), ce sont donc des espèces qui ne sont pas indigènes à Maurice, Rodrigues ou toute autre île de la République de Maurice, mais qui ont été introduites chez nous de l’extérieur, soit par accident ou délibérément. Ces EAE nous arrivent sous toutes sortes de formes et peuvent aussi bien être des plantes ou des animaux, que des bactéries ou des virus. Le ‘courpa’ qui dévore nos plantes, le corbeau qui envahit nos villes, les nombreuses espèces de mouches des fruits, les rats, les mauvaises herbes de nos jardins, champs et forêts et presque toutes les maladies qui affectent notre santé, sont des exemples d’espèces étrangères envahissantes.” (Week-End, 7 mars 2004.)
“Notre regard déchiffre un courpa, lui nous indique une peste, espèce comestible toutefois. Après tout, ce sont des escargots, ces Giant african landsnails introduits bien maladroitement à Maurice vers 1845.” (L’Express, 11 décembre 2004.)
“Atmaram Balchand qui va régulièrement dans sa cressonnière est inquiet : ‘Courpa la pond so dizef lor ros. Dizef la rose kouma chewingum. Après cresson, safoila c’est bredes songes et violettes, nou finn fatigué lutté pour qui lotorité pran compte. Narien pas fin fer ziska zordi’, s’indigne-t-il.” (L’Express, 19 juillet 2007.)
“Vishnu Lutchmeenaraidoo a lui aussi évoqué le même thème du ‘nou bann’ et que ceux qui se disent ‘calipa sont plutôt des courpa qui sont en train de mettre le pays sur un volcan communal après l’avoir déjà mis sur un volcan social’.” (Week-End, 18 novembre 2007.)
“C’est un vrai ‘courpa’ deguisé en ‘courpa’ pour utiliser une expression chère au très regretté Sir Gaetan Duval. Xavier, c’est un fiasco!” (L’Express, commentaire d’article, 12 mars 2010.)
“Il n’y avait point de danger dans cette partie de l’île, les jeunes filles circulaient librement, sans risques d’agression. Mon passe-temps était de ramasser des coquillages qui ressemblaient à des petits courpas d’une couleur proche de la nacre.” (Week-End/Scope, 5 août 2005.)
“– Comment tu veux que je dise: quand tu mets de la viande dans le mixer qu’est-ce que tu as? de la viande hachée, donc quand tu fais la même chose avec des courpas, c’est pareil, c’est haché… après qu’est-ce que tu as fait?
– J’ai mis la… crème…
– … quelle crème? Tu deux dire le courpa haché.
– Tu vois comment tu es? Ça même je ne voulais pas te raconter.”
(Week-End, 23 janvier 2011.)
Pour certains, le mot courpas — écrit avec un -s final — signifie littéralement “qui ne court pas”, du verbe courir, le gastéropode en question étant censé être celui qui ne peut prendre ses jambes à son cou (cf. Pravina Nallatamby, qui l’écrit “court-pas”, allant jusqu’à mettre un trait d’union entre court et pas). Dans son Inventaire (1993), l’universitaire Didier de Robillard réfute cette hypothèse : “L’étymologie ‘court’ + ‘pas’ ne semble pas avérée.” (Page 85 de l’ouvrage, lequel peut être téléchargé en pdf – 7.1 MB.) Pour Baker & Hookoomsing (1987), le mot aurait une origine bantoue, ces auteurs citant le mot ekhoropa, du makua (langue d’Afrique de l’Est apparentée au swahili), mot figurant dans le dictionnaire portugais-macua d’Alexandre Valente de Matos (1974, Lisbonne) avec la définition suivante : “Caracol. Ha muitas variedades, sendo de realçar o caracol gigante.” La traduction du portugais n’est pas donnée, mais il appert que caracol signifie bien escargot. Va donc pour une origine bantoue. Le naturaliste France Staub, pour sa part, l’appelle “le Couroupas” dans son livre Faune de l’île Maurice et flore associée (1993), variante qui figure aussi dans le dictionnaire de Baker et Hookoomsing, sous la graphie kurupa. Cette variante se rapprochant davantage du mot makua, il est possible qu’elle constitue une forme ayant moins divergé du mot originel que le plus fréquent et plus moderne courpa (kurpa), ce qui contribuerait à renforcer l’hypothèse d’une origine est-africaine.
Si l’espèce d’escargot la plus commune est le gros Achatina fulica, il n’est pas le seul à Maurice.
D’autres espèces sont susceptibles de croiser son sillage visqueux, certaines d’entre elles ayant figuré sur une série de timbres émise en 1996, laquelle comprenait entre autres l’espèce Harmogenanina implicata et l’espèce Pachystyla bicolor, toutes deux endémiques à Maurice. Il nous semble que la série en question comprenait aussi un timbre montrant un “escargot-tueur” dont nous n’avons pas encore trouvé le nom scientifique mais dont une photo de la coquille se trouve ci-après.
Cet escargot possède une coquille allongée de couleur claire, il est de taille largement plus faible que les gros et omniprésents courpas africains dévastant cultures et jardins et, selon un témoignage de première main, il serait capables de tuer ces derniers en leur grimpant dessus avant de les poignarder avec un dard.
Il est possible de noter qu’aucun Martien, à notre connaissance, ne mange de courpa, bien que l’Achatina fulica soit semble-t-il consommé en Afrique continentale.
(Ce billet est dédié à Courpa, commentatrice sortant parfois de sa coquille.)
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