Appliquer

Appliquer

1. Postuler, être candidat. Déposer une demande.

« Il a appliqué pour un job de comptable chez Currimjee. »

Semble être une traduction littérale de l’anglais « to apply for”.

2. Appliquer ses freins : actionner ses freins, freiner.

« A partir d’où est-ce que vous avez appliqué vos freins ?

Appliquer me semble être un verbe sujet à méprise, ou tout au moins à un certain flou artistique. Je serais bien en peine de dire avec certitude et sans dictionnaire si certaines phrases comportant ce mot sont standard ou pas. Par exemple « est-ce donc faire fausse route que de suggérer que la même chose s’applique pour les députés? » (Week-End). Ou, « j’ai appliqué une couche de primer avant de peindre les barreaux ». Ou encore « Nous ne comprenons pas l’empressement du gouvernement à appliquer ce projet » (Week-End). Il suffirait sans doute de regarder dans le Petit Robert, certes, mais je ne l’ai pas sous la main et j’ai envie d’une tasse de café, que je vais de ce pas préparer avec beaucoup d’application…

19 réponses à “Appliquer

  1. Une phrase type :

    « Comment faire confiance, selon [à compléter], en un homme qui n’applique aucune de ses promesses, passe son temps à se dédire et nier les évidences ? »

  2. « applique » – appliqué- existe « aussi » en anglais;
    mais de même à »reply » ne correspond pas répliquer ..
    ceci dit – « appliquer »ouvrant sur tant de commentaires!- impossible de ne pas penser, en marge, à une expression assez récente me semble-t-il en français (je n’ai pas vérifié) : »c’est plié » dans le sens de « c’est joué » et non pour les jeux d’origami !

  3. JMA ne savait tout simplement pas qu’on ne peut pas faire confiance en un homme…..

    Quant à faire confiance à un homme, c’est encore possible, même s’il n’applique pas ses promesse ! 😉

  4. zerb,

    Heu… Dois-je préciser qu’il s’agissait d’une citation de journaliste ?

    « L’expr. faire confiance à est ,,née du jargon parlementaire. Dans le bon style, évitez-la. Employez se fier, avoir confiance, s’en remettre, s’en rapporter à… que le tour nouveau a quasi évincés«  »

    PS : libre à vous de continuer de placer votre confiance dans l’homme le bonimenteur cinglé qui n’a pas appliqué ses promesse… 🙄

  5. Par ailleurs, le temps me manque de retrouver le texte-même de Derrida dans lequel il met en scène l’expression « ça rapplique  » de manière si significative des « processus  » et qui semble avoir marqué d’autres lecteurs/lectrices que moi si j’en juge par
    [PDF]
    Bulletin d’analyse phénoménologique
    Format de fichier: PDF/Adobe Acrobat
    réapproprier et les lui opposer. Derrida désigne ce procédé par les expressions « discours-à-Sec » ou « ça rapplique ». Cependant, Searle …
    popups.ulg.ac.be/bap/docannexe.php?id=101
    que je n’ai pas plus le temps de lire que de chercher dans un recoin de la toile:
    mais la référence est assez précise pour « les intéressé(e)s

  6. Ben mince alors ! Moi qui faisais confiance et aux journalistes et aux parlementaires ! 😉

  7. L’expr. faire confiance à est ,,née du jargon parlementaire.

    Pardon? Si on a confiance en quelqu’un, on lui fait confiance. Ce n’est pas du jargon parlementaire, c’est du français tout à fait normal, et pas particulièrement nouveau!

    appliquer une promesse:

    Chez moi, on essaie de tenir ses promesses. A quoi pourrait-on les appliquer? (peut-être que c’est ça qui vient du jargon parlementaire).

  8. ne dit-on pas « chez vous » (???) que les promesse N engagent QUE ceux qui les écoutent ?
    http://www.expressio.fr/expressions/demain-on-rase-gratis.php

  9. Deux en un

    zerb : Ben mince alors ! Moi qui faisais confiance et aux journalistes et aux parlementaires !

    ► Vous croyez encore aux promesses du Père Noël ?

    (((pouf pouf)))

  10. Selon le Petit Robert appliquer une chose ou un projet se dit : « Mettre en pratique. Appliquer une méthode, une recette. La peine sera appliquée sans délai => exécuter. « Les lois sont bonnes ou mauvaises […] par la façon dont on les applique » (A. France). »

    Appliquer une couche de peinture se dit aussi : « (Actif) 1. Mettre (une chose) sur (une autre) de manière à faire toucher, recouvrir, adhérer ou à laisser une empreinte. => mettre. (…) Appliquer une couche de peinture sur un mur, du vernis sur ses ongles. »

    Appliquer les freins, par contre, ne semble pas pouvoir être utilisé si on ne se base que sur le Petit Robert. Mais l’expression fait un tabac sur Google, surtout au Canada. Toutefois, dans un Dictionnaire des expressions et tournures calquées sur l’anglais, ouvrage canadien, il est question de « appliquer les freins » en tant que calque de “to apply the brakes”.

    Comme corollaire d’appliquer¹, nous avons le substantif application, probablement encore plus fréquent que le verbe. « Si la MASA a fait une application dans ce sens auprès de la mairie de Beau Bassin-Rose Hill en juillet dernier, à vendredi, celle-ci ne lui avait pas encore délivré le permis nécessaire pour démarrer ses activités. » (Week-End du dimanche 21 octobre 2007.)

  11. >Siganus
    la remarque que vous faites explique que l’on parle d « Arts appliqués »; et que par un intéressant renversement le psychanalyste P.Bayard travaille ,d’ une manière très séduisante et instructive pour ses lecteurs/trices, sur » la littérature appliquée à la psychanalyse »

  12. on parle d’« Arts appliqués », mais aussi de sciences appliquées, par opposition aux sciences pures, ou fondamentales.

    Question : peut-on faire la même distinction s’agissant de l’art, ou des arts ?

  13. « L’art appliqué », en général? Sans doute pas. Mais le mot « arts » avait un sens plus large autrefois, par exemple le « Conservatoire des Arts et Métiers » n’a jamais enseigné ce que nous appellerions maintenant les arts: il s’agissait plutôt de techniques et de façons de faire.

    La « linguistique appliquée » utilise certains principes et résultats de la linguistique à l’enseignement des langues ainsi qu’à certaines autres fins pratiques, par exemple la traduction, entre autres.

  14. Et nous avions des cours de « matap », autrement dit de mathématiques appliquées. Ces mataps consistaient à trouver des méthodes numériques destinées à obtenir une solution approchée — avec un degré de précision suffisant — à une équation donnée, laquelle ne possédait pas de solution rigoureuse évidente. C’était des mathématiques à but utilitaire.

    De la même façon, je comprends l’expression « arts appliqués » à de l’art qui n’est pas de l’art pour l’art, mais de l’art à but plus ou moins utilitaire. Quant aux différents sens que peut prendre le mot art, n’oublions pas celui d’être grand-père.

    J’ai écrit l’exemple d’utilisation de l’expression « appliquer les freins » en ayant à l’esprit un gabelou faisant son enquête suite à un accrochage sur la route. Cela relève d’une sorte de jargon semi-officiel, le policier en question ayant déjà en tête la phrase anglaise qu’il devra écrire dans son rapport. Il me semble qu’une expression bien plus fréquente à ce sujet est « peser les freins ».

  15. pour mémoire c’est en latin que ses distinguaient les arts en « occident  »
    Les sept arts libéraux désignent toute la matière de l’enseignement des écoles de l’Antiquité, mais également du Moyen Âge. Ils ont notamment été transmis par Alcuin, conseiller intellectuel de Charlemagne et sont à l’origine de la réforme scolaire de celui-ci, durant la période dite de la Renaissance carolingienne.

    Les arts libéraux se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium. Le Trivium, qui signifie les trois chemins en latin, concerne le pouvoir de la langue et se réfère à l’étude de la grammaire, la dialectique et la rhétorique. Le Quadrivium, les quatre chemins du second degré, se rapporte au pouvoir des nombres et se réfère à l’arithmétique, la musique, la géométrie et l’astronomie. »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Arts_lib%C3%A9raux
    autre manière de revenir sur « appliquer » tel que dans les usages contemporains:
    ceci est-il de l’art ?

  16. « appliquer les freins »: qu’est-ce qui est arrivé au verbe « freiner »?

  17. Il est toujours là, prêt à sauter sur la pédale, mais « appliquer les freins » peut donner l’impression d’être plus technique, plus précis. Impression trompeuse.

    Quoique, on peut appliquer les freins sans que la voiture ne freine, si cette dernière saille

  18. Siganus K.,
    Votre commentaire précédent et celui du 9/12/09 à 21:26 me font penser que vous (ainsi que les conducteurs canadiens) avez privilégié une approche plus précise, reflétant mieux la réalité mécanique et que l’expression complète serait: «appliquer les freins sur les roues», se référant au système de freinage des anciennes voitures hippomobiles, toujours d’usage, je pense, sur les charrettes. (On peut cliquer sur les photos pour mieux voir les freins sur les roues arrières.)
    J’ai trouvé intéressant la façon dont les mots et expressions se complètent dans le Harrap’s Standard French and English Dictionary, éd. 1962:
    -To apply the brake: freiner; serrer le frein; Aut. appuyer sur la pédale de frein.
    -To brake, v.tr.: appliquer le frein sur (les roues). Absolute use: serrer le frein; freiner; enrayer.

  19. l’expression complète serait: «appliquer les freins sur les roues»

    C’est exactement ainsi que je comprends l’expression, dissociant l’action de mettre en œuvre les freins et le résultat (le freinage). Comme le suggère l’exemple d’utilisation dans la note, il s’agit là d’une expression qu’on pourra entendre dans la bouche d’un policier occupé à faire une enquête sur les circonstances d’un accident et désireux de savoir à partir de quel point l’automobiliste a actionné ses freins, indépendamment du freinage effectif qui a pu avoir lieu ou pas.

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