Atte

Attes rouges >>>

Atte.
Nom féminin.

Fruit à la peau épaisse en mosaïque, à la chair blanche et crémeuse et aux graines noires et dures. L’attier, Annona squamosa, arbre de petite taille, fait partie de la famille des Annonacées, famille comprenant aussi le cœur de bœuf et le corossol (sapotille).

En français le fruit est connu sous le nom de « pomme cannelle », alors qu’il arrive aux Anglais de l’appeler « custard apple » pour une raison échappant au commun des mortels.

« Il y a des attes dans le panier sur la table, si tu en veux une. »

L’évocation même du temps de loisir d’autrefois véhicule un sentiment nostalgique : ballades à travers champs et bois, cueillettes des mandarines, “attes” et grenades. Paris fous des jeunes, jeux de “kanet” et de boules “kas kot”, ou encore sauter à la corde.”
(L’Express, 25 octobre 2004.)

A la Réunion on les vend généralement en « tas » de plusieurs fruits, ce qui fait dire que Saint-Leu est une ville particulièrement meurtrière car c’est là qu’on trouve le plus d’attes en tas. Mûr, le fruit devient mou et on le sépare en deux en le tenant à deux mains et en faisant pivoter une moitié par rapport à l’autre. L’intérieur, savoureux, se mange à la cuiller et le mangeur se transforme temporairement en mitrailleuse, le temps de cracher une volée de pépins vernissés.

 

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24 réponses à “Atte

  1. mais c’est bien sous le nom d’Annone que je l’ai découvert sur le marché en France et goûté :par contre, les fruits que je vois sur le marché me semblent plus gros que ceux qui sont sur la photo ce qui tient sans doute à la prise de vue

  2. Le fruit serait donc connu en France sous le nom d’annone ? A mettre le nez dans quelques livres et à fouiner sur internet il m’avait pourtant semblé que pomme cannelle était le mot le plus utilisé. Il est bon à savoir qu’annone, nom dérivé du nom scientifique, est aussi d’un usage commun.

    Quant à la taille du fruit, je ne pense pas qu’une atte mauricienne dépasse 10 centimètres de diamètre, la moyenne devant tourner autour de 8 centimètres.

  3. J’ai connu ce fruit au Brésil sous le nom de « ata » ou « pinha » ou « fruta-pinha » (mais il me semble que ces derniers termes s’appliquaient à tous les fruits du même genre).
    En français, j’ai effectivement entendu plus souvent (mais j’en trouve très rarement dans ma région sur les marchés) parler de pomme-cannelle.

  4. évidemment, je n’avais jamais entendu pomme-cannelle ! quant à la taille, c’est pourtant celle indiquée par Siganus: les fruits sont présentés posés sur la base!

  5. Leveto : J’ai connu ce fruit au Brésil sous le nom de “ata” ou “pinha” ou “fruta-pinha”

    Je présume que « pinha » veut dire quelque chose d’autre en portugais. « Pomme » peut-être ? Quant à « ata », c’est intéressant que le mot existe au Brésil car j’ai cru comprendre que l’étymologie du nom atte était assez obscure. (Accessoirement, j’ai appris hier en consultant le TLF qu’un atte pouvait aussi être un arachnide ou un insecte.)

    Si vous n’avez pas souvent d’atte sur votre marché d’Orange, peut-être est-ce parce que la pomme-cannelle est un fruit fragile. Quand une atte est très mûre on peut à peine la saisir tant elle tend à se désagréger.

  6. Il me semble que la vraie pomme-cannelle (Annona squamosa) est difficile à trouver en France dans les magasins car elle est effectivement très fragile. Au rayon fruits exotiques, j’ai plus souvent vu une autre espèce d’annone (Annona cherimolia), appelée également chérimole ou cherimoya en espagnol. Elle est étiquetée simplement annone (parfois anone) et une partie de la production doit venir d’Espagne.

  7. Un dictionnaire portugais-anglais donne pour pinha (qui se prononce « pigna »):

    pinha [N] cone, hazelnut, nut, custard-apple

    C’est-à-dire « pomme de pin » ou d’autres conifères (qu’on appelle aussi « pigne » ou « pignon » dans certaines régions) en plus des autres sens (noisette, noix), dont le fruit mauritien. C’est vrai que ce fruit ressemble plutôt à une pomme de conifère (certaines sont presque rondes) qu’à une vraie pomme.

  8. Si on appelle aussi ce fruit « ata » au Brésil, ce mot doit venir d’une langue indigène, tandis que « fruta-pinha », littéralement « fruit-pignon », est un composé portugais rappelant l’apparence de ce fruit.

  9. >Françoise
    Oui, en espagnol «chirimoya», le fruit du «chirimoyo», mot d’origine américaine. Dans cette côte tropicale il y a même de la canne à sucre.
    >Marie-Lucie
    Nous disons aussi «piña» (du latin «pinea») pour nommer le fruit du pin et «piña tropical» pour l’ananas ; pourtant, les lusophones disent «ananás». Lorsque j’ai vu l’atte j’ai pensé à ce fruit.

  10. Jesús : les lusophones disent «ananás»

    En prononçant le -s final je présume ? comme le font certains francophones, chose qu’on n’entend jamais à Maurice. De fait, dire « ananasse » sonne éminemment français et agirait ici comme un shibboleth, ou plutôt comme un indicateur.

    Marie-Lucie : dont le fruit mauritien

    Il semblerait que ma petite plaisanterie à propos des Martiens ait pu avoir quelque influence néfaste. Mais, finalement, les habitants de la planète Mars auraient dû faire une pétition pour qu’on les appelle « Marsiens ».

    Si on appelle aussi ce fruit “ata” au Brésil, ce mot doit venir d’une langue indigène

    Dans ce cas j’aimerais bien savoir laquelle…

  11. Siganus: Il semblerait que ma petite plaisanterie à propos des Martiens ait pu avoir quelque influence néfaste

    ??? Je ne comprends pas.

    ananas avec ou sans s: le s final des mots français ne se prononce généralement pas (comme avec les mots pas, tas las, cabas, échalas, etc), mais celui des mots étrangers se prononce, donc ananas avec un s (bien qu’on puisse aussi ne pas prononcer ce s).

    une langue indigène du Brésil: il y en a des dizaines, ce qui complique les choses.

  12. Si on appelle aussi ce fruit “ata” au Brésil, ce mot doit venir d’une langue indigène
    Dans ce cas j’aimerais bien savoir laquelle…

    Les dictionnaires brésiliens consultés (en ligne via Lexilogos) indiquent tous pour « ata » une origine obscure et semblent d’accord pour exclure une langue indigène brésilienne. Un seul montre une préférence pour une langue africaine, citant l’Angola ou le Mozambique (deux pays où l’on parle le portugais) bien que la plante soit plus probablement d’origine caraïbe…

  13. Le mystère est levé :
    «J’ai cité plus haut le français d’Afrique atier (ou attier), auquel est à joindre, comme nom du fruit ate (ou atte). (…) ils proviennent du portugais : ata y est attesté en 1745 comme fruit très savoureux, ateira en 1782 comme fruit semblable à l’anone. (…) Quant à l’origine du portugais ata, on la trouverait dans le mot ahate d’une langue des Caraïbes.»
    A lire pages 16 et 17 dans De quelques mots voyageurs au long cours par Willy Bal (11 juin 1994).
    (on y trouve aussi les mots véranda/ varangue.)

    A l’article anate du Dictionnaire des sciences naturelles de Brochant de Villers, Brongniart, Cuvier, etc. (1816) on lit :
    «nom vulgaire de l’anona asiatica. C’est probablement une corruption du mot ahate, employé dans plusieurs pays pour désigner le corossolier.»

  14. Bravo, leveto. Maintenant, est-ce que le « corossolier » est l’arbre qui produit des « corossoles », autrement dit des « attes » ou des « chirimoyas »?

  15. Marie-Lucie, la prononciation classique en français d’ananas au singulier et au pluriel était anana. Elle peut parfois encore s’entendre chez certains puristes.
    http://monsu.desiderio.free.fr/jardin/ananas.html

  16. Votre fruit c’est ici un anon.

  17. Siganus: Il semblerait que ma petite plaisanterie à propos des Martiens ait pu avoir quelque influence néfaste

    marie-lutie,

    Le fatécieux Siganus s’est permis de jouer avec vos pieds* à cause d’une coquille…

    * se moquer de quelqu’un, l’abuser
    (belgicisme; cf. le Petit Larousse)

  18. Marie-Lucie est loin d’être la première personne à écrire mauritien de la même façon que martien. Et je ne me permettrais pas de jouer avec ses pieds.

    Dominique, dans ce cas il existe un lieu sur terre où on trouve 1.2 million de puristes. D’ailleurs en créole aussi un ananas se dit enn zanana, sans -s final. « En revanche, le -s de la terminaison semble bien un ajout du portugais qui a d’abord désigné les fruits de l’arbre pris collectivement” : hum, sachant qu’un plant d’ananas doit faire au plus 50 centimètres quand il est à son développement maximum, ça me paraît un peu exagéré de parler « d’arbre », d’autant plus qu’il ne ressemble en rien à un éventuel bonsaï. De surcroît, quand on cueille un ananas à maturité, c’en est fait de la plante car le fruit constitue presque l’intégralité de la partie aérienne de l’individu. A moins d’avoir des ananas philippins — ce que je n’ai encore jamais vu —, il n’y a qu’un fruit par plant.

    Leveto, vous pensez qu’on peut faire entièrement confiance à Willy Bal ? A lire une partie du fichier en pdf il m’a semblé voir quelques approximations. Mais peut-être a-t-il tout à fait raison pour le nom ahate.

    Marie-Lucie : est-ce que le “corossolier” est l’arbre qui produit des “corossoles”, autrement dit des “attes” ou des “chirimoyas”
    Le corossol (soursop en anglais) n’est pas une atte, même si les arbres les produisant appartiennent à la même famille : http://fr.wikipedia.org/wiki/Corossol

  19. Christopher

    Récemment, nous avons pu acheter des chirimoyas très sucrées; elles viennent effectivement d’Espagne. C’est vrai qu’elles n’étaient pas vendues sous ce nom, mais on venait d’apprendre ce mot dans notre dernière liste de mots espagnols à apprendre sur le thème des fruits et légumes.
    On peut les trouver sous le nom d’anones chez Grand Frais.

  20. Siganus Sutor

    Vous les avez achetées à Maurice, ces douces chirimoyas-là ?

    La photo du site internet de Grand Frais montre quelque chose que, pour ma part, j’associerais au cœur de bœuf (bien que ce dernier soit en général plus rouge-orangé à maturité).

    Mais je ne suis pas certain d’avoir jamais vu de chirimoya.

    Rouillard et Guého mentionnent la (le ?) chirimoya dans l’entrée consacrée à ce qu’ils nomment chérimolier, ou Annona cherimolia, un fruit introduit à Maurice en 1825 par Adrien d’Épinay et dont on aurait trouvé des pépins dans des tombes incas précolombiennes. D’après leur livre, ce n’est pas le même fruit que le cœur de bœuf, ou Annona reticulata, introduit à Maurice en 1772 par Prévost, un agent de Poivre. Pour sa part, l’atte, Annona squamosa, fut introduite à Maurice avant 1754, possiblement par le botaniste François Étienne Le Juge (d’après Pierre Rivals, 1952), bien que le fruit ne figure pas dans la liste des plantes cultivées à Mon Goust, liste dressée par Le Juge en 1763, trois ans avant sa mort.

    Tous ces fruits peuvent être appelés « anones », et de fait ce sont des espèces voisines, les fruits comportant tous des graines noires vernissées et une pulpe blanchâtre, les arbres, tous de petite taille, se ressemblant les uns les autres.

  21. Christopher

    Non, c’était acheté au Grand Frais de Crolles sous le nom d’anones. Ça ressemblait bien à des zat, avec la chair blanche et les graines noires (quoique je n’en connaisse pas très bien la différence entre les différentes variétés)..

  22. Siganus Sutor

    Toutes les anones (genre Annona) ont je crois une chair blanchâtre et des graines noires, dures et vernissées. À ma connaissance seule l’atte possède une peau en mosaïque, comme on peut le voir sur les photos ci-dessus montrant les attes vertes “normales”, ou sur celles du billet parlant des attes rouges.

  23. Au Brésil on appele ce fruit « Fruta do conde » ou « PInha », le mot pinha signifie pive en Portugais (je pense que cela vient de la ressemblance visuelle entre les deux)

  24. Je reviens de La Réunion et je cherche désespérément des zattes ou attes sur Paris. Le Chirimoya est certainement cousin des zattes mais ce n’est ni le même goût ni la même chair. Bref si quelqu’un sait où je pourrais trouver ce type de fruits, n’hésitez pas ! Merci

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