Archives mensuelles : avril 2017

Plote

Plote.
Adjectif.

1. Épuisé, exténué, au bout du rouleau.
— Hier soir j’ai dormi quatre heures seulement. Fouf, je suis plote…

2. Mort (surtout lorsque meurt soudainement un animal ou une personne dont on fait peu de cas).
— Qu’est-ce qui est arrivé au chien qui a passé sous l’auto ?
— Lui ? Plote.

D’usage familier, le mot constitue une façon amusante de dire qu’on a dépassé les limites de ce que le corps peut endurer : est “plote” ce qui ne peut revenir à un état de vie normal, du moins pas dans les délais normaux de résurrection. Il vire au péjoratif quand il exprime le côté trivial qu’on attache à une mort (“ouais, le bougre était plote”).

L’origine du mot est mystérieuse. Baker et Hookoomsing (Diksyoner kreol, 1987) mentionnent un lien possible avec le verbe français peloter (mettre en pelote, en boule), ce qui n’a pas de relation apparente avec le sens qui nous intéresse. Faudrait-il l’étendre au peloton (d’exécution) ? Chercher un lien avec l’écrivain romain Plaute ? Enquêter du côté du “plot” anglais (complot, etc.) ? Tout cela ne convainc guère. Proviendrait-il alors d’une onomatopée imitant le bruit que ferait un corps qui chute ? Il est mort, il est tombé par terre, plote.