Archives mensuelles : septembre 2010

Chez Georges, on & off

Chez Georges

C.V.K. Chan Wai Kai General Retailer
Ret of Liquor & Rum On & Off

Carabi

Carabi(s).
Nom masculin, souvent pluriel.

Favori(s), patte(s), rouflaquette(s).

Eh toi mon garçon, tu as un carabi plus long que l’autre !

Louis se concentre sur le cou du chauffeur, ses carabis, puis jette un regard sur le coaltar qui défile.” (L’Express, 9 février 2009.)

Il y aussi quelques nouveautés chez les hommes et toujours la coiffure vintage est également présente. “Chez les hommes, c’est le grand retour des couteaux mastiques, c’est à dire, les grands carabis”, affirme le coiffeur de St Georges Coiffure.” (Week-End/Scope, 12 novembre 2008.)

En patois de la Saintonge (région de la côte ouest de la France), il existerait des carabis correspondant à la définition mauricienne de ces péninsules pileuses. Dictionnaire du patois saintongeais : “Carabis — Favoris, la barbe des joues. Du grec Kara, tête (??) ou peut-être de sarrasin, comme le mot suivant” [carabin]. Compte tenu de la nature maritime de la province en question, il est tout à fait possible que le terme mauricien soit originaire de cet endroit particulier.

Dans un de ses ségas les plus fameux, Cyril Ramdoo évoquait un resquilleur qui s’introduisait dans les réceptions de mariage sans y avoir été invité. Dans la description qu’il faisait du personnage, il parlait de ses carabis qui ressemblaient à des couteaux mastic :

Avek so moustass kouma enn také boit siraz
Sévé ouadir fouzèr plim, karabi kouto mastik
Manyèr fringan li vini ou pa kapav douté !

Communalisme

Communalisme.
Nom masculin.
Tendance à penser et à agir en tenant compte de la communauté (groupe ethnique ou religieux) à laquelle appartiennent les personnes auxquelles on a affaire ; en particulier, tendance à favoriser les membres de sa propre communauté au détriment du bien commun. Ethnocentrisme.

Communaliste.
Nom ou adjectif.
Personne pratiquant le communalisme ; ethniciste ; raciste.

Communal.
Adjectif.
Relatif au communalisme.

Week-End du 2 mai 2010

Le communalisme, débat du moment, débat de toujours… Né au moment où le suffrage universel a légitimé la prise du pouvoir politique par une majorité électorale, majorité produite rituellement par la composante hindoue de notre population. Peut-on dès lors parler de communalisme ? Et d’abord, qu’est-ce que le communalisme dans une société pluriethnique ?” (L’Express du 16 mai 2010. – lien remis à jour)

Voice of Hindu pé défende Hindu. La voix Créol pé défend Créol. Sa ban la voix-la pas communaliste. Mais toi quand to la voix lévé, zotte appelle toi communale.” (Zamzam News, octobre 2009.)

Le conseil des religions rassemble tous les religieux et promeut un discours qui encourage la responsabilité politique du citoyen, la réhabilitation de la politique et la remise en cause d’un certain système d’organisation de la société. Malheureusement, il arrive que certains religieux s’enferment dans des intérêts sectaires dans le sens ‘de protection de montagne’.
Vous voulez dire les intérêts communalistes…
Malheureusement oui. Il faut reconnaître que le jeu communaliste pourrit la politique à Maurice. Ce qui fait qu’il peut arriver que certaines décisions économiques soient perçues comme ayant une visée communaliste.
” (Interview d’un prêtre catholique dans Le Mauricien du 7 janvier 2010.)

Que faut-il faire pour combattre le réflexe communal? La campagne électorale, qui est désormais derrière nous, a malheureusement démontré que les politiques et autres prêcheurs mal inspirés, se sont, plus que jamais, empressés d’utiliser grossièrement le communalisme pour en faire une arme destructrice. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’impact des propos et des dérives communalistes ont, à l’instar des balles, heurté et blessé non seulement les cibles, mais aussi l’esprit des citoyens mauriciens qui n’adhèrent pas aux discours basés sur les origines de leurs semblables.” (Week-End du 16 mai 2010.)

C’est, comme d’habitude, une campagne communale, où chacun veut se poser en leader de sa communauté respective.” (L’Express du 20 avril 2010.)


 
 
L’emploi fréquent de ce mot développe une accoutumance produisant un effet de surprise lorsque, sous d’autres cieux, il est par exemple question d’“élections communales” qui n’ont a priori rien de communal au sens mauricien : « Participation massive pour les élections communales au Burundi » (RFI, 24 mai 2010).

Le mot mauricien communalisme peut être rapproché d’un mot du dictionnaire : ethnocentrisme – “comportement social et attitude inconsciemment motivée qui conduisent à privilégier et à surestimer le groupe racial, géographique ou national auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés en ce qui concerne les autres peuples.” Dans cette définition il manque toutefois la dimension religieuse que contient aussi le communalisme mauricien. En effet, parmi les habitants de l’île une part importante des hindous a la même origine ethnique qu’une part importante des musulmans. Or de nos jours les uns et les autres sont considérés comme appartenant à des communautés différentes. Par ailleurs, le communalisme ne se résume pas uniquement à favoriser ceux de sa propre communauté. Il peut aussi relever d’un calcul — en particulier en politique, mais aussi parfois dans le monde de l’entreprise et des affaires —, calcul qui voudrait que certaines personnes soient plus aptes que d’autres, du fait de leur appartenance communale et de la perception qu’en aura le public, à occuper certains postes.
 
 
Baker et Hookoomsing (Diksyoner kreol morisyen) prêtent au mot kominalis (communalisme/communaliste) une origine française, renvoyant aux mots supposément français communalisme et communaliste. Il est permis d’en douter. Que le français ait pu avoir une influence sur la forme qu’ont pris ces mots, c’est fort probable, mais à ma connaissance le mot communalisme n’existe pas en français standard. Quant au mot communaliste, si pour sa part il existe, il possède un sens très éloigné de l’acception mauricienne puisqu’il se réfère soit à des personnes ou des mouvements prônant l’autonomie des communes (“municipalités” en mauricien), soit aux partisans de la Commune de Paris (période révolutionnaire à Paris en 1871), soit encore à des membres de certaines communautés religieuses ou des prêtres habitués d’une paroisse (TLF). On pourrait penser à une origine anglaise, mais là non plus ces termes ne correspondent pas. Il faudrait alors penser que les mots communalisme et communaliste sont des créations authentiquement mauriciennes, ce qui serait symbolique — voire symptomatique.
 
 
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Mise à jour du 26 septembre 2010 :

Plus haut il était dit à propos des mots communalisme, communaliste et communal qu’“on pourrait penser à une origine anglaise, mais [que] là non plus ces termes ne correspondent pas”. Erreur : en anglais les termes en question offrent une remarquable similitude de sens. English Oxford Dictionary (Shorter), third edition :

Communal […] 2. Of or pertaining to a (or the) community 1843; especially, in India, of any of the racial or religious communities. Hence Communalism, a theory of governement which advocates the widest extension of local autonomy for each locally definable community.

Cette définition se retrouve dans le Collins (édition plus récente, i.e. 2003) :

Communal […] 2. Relating to different groups within a society: communal strife.
Communalism […] 2. An electoral system in which ethnic groups vote separately for their own representatives. 3. Loyalty to the interests of one own’s ethnic group rather than to society as a whole.

Les termes mauriciens semblent bien dériver des termes anglais, n’en déplaise à MM. Baker et Hookoomsing.

Un homme et une [femme] dame

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Sur Mars le féminin du mot homme n’est pas toujours femme. Le mot femme pouvant avoir des connotations péjoratives dans certains contextes, l’employer reviendrait à manquer de respect à la dame auquel l’humain de sexe mâle se doit de rendre hommage. On peut se demander si ce rapport asymétrique entre hommes et femmes dames n’est pas symptomatique de notre société encore très machiste et patriarcale.

Mais dans des pays plus ‘évolués’ ne parle-t-on pas d’une “dame âgée” plutôt que d’une “femme âgée” alors même qu’on parlera d’un “homme âgé” plutôt que d’un “monsieur âgé” ?

 

 

 

 

女   男   女

 

 

Sur la note Kozri lor sorselri du 24 octobre 2010 :

 

 

Sur le billet Mani curée du 10 avril 2010 :

 

 

Sur le billet Délices féminins ou délices féminines ? du 7 août 2010 :

 

 

Sur le billet Danzé : tikomik du 11 janvier 2011 :

 

 

Sur le billet Females turned into ladies du 13 juin 2011 :

Zet salté

PA ZET SALTE

 
 
On remarquera, sous les lettres P, A et Z, un “carré de saletés” (karé salté en créole), autrement dit l’enclos dans lequel normalement on jette les ordures et autres déchets.

Quincaillerie Young

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The WMA at the mosque

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Débordement ?

Le mot “débordement” est-il fréquemment utilisé en France pour parler de crue ou d’inondation ?

Corporate Citizen Social Responsibility

Cartoon by Deven T. published in the weekly Week-End on 5 September 2010 (clickable image):

CSR = Corporate Social Responsibility (see here, here and here). That shouldn’t be very far from the notion of corporate citizenship.

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« Parmi nos grandes entreprises, on pourrait espérer qu’il s’en trouvera certaines suffisamment capables de reconnaître qu’elles ont bénéficié, à un niveau ou à un autre, de l’esclavage et de ses retombées pour mettre en œuvre leur CSR, ce fameux Corporate Social Responsiblity devenu nouveau mantra, afin d’aider à financer ces programmes. » (Week-End, 3 février 2008.)

« Le ministre du Tourisme invite les établissements hôteliers à suivre l’exemple de Beachcomber
Beachcomber : “Nous ne faisons pas du CSR pour nous donner bonne conscience”
 » (Week-End, 3 août 2008.)

« Selon M. Petit, le CSR ne va d’aucune manière se substituer à l’action sociale du gouvernement. «Comparativement à ce que fait le gouvernement, le CSR ne présente pas un budget conséquent. Là où son apport est intéressant, c’est au niveau du savoir-faire, de l’engagement et du dynamisme qu’apportera le secteur privé», précise Serge Petit. » (L’Express, 24 juin 2010.)

« Seules les compagnies privées dont le revenu net est supérieur ou égal à Rs 2 millions sont concernées par le CSR. Elles devront contribuer 2% de leurs profits à un fonds mis en place par le gouvernement. » (L’Express, 26 septembre 2009.)

Lors d’une conversation se tenant en français, le sigle “CSR” est en général prononcé à l’anglaise, à l’instar de “CID”, “NRPT” ou “MRA”, mais à l’opposé de “CHA”, “SMF” ou “MBC”.

Waiting for the bus on May Day

“Restaurant Mermaid” or “Mermaid Restaurant”?

Word order is probably more flexible in English than in French or Creole, but still, “Restaurant Mermaid” doesn’t sound very English. Maybe “mermaid” is to be considered as a French or Creole noun here?

Mermaid, the maid of the sea, la demoiselle de la mer: isn’t this word already half French anyway? (Actually it’s not. The mer– part of mermaid comes from Old English mere, sea, linked to Old Teutonic *mari– or *mori-, and is cognate with Latin mare – SOED.)