Bananes, chair et musiciens : quelques photos de Hans

Notre correspondant Hans nous envoie les trois photos suivantes :

Pas Coquin Bananes
Zot Lamain Pou Pouri

Merci

 
 

NO BEEF
NO PORK

 
 

Att: Musiciens méchant[s]
“You enter at your own risk”

 
 
Elles sont éminemment amusantes, en disant parfois long sur la société martienne, et celle de l’écriteau à côté du champ de bananes m’a même fait rire aux éclats. Elle est d’autant plus amusante si on la regarde en ayant en tête le billet suivant : Main (de bananes).

32 réponses à “Bananes, chair et musiciens : quelques photos de Hans

  1. marie-lucie

    Malheureusement, l’écriteau est à contre-jour, et je n’arrive pas à déchiffrer toutes les lettres. Pouvez-vous transcrire l’inscription, comme vous le faites d’habitude?

  2. zerbinette

    Avec mes jumelles je lis :

    Pas Coquin Bananes
    Zot Lamain Pou Pouri

  3. Siganus K.

    Marie-Lucie, Zerbinette a fait la transcription (il est aussi possible de cliquer sur la photo pour la voir en un peu plus grand) et je peux faire la traduction :

    Ne volez pas les bananes
    (Ou) votre main va pourrir

  4. marie-lucie

    Merci, Siganus! c’est bien dans une langue étrangère que c’est écrit.

  5. Ça dépend pour qui.

  6. marie-lucie

    Siganus, bien sûr! mais diriez-vous par exemple que l’anglais n’est pas une langue étrangère, simplement parce que vous la parlez aussi?

  7. Siganus K.

    Oh que non, jamais. Pour moi l’anglais est et demeure très étranger — et même étrange parfois.

  8. Haram, harem, etc, see Frazer’s Folklore in the Old Testament or Robertson Smith’s The Religion of the Semite.

    I knew somebody’s aunt who could say some sort of novena with « la terre cimtière » to curse, hex, etc- the results of which included « la main pourrie ». Et puis les histoires des nénènes daïnes- qui me terrifiaient …

  9. Siganus K.

    Des “nénènes daïnes”, Linus ? Qu’est-ce donc ?

  10. Les daïnes dans le folklore mauricien sont de vieilles femmes qui pratiquent la sorcellerie – elles sacrifieraient les enfants à certaines divinités obscures. Ce serait bon que l’on se penche sur l’origine du mot – à mon humble avis, il se pourrait que cette croyance populaire trouve son origine dans une secte de Thugees qui aurait pu sévir à Maurice vers la fin du XIXème siècle et le début du XXème. Je me souviens d’articles dans la Gazette des Iles qui faisaient état de tels faits. A sort of Mary Poppins who read too much of Petit Albert. Il aurait beaucoup de choses à dire sur ces personnages quasi-mythiques qui peuplent l’imaginaire mauricien.

  11. Siganus K.

    Ce serait bon que l’on se penche sur l’origine du mot

    Un mot que je ne me souviens pas avoir jamais entendu. Dans ces circonstances il me paraît difficile de dire qu’elles peuplent mon imaginaire, ces daïnes-là.

  12. Il y a en d’autres. Feu Raymond (ou Edmond ?) Pulvénis était un expert dans ces choses là.

  13. Siganus K.

    Dans ce registre je n’ai guère entendu parler que de longaniste et de ‘ti Albert. Mais il ne faut pas désespérer d’apprendre quel que soit l’âge qu’on peut avoir. (A propos du Mauricien qui a mystérieusement disparu sur l’atoll Farquhar aux Seychelles, j’ai ouï dire que sa femme était allée voir des voyantes, lesquelles ont dit qu’il était vivant. Je trouve extrêmement risqué d’aller voir de telles personnes quand on est dans l’état émotionnel qui doit être le sien.)

  14. Effectivement, les longanistes, traiteurs et voyants ne sont que des charlatans. Il y a cependant des occultistes à Maurice qui sont très actifs – depuis François de la Genesté (de C-) qui aurait initié le Dr Sigismond Bacstrom, dont le certificat d’initiation se trouverait à Harvard ou Yale. http://ramsdigital.com/author/Bacstrom.html

    La tombe de François est toujours introuvable, à ce qu’il parait-notre Père Christian Rosenkreutz à nous.

  15. http://www.levity.com/alchemy/bacstrm1.html

    Voyez comme je cultive un gout compulsif pour apocryphes, pseudépigraphes, palimpsestes et autres documents à l’authenticité délicieusement douteuse.

    ___________

    « et autres documents à l’authenticité délicieusement douteuse » : c’est en effet ce que le filtre à spams a cru comprendre…
    (Siganus, 23:03)

  16. Siganus K.

    J’ai rencontré un rosicrucien — un Mauricien — il y a quelques temps de cela. Il racontait qu’il avait participé à une cérémonie dans le temple de Louxor, au lever du jour. J’ai eu un peu de mal à comprendre en quoi consistait tout cela et le chemin qu’une personne pouvait suivre pour se retrouver dans un mouvement d’inspiration chrétienne mais croyant en la réincarnation.

  17. La Rose-Croix a beaucoup inspiré, c’est le moins que je puisse dire. Regardez, par exemple, les idéalistes allemands Fichte et Schelling- ils s’inspirent beaucoup des Rose-Croix- idem pour le grand poète Yeats et d’autres. N’oubliez pas – qu’est-ce qui a facilité la transition entre l’administration de Decaen et celle de Farquhar? Certainement pas une bonne tasse de thé ou un bon rubber de whist. Savez-vous qui a posé la première pierre de la cathédrale st louis (pas l’ancienne église française)?

  18. Siganus K.

    Un Masson ? (Loys ou Hervé ?)

  19. Un maçon, certes, Lord Moira (1er Marquis de Hastings) – dans la deuxième décennie du 19ème siècle- imaginez la scène, Lord Moira, dans son costume maçonnique, avec tablier et tout, invoquant le Grand Géomètre de l’Univers et posant la première de l’édifice rénové aux frais du gouvernement de Sa Majesté Britannique.

  20. L’été dernier j’ai visité la cathédrale de Durham et j’ai cru voir quelques symboles maçonniques dans un vitrail. Etonné, j’ai demandé un prêtre si je ne me trompais pas et l’étonné a été lui. Je croyais que l’Eglise catholique n’était pas la seule qui considérait les maçons comme des ennemis.

  21. Siganus K.

    François de la Genesté (de C-) qui aurait initié le Dr Sigismond Bacstrom, dont le certificat d’initiation se trouverait à Harvard ou Yale.

    Dans le Dictionnaire de biographie mauricienne il est question de François de Chazal de la Genesté (1731-1796) alors que votre lien parle d’un “comte” prénommé “Louis”. Il n’eut pas d’enfant de sa femme, Jeanne Thérèse Félicité Jocet de la Porte, laquelle fut deux fois veuve avant de l’épouser en mars 1764 à Port-Louis.

    Le frère cadet de votre occultiste s’appelait Antoine-Régis de Chazal de Chamarel — pas de “Genesté” ici — et en 1767, en Bretagne, il épousa la fille de sa belle-sœur (celle mentionnée plus haut), ce qui, dit Toussaint, le fit devenir “le beau-frère de son frère”.

  22. marie-lucie

    Le beau-frère de son frère? Pour cela il aurait fallu qu’il épouse la soeur de sa belle-soeur, pas la fille de celle-ci.

  23. Louis est visiblement une erreur, parce qu’il n’y avait pas de Louis de Chazal à l »époque à l’Isle de France- et que François était le seul occultiste de la famille. Les titres de Genesté, Chamarel, Morandin et autres sont des titres de courtoisie accordés aux Chazal et transmissibles aux fils de la branche principale. Ce sont des noms d’anciens fiefs de cette famille. La loi du lévirat, Siganus? Je blague.

  24. marie-lucie

    “le beau-frère de son frère”

    Est-ce que ne serait pas plutôt « le beau-fils de son frère »?

  25. Siganus Sutor

    Linus | 23 avril 2010 à 21:38 : Les daïnes dans le folklore mauricien sont de vieilles femmes qui pratiquent la sorcellerie – elles sacrifieraient les enfants à certaines divinités obscures. Ce serait bon que l’on se penche sur l’origine du mot

    “Yet, despite the careworn commonplaceness of her appearance, there was one respect in which she stood out from the ordinary: she had light grey eyes, a feature that was unusual in that part of the country. Such was the colour – or perhaps colourlessness – of her eyes that they made her seem at once blind and all-seeing. This had the effect of unnerving the young, and of reinforcing their prejudices and superstitions to the point where they would sometimes shout taunts at her – chudaliya, dainiya – as if she were a witch: but Deeti had only to turn her eyes on them to make them scatter and run off.”
    (Amitav Ghosh, Sea of Poppies, page 5.)

    L’origine du mot pourrait donc bien être indienne (hindi) — dainiya, sorcière.

     

    En lançant une recherche sur Google, on peut par ailleurs tomber sur le site d’une “Grande Daïne mauricienne” qui vaut son pesant de pistaches. Quelques extraits :

    Qu’est ce qu’une Daïne ?

    Une Daïne est à l’île Maurice ce qu’une sorcière est au reste du monde.

    A la différence près, que les Daïne ont pour particularité de pratiquer la magie sexuelle.

    Pour ce faire, dès le début de leur puberté, les jeunes filles qui désirent le devenir doivent être initiées par de plus anciennes, qui leur confient les secrets de leurs rituels ancestraux, destinés à faire le bien comme le mal.

    Au fil des années, elles se voient ensuite consacrées au rang de Daïne, puis de Grande Daïne dès lors qu’elles ont pu prouver leur capacité à diriger au moins une fois, une cérémonie de magie sexuelle en groupe.

    La particularité des Daïnes est d’exploiter en magie ou en sorcellerie, la puissance des énergies cosmiques développées par elles-mêmes ou par d’autres, au moment de leurs orgasmes, pour la rediriger ensuite vers les cibles qu’elles veulent atteindre, aux fins de modifier le cours des choses ou des évènements de leur propre vie ou de la vie d’autrui, suivant qu’elles opèrent pour elles-mêmes, ou en faveur de quelqu’un, ou contre une personne qu’elles souhaitent envoûter, bloquer, ou dont elles désirent se venger.

    (…)

    http://voyance-magiedesiles.over-blog.com/pages/Quest_ce_quune_Daine_-1317031.html

     
    Vous parliez ci-dessus des “nénènes daïnes”. Eh bien la dame aussi :

    Native de l’île Maurice où j’ai grandi entourée de servantes noires qui m’ont confié leurs secrets, j’ai été initiée par elles à la voyance et aux rituels de la puissante magie sexuelle des Daïnes mauriciennes.

  26. johnwcowan

    Jesus: The masonic symbols were probably put there by the actual workers (« operative masons ») who built the cathedral.

  27. J’avais toujours pensé que « daïne » était la déformation locale d’un djinn. « Daïne » était utilisé comme menace pour les enfants au même titre que bolomm Sounga ou lougarou, par exemple. Dans les années 70, il y avait une série américaine nommée « Jini » ou « Gini » probablement une « riposte » à « Ma sorcière bien aimée ». Jini était un génie (au sens d’Aladin) et j’avais associé le terme « génie » au « djinn », peut-être une étymologie commune.
    A propos de ‘tit Albert, j’en avais trouvé un traité dans un magasin une fois à Maurice. Je voulais l’acheter mais mon épouse ne voulait pas de ça chez elle. M’étant ravisé une demi-heure après, je suis retourné au magasin, mais le bouquin avait déjà fonn ! Pas étonnant, m’a-t-on dit! Il est vrai qu’un cousin de mon grand-père (un Serrette) avait été retrouvé pendu chez lui, ayant voulu s’adonner à un exercice de résurrection appris dans un traité de ‘tit Albert. C’était la version officielle du décès; il s’était peut-être tout simplement suicidé. N’oublions pas que les suicidés à l’époque n’avait pas droit à une cérémonie religieuse à l’église.

  28. @Gros Zippo

    « N’oublions pas que les suicidés à l’époque n’avait pas droit à une cérémonie religieuse à l’église. »

    Pas plus que ceux qui pratiquaient le Petit Albert, je suppose.

    Merci, cher Cordonnier, pour ces precieuses indications.

  29. @Fmg: C’est pas faux 🙂

  30. >John Cowan
    I don’t sure but I read the most stained glass there are from the 19th century so it’s likely the symbol I sow was made by masons (freemasons?), not workers but financial backers or sponsors.
    >Gro Zippo
    Il y a peu d’années, un des frères de l’épouse d’un cousin de moi qui était très ami du curé de son village n’a pas eu droit à une cérémonie à l’église catholique. Le curé a laissé tout le monde perplexe lorsqu’ils sont arrivés à la porte de l’église avec le cercueil et l’entrée a été interdite par suicidé. Honteuse décision.

  31. >John Cowan
    Oh, I’m very sorry! “I’m not sure about that but…”

  32. Petit Albert est un grimoire ancien où on trouvait divers formules et sorts.
    Longaniste ( rien à voir avec un cultivateur de petits fruits ronds savoureux ) vient dans doute de « onguent » cette poudre ou crème utilisée par les sorcières pour jeter ou conjurer des sorts. Le mot est peut-être l’onguentiste.
    Mais croyez moi. Quand j’étais petit c’était effrayant d’évoquer ces mots

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