Crème de sagou (dans laquelle baignent quelques morceaux de fruits au jus) :
Le sagoutier est un palmier. De son tronc on extrait une fécule alimentaire, le sagou. Dans ma tête le sagou était formé de petites billes qui se récoltaient sur ces palmiers dont j’ai déjà vu maints spécimens (du moins je le crois), mais j’apprends aujourd’hui, grâce à internet, après des années passées à manger de la crème de sagou, que ces petites « perles » sont fabriquées. On désapprend quelque chose tous les jours, ou presque.
Une « crème sagou » est à l’origine une crème ordinaire dans laquelle on rajoute ces petites billes blanches qu’est le sagou. Mais la crème doit avoir une consistance liquide car le sagou tend à beaucoup l’épaissir.
Le Grand Larousse indique qu’en français le mot a été emprunté au portugais sagu, lui-même emprunté au malais sagu [je passe sur les diacritiques du sagou malais]. « Matière alimentaire farineuse préparée à partir de la moelle contenue dans le stipe des sagoutiers. » De quoi n’en toujours pas revenir…
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Addendum du 14 octobre 2009.
Le sagou me rend de plus en plus perplexe. Un sachet de sagou acheté aujourd’hui à la boutique comporte deux inscriptions contradictoires : « sagoo » et « tapiocas pearl ».
Il est possible que ceux qui empaquètent des produits alimentaires à Maurice* ne sachent pas toujours bien de quoi il retourne. Il n’en reste pas moins que le sagou et le tapioca proviennent de plantes radicalement différentes : un palmier dans un cas, un tubercule (le manioc) dans l’autre. Se pourrait-il que durant tout ce temps nous n’ayons mangé que du manioc quand nous croyions manger du sagou ? Une dame d’un certain âge maintient que le sagoutier produit des fruits. Une personne de plus pensant que ces petites billes poussent telles quelles sur l’arbre ?
* En l’occurrence, dans le cas du sachet visible ci-dessus, la « food division » de Tiremaster Ltd, Phoenix. On ne peut s’empêcher de se demander ce qu’un revendeur de caoutchoucs connaît dans le sagou et les autres denrées alimentaires…
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Addendum du 18 octobre 2009.
Ci-après quelques photos de sagoutier.
Le bouquet final de ce palmier possède une structure radiale caractéristique. En cliquant sur la photo ci-dessous on voit mieux les fruits, qui sont des graines vertes n’ayant pas grand-chose à voir avec ce qui est vendu en sachet sous le nom de « sagou ».
Feuilles (palmes) de sagoutier :
Au pied du palmier visible sur la première photo de cette mise à jour, on peut voir un petit palmier en train de pousser. Il s’agit d’un jeune sagoutier, dont les feuilles sont une merveille de délicatesse ouvragée :
Celui-ci a jusqu’à présent échappé au papillon qui ravage les sagoutiers mauriciens. De l’avis de plusieurs personnes il existe une chenille qui dévore toutes les nouvelles feuilles des sagoutiers, lesquels doivent alors être traités. Il faudrait même utiliser divers « médicaments » (pesticides), la chenille tendant à développer une résistance aux produits employés.
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Fleur (?)du “sagoutier” (cycas) :
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Addendum du 18 septembre 2011.
Dans Les Plantes et leur histoire à l’île Maurice (Guy Rouillard et Joseph Guého), page 67 :
Cycas thouarsii – Faux sagoutier
Plante qui rappelle le palmier par son tronc couronné de longues feuilles à nombreuses folioles vert foncé, larges de près d’un centimètre. Il aurait aussi, pour certains, l’allure d’une fougère arborescente. Le tronc atteint 2 à 6 m de hauteur et renferme une énorme moëlle pleine d’amidon. Cette fécule est consommée en Afrique et à Madagascar, ses pays d’origine. Elle rappelle celle du vrai sagoutier Methroxylon sagu, un palmier. Les fruits, de la grosseur d’un œuf, sont toxiques à l’état frais, mais convenablement préparés fournissent une farine comestible. Celle-ci est consommée aux Comores et à Madagascar.
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La plante a été longtemps connue localement sous le nom de Cycas circinalis. Aujourd’hui très communément cultivée à travers l’île, les feuilles servent à la décoration des salles vertes. La coque du fruit est quelques fois un objet d’artisanat.