Bambara

Bambara.
Nom masculin.

Holothurie, ou concombre de mer. Animal marin au corps mou, généralement noir. Les bambaras appartiennent à l’ordre des échinodermes, ordre dont font aussi partie les ophiures, les étoiles de mer et les oursins.

« Ayo, j’ai marché sur un bambara et toute sa glu a collé dans mon pied ! »

« Jennifer Ah-King, chef de projet à Reef Conservation Mauritius, pense qu’il y a un problème quant à l’exploitation des holothuries : “Des personnes nous ont approchés pour dénoncer le ramassage massif de bambaras par des pêcheurs ou des bateaux taïwanais.” » (Le “bambara” vaut de l’or, L’Express du 10 août 2007.)

La culture du concombre de mer ou bambara est en passe de se développer à Maurice, car représentant un marché potentiellement exploitable. Des expériences sont en cours sur sa reproduction en captivité au Centre de Recherche d’Albion. Un paramètre majeur doit, toutefois, être considéré avant que n’aboutisse le projet – un créneau fructueux : le renouvellement du bambara, afin de ne pas exterminer cet animal marin, très prisé dans la cuisine chinoise.”
(Week-End/Scope, 13 octobre 2006.)

Le bambara coûte plus de 20 euros (Rs 800) le kilo. Le pêcheur peut en tirer 5 euros (Rs 200) alors que le kilo de trépang (peau du bambara, seule comestible) se vend près de 120 euros le kilo en Chine. On comprend pourquoi certains n’hésitent pas à collecter les bambaras malgré les interdictions.”
(L’Express, 25 juin 2009.)

Le Dictionnaire étymologique des créoles français de l’océan Indien reprend l’hypothèse selon laquelle le nom de l’animal provient du peuple africain : « Selon PBa, la désignation de l’holothurie (noire à l’île Maurice) s’explique par le fait qu’un nombre réduit d’esclaves bambara a été envoyé de Gorée à Maurice entre 1729 et 1767, ayant pour tâche d’opérer les passages en bateaux dans le port de Port-Louis. »

Ce que le Memo Larousse (édition de 1993) dit des Bambara :
« Bambara
« Peuple vivant essentiellement au Mali. Les Bambara parlent le bambara, langue nigéro-congolaise du groupe mandé (2 438 000 en 1989). Ils constituèrent des royaumes qui furent détruits par les Toucouleur au XIXe s. Ce sont des agriculteurs sédentaires. Leur filiation est de type patrilinéaire. Ils pratiquent l’animisme et sont organisés en sociétés secrètes initiatiques. »

Le bambara est donc aussi une langue. De façon amusante, l’animal connu à Maurice sous le nom de bambara a lui-même donné son nom à une autre langue, le bislama, ou bichelamar. Cette langue est un créole à base lexicale principalement anglaise. Avec l’anglais et le français, c’est une des langues officielles du Vanuatu. Son nom provient donc de l’holothurie, laquelle, dans cette région du Pacifique, était appelée “beach-la-mar”, du français “bêche-de-mer”, nom lui-même issu du portugais bicho do mar, “créature de la mer”.

Ce créole est né de la nécessité pour ceux qui achetaient et revendaient les concombres de mer et ceux qui les pêchaient de communiquer entre eux. Ces interactions ayant eu lieu dans le cadre du commerce de ces holoturies appréciées des Chinois, le pidgin ainsi créé a pris le nom de l’objet de l’échange, cas plutôt rare d’une langue recevant le nom d’un produit commercial.

39 réponses à “Bambara

  1. zerbinette

    Vous êtes sûr que ce n’est pas une Wellington ? 😉

  2. zerbinette

    Et le bouchon à côté, c’est pour fermer le réservoir à glu ?

  3. Siganus K.

    C’était un bambara pinocchio. Une Wellington, ou gum boot ? Oui, c’est assez caoutchouteux. Je ne sais pas comment des gens font pour manger ça.

    Comment allez-vous, Zerb ? (Je pensais à vous récemment.)

  4. marie-lucie

    Merci pour l’explication de *bêche-de-mer*. Je m’étais toujour demandé l’origine de ce mot. Le mot portugais est masculin, mais qu’en est-il du mot français?

    J’ai goûté à du concombre de mer une fois: il y en a sur la côte Pacifique du Canada, et une vieille dame indienne que je connais en avait fait. L’animal est un tube, on le coupe en morceaux dont on fait une friture. Il y a très peu de chair, sous une peau plus épaisse qui n’a pas l’air très appétissante. Cette dame ne mangeait pas la peau, mais son fils adorait ça et s’est régalé. Quant à moi, je n’ai mangé qu’un tout petit morceau de chair pour faire plaisir à mon hôtesse. Je n’aime pas beaucoup les fruits de mer en général, pas à cause de leur goût mais de leur texture souvent caoutchouteuse. C’était le cas pour le concombre de mer.

  5. I remember the first time I met holothurian in print: in an old translation of Verne’s Twenty Thousand Leagues Under The Sea. Only later did I hear of sea cucumber, and only today did I discover that they are the same.

  6. Siganus K.

    Marie-Lucie, de ce que j’ai pu lire, les Chinois, qui doivent être les plus grands consommateurs de concombres de mer au monde, les dégustent surtout en soupe. Je n’ai pas l’impression que quelque Mauricien que ce soit, toutes origines confondues, ne mange de bambara. Ici l’animal est associé à quelque chose de répugnant, ce qui tient peut-être à son aspect de limace géante et à sa texture gluante, à quoi se rajoute cette cespèce de colle blanchâtre qu’il rejette lorsqu’on le presse. (Dans un certain registre “so bambara” peut même être un équivalent de “so gogot”…)

    Ce qui est fascinant avec cet animal, je trouve, c’est qu’il s’agisse d’un echinoderme, c’est-à-dire d’un animal qui n’a pas de symétrie bilatérale comme disons une femme, un hibou ou un escargot. Malgré la ressemblance, il n’a rien de rien à voir avec une limace.

  7. Nous avons aussi le mot «bicho», à la fin du latin « bestius » (bête), employé plutôt de forme péjorative pour les animaux. Lorsque j’étais petit (6 ou 7 ans) le curé de mon village m’interdit (vraiment il s’agissait d’une recommandation) de dire ce mot dû à l’emploi comme mot passe-partout. Je tente encore d’éviter son emploi. Comme curiosité, dans l’argot de la tauromachie « bicho » est employé pour nommer le taureau.
    Pour chez nous on dit aussi «pepino de mar» (concombre) et, moins employé, « cohombro de mar» (même origine que votre concombre : «cucumis»). Ici, que je sache on ne le mange pas. En portugais on dit aussi «pepino-do-mar».
    >Siganus K.
    J’ai lu que ce qu’ils réjettent sont parfois les tripes lesquelles ils régénèrent après. Cela rappelle la régénération des bras des étoiles de mer.
    La symétrie radiale des echinodermes est très curieuse.

  8. À propos de la symétrie particulière des échinodermes :
    1/ leurs œufs fécondés, comme tous les œufs fécondés, se divisent en deux, puis en quatre, huit, seize cellules, etc: ils ont une symétrie bilatérale (comme vous et moi) et aboutissement à des larves (ce sont des invertébrés, pas comme vous et moi)
    2/ leurs larves, à symétrie bilatérale donc, ressemblent à des pyramides et vont subir des métamorphoses
    3/ au cours de cette métamorphose — et c’est là le grand mystère du «pourquoi?» — le côté gauche de la larve se développe beaucoup plus que le côté droit qui s’atrophie presque à disparaître
    4/au cours de cette métamorphose s’installe une symétrie secondaire d’ordre cinq (alors qu’on peut imaginer que si les deux côtés se développaient, on aurait deux fois cinq, donc une symétrie bilatérale)
    5/ on aboutit alors aux astéries, oursins, étoiles de mer à symétrie pentaradiaire
    6/ quelquefois une symétrie bilatérale secondaire tente de se superposer à la symétrie pentaradiaire et on obtient des animaux, comme les holothuries, qui semblent avoir une symétrie bilatérale, alors que cette dernière ne fait que camoufler une symétrie pentaradiaire.

    J’espère ne pas avoir été trop hors sujet; pardon si j’ai été trop long (ou incompréhensible?).

  9. Pardon.
    On doit lire : « Pour le bambara, chez nous on dit… »
    Est-ce mieux « radiaire » que « radiale » ?

    >Leveto
    Très intéressant votre com.

  10. Siganus K.

    Mais non, Leveto, votre commentaire n’était ni long ni incompréhensible. Au contraire, il est fascinant. Ce qui se passe aux différents stades embryonnaires est souvent fascinant d’ailleurs. Des embryons de poulet, de lapin et d’homme sont morphologiquement quasi identiques, la différenciation n’apparaissant qu’après un certain temps. Nous, les mâles, avons d’abord été des femelles embryonnaires, so to speak, avant que cette féminité ne soit inhibée au cours du développement (cf. l’AMH, ou anti-Müllerian hormone, sécrétée à partir de la 8e semaine et qui empêche le développement d’un utérus).

    Pour ce qui est du bambara, il est extraordinaire de voir à quel point il réussit à cacher sa structure en étoile.

  11. >Siganus K.
    « Nous, les mâles, avons d’abord été des femelles embryonnaires, so to speak, avant que cette féminité ne soit inhibée au cours du développement… »
    Il ne nous reste que les cinq-sous. Bon, parfois un peu d’intuition féminine.

  12. marie-lucie

    leveto, c’est fascinant. Les créatures du monde marin sont extraordinairement diverses par rapport à celles du monde terrestre.

  13. Siganus K.

    Il ne nous reste que les cinq-sous.

    Mais oui, Jesús, et bien des gens ont posé la question “why do men have nipples?”
     
     
    Marie-Lucie : Les créatures du monde marin sont extraordinairement diverses par rapport à celles du monde terrestre.

    Il ne faut pas oublier que les océans contiennent une vie multicellulaire depuis bien plus longtemps que les terres émergées. (Et pour corser le tout certains animaux terrestres sont retournés dans la mer.) L’explosion du Cambrien — au cours de laquelle, il y a environ 600 millions d’années, les grands groupes que nous connaissons aujourd’hui (embranchements) se sont mis en place — a eu lieu sous l’eau. Seule une partie des principales formes de vie ont émergé. Les autres sont restées dans la mer.

  14. >Siganus K.
    Le pire est qu’il y a même des cancers du sein (si on peut dire) dans les mâles quoique il soit très rare. Le père d’un ami en a eu la trouille pendant un temps.

  15. Seule une partie des principales formes de vie ont émergé. Les autres sont restées dans la mer.

    Even among us vertebrates, which is to say the descendants of early bony fishes, most of current species are still living in the water and breathing through gills. It is reasonable to describe the mammals as a sub-branch of an unusual branch (containing also the birds, the amphibians, and the hodgepodge of things commonly called reptiles) of the fishes.

  16. >Empty
    Why «hodgepodge» ? Actually the birds are the descendants of the reptiles, aren’t they?

  17. ‘Hodgepodge’ precisely because the birds are a branch of the reptiles: in a real sense, a crocodile is closer kin to a sparrow than to a snake or lizard.

  18. Siganus K.

    It is reasonable to describe the mammals as a sub-branch of an unusual branch (…) of the fishes.

    And as a first approximation all species on Earth are insects. (They represent more than 90% of all species.) So being earthlings maybe we can be considered insects as well?

    a crocodile is closer kin to a sparrow than to a snake or lizard

    To a lizard as well? Are you sure? Birds are supposed to come from small dinosaurs belonging to a group called “theropods” and I’m not sur where crocodiles and lizards fit in all that.

    Le pire est qu’il y a même des cancers du sein (si on peut dire) dans les mâles quoique il soit très rare.

    En effet, cela pourrait faire (sou)rire de parler de cancer du sein chez les hommes — sauf quand la chose vous arrive. Mais le sein n’étant pas vraiment un organe chez l’homme mâle, on se demande un peu pourquoi le cancer apparaît là. S’agirait-il d’un cancer de la peau qui se serait développé à cet endroit-là plutôt qu’ailleurs, fortuitement en quelque sorte ?

  19. Well, yes, but my semi-serious point about fish is really that the common ancestor of me and a modern fish was something that you and I would surely call a fish if we could see it. I doubt that the preceding sentence would be true with « insect » instead of « fish ».

  20. Siganus K.

    but my semi-serious point about fish (…)

    My point about insects wasn’t serious at all, and having been disgusted by the movie The Fly I would certainly not like to be an insect. I could much more easily relate to a fish — Siganus sutor for instance.

  21. Siganus K.

    Empty, I had a look in one of my book and found out that you were quite right regarding the relationship between birds, crocodiles and lizards. (I’ve put the phylogenetic tree here.) It is said there that if a crocodile looks like a lizard, it is not because they are closely related to one another, but because they have inherited primitive features from common ancestors (marked (1), (2) or (3) on the graph). The animals whose names are in red are seen as “reptiles”, and the author says that unless we include birds in this group, it doesn’t have any phylogenetic meaning.

  22. J’en ai déjà mangé en soupe à Rodrigues. C’était très bon, je dois dire.

    Ce jour-là, le serveur insistait pour que je prenne une salade de kono-kono accompagnée d’une soupe de bambara. A la fin du repas, c’est avez un sourire narquois qu’il m’a souhaité une agréable fin de soirée. J’ai compris un peu plus tard dans la soirée le sens de son sourire et de son insistance…

  23. Siganus K.

    J’ai compris un peu plus tard dans la soirée le sens de son sourire et de son insistance…

    Vous n’en dites pas assez. Que s’est-il donc passé ?

    Quant au kono-kono rodriguais, il me semble qu’il s’agit du coquillage strié et arrondi qui est appelé “zéro” à Maurice (au moins du côté de Mahébourg, où on en pêche beaucoup), alors qu’ici le kono-kono (ou “konok/gonok”) est un coquillage pointu comportant un certain nombre de pointes latérales. Vous avez vu la coquille des konokonos/zéros que vous avez mangés ?

  24. Le sous-entendu est assez lourd. Ou capav compran 🙂

    Votre lien renvoie bien à des photos de kono-kono. C’est très bon en salade. En fait on fait sécher la chaire du mollusque, puis avant de le cuisiner on le fait bouillir pour ensuite la couper en fines lamelles.

    Je sais qu’on en trouve dans le Sud à Maurice, mais j’en ai jamais mangé ici.

  25. Siganus K.

    Le sous-entendu est peut-être assez lourd, mais je peux moi-même être assez lourd quand il s’agit de saisir les finesses d’un discours. Le cordonnier peut donner des cauchemars (eh oui…), le croissant peut donner la gratte (ciguatera), dans un livre illustré en vente au Bookcourt du Caudan il est question d’un poisson ayant causé une érection de deux jours chez un pêcheur de Saint-Brandon, etc. On peut souffrir de maux de diverses natures, et j’avoue ne pas connaître les effets secondaires dus à l’ingestion de bambara ou de kono-kono. (On ne sait d’ailleurs qui de l’un ou de l’autre a causé ces désagréments-là.)

  26. Disons que mon état n’était quand même pas aussi grave que ce celui de ce pauvre pêcheur de St Brandon! 😉

    Je vois de quel livre vous parlez, c’est celui de J.M Lenoir, n’est-ce pas? Je suis un grand fan de pêche et mon grand regret jusqu’ici est de n’avoir jamais mis les pieds à Agaléga ou St Brandon.

  27. Ce poisson qui provoque priapisme, est-il du philum des sildenaphile ?

  28. Siganus K.

    Rabin : Je vois de quel livre vous parlez, c’est celui de J.M Lenoir, n’est-ce pas?

    Il s’agit de ce livre-ci, dont l’auteur s’appelle Philippe Lenoir et qui comporte des illustrations sympathiques (e.g. des photos de haut de bikini en coquilles et en coques de coco ;-)) et des anecdotes amusantes (e.g. celle mentionnée plus haut). Votre confrère du dimanche en avait parlé le 21 décembre 2008.

    De ce que j’ai cru comprendre, Agaléga n’est pas particulièrement réputé pour la pêche, n’ayant pas vraiment de lagon et le fond descendant très rapidement. En revanche Saint-Brandon s’y prête très bien.

    Bon, avec tout ça on ne sait toujours pas ce que provoque le bambara et/ou le kono-kono…

  29. Honte à moi et à ma mémoire défaillante. J’ai le livre quelque part sur une étagère…et j’oublie le nom de l’auteur!

    Pour avoir eu des amis qui ont passé quelques jours à Agaléga (il faut une autorisation spéciale de l’OIDC pour cela) je vous confirme qu’on y pêche très bien. Notamment la bécune et la vieille rouge.

    Un de mes amis y ayant séjourné me décrivait ainsi la situation de sa première mini expédition de pêche: « nou sorti lor ene ti pirog, mo dimann boug la ki ca diboi pe flote laba la ca? » Ce n’étaient pas des troncs, mais des bécunes! Ils en ont pêché ce jour là…

    ps : mais si vous voyez très bien ce que provoque le mélange bambara/kono-kono. A Rodrigues, on dit que le kono-kono seul a ces effets. Maintenant, imaginez le mélange…

  30. Siganus K.

    Rabin, vous allez croire que je cherche à vous faire dire ce que vous n’avez pas forcément envie de dire, mais non, je ne sais pas ce que ces mollusques-là sont censés provoquer chez certains mammifères. Mais je vais essayer de me renseigner (auprès de ma cousine rodriguaise par exemple).

    On pêche donc bien à Agaléga ? Tant mieux. Pour ce qui est d’aller sur les deux îles, il semble en effet que la règle soit très stricte. Je connais une personne qui travaillait sur le Mauritius Pride et il disait que personne n’avait le droit de descendre à terre lorsque le bateau relâchait à Agaléga. C’est fou quand on y pense : il s’agit d’un territoire mauricien, habité par des Mauriciens, ravitaillé par un bateau mauricien dont l’équipage est mauricien, et les membres de l’équipage en question n’ont même pas la possibilité de poser le pied sur le sol.

  31. The U.S. has many regions where U.S. citizens are forbidden to go without special permission, either for military reasons, or for reasons of environmental conservation. Small islands in the Pacific are often in one or both of these categories, but they also exist on the mainland.

  32. Siganus K.

    Fair enough, but in the case of Agaléga it is a place that is already inhabited by Mauritian citizens. The twin islands used to be a very productive coconut plantation, and I doubt there has been any effort in the past to keep it in its original state of nature.
     
     
    Jesús : Ce poisson qui provoque priapisme, est-il du philum des sildenaphile ?

    No se. Tout ce que je peux faire est de vous repasser tel quel le passage en question :

    « A St Brandon comme à l’île Maurice, tous les poissons ne sont pas comestibles. Alors attention aux Vara Vara, Cheval de Bois etc… Ces empoisonnements — souvent des rougeurs, des démangeaisons, des paralysies partielles ou totales — peuvent parfois se manifester de façon très différentes !…

    « Il y a quelques années, un des pêcheurs de St Brandon en fit la fâcheuse expérience avec… une érection apparemment extrêmement douloureuse qui dura deux jours sans discontinuer !! Elle nécessita même son rapatriement à Maurice.

    « L’administrateur d’alors, avant de l’embarquer dans le bateau pour Maurice, n’arrêtait pas de lui demander avec persistance et intérêt : “Hé ou la mon garçon, ou sire ou pas rappelle ki kalité poisson ou ti manzé ?” (alors mon garçon, tu* es sûr que tu ne te rappelles pas quel est le poisson que tu as mangé ?). »
     
     
    * on remarquera au passage le passage du vouvoiement au tutoiement entre la version créole et la version française

  33. >Siganus K., John Cowan
    À propos des interdictions donc vous avez parlé (surtout dans « My motherland), hier soir une phrase dans la série de tv «Dr. House» m’a laissé stupéfié : un Gitan a dit qu’ils avaient interdit l’entrée dans ce État américain (je ne sais pas où l’action se développe) jusqu’à 1998. C’est vrai qu’il s’agit d’un film mais j’imagine que, dans ce cas, la réalité est derrière. Incroyable, non ?

    >Siganus K.
    Je ne sais pas si vous aviez vu que ma question était une blague : le sildenafile [citrate] est le Viagra. De toute façon merci pour l’histoire du pêcheur ; c’est clair que cette érection pendant deux jours est du priapisme. Ce poisson inconnu a un effet pareil à celui de quelques araignées et autres animaux.

  34. Je ne connais pas de poissons provoquant après ingestion un priapisme. En revanche, la contamination des poissons tropicaux (et notamment coralliens) par des algues microscopiques d’un certain type peut être responsable d’une intoxication alimentaire due à des ciguatoxines et que l’on appelle aux Antilles la ciguatera. Un des symptômes retenus pour mesurer cette toxicité est le priapisme:
    « la cyanose du sexe, allant parfois jusqu’au priapisme, permet de différencier avec certitude les ciguatoxines des autres phycotoxines car elle constitue le symptôme caractéristique des ciguatoxines de poisson».

    Curieusement, wiki ne parle pas de ce symptôme à l’article ciguatera, mais on en parle ici (en PDF désolé): page 2, colonne de droite.

    Cliquer pour accéder à T96-1-2444.pdf

  35. Siganus K.

    la cyanose du sexe, allant parfois jusqu’au priapisme

    Je ne vois pas bien le rapport. Cyanose : Coloration bleuâtre de la peau et des muqueuses liée à un défaut d’oxygénation du sang.

    On a l’impression que le priapisme est vu ici comme une aggravation de la cyanose. Cela me ferait presque penser aux communiqués des services météorologiques mauriciens lorsqu’ils évoquent “une mer grosse, voire houleuse”.
     
     
    le sildenafile [citrate] est le Viagra

    Ah, je ne le savais pas. Aurait-on utilisé ce poisson qu’on appelle coupe-couillon pour trouver la molécule active du Viagra ?

  36. There’s something wrong with the story. There are not, and cannot be, any legal restrictions on the movement of citizens and legal residents from one U.S. state to another. Romani immigration was banned in 1885, but that law has long since been set aside.

    That said, vagrancy has been a low-level crime for a long time, though rarely prosecuted and arguably unconstitutional for vagueness.

  37. > Siganus, la cyanose est due en effet à un défaut d’oxygénation du sang. Pourquoi le sang ne s’oxygène-t-il plus ? Parce qu’il s’accumule dans les tissus au lieu de circuler normalement (aller et retour vars les poumons où il s’oxygène). Et quand il s’accumule dans les corps caverneux, par exemple, ça commence par une cyanose et s’il continue à s’accumuler, hop! priapisme…

  38. Siganus K.

    Hop, hop ? Admettons que le manque d’oxygène dans le sang provoque son accumulation dans certains endroits spécifiques du corps. Mais dans ce cas pourquoi parler de “cyanose du sexe” ? Si le sang est mal oxygéné, ce n’est pas spécifiquement au niveau du bambara, non ?

  39. Non, bien sûr Siganus, mais je suppose que c’est à cet endroit-là qu’il est le plus facilement observable sans manipulation…
    Par ailleurs, si ce fameux priapisme est avéré à 100% chez la souris, il ne s’agit que d’un symptôme occasionnel pour l’homme : la dose ingérée n’est sans doute pas toujours suffisante pour aller jusque là.

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