Drainage

Drainage.
Nom masculin.

W.C., cabinet.

Drainage_6

« Bon, quand vous avez fini, n’oubliez pas de nettoyer le drainage. »

Par rapport au « pit latrine » situé dans la cour, à une certaine distance de la maison, le drainage représente un certain progrès. Pourquoi « drainage » ? Sans doute parce qu’il fallait bien drainer tout cela jusqu’au pit (aujourd’hui jusqu’à la fosse septique ou au réseau de tout-à-l’égout). On peut toutefois se demander si en bon français un égout connecté aux lieux d’aisance peut en toute rigueur être qualifié de drain. Cependant, le mot “assainissement” est employé aussi bien pour les eaux vannes (effluents de W.C.) ou pour ce qui sort des lavabos et des éviers que pour les eaux pluviales ou phréatiques, ce qui suggère un souci commun : l’écoulement des eaux qu’on ne veut pas voir stagner.

31 réponses à “Drainage

  1. Sig, vous m’avez appris un autre mot, qui n’est pas mauricien celui-là : les eaux vannes jamais entendu ni vu jusqu’à présent.

  2. A. J. P. Crown

    Vann is the Norwegian word for water. I wonder if it’s related to the French vanne.

    Because we are thinking of installing a new system at our cabin in the mountains, we spend hours discussing sewage and outdoor toilets. It’s built on rock and it gets very cold there.

  3. My aunt and uncle had one of those systems that doesn’t need an septic tank in their Wisconsin cabin. In some way it burned all the waste, but the burning process took a long time and they hated it. Now they have a septic tank that sets off some alarm when it needs to be emptied.

  4. Does Mars have no Arab-style toilets? (I saw one in France too.)

  5. Are Arab-style toilets what we call « toilettes à la turque » ?

  6. Porcelain footprints.

  7. Arab-style toilet image:

    In Jordanian Arabic, the Arab toilet is « hammam arabee » and the one with a seat is called « hammam firenji ». I don’t know why they think it’s French; in France I saw weird things in the bathrooms, something like « bidet »?–I think for washing butts. I’m afraid of those things.

  8. Nijma: I’m afraid of those things.
    Rightly so in my view. Never know what happens (or might happen) there. But the Japanese have done something great: they have combined the normal Western « chiotte » with the « bidet »: there is a shower-like tap that goes with their toilet.

    Does Mars have no Arab-style toilets?
    Plenty of them (but probably less and less nowadays). The main problem I see with this system is that something — any object — falls very easily into the unrimmed hole in the floor, which might cause a heavy clogging of the whole « drain ». (My, oh my, I remember some manholes that had to be opened and emptied… by hand…)

    Zerbinette, les eaux vannes (ou eaux-vannes comme il est écrit dans le wiktionnaire) sont dans le dictionnaire. Il est vrai que c’est un terme assez technique (abrégé en « EV »), un terme pour ainsi dire inconnu sur Mars. On parle parfois aussi « d’eaux noires », par opposition aux « eaux grises » (grey water) qui sortent des douches et lavabos (et, oui, des bidets).
     
     
     
    (Quelques espaces destinées à aérer ce commentaire…)
     
     
     
    Il est par ailleurs confirmé qu’on en apprend à tout âge, y compris dans le domaine du « pipi-caca ». Aujourd’hui, 27 septembre 2009, j’ai enfin su ce qu’était un « VIP » (chanté par Françoise Hardy, pour ceux et celles qui l’auraient oublié) : « The ventilated improved pit latrine, or VIP, is a pit toilet with a black pipe (vent pipe) fitted to the pit, and a screen (flyscreen) at the top outlet of the pipe. VIP latrines are an improvement to overcome the disadvantages of simple pit latrines, i.e. fly and mosquito nuisance and unpleasant odors. »
    http://en.wikipedia.org/wiki/Pit_toilet

    Et je profite de ce commentaire scabreux pour préciser que « pit latrine » constituerait lui aussi un mauricianisme digne de figurer dans la collection (de mots) puisqu’il est employé lors de conversations en français, y compris par des gens qui ne parlent pas quatre mots d’anglais. Très souvent il est prononcé « pik latrinn ».

  9. Porcelain footprints.

    I encountered this toilet type in Madrid in my youth, on the morning after the first trans-continental flight of my life. I was not happy about it. Maybe I would have been better able to take it in stride if I had not been so jet-lagged.*

    weird things in the bathrooms, something like “bidet”?

    Then a couple of weeks later I made the acquaintance of those, in a Paris hotel room. I confess that I initially made the standard error of the unprepared male, taking it for some sort of urinal. I could not blame jet lag this time.

    But the Japanese … toilet.

    Here is an entertaining place to start reading about this advance.

    * I was really wiped.

  10. I was really wiped

    Er? I missed something I think. By whom?

  11. Sorry, just a bad slangy pun.

    « wiped » = « wiped out » = « exhausted, tired, (fatigué ?) »

  12. C’est okay, Vide, I think everybody understood that, but given the subject I just couldn’t resist poking some fun at you. Sorry.

  13. Nothing to be sorry about. I asked for it; I just didn’t recognize it when I got it.

  14. Zerbinette (ramenée des biscuits manioc) : Dans A l’Ouest rien de nouveau, il me semble (si mes souvenirs ne me trompent pas) que chaque soldat transportait sa propre latrine en un lieu donné où ils se retrouvaient pour “taper le carton”, autrement dit jouer aux cartes.

    C’est cela en effet. C’est une scène qui m’avait marquée car ils avaient l’air si à l’aise de faire ça ensemble au grand air, alors que je me sentais incapable de faire de même.
    (Quelques souvenirs ici :
    http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2007/07/31/le-ministere-laxatif/#comment-51811 )
    Nous sommes semble-t-il devenus plus pudiques au fil du temps, plus individualistes. Les bruits et les odeurs des autres nous dérangent davantage.

  15. A. J. P. Crown

    The ventilated improved pit latrine, or VIP
    Ha, ha.

  16. Marie-Lucie a raison, latrines est toujours au pluriel.

    Dans le livre de Remarque, il ne s’agit pas de « pots de chambre » (trop petits et/ou trop bas) mais d’une sorte de « seaux hygiéniques » qu’ils avaient fabriqués (avec des bidons ?impossible de remettre la main sur mon exemplaire du bouquin) et qui leur permettait de poursuivre tranquillement leur partie de cartes confortablement installés. Je suppose que lorsqu’on se trouvait sur le front, les petits plaisirs n’étaient pas à négliger et la pudeur ne devait plus beaucoup compter à côté des autres horreurs.

    Anecdote : à l’occasion d’une des brocantes mensuelles près de chez moi, j’ai vu un couple de Japonais repartir chacun avec un vieux seau hygiénique en tôle émaillée. Je me demande comment ils les ont rapportés chez eux ?

  17. Zerbinette, vous avez raison, je ne me rappelais plus le mot « seau hygiénique » qui est le bon dans le contexte de ces soldats.

    Normalement les seaux ont une anse, qui permet de les transporter.

  18. Oui Marie-Lucie, les seaux hygiéniques ont une anse, mais ces touristes étaient déjà drôles à regarder en train de les transporter sur le trottoir et cela m’amusait de les imaginer toujours leurs seaux à la main dans la cabine de l’avion !

  19. Ah, je n’avais pas compris qu’il s’agissait de touristes, et je n’avais pas pensé à l’avion. En effet!

  20. Ce n’est que maintenant que cela me frappe : en français ces mots-là sont presque toujours au pluriel. Les vécés, les waters, les latrines, les gogues, les chiottes, les toilettes, etc. Il n’y a que cabinet — vieilli en France paraît-il (?) — qui puisse être au singulier. Cabinet et… drainage. En effet, on dit toujours « Où est le drainage ? », jamais « où sont les drainages ? » Si on disait la deuxième phrase, notre interlocuteur serait forcément amené à penser qu’il nous en faut au moins deux à la fois.

  21. cabinet — vieilli en France paraît-il (?)

    Sig, en effet UN cabinet (d’avocat, de notaire, etc.) n’a pas le même sens que LES cabinets. J’ai travaillé dans un cabinet ce que je n’aurais certes pas fait dans les cabinets (même si j’ai l’habitude d’y lire !) mais aujourd’hui le mot le plus courant est « toilettes » qui a l’avantage d’être compris dans de nombreux pays.

    Mais pourquoi le pluriel s’est-il imposé ? Peut-être parce que justement autrefois, ils allaient à plusieurs ?

  22. Le notaire ne travaille-t-il pas dans son étude plutôt que dans son cabinet ? A moins que dans ce dernier il n’ait installé un système de planche rabattable afin de pouvoir être à son aise.

    Ils y allaient à plusieurs ? J’ai un peu des doutes à ce sujet, voyez-vous. C’est comme dans l’histoire de Remarque. Ça vous semble crédible que tout ce petit monde ait la même envie au même moment ?

  23. Pour le notaire, vous avez raison, c’est étude. Cabinet s’emploie plus pour les avocats ou les experts-comptables.

    Quant au fait d’avoir la même envie au même moment, on voit bien que vous n’avez pas l’habitude des voyages organisés et de faire la queue devant les toilettes !

    Sinon, je crois qu’il y avait une certaine absence de pudibonderie et dans certains cas sans doute un aspect « convivial » qui nous échappe aujourd’hui.

    Je vous raconterai un jour peut-être mon pélerinage de Chartres.

  24. Cabinet aussi pour les médecins et les infirmières libérales et sûrement pour d’autres professions « libérales » aussi.

  25. Zerbinette, qu’à l’heure du départ tout le monde veuille aller se « laver les mains » (euphémisme) est dans l’ordre des choses, mais pour le reste ça me semble relever davantage de l’aléatoire. Il est cependant vrai que je connais des gens qui sont réglés comme des horloges. La tasse de café matutinale est à peine finie qu’il faut déjà se lever pour « aller quelque part ». Ce n’est pas le cas de tout le monde toutefois.

    (Que d’euphémismes n’y a-t-il pas pour parler de ces choses…)

  26. Sig, je crois que cela correspond à une autre manière de vivre. Quelques extraits piqués sur le net :
    « Aujourd’hui cela peut surprendre, mais les latrines romaines étaient un endroit commun, où l’on pouvait s’entretenir avec ses amis, pendant que l’on satisfaisait ses besoins naturels. »

    Wiki : « À Rome, les latrines avaient beaucoup de magnificence, les murs étaient souvent en marbre et ornés de mosaïque ou de peintures. La classe moyenne y allait de façon décontractée et y parlait des nouvelles du jour ou de leurs affaires.  »

    Et enfin je vous conseille l’article de « Noctes gallicae » sur les latrines de Pompeï :

    « Le dernier salon où l’on cause.
    Une chose est sûre : on ne cherchait pas à s’isoler pour « soulager son ventre de son fardeau », les latrines de l’antiquité romaine étaient à plusieurs places et constituaient un lieu de rencontre. »

    trop long pour que je copie la suite mais très intéressant :

    http://www.noctes-gallicanae.org/Pompeii/latrines.htm

    C’est pourquoi le passage du livre de Remarque ne m’étonne pas du tout, surtout dans les circonstances où cela se passe.

    Il est clair que la rencontre finit par primer sur le « besoin » qui n’est plus qu’un prétexte surtout si l’on pense au temps qu’ils y passaient !

  27. Désolée pour la redite, pouvez-vous effacer ?

    Les latrines ont été détrônées par le café du coin lui-même délaissé pour internet, nous nous isolons de plus en plus ! (quoique rien n’empêche d’emporter son portable aux cabinets…)

  28. quoique rien n’empêche d’emporter son portable aux cabinets…

    Hé hé…

    J’ai eu une fille qui pouvait passer beaucoup de temps à lire assise à cet endroit où, en principe, on ne vient pas vous déranger. Ça bloque parfois les autres, mais peu de gens sans doute auraient pu lui jeter la première boulette de papier drainage.

    “Le dernier salon où l’on cause.
    Une chose est sûre : on ne cherchait pas à s’isoler pour « soulager son ventre de son fardeau », les latrines de l’antiquité romaine étaient à plusieurs places et constituaient un lieu de rencontre.”

    Je ne peux m’empêcher de me demander si cela se passait uniquement entre hommes. On imagine mal que la fréquentation des latrines aient pu être mixte — encore qu’au sein du foyer cela puisse avoir été parfois le cas —, car il y avait quand même le problème de la nudité, entre autres. Mais ce qui m’intéresserait de savoir c’est si les femmes elles aussi allaient de concert au « petit coin ». Certains pensent à tort que les femmes ont un penchant particulier pour la palabre. Si ces dames pouvaient se retrouver exclusivement entre elles, sans que les hommes puissent être dans les parages, il y aurait eu de quoi alimenter bien des cancans.

  29. A Ostia Antica : « Les latrines : au-delà du portique est du forum, on accède à la via della Forica (rue des Latrine), à gauche de laquelle, au terme d’une série de boutiques, on a pu identifier deux latrines publiques, pour les hommes et pour les femmes, avec leurs sièges de pierre sur les côtés et un petit bassin entre les deux entrées. »

    Cela devait être malgré tout pour les femmes du peuple car les femmes de bonne famille traînaient peu dans les rues dans l’Antiquité.

    Les femmes devaient papoter aux thermes comme aux bains turcs.

  30. « aujourd’hui le mot le plus courant est “toilettes” qui a l’avantage d’être compris dans de nombreux pays.  »

    Objection, Zerb. En Belgique, on utilise le singulier.

    Et il y a même une fameuse blague française (c’est-à-dire le pendant belge de la blague belge française) qui demande pourquoi on dit la toilette en Belgique et les toilettes en France. Réponse : parce qu’en France il faut en faire plusieurs pour en trouver une propre…

  31. Aquinze, les Belges sont époustouflants de logique. Ce pluriel paraît un peu… disons… déplacé. (Le mot « movement » dans l’expression anglaise « bowel movement » m’a toujours fait sourire.)

    On (je) pourrait chercher quelle relation il peut bien y avoir entre le mot « égout » et le mot « dégoût », mais on n’a guère de temps devant soi, et pas qu’à cause de la MRA.

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