Chopine

Chopine.
Nom féminin.

Bouteille en verre de taille petite à moyenne, en général d’une contenance avoisinant les 33 centilitres.

La chopine est au centre de la photo, la plus grande bouteille,
à gauche, étant plutôt appelée une 'bouteille'.

« Moi j’ai l’habitude d’écraser mon ail avec une chopine.. »

« Une femme laboureur de cité La Ferme, Bambous, âgée de 44 ans accuse son beau-frère de 33 ans de tentative d’incendie. C’est au cours d’une dispute entre ce dernier et son frère, l’époux de la plaignante, que le suspect aurait commis le délit. Il aurait, en effet, lancé une chopine contenant du pétrole lampant sur la maison du frère avant de prendre la fuite à l’arrivée des policiers. » (L’Express du 6 septembre 2008.)

« Il perd connaissance et Ludmila lui tranche la gorge d’un coup de couteau avant de recueillir son sang dans une chopine. » (Un assassinat sur fond de sorcellerie, L’Express du 31 mars 2007.)

« Désormais, une bouteille de bière coûte Rs 28 au lieu de Rs 26; une chopine, Rs 15 contre Rs 14; et une canette, Rs 19.50 au lieu de Rs 18. » (Week-End, dimanche 19 mars 2006.)

L’expression peut être employée pour parler du contenu, mais la plupart du temps c’est de l’objet, le contenant, qu’il s’agit. Comme bien souvent, contenant et contenu tendent à se confondre.

Chopine de Coca et chopine de Sprite pleines.

Le mot existe en français standard, mais avec un sens vieilli ou un peu différent. Le Petit Robert :

Chopine n. f. – fin XIIe ; allemand Schoppen.
1. Ancienne mesure de capacité contenant la moitié d’un litre. – Moderne (Canada). Mesure de capacité pour les liquides valant une demi-pinte, ou deux demiards, soit 0,568 litre.
2. Familier. Demi-bouteille de vin. – Son contenu. Boire une chopine (surtout rural).

Dauzat et al. (Dictionnaire étymologique) mettent le mot chopine dans l’entrée chope, suggérant par là qu’il s’agit de mots appartenant à une même famille. En revanche le Grand Larousse en cinq volumes est moins catégorique : « Chope n. f. (alsacien Schoppe, peut-être avec l’influence de chopine). Grand gobelet à anse et quelquefois à couvercle, servant à la consommation de la bière et contenant environ un demi-litre ; son contenu. » Dans la famille de la chope, Dauzat inclut le mot chopinette (“XVe s. Actes des Apôtres”), lequel ne figure ni dans le Grand Larousse, ni dans le TLFi, ni dans le Petit Robert*. Pour mémoire, à Maurice une chopinette n’est pas une petite chopine mais un enjoliveur de roue de voiture. Le Dictionnaire étymologique mentionne aussi l’expression galope-chopine, un régionalisme lyonnais signifiant « ivrogne ».

Autrefois on entendait passer des « marchands de bouteilles », qui récoltaient les bouteilles vides et les vieux journaux. Pour faire comprendre aux gens qu’ils étaient là, ils criaient dans la rue « bouteiiiiille, sopinn ! », parfois en faisant marcher leur « poink-poinkou ». Un appel que je n’ai pas entendu depuis longtemps, ce qui devrait revenir à l’ordre du jour en ces temps d’“île Maurice, île durable”.
 
 
 
* Dauzat et al. ne donnant pas la définition de cette chopinette attestée pour la première fois dans la Bible au XVe siècle, je suis curieux de savoir quel peut être le sens standard qu’on donne à ce mot.

 

 

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Mise à jour du 21 octobre 2013.

Exemple du mot “chopine” utilisé dans une affiche publicitaire de Coca Cola :

Chopine_(pub_Coca_Cola)_76

34 réponses à “Chopine

  1. Google Translate renders chopine as pint, although 1 U.S. pint is in fact about 47.3 cl, and Imperial pints are 56.8 cl. Classic glass Coke bottles contain 6.5 U.S. fluid ounces, about 19.2 cl, so if your figures are correct these are somewhat larger.

  2. Classic glass Coke bottles contain 6.5 U.S. fluid ounces, about 19.2 cl, so if your figures are correct these are somewhat larger.

    John, I’d say that most « chopine » glass bottles — be it for beer or for soft drinks — have a capacity equal to 33 cl. But it can be less, as can be seen on the picture I have added in the post. As far as I remember I have seen beer bottles that were 25 cl, but they seem to be an exception. The most widespread beer on the island is sold in 33 cl bottles (called chopines) or in 66 cl bottles (called bouteilles). Coca Cola bottles of one litre (with a screw cap) are called bouteilles too.

    Imperial pints are 56.8 cl

    It looks as if le Petit Robert made an error: he says that in Canada a chopine is half a pint, « soit 0,568 litre ». That’s a full pint.

  3. Ah, the way WordPress displays the « guillemets » has changed…

  4. So nothing to do with the Polish – French composer, then?

  5. marie-lucie

    Pour moi, une chopine n’est jamais une bouteille, ce ne peut être qu’une sorte de tasse grande et épaisse, à peu près l’équivalent de l’anglais beer stein. Si on boit une chopine de bière, c’est de la mesure du contenu qu’il s’agit, non pas du contenant lui-même.

    Au Canada, comme en France autrefois, la pinte n’est pas l’équivalent de l’anglais pint mais de l’anglais quart. Le Petit Robert, qui prend comme référence l’ancienne mesure française, a donc raison.

  6. AJP: So nothing to do with the Polish – French composer, then?

    That was his wife.
     
     
    Marie-Lucie: Pour moi, une chopine n’est jamais une bouteille, ce ne peut être qu’une sorte de tasse grande et épaisse, à peu près l’équivalent de l’anglais beer stein.

    Une chopine qui serait une tasse me laisse baba. C’est en France que vous avez entendu cela, ou au Canada ? Le Petit Robert laisse entendre que l’expression chopine possède un sens particulier au Canada (une demi-pinte), mais il ne mentionne pas de tasse. Ici « une chopine de bière » c’est plutôt ceci (à droite sur la photo).

    Et vous dites donc qu’au Canada une pinte c’est 1.14 litre ? Bapré bap, ça peut se révéler redoutable de pinter dans ce pays-là !

  7. marie-lucie

    Pas une tasse pour le thé, style anglais (c’est-à-dire évasée, en porcelaine avec une anse délicate), mais plutôt une moque (c’est-à-dire un gros « mug ») de grande contenance, qui en Allemagne a quelquefois un couvercle attaché. Je ne peux pas vous dire si au Canada la chopine est un récipient de ce genre, ou seulement une mesure, car je n’ai pas passé assez de temps dans les régions francophones pour y fréquenter les tavernes, mais on y sert la bière dans de grands verres ou bien de grosses moques en verre épais.

    (Je ne connais personne qui dise « une moque », c’est un mot que j’ai adopté après avoir vu toute une collection de moques au Musée de la Pomme et du Cidre, en Basse-Normandie – je crois en avoir parlé ici il y a déjà quelque temps).

  8. Le mot cherché par Marie-Lucie doit être la chope qui est différente du « demi » courant de bière. Cette chope est d’une contenance de 50 cl qu’on appelle souvent (dans le monde estudiantin) « un sérieux ».

    La « Moque » a, chez nous, à Maurice, une toute autre signification: la boite de conserve indifférent de sa taille.

  9. Pour moi — qui fus un grand buveur de bière, mais je me suis calmé… — la chope correspond à un double demi. Le demi contenant un quart de litre, la chope en contient un demi. Logique, non?
    D’accord avec Sachin : au comptoir français, la chope s’appelle un « sérieux » ou une « pinte » *. Au dessus, soit à un litre, on a le « formidable ».
    La chopine — que l’on pourrait croire plus petite que la chope — correspond en fait à la pinte anglaise, soit 56,8 cl.

    *Pour les Parisiens: ne ratez pas La Pinte, carrefour de l’Odéon (où j’ai souvent refait le monde …) où l’on boit (buvait?) la meilleure Guinness pression de Paris!

  10. Bapré bap

    When I read this, I was instantly swept back to my childhood, reading Kipling’s Jungle Books, where in the story « Toomai of the Elephants » an elephant-driver is saying:

    « Yes; but a plainsman who lives in a hut knows only the four walls of his hut. Well, leave thy elephants unshackled tonight and see what comes. As for their dancing, I have seen the place where — Bapree-bap! How many windings has the Dihang River? Here is another ford, and we must swim the calves. Stop still, you behind there. »

    The archaic features of the English (thy for your, plain has in a question for does … have) show that the characters are speaking a local language, probably Urdu.

  11. La chopine réveille chez moi des vieux, vieux souvenirs d’enfance, quand on finissait au bistrot avec mon grand-père et ses potes après la chasse… la chopine, donc, c’était le coup de rouge, ou le coup de blanc, voire le blanc-cass. Et je jurerais que sa mesure, c’était une demi-bouteille, c’est-à-dire 37,5cl. Mais je n’ai pas de preuves documentaires de cet usage, le TILF donne « environ » un demi-litre. Toutefois, il semble bien que le terme « chopine » s’applique exclusivement au vin.

    P.S. Il y a aussi la fillette, plus ou moins de la même contenance que la chopine de mon souvenir, pour les vins de Touraine et d’Anjou : une fillette de muscadet

  12. Aquinze, si jeune et déjà chopinant en compagnie des fillettes !

  13. Sachin : La « moque » a, chez nous, à Maurice, une toute autre signification: la boite de conserve indifférent de sa taille.

    Pas tout à fait : à partir d’une certaine taille on commencera à parler de « touque ». 😉

    (Mais il est vrai que la touque n’est pas qu’une moque géante : elle possède un couvercle qu’on met et qu’on enlève à volonté. Je me souviens des grosses touques métalliques dans lesquelles on gardait le riz chez mes grands-parents, riz dans lequel il arrivait que l’on mette des avocats pour les faire mûrir.)

    Cette chope est d’une contenance de 50 cl qu’on appelle souvent (dans le monde estudiantin) « un sérieux ».

    Le monde estudiantin à Maurice ou ailleurs ? (Ç’aurait pu être une expression mauricienne — enn sérié —, mais il ne me semble pas l’avoir jamais entendue ici.)

  14. marie-lucie

    Sachin, la moque en verre dont je parlais est bien une chope, vous avez parfaitement raison.

    Quand au « demi », ce n’est pas un demi-litre mais (m’a toujours dit mon père, qui s’y connaît) un demi-setier, encore une vieille mesure.

  15. Marie-Lucie, je viens de découvrir qu’en anglais a chopine c’est « a woman’s shoe worn in the 16th and 17th centuries that featured a very high, thick sole. » — http://www.thefreedictionary.com/chopine
    Le googlage de l’expression renvoie des images qui n’ont pas grand-chose à voir avec des bouteilles ou des chope.

    Sinon, vous n’auriez pas une idée de ce que pourrait être une chopinette en français standard ? (Voir l’avant-dernier paragraphe du billet.)

  16. marie-lucie

    SK, vous avez raison, la chopine était aussi un type de chaussure montée directement sur une plateforme, Selon les images, les chopines étaient des mules, c’est-à-dire faciles à enfiler et à enlever, et à la maison on mettait sans doute d’autres mules à semelle mince.

    Les chopines combinaient les avantages de la mule et du patin (anglais patten) qu’on attachait à la chaussure pour sortir dans la rue et qu’on enlevait dans la maison. Les anciens patins à glace (anglais skates), encore utilisés en Hollande, ne sont pas des bottines avec une lame permanente comme maintenant mais simplement une semelle munie d’une lame, qu’on attache à une chaussure ordinaire, comme aussi les anciens patins à roulettes (avant les roues « en ligne »).

    Je ne pense pas que les deux sens de chopine aient la même étymologie. Quant à la chopinette, malheureusement je ne connais pas ce mot.

  17. Je ne connais que la choupinette… 😉

  18. Et qu’est-ce qu’une choupinette Zerbinette ? (C’est un choupinet femelle* ?)

    Comme dit Robillard dans son inventaire des particularités du lexique mauricien, une chopinette est un « enjoliveur (de roue de voiture). Il a buté sur un muret, et a perdu une chopinette. » — http://www.bibliotheque.refer.org/livre7/lexique/chopinet.htm
    Mais il se garde bien de donner une indication sur l’origine du mot.
     
     
    * Je pense à cette question vu que la chienne a eu cinq petits entre hier soir et ce matin, et il faudra bientôt séparer les filles des garçons… quand on sait les différencier les uns des autres.

  19. Définition de choupinets, donnée par un A sans ailes :

    http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2007/02/04/une-gifle-au-gout-de-mais/#comment-39442

    Sig, gardez moi un petit chien de votre chienne…..

  20. Il faudra venir le prendre dans trois mois, ou après.

    Un choupinet est donc un loup ? Hmmm, il convient de faire attention avec ces bestioles-là.

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    Hier soir, en lisant William Boyd (La Croix et la Bannière), à la page 148 je suis tombé sur le passage suivant :

    « Disons cent quarante. En tous cas v’la le sergent qui dit : “Le premier zigue qui s’ fait ce bufle, j’ lui paye six chopines !” Ouais. Ben j’ portais comme qui dirait la mitrailleuse. Les autres commencent à tirer… »

    Et je n’ai pu m’empêcher de me demander ce que signifiait le mot chopines ici. La traductrice, Christiane Besse, parlait-elle de bouteilles de vin ? Improbable, vu qu’ils s’agissait de militaires américains au Vietnam. Quel pouvait donc être le mot anglais employé par William Boyd dans son roman ?

  21. La chopinette pourrait-elle contenir du vin de messe ? Voir cet ouvrage à la page 337 (correspondant au double feuillet n° 12 de la partie consultable).

  22. marie-lucie

    j’ lui paye six chopines

    Comme il s’agit d’Américains, l’original doit sans doute être « I’l buy him a six-pack », c’est-à-dire six bouteilles de bière emballées dans une sorte de boîte en carton , le conditionnement le plus commun (il y a aussi le « eight-pack », le « twelve-pack » et même, au Canada, le « fifteen-pack », beaucoup plus lourd à transporter). Pendant la campagne de Sarah Palin, elle s’est déclarée championne de l’Américain moyen, « Joe Six-pack », le buveur modéré de bière, qui partage un « six-pack » avec un ou deux copains.

    On emploie aussi « six-pack » pour décrire les muscles abdominaux saillants du jeune homme athlétique, en pleine forme et sans graisse superflue (avant d’avoit consommé trop de bière, ce qui fait gonfler l’estomac de façon permanente et remplace à la longue le « six-pack » par un « beer belly » ou « beer gut »).

  23. Françoise, intéressante, cette Histoire de l’Eucharistie (1885). A l’adresse que vous avez donc fournie :

    « CHAPITRE IX

    « Des burettes et bassins de Lavabo

    « […]

    «      On a prétendu que burette, diminutif de buire, dérive de buis, parce qu’on aurait d’abord fait ces récipeints en bois de buis. Ces vases liturgiques sont aussi désignés sous les noms de : ama, ampulla, amula, buretta, fons, hama, lagena, poculum, scyphus, urceolus, urceus ; beuvrette, buirette, canette, chopine, chopinette, chopineau, cruet, urceau, urcel, etc. »

    Quelle avalanche de termes pour parler des récipients utilisés lors du rite ! Mais Dieu seul doit savoir qu’est-ce qui différencie la beuvrette de l’urceolus et le scyphus de la chopinette… Quant à moi, je me demande toujours comment, à Maurice, le nom utilisé pour mentionner un « vase liturgique » a bien pu finir par désigner un enjoliveur de roue de voiture.

  24. Boyd parlait peut-être de chopines après tout :

    he and his wife… spend most of the year at their chateau in Bergerac in south west France, where Boyd produces award-winning wines.

  25. M.-L. : ce qui fait gonfler l’estomac de façon permanente et remplace à la longue le « six-pack » par un « beer belly » ou « beer gut »

    Je ne sais pas si c’est l’estomac ou autre chose qui gonfle, mais n’est-ce pas aussi ce qu’on appelle « a pouch » ? (Si c’est bien comme cela que ça s’écrit — un mot qui pourrait être apparenté à « poche ».)

    Comme il s’agit d’Américains, l’original doit sans doute être « I’ll buy him a six-pack », c’est-à-dire six bouteilles de bière emballées dans une sorte de boîte en carton

    Dans ce cas je ne comprends pas comment la traductrice a utilisé le mot chopine. Serait-elle mauricienne sans qu’on se soit aperçu ?

  26. marie-lucie

    SK, en parlant de ventre, a pouch c’est une poche comme en ont les kangourous, un mot sûrement de la même origine que poche, mais vous pensez peut-être à paunch « panse », ou gros ventre.

    six-pack = « 6 chopines »: la traductrice a peut-être pensé que l’offre portait sur la quantité de boisson à boire en une seule fois et non la quantité vendue – comme par exemple « 6 demis » (à boire pendant une seule visite au bistrot) plutôt que « 6 bouteilles » (à acheter ensemble et à emporter chez soi).

  27. Il y a trois jours sur RFI il était possible d’entendre un reportage sur un incident entre gendarmes et jeunes Réunionnais dans la ville orientale de Saint-Benoît. Le journaliste de la radio française parlait d’une canette qui avait été lancée sur un véhicule, ce qui avait résulté en une altercation entre les représentants de l’ordre et trois personnes, suivie d’une arrestation. La parole avait ensuite été donnée à un des jeunes et, dans un mélange de créole réunionnais et de français fortement teinté d’accent bourbonnais, on entendait ce dernier dire “on n’a pas lancé de chopine sur le fourgon”.

    Voilà qui laisserait à penser que, tout comme à Maurice, le mot chopine est d’un usage courant à la Réunion pour parler d’une bouteille de taille relativement faible, c’est-à-dire de ce qu’un journaliste “métropolitain” a appelé une canette. (Laquelle, précisons-le ici, n’est pas une bille.)

  28. Je suppose qu’il s’agit ici d’une can(n)ette en verre, et non pas métallique, telle qu’on peut en voir dans la main de Papa Talon.
    Le terme semble inapproprié selon la définition de Larousse ou de Wiki car une cannette n’a pas une capsule mais un bouchon en porcelaine. À la première image, Papa Talon a un décapsul(at)eur qu’il utilise dans la troisième pour ouvrir sa « cannette ».
    Probablement un glissement de sens ou une adaptation au monde « moderne » où, plus récemment, les capsules des cannettes se dévissent.

  29. Siganus Sutor

    Zippo, il devait s’agir d’un récipient en verre selon ce qui peut être trouvé sur internet à ce sujet, un article parlant de “bris de verre(s)”. (Entre parenthèses les jeunes étaient deux finalement. Ce sont les gendarmes qui étaient trois. Et on utilise à cette occasion la bourbonissime et très-imagée expression de “râlé-poussé”, laquelle n’aurait peut-être pas d’équivalent acceptable à Maurice ; même les mots anglais brawl ou scuffle ne renvoient pas la même image.)

    Il ne m’avait pas semblé qu’en France on utilisait le mot canette pour parler d’un récipient métallique, généralement en aluminium, dans lequel se vendent divers breuvages comme la bière, le Fanta ou le Coca-Cola. Pour moi, le mot utilisé dans ce cas est boîte. Avez-vous souvent entendu des Français parler d’une “canette de bière” à propos d’un récipient cylindrique métallique ?

    (Il me revient à ce sujet que je dois ajouter le mot can à la liste de mauricianismes…)

  30. Heu, moi déjà, mais c’est pas un bon exemple. Rapide tour, et 3 Français de naissance répondent tous sans hésitation « cannette » pour le conteneur métallique et « bouteille » pour celui en verre. Les supermarchés utilisent indifféremment « boîtes » ou « cannettes » pour l’affichage.

    « râlé-poussé » ne pourrait pas se traduire par « rissé-poussé », mais peut-être par « tor, rétor » ? 😉

  31. Siganus Sutor

    Zippo, si je vois bien les 12 boîtes en cliquant sur le lien “boîtes”, le lien “cannettes” ne donne rien de mon côté. (“Grande boîte, bonhomme !”)

    Je dois avouer que je suis surpris. J’étais persuadé que les Français n’utilisaient le mot “cannette”, en parlant d’un récipient, que pour une bouteille en verre, jamais pour une can métallique. Sans doute n’ai-je pas descendu suffisamment de bières en leur compagnie ! (Il est possible toutefois que les boîtes métalliques aient été plus rares à une certaine époque.)

    “Tor / rétor” : qu’était-ce déjà ? (Ah, la mémoire…) Quelque chose comme “baté rendé (pa faire dimal)” ?

  32. Enn bwatt ar mwa sa, mari douk ! Normal Jo, mo kours sa ! 🙂 Les résultats du site « mescourses » dépendent de la session.
    Avec ce site-ci, régard, ti swaz s’il faut utiliser « boîte » ou « canette ».

    tor, c’est prendre le dessus, rétor c’est ensuite l’adversaire
    qui reprend le dessus. Ça s’utilise beaucoup au boca (poker ouvert, apparemment connu sous le nom de poker sinwa chez les zoukader). Mais « tor, rétor » peut aussi s’utiliser pour un débat (comme dans le commentaire 15 de cette discussion animée autour du kréol a lékol, ou son appréciation par le même Zaza), ou encore dans une bagarre/dispute.
    On parlait récemment des qawalis; les questions-réponses chantées sont (d’après ma compréhension) une forme de « tor, rétor » musical (sans animosité).

    Content d’avoir relu cette « vieille » expression gagne lagamme; il me
    semble qu’on utilise gayn lélan maintenant, et gamm a disparu dans cette expression, tout comme ce succulent roti (une espèce de gros naan) qu’on pouvait acheter en boulangerie (très tôt le matin) à l’époque, à manger chocho avec du beurre « Plume rouge » salé.

  33. Siganus Sutor

    Okay, j’essaierai de me rappeler tor / rétor cette fois-ci…

    Content d’avoir relu cette « vieille » expression gagne lagamme

    Relu où ça ? Pour ma part je connais l’expression en français : “il a pris la gamme de [faire quelque chose]”, autrement dit “il a pris l’habitude de faire qqch”. Je n’ai pas vraiment le souvenir d’avoir entendu quelque chose d’équivalent en créole.

  34. Dans (ce que j’appelais) l’appréciation de Zaza: « ici gagne lagamme tor, rétor! « .
    Il me semblait bien que cette expression n’était plus (très) utilisée, comme d’autres telles que « gratt mo lédo » ou « désann lor pié« . Quelques rares références sur le oueb, tel ce commentaire à propos des syndicalistes: « zot finne gagne lagamme assize dans buro koze« .
    Sa définition existe (encore) dans le Diktioner Morisien de Carpooran: « lagam: Abitie ar enn dimounn ouswa ar enn kiksoz dan enn fason kot pa pe kapav kit li ».
    De mon côté, je ne connais pas l’expression « prendre la gamme » à part dans « prendre la gamme de do » ou « prendre la gamme complète ou au-dessus ».
    Cela pourrait expliquer l’origine de l’expression créole.

    Connaissez-vous, ou un de vos amis/collègues, le gamm, cette espèce de gros naan que fabriquaient certains boulangers, et que je n’ai jamais vu fait par un particulier ? J’aimerais bien en avoir la recette. 🙂

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