Caria.
Nom masculin, souvent pluriel.
Termite.
« Dans le godon j’avais mis une valise contenant tous les dessins, les photos, les papiers que je gardais depuis l’enfance. Un beau jour j’ai voulu soulever la valise et seul le couvercle est venu. Les carias avaient mangé tout l’intérieur. »
Le mot vient du tamoul kareya/karaiyan.
Du nom est issu l’adjectif cariaté, signifiant mangé par les termites (en parlant du bois), mais aussi mal en point, en mauvaise forme (en parlant d’une personne).
— Comment tu te sens aujourd’hui ?
— Ayo, toujours cariaté net…
La réponse ci-dessus sous-entend tout un monde de courbatures et de migraines.
A certaines époques certains carias prennent leur envol, quittant la termitière pour se diriger vers les endroits lumineux. Ils peuvent alors devenir une véritable plaie d’Égypte si on habite à proximité d’un nid essaimant ses individus ailés en grand nombre. Il suffit de presser sur les longues ailes d’un ailé pour qu’il s’en débarasse aussitôt et continue sa marche sans ces appendices translucides, comme si de rien n’était.
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Mise à jour du 18 mai 2013.
“Mais puisque nous voici au Port Louis, disons une fois pour toutes qu’au mois de septembre de cette même année, le Conseil, si vilipendé par le Cernéen, avait cependant émis un vote utile, il avait sanctionné une dépense de $ 25,000 pour des réparations urgentes à faire à l’hôtel du Gouvernement. Toute la galerie des deux étages et du rez-de-chaussée était en ruines, les colonnes pourries par un quart de siècle d’intempéries, ou rongées par les carias, tombaient en poussière, réduites à l’état de fumier. Il devint donc indispensable que le chef du pays déménageât pour céder la place aux ouvriers. Sir William Nicolay s’installa alors dans l’immeuble K/balanec, à l’angle des rues du Rempart et Desroches, aujourd’hui occupé par le Crédit Foncier.”
Albert Pitot, L’Ile Maurice, Esquisses historiques, (1833-1835), page 242 de la Revue rétrospective (Vol. IV, No. 4).