Pipette

Pipette.
Nom féminin.

1. Paille.

« Vous voulez une pipette pour boire votre jus de tamarin ? »

« Alors, en buvant péniblement de l’eau à travers une pipette, il raconte les mille et un combats de l’association dont il est le secrétaire général. » (L’Express du 1er février 2010.)

« Alors que Miss Mauritius est censé être le summum de la qualité et de l’élégance mauriciennes, le public a été accueilli, jeudi soir, avec une chopine de Coca-cola déjà débouchée avec sa “pipette”. » (Week-End du 20 août 2006 — lequel, pour l’occasion et à la différence de son confrère, met des guillemets à “pipette”.)
 
 
2. Tuba (de plongée).

« Moi je préfère nager avec un masque, mais sans pipette. »
 
 
Des deux acceptions mauriciennes, c’est la première qui serait la plus proche de la définition du dictionnaire français : “Petit tube de laboratoire en verre, le plus souvent jaugé ou gradué, servant à prélever un petit échantillon de liquide.” En effet, la pipette-tuba sert non pas à prélever un liquide mais de l’air — tout en empêchant le liquide d’entrer, dans la bouche et dans la gorge.

Il est à noter que le pipeau n’est pas une pipette masculinisée. Il s’agit avant tout d’une flûte, instrument à vent qui, en ancien français, s’appelait aussi… pipet, ce qui ne manque pas d’air quand on sait qu’autrefois en français les lettres aujourd’hui muette se prononçaient, la terminaison -et donnant [ɛʈ] à l’oral, comme on l’entend toujours dans certains patronymes mauriciens ou réunionnais.

8 réponses à “Pipette

  1. Siganus K.

    Je découvre à cette occasion qu’en français il existe une expression dont je n’ai jamais entendu parler : “ne pas valoir pipette” (ne pas valoir grand-chose). J’ai déjà entendu “ne pas valoir tripette”, de même sens, mais pour moi jamais pipette n’a été mouillée dans ce genre d’histoire.

    Et à l’occasion de la rédaction de cette note il m’est aussi venu à l’esprit un mauricianisme supplémentaire : “piper” dans le sens de “huer, se moquer de façon bruyante (de quelqu’un)”.

  2. Françoise

    “Petit tube de laboratoire en verre, le plus souvent jaugé ou gradué, servant à prélever un petit échantillon de liquide.”

    En travaux pratiques de chimie, on l’utilise pour les produits dangereux avec une propipette.

  3. Siganus K.

    En effet, Françoise, je me souviens qu’en TP de chimie nous étions censés nous servir de ces propipettes-là. En réalité, leur usage était tellement malcommode que tout le monde aspirait à la bouche, y compris le prof. En faisant attention bien sûr.

  4. marie-lucie

    La propipette doit être une invention moderne: quand je prenais des cours de chimie, il fallait aspirer l’acide chlorhydrique et autres liquides du même genre directement à la pipette. Heureusement qu’il suffisait d’une petite quantité.

    Pipet(te) et autres mots en -et:

    Au Canada il y a beaucoup de noms que l’on rencontre écrits soit avec -et, soit avec -ette, mais prononcés de la même façon, par exemple Gaudet(te), Ouellet(te), Manet(te), et bien d’autres. C’est le cas pour le noms originaires de la région Poitou-Vendée, où les dialectes locaux n’ont pas perdu la prononciation du -t final. Ce doit être la même chose pour les noms mauriciens en question. (Certains traits des créoles et français d’outre-mer viennent de cette région, qui borde l’Atlantique).

  5. marie-lucie

    (pardon, les italiques auraient dû se terminer après la liste de noms)

  6. Siganus K.

    Les italiques ont été redressées grâce à un tuteur.

    Le nom réunionnais le plus répandu est peut-être Payet, prononcé “paillette”.

    A Maurice on trouve des Mamet, Collet, Cornet, Coret, Vallet, Huet, Forget, Pougnet, etc. qui riment tous avec “charrette”.

    quand je prenais des cours de chimie, il fallait aspirer l’acide chlorhydrique et autres liquides du même genre directement à la pipette

    Il ne s’agissait surtout pas de vous chatouiller à ce moment-là.
     
     
    Marie-Lucie, Françoise, avez-vous pour votre part déjà entendu parler de l’expression “ne pas valoir pipette” ?

  7. marie-lucie

    Moi pas.

  8. Siganus K.

    Nous sommes donc au moins deux à ne jamais avoir entendu l’expression “ne pas valoir pipette” mentionnée par le Trésor de la langue française et le Larousse.

    Mais avez-vous déjà entendu “ne pas valoir tripette” ? C’est une expression inconnue à Maurice — où l’idée même de manger des tripes soulèverait le cœur à quasiment tout le monde —, mais je l’ai entendue à plusieurs reprises dans la bouche de Français, surtout, me semble-t-il, sur le blog des correcteurs du Monde.fr, le journal en ligne du “quotidien de référence et de l’après-midi” français.

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