Archives mensuelles : décembre 2010

Banané

Banané.

Expression que l’on utilise pour souhaiter une bonne année à quelqu’un. En principe elle n’est employée qu’en créole mais il arrive parfois qu’une personne s’exprimant en français l’utilise aussi de façon informelle, ou par facétie.

Il existe même un séga parlant de banané : « Banané, banané, tou zenfan. Banané, banané gran dimounn… » (Je ne me souviens malheureusement plus très bien des paroles, ni de l’auteur.) Et dans la note intitulée “Accent créole” Ashvin avait très justement remarqué que “sans ‘e-accent-aigu’ banané ti pu zis ene banane” (sans e-accent-aigu ‘bonne année’ ne serait qu’une banane).

Par extension, en créole le mot “banané” est arrivé à signifier “année”, comme le montre l’exemple suivant : « Enfin, Prakash Maunthrooa a juré ‘sur la tête de Shiv’ qu’il n’était pas un ‘missionnaire’. ‘Zot pé dire ki mo pas enn vaish et ki mo enn missionnaire. Pendant 39 bananés, mo finn marché mo finn al Grand-Bassin moi. Est-ce ki Navin in faire li ?’, a-t-il demandé. » (Week-End, 19 juin 2005.)

Il est tentant de voir cette expression-là, “banané”, comme une déformation de l’expression française “bonne année”. Il existe cependant une autre hypothèse à ce sujet…

Un ingénieur des ponts et chaussées répondant au nom de Bernardin de Saint-Pierre séjourna à Maurice de 1768 à 1770 et en fit un récit qu’il publia sous forme de lettres regroupées dans un livre intitulé Voyage à l’Île de France. Dans la lettre XIV (“Arbrisseaux et arbres apportés à l’Île-de-France”), datée du 10 juin 1769, il dit ceci :

Le bananier vient partout. Il n’a point de bois : ce n’est qu’une touffe de feuilles qui s’élèvent en colonne, et qui s’épanouissent au sommet en larges bandes d’un beau vert satiné. Au bout d’un an, il sort du sommet une longue grappe tout hérissée de fruits, de la forme d’un concombre ; deux de ces régimes font la charge d’un noir : ce fruit, qui est pâteux, est d’un goût agréable et fort nourrissant ; les noirs l’aiment beaucoup. On leur en donne au jour de l’an pour leurs étrennes ; et ils comptent leurs tristes années par le nombre de fêtes bananes.

Il se pourrait donc que l’expression que Bernardin de Saint-Pierre met en italiques — “fêtes bananes” —, laquelle servait donc elle aussi, semble-t-il, à compter les années qui passaient, soit à l’origine de l’expression contemporaine “banané”. Notre banané d’aujourd’hui aurait donc un goût de banane. C’est du moins l’hypothèse qu’évoquent MM. Baker et Hookoomsing, qui parlent de convergence possible (“?”) et qui, à l’entrée banane de leur Diksyoner, ont ceci :

« E 1. New year festival; 2. Years, years of age. F 1. Fête du Nouvel an; 2. Années, ans.     1839 (1), 1855 (2)
□ ? convergence < F banane + < F bonne année, cf 1768 “Les noirs l’aiment beaucoup. On leur en donne [des bananes] au jour de l’an pour leurs étrennes; et ils comptent leurs tristes années par le nombre de fêtes bananes” ◊ Bernardin de St-Pierre 1773, 1:62 (v aussi ◊ Robert Chaudenson 1974: 945-46).
(& buke banane, fler banane, pye banane)
banane ańgle E Christmas. F Noël. □ < K. »

Pour d’autres, “banané” pourrait avoir un goût de champagne — ou de bière.

 

 

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Mise à jour du 31 décembre 2012

Banane_(2013)--Phoenix_beer_40

BANANÉ
2013

“Can” de bière Phoenixthe so-called “famous beer of Mauritius” — brassée et mise en vente à la fin de l’année 2012.

Un grain arrive


 

 

Baobab (2)

<<<     Baobab

 

 
 

La lune derrière le baobab     >>>

Darwin à Maurice

De 1831 à 1836 le jeune Charles Darwin s’est trouvé à bord du HMS Beagle pour un voyage autour du monde. Parti de Devonport le 27 décembre 1831 — il y a de cela 179 ans aujourd’hui même —, le Beagle a passé plusieurs années à explorer la partie sud de l’Amérique du Sud avant de traverser l’océan Pacifique, en visitant les Galapagos bien sûr, mais aussi Tahiti, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, et de traverser l’océan Indien en faisant relâche aux îles Cocos Keeling et à Maurice. Darwin a raconté cette importante expédition — une expédition qui allait finalement avoir une importance cruciale pour la vision que l’homme aurait de lui-même — dans un livre publié pour la première fois en 1839 : The Voyage Of The Beagle, traduit en français en 1875 sous le titre de Voyage d’un naturaliste autour du monde.

Maurice est épisodiquement évoqué en plusieurs points du récit, dans le but de faire des comparaisons avec ce que Darwin observe ailleurs. La narration du court séjour que le naturaliste anglais a fait dans l’île (du 29 avril au 9 mai 1836) n’occupe que trois pages du dernier chapitre. On y apprend qu’il s’est promené à dos d’éléphant du Réduit jusqu’à Rivière Noire, le pachyderme servant de moyen de transport appartenant à un capitaine Lloyd qui était alors inspecteur général des ponts et chaussées. Ce qui surprend le plus Darwin est le fait que l’éléphant ne fasse aucun bruit quand il marche.

Il chante les louanges de Maurice (“le paysage est harmonieux au plus haut degré”), dont certains côtés, dit-il, lui rappellent l’Angleterre : “Des cottages nombreux, des petites maisons blanches, les unes enterrées au fond des plus profondes vallées, d’autres perchées sur la crête des plus hautes collines, donnent au paysage un caractère essentiellement anglais.

En lisant ce livre, le lecteur se retrouve à penser que Darwin était quelqu’un d’éminemment patriote, croyant fermement en la supériorité de l’Angleterre. A propos de Maurice : “Depuis que l’Angleterre en a pris possession, l’exportation de sucre a augmenté, dit-on, dans la proportion de 1 à 75. Une des grandes raisons de cette prospérité est l’excellent état des routes. Dans l’île Bourbon, qui est toute voisine, et qui appartient à la France, les routes sont encore dans le même état misérable qu’elles l’étaient ici lors de notre prise de possession. Bien que cette prospérité ait dû considérablement profiter aux résidents français, je dois dire que le gouvernement anglais est loin d’être populaire.” Il ne fait aucun doute que nos voisins bourbonnais ont apprécié, apprécient et apprécieront à leur juste valeur les commentaires du grand savant.

Trois chapitres plus tôt, Darwin se trouve en Nouvelle-Zélande, une terre de “sauvages” (pages 450 et 453 – pages 448 & 451 here), et tient les propos suivants à la page 455 : “J’ai vu au moulin un Nouveau-Zélandais tout blanc de farine comme son confrère le meunier anglais. Cette scène m’a rempli d’admiration. Or cette admiration ne provient pas tant de ce que je crois revoir l’Angleterre — et cependant, au moment où la nuit tombe, les bruits domestiques qui frappent mes oreilles, les champs de blé qui m’entourent rendent l’illusion complète, et j’aurais pu me croire de retour dans ma patrie — elle ne provient pas tant du légitime orgueil que me cause la vue des progrès obtenus par mes compatriotes, que de l’espoir que ce spectacle m’inspire pour l’avenir de cette belle île.”

A divers passages, tout au long du récit, on remarque la haute opinion qu’a Darwin de l’Angleterre et de son peuple civilisé et civilisateur. Même sur une île quasi-déserte et désertique (mais anglaise) comme Ascencion : “M. Lesson a fait remarquer avec beaucoup de justesse que la nation anglaise seule a pu penser à faire de l’Ascencion un endroit producteur ; tout autre peuple en aurait tout simplement fait une forteresse au milieu de l’Océan.” (Page 524.) Sans doute tout cela est-il très XIXe siècle, et sans doute Darwin ne pouvait-il faire autrement que d’être de son temps, mais il n’en reste pas moins étonnant, aujourd’hui, de le trouver dans la bouche d’un homme aussi éclairé, chez celui qu’on ne peut s’empêcher de voir de nos jours comme un humaniste universel, lequel ne peut s’empêcher de parler de “l’étrange religion” des hindous qu’il a rencontrés à Maurice.

La Noël

Très souvent à Maurice on entend parler de “la Noël” au lieu de “Noël” tout court. Qui plus est, le nom de la fête est fréquemment prononcé “nouelle”. Il s’agirait donc d’un mauricianisme double.

L’article féminin est en outre une particularité amusante vu que Noël est un nom masculin.
 
 

 
Ils pourront enfin passer la Noël sous un toit décent.” (L’Express, 25 décembre 2010.)

Il n´est pas rare de voir des familles entières surchargées de sacs de cadeaux ou faire simplement du lèche-vitrine. Ces images font immanquablement partie de ce grand tableau festif qu´est la Noël.” (Seervihoo.com/Wanadoo.mu)

“Douze mini-boutiques mettent en vente des jouets et des cadeaux pour les enfants dont les parents n’ont pas les moyens de leur en offrir pour la Noël.” (La Vie catholique.)

Ce 25 décembre 2010, c’est la fête de la Noël, cérémonie chrétienne célébrant chaque année la naissance de Jésus de Nazareth, appelée Nativité.” (Port-Louis.mu)

A l’occasion de cette soirée, vous avez la possibilité de faire un geste pour les enfants qui sont dans le besoin en participant par des dons sous forme de cadeaux (poupées, jeux, jouets…), selon vos moyens, qui seront redistribués pour la Noël au Foyer NAMASTÉ.” (Islandinfo.mu)

L’îlot du Morne, alias “île aux Bénitiers”

Sur toutes les cartes un tant soit peu anciennes de Maurice, on trouve le nom de “islot du Morne” ou “île du Morne” inscrit à côté de l’île ci-dessus, laquelle est située dans le lagon du sud-ouest au large des villages de La Gaulette et Case Noyale.

En mai 1751, Jean-Baptiste d’Après de Mannevillette, hydrographe et capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, arrive à l’Isle de France avec pour mission d’en faire un relevé plus précis, tâche dont il s’acquitte avec efficacité. On constate que sur la carte suivante l’île en question est appelé “Islot du Morne” :

A l’ouest de cet îlot sont dessinés trois points appelés “les Bénitiers”. Il s’agit de formations coralliennes soulevées au-dessus du niveau de la mer. (Un seul de ces “bénitiers” subsiste intact aujourd’hui, un second, renversé, émergeant encore partiellement de l’eau. On peut en voir une photo ici. Il apparaît aussi en tant que petit point noir sur la photo en tête de ce billet, photo qui peut être agrandie en cliquant dessus.) En effectuant ses relevés peu de temps avant ceux réalisés par son ami l’abbé de la Caille, d’Après trouve Maurice plus petite qu’on ne la pensait : 60 kilomètres de longueur du nord au sud, au lieu des 117 qui étaient admis jusque là. (La distance exacte, selon un axe nord-sud, est de 60.2 km du Gris-Gris à la pointe L’Hortal près de Cap Malheureux, 62.4 km si on relie ces deux points par une ligne légèrement inclinée.)

En 1763, une carte de l’Isle de France est dressée par Jacques-Nicolas Bellin, ingénieur de la Marine, “pour le Service des Vaisseaux du Roy, Par Ordre de M. le Duc de Choiseul, Colonel Général des Suisses et Grisons, Ministre de la Guerre et de la Marine”. L’auteur précise qu’elle a été dressée “sur les Opérations géométriques et les observations astronomiques de Mr l’Abbé de la Caille qui ont été communiquées au Depost des Cartes Plans et Journaux de la Marine par Mr de Maraldy de l’Académie Royale des Sciences en 1763”. Sur cette carte on trouve toujours l’appellation “Islot du Morne” :

Cette appellation se retrouve sur d’autres cartes publiée à des dates ultérieures, par exemple sur la carte de Rigobert Bonne (successeur de Bellin) publiée en 1780 :

Ainsi que sur la carte du géographe flamand Philippe Vandermaelen en 1827 :

(On peut toutefois supposer que Vandermaelen s’est contenté de recopier les noms figurant sur d’autres cartes car il existe une erreur typographique flagrante à propos de la ville de Mahébourg, le -HE du nom d’origine s’étant transformé en -LIE, ce qui donne un “Malie-Bourg” des plus comiques.)
 
 
De nos jours, personne ou presque ne parle de “l’île du Morne”. Le nom d’usage de ces quelques arpents de matière corallienne recouverte de filaos et de cocotiers est “île aux Bénitiers”, en référence au(x) “bénitier(s)” voisins que sont (ou étaient) ces blocs de corail émergés situés entre l’îlot en question et les brisants. Pour traduire cet usage, les cartes “officielles” publiées aujourd’hui font mention d’une “île aux Bénitiers”, comme par exemple sur la carte de l’Amirauté britannique publiée en 1984 “under the Superintendence of Rear-Admiral Sir David Haslam, K.B.E., C.B., Hydrographer of the Navy” :

Ainsi que sur celle en pdf que l’on peut télécharger sur le site du gouvernement :

Ou encore sur la carte de Maurice au 25 000 e :

La question que l’on peut dès lors se poser est la suivante : à partir de quelle époque a-t-on cessé de parler de “l’îlot du Morne” pour utiliser l’appellation “île aux Bénitiers” ? Cette question en appelle d’ailleurs une autre : dans leur vie de tous les jours les habitants du lieu ont-ils jamais utilisé le nom “île du Morne” ? Car il existe d’autres cas où le nom figurant sur les cartes n’est pas le nom usuel. Nous avons l’exemple patent des îles figurant sur les documents officiels sous le nom de Cargados Carajos (voir la carte sur la dernière page de ce pdf), une dénomination peu familière aux Mauriciens qui les connaissent sous le nom de Saint Brandon, comme évoqué dans la note sur La Perle, bateau et poisson. Nous avons aussi l’exemple de l’île aux Fouquets, dans la baie de Mahébourg, laquelle est de plus en plus fréquemment appelée “île au Phare” à cause du phare qui y a été construit en 1864.

Je me demande — et je demande aux spécialistes en toponymie — si ailleurs il arrive fréquemment qu’il existe un tel écart entre le “nom papier” d’un lieu et son “nom crié”.

How many islands?

How many islands can be seen on this picture?

Pirogue près des brisants

Partir, c’est mourir un peu

La Perle

Internet, le filet électronique mondial, permet des pêches qui, si elles ne sont pas toujours miraculeuses, arrivent parfois à satisfaire l’esprit (plus que le ventre). Notre correspondante Lorraine nous envoie régulièrement des photos, ce dont nous lui sommes reconnaissant, et celle qu’elle a récemment trouvée parmi des documents d’un certain âge montre un trois-mâts portant semble-t-il le nom de « La Perle ».

Le 25 octobre 2009 à 13:46, un autre membre de la grande famille des Lagesse — Pascal Lagesse — avait déposé sur Martian Spoken Here une brochette de suggestions (voir ici). La soixante-et-unième suggestion était libellée de la sorte : “61) La perle – Type de poisson frigorifié.” Ce jour-là, votre serviteur avait répondu ceci : “61) Poisson la perle. Pour autant que je sache il s’agit là de poisson venant de Saint-Brandon, « La Perle » étant une marque ou une appellation quelconque. (Une des îles de Saint-Brandon s’appelle La Perle.)

En fait, je ne savais pas (ou avais-je oublié ?) que La Perle était aussi le bateau qui assurait la liaison entre Maurice et “les bancs” (i.e. les bancs de pêche situés au large de Maurice, loin au nord) ou les îles de Saint-Brandon.

Y a-t-il un lien entre le “poisson La Perle” et le bateau appelé La Perle ? C’est ce que suggèrerait ce commentaire posté le 23 juillet 2005 sur le forum en ligne ile-maurice.com : “Poisson la Perle ! c’est le nom du bateau mais qu’importe, il y en a bien qui disent kleenex pour des mouchoirs en papier.” Il en outre possible de remarquer que très souvent l’expression “poisson La Perle” est écrite avec des majuscules, comme s’il s’agissait d’un nom propre, lequel pourrait dans ce cas être celui du bateau apportant ledit poisson jusqu’aux consommateurs mauriciens. Quelques exemples :

Car, estime Hemraz Ghina, sur les 3 000 tonnes de poisson La Perle que l’industrie de la pêche sur les bancs produit chaque année, on pourrait doubler la production. Il est rejoint dans ses propos par le directeur d’IKS Fishing. Ce dernier va plus loin et propose que l’industrie ne se cantonne plus à pêcher des “poissons traditionnels comme le poisson La Perle.”
(Les opérateurs au creux de la vague, L’Express, 10 mai 2010.)

L’évolution des prix de certaines commodités de base entre décembre 2009 et août 2010
Poisson La Perle     ½ kg     Rs 55     Rs 65

(Le Défi, 30 octobre 2010.)

Des problèmes administratifs et opérationnels rendent la tâche plus difficile pour les pêcheurs. Le consommateur mauricien se voit privé de son espèce préférée, le poisson dit “La Perle.”
(Ces obstacles à la pêche du poisson La Perle, L’Express, 24 juillet 2009.)

Au kilo, le sacréchien écaillé et étripé est à Rs 124, la vieille rouge à Rs 230, le vacoas à Rs157 et le capitaine et le cateau à Rs 159. On trouve aussi des espèces à moins de Rs 100 le kg, simplement enveloppé dans du plastique alors que le poisson La Perle coûte Rs 90 le kg.”
(Le poisson traité a la cote, L’Express, 15 décembre 2005.)
 
 
En octobre 1989, à Albion, s’est tenu un séminaire sur l’industrie de la pêche dans le sud-ouest de l’océan Indien. Au cours de ce colloque un “scientific officer” du “Ministry of Agriculture, Fisheries and Natural Resources”, M. C. R. Samboo, a fait une rétrospective de la pêche au large à Maurice, grâce à quoi il est possible d’apprendre que La Perle, bateau autrefois nommé Thelma, aurait été en opération à Saint-Brandon en 1939 :

2. Historical Review
The Banks fishery appears to have started in the eighteenth century. The vessels engaged in the inter-island trade in the early period of this fishery caught fish mainly for self consumption and salting. Salted fish was exported to Mauritius on a commercial basis from St. Brandon as from 1927 by the Raphael Fishing Co., named after one of the many small islands of the St. Brandon group. Trawling on the banks was attempted by the company in 1931 with the « Fume » but this pioneering operation was unsuccessful and was not pursued (IOFC/DEV/79/45). The company, however, continued the exploitation of the fish resources by handline. The first vessel to have been used for the exploitation of fish stocks on the banks was « La Perle I » (ex « Thelma »). She was operated during the war (in 1939) around the St Brandon group of islands and later for the transfer of frozen fish stored at -5°C to Mauritius (Couacaud, 1967).”

On pourrait penser que le bateau lui-même a pu être nommé d’après une des îles de Saint-Brandon : “La Perle” est un des îlots les plus à l’ouest de l’archipel et se trouve dans une position relativement détachée du grand arc de corail près duquel on trouve la majorité des terres émergées. Son nom est apparu dans un article de 5-Plus Dimanche le 26 janvier 2003 à la suite de la disparition de deux pêcheurs ayant dérivé 12 jours au large : “06h00 du matin le dimanche 12 janvier. Gaëtan Boudeuse, 54 ans, et Jean-François Darga, 25 ans, quittent l’île Raphaël à Saint-Brandon pour une partie de pêche à bord d’une pirogue. Tout se passe bien pour les deux pêcheurs. La mer est calme. Ils vont même faire un tour dans les environs des îles La Perle et Avocaire. (…)”
 

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En fin de compte, le “poisson La Perle” a-t-il été appelé ainsi à cause de La Perle, le bateau ? Et La Perle (le bateau), a-t-elle été nommée ainsi à cause de La Perle, l’île de Saint-Brandon ? Pour répondre à ces questions il faudrait qu’une personne bien intentionnée et au courant de ces histoires-là passe par ici et veuille bien nous laisser sa version des choses…
 

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