Rallye bigorneau

Rallye bigorneau, rallye bigorno.
Nom masculin.

Jeu au cours duquel des équipes de quelques personnes doivent répondre à des questions tout en se rendant à différents endroits où d’autres questions leur sont posées. Il est en général demandé de se procurer un certain nombre de choses hétéroclites, comme par exemple un nid de mouches jaunes bleu, un caméléon vivant, un certificat de moralité signé par un policier, une pomme jaco, un bigorneau — d’où le nom du jeu.

Bernard Bigorno

Bernard l'ermite aux yeux bleus dans une coquille de bigorneau.

« Quelle belle journée que ce ‘Rallye Bigorneau’ planifié par le Comité de Soutien JF, mais totalement pris en charge, organisé et contrôlé magistralement par Club AutoSport. » (Comité de Soutien JFD, 23 novembre 2008.)

On roule beaucoup pendant le jeu et cela peut finir par un pique-nique. Le bigorneau, quand il y en a un, est alors oublié. A moins qu’il ne soit ramené à la maison en trophée.

Bigorneaux, bétail, goris et soldats

Bigorneaux, goris, soldats, pierre ponce et bétail.

Nota : les « autos rallye » ne sont pas des rallyes-auto. Ce sont des voitures bruyantes et bariolées conduites par de grands enfants ayant sans doute trop joué au Mille bornes.

Rally_bigorno_2008 « L’année dernière c’est pas les bleus qui ont gagné le rallye bigorno. »

Mais les blancs ont bénéficié d’un soutien extérieur qui a fait jaser chez tous les non-blancs. Des histoires de couleur jusque chez les bigorneaux…

16 réponses à “Rallye bigorneau

  1. Il semble que les Français ont des rallyes :
    http://www.cnrtl.fr/definition/rallye
    « 3. Compétition non sportive dans laquelle les participants doivent répondre à chaque étape à une question ou résoudre une énigme pour être mis sur la piste de la suivante. »
    « L’origine du rallye mondain remonte aux rallyes automobiles organisés par les familles bourgeoises et qui se terminaient par une soirée dansante. Le rallye-auto a disparu en tant que moyen de rencontre. Seule a subsisté la soirée de clôture qui a pris le nom de rallye mondain. Mais il reste un point commun entre les deux types de rallyes: la compétition. L’une est sportive, l’autre est mondaine.
    Le Monde dimanche, 3 mai 1981. »

    Ils ont aussi des bigorneaux (lesquels ressemblent à de petits courpas).
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bigorneau

    On se demande dans ce cas ce qui les empêcherait d’avoir des rallyes bigorno.

  2. marie-lucie

    Il y a encore des rallyes-auto: ma soeur, qui vit dans la région parisienne, y participe souvent (pour l’organisation aussi). D’après ce qu’elle me dit, je ne crois pas que ces rallyes se terminent par des soirées dansantes, ou soient organisés pour donner l’occasion de se rencontrer à des jeunes gens des deux sexes, pour s’assurer qu’ils viennent de « familles bien » (le sens le plus récent de « rallye » apparemment). Il s’agit d’adultes qui trouvent l’occasion de faire une promenade rendue plus intéressante par le côté compétitif, qui n’est pas seulement axé sur la vitesse mais surtout sur le fait qu’il faut trouver des choses ou des endroits un peu énigmatiques, par exemple un menhir préhistorique dans une certaine forêt.

  3. Trond Engen

    En Norvège nous avons compétitions comme ça en auto. Le rebusløp est une combination d’une piste d’énigmes et de quelques missions pratiques et absurdes.

    Je crois que j’ai participé cinq ou six fois et organisé la compétition deux ou trois fois. Une des prémieres fois les équipes étaient instruits à tricoter une écharpe, mais nôtre seul tricoteur etait aussi le seul avec un permis de conduire. Naturellement il tricotait avec les mains et conduisait avec les genoux — pas de problème. Nous n’étaient pas inquietés avant qu’ il prenait la feuille d’énigmes et la serrait entre ses genoux et le volent pour mieux lire et puis demandait une bouteille de coca.

  4. Marie-Lucie, il me semble que dans la « bonne société » lyonnaise des rallyes sont organisés entre jeunes réputés « de bonne famille ». Je ne sais pas si c’est pour vérifier leur pedigree ou pour encourager disons un certain « inbreeding », mais c’était assez étonnant de l’entrevoir de la sorte.

    pas seulement axé sur la vitesse mais surtout sur le fait qu’il faut trouver des choses ou des endroits un peu énigmatiques
    C’est un peu la même chose ici. Par ailleurs, certains hôtels — à moins qu’il ne s’agisse d’agences — organisent ce genre de sortie pour leurs visiteurs, et on peut alors voir passer des colonnes de voitures de location, décapotées, portant numéro et fanfreluches, conduites par des touristes plus ou moins perdus mais souriants.

    (Je plaisante, mais il arrive à certaines entreprises par exemple d’organiser le même type d’évènement. C’est un peu moins visible que ce qui est décrit ci-dessus, mais pas tant que ça, des T-shirts colorés pouvant entre autre attirer l’attention des passants.)

  5. Naturellement il tricotait avec les mains et conduisait avec les genoux — pas de problème.

    Trond, vous m’avez bien fait rire ce matin. Finalement il n’y a pas eu d’accident parce que le conducteur a demandé du coca et non de l’aquavit ou quelque autre chose de ce genre ? J’espère qu’il ne manquait aucun point dans l’écharpe. Un point en moins par point manqué, l’amende aurait été lourde.

  6. Il m’est arrivé dans ma folle jeunesse étudiante d’être tombé amoureux d’une khâgneuse belle comme le jour qui m’a convié à un rallye chez des amis. Fille d’un éminent cardiologue de Paris XVIIè, ses amis n’étaient pas des apaches, on s’en doute. Accueil dans le hall de l’hôtel particulier par maman et quelques amies en robe de soirée, robe longue pour ces demoiselles, blazer et cravate* pour ces jeunes hommes, etc. Vouvoiement obligatoire. Les pedigrees respectifs comme seule conversation. Je n’ai pas tenu plus d’une heure. Mais j’ai continué à fréquenter Caroline encore quelques temps, je vous rassure. **

    Quant aux rallyes automobiles accompagnés d’une chasse au trésor, ils sont régulièrement organisés dans ma région par les Offices de tourisme ou des associations de collectionneurs de vieilles voitures. On voit aussi de plus en plus de clubs cyclistes organiser ce genre de manifestation, c’est plus écolo…
    Personnellemnt, je pratique cela en petit groupe familial ou amical. Le trésor recherché est alors le plus souvent un bon restaurant : on le trouve à chaque fois!

    * Oui, moi aussi! Fallait-il que je sois amoureux! L’amour vous fait faire de ces choses!
    ** Ça me fait penser à cette chanson de Renaud

  7. C’est bizarre, mais quand je cherche quel est pour moi le sens le plus évident de rallye, je ne trouve presque que celui de Leveto : réunion de jeunes gens de la bonne société parisienne qui souhaitent s’accoupler et procréer. C’est juste des boums ou des surprises-parties en plus chicos, dans les beaux quartiers. Un grand bal des débutantes ou des demoiselles de la légion d’honneur, mais avec juste ce qu’il faut de plus décontracté (la cravate ou le nœud-pap ne sont pas de rigueur, le foulard de soie autour du cou si). C’est très connoté NAP. Il est étrange que le TILF n’ait pas enregistré ce sens qui date au moins des années cinquante.

  8. OT question: what is English for « khâgneuse »? « Bluestocking » would be historically correct, but hardly recognizable except to students of pre-modern literature. « Nerdess » has the wrong tone.

  9. John Cowan :
    A « khagneux, -euse » is an argotic word for a student in the second year of a two-year* course preparing for entrance to the « École normale supérieure of arts ». It is a typically french degree course, I don’t know the english word for that.

    * the first year is called « hypo-khâgne» and the second « khâgne ».

  10. Non Leveto, pas pour les arts. Le terme khâgneux est réservé aux futurs étudiants d’Ulm qui pouvaient enseigner aussi bien en lettres, langues, philosophie, histoire, géographie et ceux qui intègrent l’Ecole des chartes qui fournit les archivistes-conservateurs de nos beaux musées et belles bibliothèques patrimoniales. Mais on ne trouvait pas les sciences dites exactes qui auront une école distincte à Lyon et que l’on préparait en taupe. Cependant, les mathématiques ou la physique ou la chimie étaient enseignées à Ulm avant la réforme de l’après-81. (Je vous épargne le menu des réformes qui donnent le tournis.)

    Cela ne concerne pas plus les sciences plus pratiques qui seront développées à Cachan (ex-Enset) , et ce n’était pas valable pour les autres élèves préparant une école normale (primaire) supérieure formant en fait les professeurs d’écoles normales comme Saint-Cloud (sans latin, mais pour garçons), de Sèvres, de Fontenay (sans latin et sans bac à l’origine, mais pour filles) . Il n’y avait pas de khâgne pour eux, il y a cinquante ans, on y accédait directement sur dossier. Mais ils n’étaient pas moins, sinon plus, littéraires que leurs condisciples d’Ulm qui pouvaient être scientifiques. Seule la question de grade les concernait, puisqu’ils s’adressait à un public inférieur (les futurs professeurs des instituteurs).

    Les khâgneux chanceux faisaient partie de l’élite et ne préparaient pas les autres fausses ENS.

  11. Dominique, la définition de Leveto était en anglais, langue dans laquelle « arts » dans le context universitaire signifie « lettres ».

    Je me suis tapé un an d’hypokhâgne et deux de khâgne il y a cinquante ans! dans nos classes la majorité préparait le concours d’entrée à Sèvres, mais il y avait des filles qui préparaient le concours d’admission à Fontenay (voir ci-dessous). Pour les sciences, l’équivalent de la khâgne s’appelait la « taupe » (et sa classe préparatoire « l’hypotaupe »). Dans les années trente, mon père avait intégré Saint-Cloud (en sciences), après avoir préparé le concours d’entrée dans des classes spéciales au collège Chaptal (les mots « lycée » et « collège » n’avaient pas le même sens que maintenant). L’admission sur dossier ne semble pas être dans les habitudes françaises, et je ne sais pas d’où vous tirez votre impression qu’il n’y avait pas de concours pour Saint-Cloud et Fontenay, ou que ces écoles n’avaient pas de sections scientifiques.

    Seule la question de grade les concernait, puisqu’ils s’adressait à un public inférieur (les futurs professeurs des instituteurs).

    Belle attitude élitiste à souhait! Je ne comprends pas de que vous dites par « seule la question de grade les concernait » (que voulez-vous dire par « grade »?), ni par « ils s’adressait » à un public inférieur.

    Il y avait autrefois en France un enseignement à deux étages, l’élite (selon vous) étudiant le latin (et le plus souvent aussi le grec) dans les lycées (payants avant la guerre), et le commun des mortels recevant un enseignement sans latin dans les collèges (et je ne parle que pour les familles disons bourgeoises – les enfants du peuple n’allaient ni à l’un ni à l’autre). Sans latin, impossible de passer d’un collège à un lycée, seul le contraire était possible, pour ceux qui ne réussissaient pas en latin. Les deux sortes d’Ecoles Normales Supérieures avaient des buts différents, et avec la ségrégation entre hommes et femmes, cela faisait quatre ENS. En fait la plupart des futurs professeurs ne passait pas par cette filière, qui sélectionnait « une élite » par concours.

    Pour quelqu’un comme mon père, qui n’avait pas fait de latin, il était simplement impossible d’entrer dans la filière taupe et de tenter le concours de la rue d’Ulm. Qu’est-ce qui vous dit qu’il n’en aurait pas été capable, si seulement ses parents l’avaient inscrit dans un lycée (payant à l’époque) à l’âge de 11 ans?

    ((Pour ceux qui ne connaissent pas ce système:
    – futurs enseignants de lycée: khâgne ou taupe (2 ans minimum après le bac) pour préparer les concours des ENS de la rue d’Ulm (hommes) ou de Sèvres (femmes);
    – futurs enseignants d’Ecoles Normales d’Instituteurs ou Institutrices (where elementary teachers were taught): préparation aux ENS « pour public inférieur » selon Dominique, de Saint-Cloud (hommes) et Fontenay-aux-Roses (femmes); à part la rue d’Ulm, les autres localités sont dans la banlieue parisienne;
    – les futurs enseignants de collèges – et de la plupart des lycées aussi – se débrouillaient comme ils pouvaient sur les bancs de la faculté.

    Le système a beaucoup changé depuis ma jeunesse, il n’y a plus les deux systèmes parallèles d’enseignement, et les écoles de Saint-Cloud et de Fontenay ont une autre affectation puisque la formation des instituteurs s’effectue maintenant de façon différente; mais la khâgne et la taupe continuent à exister)).

  12. J’avais raté le com de Trond très drôle, j’ai aussi tricoté une écharpe (j’étais aussi la seule à savoir tenir des aiguilles, mais à l’arrière de la voiture !) pendant un rallye dans ma jeunesse… mais malheureusement (?) pas d’histoire d’amour chic comme chez leveto… en revanche, nous avons fini dans un restaurant avec rosé à volonté (et c’est moi qui conduisait pour rentrer!) et en plus nous avons gagné un prix en trichant (en persuadant une équipe de copains d’un autre véhicule d’ouvrir les enveloppes où étaient les réponses des RV) et je n’ai même pas honte, nous nous étions beaucoup amusés.

  13. Dominique, ayant fréquenté pendant trois ans la prépa véto de Lakanal, je pense connaître assez bien les différentes prépas, de khâgne à taupe, en passant par les agros, les épices et … les vétos !
    La khâgneuse dont je parlais a intégré Sèvres et était aux dernières nouvelles journaliste au Nouvel Obs.
    Et, comme le faisait remarquer Marie-Lucie, pour les anglais, « arts » équivaut à notre « lettres » dans le cursus universitaire, où ils opposent « arts and sciences ».

  14. J’avais raté le com de Trond très drôle

    Zerbinette, veuillez excuser mon ignorance, mais s’il n’y avait pas les mots « très drôle » je n’aurais absolument pas compris cette phrase. Je suppose que vous n’avez pas « échoué » au « com » (commentaire?), mais que (en anglais) you rated it, c’est-à-dire que vous l’avez jugé ou évalué, est-ce bien ça? Dans ce cas, comment prononcez-vous ce nouveau verbe, à la française ou à l’anglaise?

  15. Marie-Lucie, quand je « rate » le bus, c’est qu’il m’est passé sous le nez, je l’ai loupé, manqué, quoi ! Aucun anglicisme dans les parages.

    Autrement dit, je n’avais tout simplement pas vu le commentaire de Trond, ce qui était dommage, car il était très drôle….

  16. Ah, bon! Comme je vis surtout en anglais, et que je vois beaucoup d’anglicismes chaque fois que je regarde un journal ou surtout un magazine français, c’est moi qui ai raté votre commentaire. Mille pardons!

Laisser un commentaire