Coque

Coque.
Nom féminin.

1. Coquille vide d’un mollusque mort, généralement un escargot (“coque de courpas”).

« Il s’amusait à collectionner des coques de courpas, dans lesquelles il coulait du plomb fondu dans une moque afin de faire des presse-papiers. »

« Quand des sociétés socio-culturelles acquises à la cause du Ptr se prononcent contre l’introduction du Kreol comme medium d’enseignement dans l’école primaire, le PMSD rentre dans sa coque. » (L’Express, 3 février 2010, commentaire d’article.)

Le Trésor de la langue française a cependant la définition suivante :

Coque
« A. 2. Enveloppe de certains mollusques. Ces insectes marins (…) qui construisent des alvéoles sur les coques de crustacés (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature, 1814, p. 189).
Rem. Coquille a supplanté coque dans cet usage. »

Supplanté peut-être, mais pas partout dans tous les cas : la coque de courpas est restée une coque chez les Martiens. Sans doute l’est-elle en terre française aussi, toutefois, mais principalement dans le domaine culinaire si l’on en croit les Google-hits issus de l’expression “coque d’escargot”.
 
 
2. Cosse vide de cacahuète (“coque de pistache”) ou partie dure, ligneuse, de la noix de coco.

« La dernière fois qu’on est allé s’asseoir sous les filaos à Belle Mare, l’endroit était bien sale avec des capsules jonchant l’herbe et des coques de pistaches fanées partout. »

« Sur des morceaux de bois, du polystyrène enduit de ciment, ou la coque de noix de coco, tout est bon pour faire grandir une nouvelle plante. » (Week-End Scope, 28 septembre 2007.)

Le TLF encore (voir lien plus haut) :

« B.− P. ext. Enveloppe plus ou moins épaisse et dure. Coque dure.
2. Enveloppe de certains fruits. Leurs fruits sont enveloppés d’un brou tendre, comme les noix, ou d’une coque hérissée de pointes (…) comme dans les châtaignes (Bern. St-P., Harm. nat., 1814, p. 127).
Coque de noix (au fig.). Embarcation frêle. »

Toutefois, il ne me semble pas que l’expression “coque de cacahuète” serait susceptible d’apparaître dans la conversation en France. On ne parlerait de coque que pour les noix dures, i.e. les noisettes, les noix, les pistaches (au sens français), les marrons, etc. Un terme équivalent serait écale.

22 réponses à “Coque

  1. Les francophones européens à qui il arrive de fréquenter ces lieux ont-ils déjà entendu parler d’une “coque de cacahuète” (ou d’arachide) ?

    Et diraient-ils que “coque d’escargot” est d’un usage courant, comparé à “coquille d’escargot” ? (Le Figaro du 16 mai 2008 l’utilise dans un article consacré à Boris Johnson : Lundi 5 mai, jour férié en Grande-Bretagne, Boris s’est enfermé pour travailler dans son bureau, à l’architecture en forme de coque d’escargot, dominant la Tamise.)

  2. Voici une coque :

    http://www.fruitsdelamer.com/coquillages/coque.php3

    et des images de coquilles de noix.

    A part les danseurs, les sportifs et les téléphones portables qui portent des coques…. je ne connais que les coquilles pour les autres.

  3. Zerbinette, ce que vous dites là me conforte dans mon impression première, à savoir qu’en France coque n’est guère utilisé dans le sens qu’on peut lui donner à Maurice, et ce en dépit de ce qui est écrit dans les dictionnaires français. Vous me faites même me rappeler qu’on parle aussi bien de “coquille de noix” que de “coque de noix”. Pour vous les coques seraient donc uniquement des bivalves ressemblant à ce que les Mauriciens appellent “bétail”, en sus des autres coques (en plastique) que vous mentionnez — et, sans doute, des multicoques et autres monocoques, si ce n’est des streptocoques et autres staphylocoques ?

    Cela vous fera probablement sourire, je pense, de savoir que dans certaines coques on trouve ce qu’ici-bas nous appelons un coq. (Voir la liste de mauricianismes, ainsi que cette entrée de l’Inventaire de M. de Robillard.)

  4. Les francophones européens à qui il arrive de fréquenter ces lieux ont-ils déjà entendu parler d’une “coque de cacahuète” (ou d’arachide) ?

    Oui, il me semble que si l’on disait, par exemple : «Après le repas, il reste des coques de cacahuètes sur la table », cela serait compris par tous sans problème. On dit également cosse d’arachide, gousse « fait » plus botanique, écale plus littéraire.
    Et dans le commerce, si l’on veut acheter des arachides non décortiquées, on demandera des arachides en coque (étiquetées parfois simplement arachides-coques).
    Pour l’escargot, je dirais coquille …comme pour les coques mentionnées par Zerbinette (sinon on pourrait entendre : «tous les enfants rapportent des coques de coques de leurs vacances au bord de la mer » 🙂 ).

  5. Empty, given what has been said above don’t forget the English cock. (I’ve been trying to find a photo of that classical painting, showing Adam maybe, on which the little thing is modestly hidden inside une coque d’escargot, to no avail.)
     
     
    Françoise : si l’on disait, par exemple : «Après le repas, il reste des coques de cacahuètes sur la table », cela serait compris par tous sans problème.

    Être compris est une chose, utiliser couramment l’expression en est une autre. Selon vous, donc, coque pourrait s’entendre en France pour ce qui est des cacahuètes ? Vous ne devez pas vivre dans la même région que Zerbinette, où les cacahuètes sont peut-être rares ! 😉
     
     
    Zerbinette, si je vous suis bien, certaines des coques dont vous parlez sont des protections ? Plutôt de ce genre-ci ou plutôt de ce genre-là ?

  6. Siganus, elles sont jolies vos coques, mais je doute qu’elles puissent servir à ceux à qui je les destinais… D’ailleurs il semblerait qu’on dise aussi coquilles dans ce cas-là quand ce n’est pas wonderman !

    Pour les cacahuètes, ni coques, ni coquilles, mais déjà décortiquées, grillées, salées…..

  7. Moi je dirais des épluchures de cacahouettes.

    Et je suis sûr qu’on a déjà eu cette discussion sur les coques et coquilles, mais je ne sais plus ni où ni quand.

  8. A propos des coquilles signalées par Zerbinette, il convient de se souvenir que c’est en 1879 qu’elles furent inventées au Canada et rendues obligatoires pour protéger l’anatomie intime des joueurs de hockey sur glace.
    Ce n’est que cent ans plus tard que l’utilisation du casque par les motards fut rendue obligatoire.
    Voilà une hiérarchisation des organes mâles qui ravira plus d’une féministe…

    P.S. je m’empresse d’ajouter que ce qui précède est un canular (un hoax , comme e-disent)

  9. Ah! Ben, pardon, Siganus! Du coup, j’ai oublié la réponse à votre question.
    Il me semble comme Françoise que je comprendrais aisément l’expression « coque de cacahuète », bien que pour une légumineuse le terme adéquat soit plutôt une « gousse ». N’ayant que très peu l’occasion d’en parler dans la vie courante — la plupart des cacahuètes que je grignote sont décortiquées et salées — je me demande quel mot me viendrait spontanément. Et je crois bien que ce serait « cosse »; ne me demandez pas pourquoi.

  10. Aquinze, pour avoir des épluchures ne faut-il pas éplucher, c’est-à-dire enlever une peau souple qui adhère au fruit ou au légume ? Et pour moi, pour éplucher il faut soit un couteau comme pour les pommes de terre ou les mangues, soit une peau pouvant se peler avec les doigts comme dans le cas d’une banane, le mot épluchure étant probablement plus adapté dans le premier cas. Les pistaches (au sens mauricien) et leur enveloppe dure et non adhérente ne me paraissent pas faire partie de ce qu’on peut éplucher. Encore une fois, parler d’épluchures permettra sans doute d’être compris sans vraiment de problème, mais est-ce le terme qui convient le mieux ?

    Leveto : je me demande quel mot me viendrait spontanément. Et je crois bien que ce serait « cosse »; ne me demandez pas pourquoi

    Des racines écossaises peut-être ?

  11. Une guenon vit une noix dans sa coque verte … (La Fontaine)

    La guenon croit que ce fruit est mangeable tel quel, et a une surprise désagréable.

    Une coquille, c’est dur et rigide. Une coque, généralement pas. Une coquille de noix, ça n’est pas la même chose qu’une coque de noix: si vous avez dans votre jardin un noyer, les noix qui poussent dessus sont d’abord enveloppées d’une coque verte, une sorte de peau épaisse qui grandit avec le fruit. Une fois le fruit arrivé à la bonne grosseur, la coque continue à être une protection tandis que sous la coque durcit une enveloppe en bois, la coquille, qui protègera la noix elle-même. Une fois cette coquille terminée, la coque n’a plus de fonction, elle se dessèche et tombe. Quand on achète des noix dans le commerce, elles sont tout à fait débarrassées de leur coque et ne montrent à la vue que leur coquille, qu’il faudra casser pour manger la noix. C’est la même chose pour les amandes.

    (Selon Wikipédia.fr pour Noix et Noyer – qui ont des photos -, le mot coque désigne la coquille dure, et l’enveloppe verte est le brou, mot que je connais seulement pour la sécrétion brune de cette enveloppe).

    Les châtaignes et marrons (comestibles ou non), ainsi que les faînes (petits fruits du hêtre) sont aussi enveloppés d’une coque, celle-ci munie de piquants plus ou moins drus. La coque s’ouvre d’elle-même lorsque le fruit est mûr et tombé à terre, et ce fruit est lui-même enveloppé d’une sorte de peau coriace (qu’il faut éplucher pour les châtaignes et les marrons comestibles), plutôt que d’une coquille en bois. Dans le commerce on ne vend jamais les châtaignes ou marrons en coques, et ce sont donc des épluchures qui restent de la préparation des châtaignes pour les manger.

    Quand aux cacahuètes, je n’en ai jamais vu à l’état de nature, si je puis dire, seulement dans les épiceries. Selon Wikipédia.fr à la rubrique Arachide, leur enveloppe n’est ni une coquille ni une coque, c’est une gousse, comme pour les haricots ou les petits pois.

  12. Pardon: on dit des « gousses de haricots » mais des « cosses de pois ». Il me semble que les pois sont beaucoup plus serrés dans leurs cosses que les haricots dans leurs gousses, et c’est peut-être là la ressemblance des cacahuètes avec les haricots.

  13. Marie-Lucie, je ne dirais coque ni pour le brou, ni pour la bogue, n’en déplaise à La Fontaine ! 😉

    Pour moi, coque et coquille sont synonymes mais je crois qu’actuellement le terme « coquille » est employé plus fréquemment que « coque » en France métropolitaine.

    Quant à gousse, je l’emploie pour l’ail ! Mais le terme me semble logique pour les cacahuètes.

  14. Pour moi aussi une coque est dure, comme la coquille (peut-être même plus dure, la coquille me semblant plus fragile, comme une coquille d’œuf). Quand on pense à la coque d’un bateau, cela devient même très dur.

  15. Encore plus fragiles les coquillettes que le tfli n’accepte qu’au pluriel, quant aux coquettes, n’en parlons pas….. 😉

  16. Zerbinette, vous avez raison pour la *bogue* des châtaignes et autres, j’avais oublié ce mot (qui ne s’applique pas aux enveloppes vertes des noix et amandes avant la maturité). Mais quelle est votre définition du *brou*?

  17. J’ai suggéré plus haut que le sens des mots *coque* et *coquille* a sans doute changé au fil du temps, et selon les régions.

    Encore un exemple: les oeufs *à la coque*, c’est-à-dire cuits dans leur coquille.

  18. Marie-Lucie, ma définition du brou est la même que la vôtre ou celle de wiki, c’est l’enveloppe verte de la coquille de noix, celle qui sert à faire le « brou de noix ».

  19. Justement, Zerbinette, je ne connaissais pas l’usage du mot « brou » pour l’enveloppe verte, seulement pour le « brou de noix » qui sert à teindre le bois.

  20. Siganus K.

    Les pieds du faux avocat menaient grand bruit dans les coques des pistaches dont les Juifs s’étaient repus la veille, un samedi, pour passer le temps et oublier leur fringale de tabac en ce jour d’oisiveté sacrée où il était interdit de faire du feu et par conséquent de fumer.” (Albert Cohen, Mangeclous, 1938.)

  21. Siganus Sutor

    Ce samedi je regardais un épisode de la série “Les Experts : Manhattan” lorsque mon attention a été attirée par les mots de Jo (Joséphine), lieutenant de police au grand cœur qui mentionnait un indice gisant sous les gradins d’une tribune : “on a trouvé des coques de cacahuètes”. Ça a tout de suite fait “tilt” et je me suis précipité sur un bout de papier pour noter cela.

    Il s’agissait du 10e épisode de la saison 8, sortie en 2012. Certes, les traducteurs de la série en français utilisent souvent le subjonctif après “après que”, une faute “impardonnable”, mais il valait sans doute la peine de relever ces “coques de cacahuètes”. Peut-être s’agit-il là d’une façon courante de s’exprimer dans l’entourage de ceux qui ont doublé ce film.

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