Accent créole

Selon la proposition de standardisation de l’écriture du créole connue sous le nom de “Grafi Larmoni”, le son “é” est transcrit par la lettre e, écrite sans accent, comme il a été dit çà et . Or l’usage des uns et des autres montre que cette proposition-là a du mal à s’imposer, la plupart des gens préférant transcrire le son “é” par les deux lettres er. D’autres utilisent le “e-accent-aigu”. D’autres encore hésitent entre les différentes possibilités :

ASTÉ
EK
VENDER

 
 

OPERATION TAYÉ-RAZÉ
LORS TOUS PRIX KOT
PURDASY & PURDASY

 
 

Й

 
 

RadioPlus
écouté ou pou tendé

 
 

Na pas zette salter ici

 
 

PA ZET SALTE

 
 

PE RECRUTE

Couple marié civilement
qui éna a partir 35 ans,
pou travail à plein temps dans la cour campement
à RIVIÈRE NOIRE ou GRAND BAIE.
Couple-là (de préférence sans enfant ou ène zenfan maximum)
pou loger surplace dans ène dépendance.

Ce ki intéresser bisin envoye ène lettre application
avec certificat moralité (si ena) lor sa l’adresse-là:
Le Gérant
Star Trading Agencies
23, Brown Sequard Street
Quatre Bornes

 
 

SUPERTOTE
Mizé pou amizé !

 
 

Й

 
 

“Grafi Larmoni” part en outre du principe qu’en créole il n’existe que le son é. Or il existe des mots pour lesquels c’est un accent grave qui serait plus adapté : livèr (hiver), talèr (tout à l’heure), malèr (malheur), sémèn (semaine), ver (vert), mem (même), zet (jette), ek (avec), etc. Écrire granmer (grand-mère) en pensant que ce mot se prononce “granmére”, avec le même son “é” que dans manzé, cela ne reflète pas complètement la réalité de la langue.

 

 

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Banané (31 décembre 2010)
Asté ek vendé (20 janvier 2013)

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7 réponses à “Accent créole

  1. sans “e-accent-aigu” banané ti pu zis ene banane 😛

  2. He he, Ashvin, bien vrai vré sa !

    Ou plito : “hé hé…”

    (Banann zinzli ouswa banann caré ?)
     
     
    PS – Ena enn mo bien inportan ki monn blié kozé : misié (e.g. Misié Koutou). Si kikenn ékrir li “misie”, ena sans ki dimounn ki lir sa pa konpran ki li été.

  3. Tout cela montre la complexité de l’approche et je ne peux que confirmer ta solution d’intégrer les accents dans le Kreol écrit. Par ailleurs, le Kreol est un enfant du Français, il serait juste de conserver la racine « Française » de notre langue.

  4. Mo dakor ar toi Sachin, bé enn lépok ti ena dimounn ki ti rod fer lékritir kreol pli fonétik ki posib. Kan to mazinn bien, kifer bann Fransé inn ékrir “éléphant” plito ki “éléfan” ? Pa ti ena okenn rézon pou ékrir sa mo-la ek enn -ph. Kikpar li ti lozik ki enn nouvo lékritir pas kopié bann irégilarité enn lot langaz ki ti fini komans ékrir dan enn “mové” manyer.

    Mais chassez le naturel, il revient au galop…

    Qui plus est, depuis Lavoisier et Pasteur au moins on sait que la génération spontanée n’existe pas (“rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”). Le créole mauricien n’est pas né comme ça, un beau jour, sans histoire aucune.
     
     
     
    P.-S. : En regardant une fois encore la première photo du billet, je me dis que “asté ek vender” peut peut-être signifier tout simplement “acheter avec le vendeur” ! 😆

  5. David Marjanović

    …C’est donc comme au parisien des jeunes générations, ou é se trouve automatiquement à la fin d’une syllable et è devant une consonne? Dans ce cas-là, pas besoin d’accent…

  6. Siganus Sutor

    David, auriez-vous quelques exemples de ce -é qui se retrouverait à la fin d’une syllabe dans le parler des jeunes Parisiens ? J’avoue avoir un peu de mal à saisir de quoi il s’agit.

    Serait-ce par exemple le fait que dans les mots comme crochet, lait, tablier, prononcer ou laid on entendrait un son final “é”, alors que dans les mots comme péquenot, affaire, embêter, perdu ou raidi on entendrait un son intermédiaire “è” avant la consonne ? (Pour ma part, je dirais péquenot, embêter, et raidi avec un son intermédiaire “é”. Mais je ne saurais me prononcer quant à la prononciation des jeunes Parisiens — des gens particulièrement exotiques en ce qui me concerne.)

  7. David Marjanović

    Serait-ce par exemple le fait que dans les mots comme crochet, lait, tablier, prononcer ou laid on entendrait un son final “é”, alors que dans les mots comme péquenot, affaire, embêter, perdu ou raidi on entendrait un son intermédiaire “è” avant la consonne ?

    Non, j’aurai dû dire « avant une consonne qui termine la syllabe ». Donc, crochet, lait, (porte)monnaie sortent avec é; le ê de la Salpêtrière devient é aussi, comme celui d’embêter, parce qu’il se retrouve à la fin d’une syllabe; « e-mail » est souvent écrit mél mais prononcé « mèl » parce que cette syllabe se termine en une consonne. Autrement dit, é et è sont devenu des allophones.

    Il y a des gens qui font la même chose avec « o »: gauche, chez eux, prend le o ouvert de bonne, parce que cette syllabe se termine en une consonne.

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