Balai fataque

Balai fataque / balai fatak / balai fatac.
Nom masculin.

Balai domestique souple fait de fleurs de fataques ligaturées en botte.

Balai_fataque_281

C’est armée de balais (précisément des “balye fatak”) qu’une dizaine de membres d’Azir Moris, émanation du groupe Wanted : 15 000 jeunes pour sauver notre avenir, a manifesté à la Place d’Armes à la mi-journée aujourd’hui. «Cette manifestation symbolique, comme l’a qualifiée le meneur du mouvement Jameel Peerally, se veut un grand coup de balai pour nettoyer notre pays et notre parlement des “ordures” qui s’y trouvent !»
(Le Mauricien, 17 octobre 2011.)

J’adore cette photo ! Elle raconte notre passé… brosse coco, balai fatak, plancher, prie-Dieu, lit et bers en fer forgé, crucifix et cette belle indienne qui pose volontiers…
(Commentaire sur Facebook, le 22 novembre 2012, à propos d’une photo du photographe Yves Pitchen.)

balai fatak - Rs 60   balai coco - Rs 28

balai fatak – Rs 60
balai coco – Rs 28

Ce matin, après avoir terminé le ménage et rangé son balai fatak, Walter avait réfléchi sur la question en attendant l’arrivée de François devant son ordinateur.”
(Un jour dans l’océan Indien, texte de Zaharat Mohamed Jaffar (Comores), Fabiola Randrianasolo (Madagascar), Simone Hillebrand (La Réunion), Pat Matyot (Seychelles), Jacques Achille (Maurice).)

AZIR MORIS – COUP DE BALAI “FATAK”: Lettre ouverte à… Jameel Wrezinski
(Le Mauricien, 18 octobre 2011.)

Balai fait de fataque – Photo de Ronald Bégué.”
(Légende photographique dans Les Plantes et leur histoire à l’île Maurice, 1999, page 619.)

Magnifique le balye fatak local, quel symbolisme!
(L’Express, commentaire d’article, 18 octobre 2011.)

Balais en vente au bazar de Mahébourg.

Balais en vente au bazar de Mahébourg.

Thysanolaena maxima, le (ou la) fataque en question, est une plante pérenne de la famille des Graminées aussi connue sous d’autres cieux sous le nom de “tiger grass”, “amliso” (Népal, Inde) ou “tambu” (Philippines), voire de “fataque” (La Réunion). L’article de Wikipedia consacré à l’amliso précise qu’au Népal les balais fataque sont appelés “kuchcho” — ce qu’on ne manquera pas de rapprocher de la sirandane “couchou-couchou derrière laporte”.

Il est à noter que le mot “fataque”, d’origine malgache, désigne à l’origine une autre graminée, Panicum maximum, une grande herbe tendant à envahir les terrains en friche et les bords des champs, laquelle n’est en général pas utilisée pour faire des balais. Tout au plus arrive-t-il qu’à défaut d’inflorescence de Thysanolaena maxima on utilise celle de Panicum maximum pour se procurer un balai temporaire, un balai qui se désagrège rapidement. Il n’est par ailleurs pas connu que les sorcières martiennes utilisent des balais fataque pour voler dans les airs. Tout au plus le Kapitenn Mirenn s’exclame-t-il “balié fatak !” quand il jure en se battant contre Rackham le Rouge.

Fataques coupés en balade à moto : du balai en perspective.

Fataques coupés en balade à moto :
du balai en perspective.

 

Mise à jour du 30 décembre 2014.

Balais fataque (vue de haut).

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11 réponses à “Balai fataque

  1. Je me souviens d’une référence a « fataques » dans un bouquin du 19e siècle sur les travaux de Fusée Aublet, ou dans un autre ouvrage. Fusée Aublet aurait fait planter des fataques pour le fourrage dans les années 1750, et aurait été l’objet de l’animadversion de Poivre.

  2. Siganus Sutor

    Je serais tenté de penser qu’à cette époque les fataques en question étaient plutôt ce qu’on appelle aussi “grande fataque”, à savoir cette grande herbe de plusieurs mètres de hauteur connue aujourd’hui sous le nom scientifique de Panicum maximum, dont les petites graines sont très appréciées des bengalis. Il ne s’agit pas de la plante dont on utilise les fleurs pour faire les balais visibles ci-dessus, lesquels sont issus de l’espèce Thysanolaena maxima.

  3. Lorraine lagesse

    plus prés de nous les plantations de fatacs du a MR F Aublet , ont servi pendant notre enfance a se cacher dans les fatacs…ce qui pouvait instituer une manière de dire…qu on se cachait des regards des parents ..
    Alle zete to lé corps dans fatacs…c était vraiment etre un bon a rien….Espèrons que nos traditionels balais fatacs ne vont pas disparaitre de notre vie étant remplacés par ces affreux balai en nylon bleu et rouge….UN bonjour en passant a MR H du Bignon….

  4. Je ne sais pas si M. du Bignon passera par ici, mais peut-être finira-t-il par lire votre bonjour.

    Pour ma part je me rappelle surtout l’expression “baiser dans les fatacs” quand on parle de celui (ou celle) qui a fait une sortie de route, par exemple à bicyclette. Rien de grivois là-dedans, bien entendu.

  5. A reblogué ceci sur Good Morning Mauritius and commented:
    Petite dédicace à un contact préféré de GMM 🙂

  6. Siganus,

    Une question me creuse depuis un certain temps:
    Est-ce que le wild boar correspond a ce que nous autre mauriciens appelons rustiquement « cochon marron »?

  7. Hi Siganus!
    Just to inform you that i added your Blog on my Website…
    (Mauritius Blogs History Lists)
    http://www.mauritage.com/mauritius-blogs-history

    If you have another Blogs about Mauritius History let me know and i will add…

    Thanks!

  8. Siganus Sutor

    Francis, d’après France Staub le cochon marron mauricien n’est qu’un porc, un porc retourné à l’état sauvage. Dans son livre sur la faune mauricienne il précise qu’en 1606 l’amiral Matelieff de Jonge avait relâché “24 boucs et chèvres (Capra hircus) et 9 pourceaux (Sus scrofa)”. Un peu plus loin il dit que “dès 1709, des battues durent être entreprises pour réduire le nombre catastrophique des porcs. Ils habitent encore les forêts mauriciennes.” La date paraît un peu bizarre — en 1709 l’île devait être à peu près déserte à nouveau —, mais le problème des cochons a dû être bien réel. Il n’y a donc pas de différence au niveau de l’espèce entre un cochon domestique et un cochon marron, le nom de ce dernier indiquant d’ailleurs bien qu’il s’agit d’un cochon qui a quitté la porcherie de son propriétaire. C’est ce que les anglophones appellent un “feral pig”. J’ai d’ailleurs le souvenir d’avoir croisé dans un champ de cannes un petit groupe de cochons a priori libres et la mère (le plus gros animal avec plusieurs petits) n’était pas toute noire mais pie. L’environnement et la sélection exerce une pression sur ces porcs pour qu’ils soient plus adaptés à leur environnement, d’où la couleur uniformément sombre qu’ils finissent par avoir et les canines protubérantes des mâles adultes.

    Pour ce qui est du sanglier européen (wild boar), il est lui aussi du genre Sus, et il appartient lui aussi à l’espèce Sus scrofa. En fait le cochon n’est qu’un sanglier domestiqué (là le passage fut l’inverse de ce qu’il a été chez nous), et les croisements entre sangliers et porcs sont semble-t-il relativement fréquents. Moralité : tout ce petit monde suidé fait partie d’une seule et même espèce.

    Pour revenir au sujet de ce billet-ci, à savoir les fataques, vous serez peut-être surpris — comme je l’ai été — de savoir qu’ils poussent en Écosse aussi. Je n’en croyais pas mes yeux quand je suis tombé dessus au cours d’un voyage récent. J’en ai vu dans plusieurs endroits, jusque dans les Highlands au bord du Loch Lomond. (Voir ici ceux photographiés dans l’Ayrshire.) Je ne sais toutefois s’ils produisent des fleurs à une telle latitude et si les Écossais s’en servent pour faire des balais fataques calédoniens.

     

  9. Francis, Linus, ce que vous voudrez bien

    Vous m’en trouvez bouche bée, cher Siganus… des fataques en Écosse, que de promesses pour les périodes post-bal-falou…! Je blague bien-sur… I didnae ken you came to Scotland. When was that?

  10. Siganus Sutor

    A few months ago, in September. Mais il faudra que vous les surveilliez de près, ces fataques, histoire de voir s’ils font des fleurs. En tout cas ils faisaient bien le petit cœur au bout des tiges, celui qu’on arrache, qu’on déroule pour enlever la partie la plus centrale avant de le ré-enrouler pour en faire une petite trompette vibrante qui chatouille terriblement cou et oreilles. Dont acte.

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