Le verbe “bangoler”

Le verbe bangoler est un verbe entouré d’un certain mystère. Le dictionnaire créole-anglais de Ledikasyon Pu Travayer en donne la définition suivante (consultable sur le site du parti Lalit) :

bangol (v)
Variations: bangole
1. to be always on the move
2. to go from one woman to another (of man)
3. to be spendthrift

Ces définitions se retrouvent quasiment inchangées dans le dictionnaire créole-anglais-français de MM. Baker et Hookoomsing, lesquels donnent ces trois sens dans le même ordre :

1. Vagabonder, vaguer.
2. Changer de femme fréquemment.
3. Être dépensier.

Dans leur dictionnaire, ces auteurs ont inclus l’étymologie (ou des étymologies possibles) pour chacune de leurs entrées — sauf quand aucune explication ne peut être avancée pour expliquer l’origine d’un mot, comme cela semble être le cas pour bangoler (cf. le double point d’interrogation final dans l’extrait ci-dessus).

Ayant effectué un petit sondage auprès d’un certain nombre de personnes, il ressort que pour une majorité d’entre elles, parmi celles qui avaient déjà entendu parler de ce mot-là, le verbe bangoler est lié à l’argent, selon la définition n° 3 ci-dessus. Bangoler, c’est dépenser sans compter, c’est éclater son fric (ou celui des autres), c’est jeter l’argent par les fenêtres. Certains argüent que ce n’est pas tant dépenser beaucoup que dilapider des ressources financières (on peut être dépensier tout en ayant les moyens de l’être, c’est-à-dire sans nécessairement se ruiner), mais quoi qu’il en soit cela reste assez proche de la définition donnée par les deux dictionnaires mentionnés plus haut.

Pour d’autres personnes, bangoler ressortit plutôt à la définition n° 1 : bangoler c’est marcher sans but, c’est traînailler, c’est bouge-bouger sans vraiment savoir où aller, et cela peut prendre un sens plus ou moins figuré pour parler d’une personne qui n’a pas donné une bonne direction à sa vie, d’une personne qui erre (au sens figuré toujours), autrement dit de quelqu’un qui n’est pas encore bien “sur les rails”.

Aucune des personnes interrogées n’avait entendu parler de la définition n° 2, définition selon laquelle celui en train de bangoler serait un émule de Casanova.

Les résultats de ce sondage rejoignent assez bien ce qu’il est possible de trouver, sous forme écrite, sur internet, le mot se rapportant généralement à des questions d’argent :

Week-End, 10 avril 2010 : « Fustigeant la politique économique du gouvernement, Keechong Lee Kwong Wing a soutenu qu’en dépit des propos flatteurs de “miracle économique”, la vie de la majorité des Mauriciens a empiré puisque les salaires n’ont pratiquement pas augmenté […]. “Ek sa cash Air Mauritius ki zot finn bangoler, ti kapav construire 30 à 35 000 lakaz NHDC ek construire au moins 10 batiman kuma batiman Air Mauritius dan Port-Louis. Zot zot pe roul bel bel loto, pe fer politik petits copains, pe akaparer, pe dilapider, tandis ki ou ki pe saryer sa fardo la”, a-t-il martelé. »

Sunday Vani, page non datée : « Pé donne travailleurs seulement Rs 135 compensation par mois. En même temps, zotte pé continuer bangole l’argent public. »

Le Mauricien, 8 mai 2009 : « “Ena tret bann viktim de Sale By Levy de voler. Ti dimounn kouma dir pa gayn drwa ena problem avek zot bato, zot legim ou bien zot tomb malad. Petet ki ena osi ki finn bangole”, a laissé entendre Harish Boodhoo. »

Ailleurs, on semble retrouver le sens de “marche-marcher”, “errer”, “tourner-virer” :

L’Express, commentaire d’article, 14 février 2010 : « C’est vrai que ses actions dérangent nos fonctionnaires rétrogrades. Nos syndicalistes qui passaient leur temps à bangoler dans la cité voient en lui une gêne, voila le pourquoi de leur levée de bouclier, et pauvre Navin to vine rentre dans zotte sega. »

Au niveau de la prononciation, certaines personnes (a priori une minorité) prononcent la première syllabe du mot “baing” — “baingoler” — tout comme dans la chanson “Bang Bang” reprise par Nancy Sinatra.

 
Toutefois — et c’est là que la chose devient particulièrement intéressante —, il existe un quatrième sens pour le mot bangoler, un sens qui semble avoir un ancrage très marqué pour ce qui est de la coloration ethnique des locuteurs. Parmi les personnes interrogées, un certain nombre connaissaient, à des degrés divers, le verbe bangoler sans que celui-ci ne réponde à une des trois définitions données plus haut. Pour cette “section de la population”, pour ceux qui seraient traditionnellement vus comme les plus francophones des Mauriciens, autrement dit pour les plus clairs de nos compatriotes (mais pas nécessairement pour le plus clair de nos compatriotes), et parmi ceux d’entre eux qui connaissent le verbe bangoler, celui-ci signifie “être lâche”, “être mal serré”, “être loose”. Selon les exemples donnés, une porte peut bangoler, ce qui signifie qu’elle a du jeu, que ses couplets sont mal serrés, qu’elle va peut-être tomber d’ici peu si rien n’est fait pour la resserrer. Selon cette définition particulière, c’est toujours un objet qui bangole, jamais quelqu’un comme dans les définitions précédentes. Le ventilateur bangole si ses pales font du bruit tout en paraissant lâches, toute pièce mécanique mal fixée est susceptible de bangoler, de même que tout objet qui demande à être fixé à un autre ou à un support et qui ne l’est pas fait de façon complète et satisfaisante.

Une telle dichotomie peut s’expliquer par le fait qu’il s’agit là d’un mot relativement peu fréquent et que des sens parallèles peuvent se développer presque indépendamment les uns des autres sans que les différents locuteurs en soient conscients.

Ѫ

Et vous qui passez par ici et qui l’avez déjà entendu, une fois ou plusieurs fois, que signifie pour vous le mot bangoler ?

65 réponses à “Le verbe “bangoler”

  1. lorraine lagesse

    « vous qui passez sans me voir » » comme dit la chanson…j écoute «  »bang bang » » et cela me renvoit trop loin dans le temps de ma jeunesse ou on bangoler bangolé….juste pour passer le temps….Merci a Siganus K.;pour tous ses investigation….

  2. Je ne connais pas bangoler, mais je remarque bouge-bouger et marche-marcher, qui sont tout à fait compréhensibles mais de forme inconnue. Est-ce que ce type de redoublement serait lui-même un mauricianisme?

  3. Ha, voilà qui est intéressant, Lorraine : « cela me renvoie trop loin dans le temps de ma jeunesse où on bangoler bangolé… juste pour passer le temps » — qu’entendez-vous au juste ici par “bangolait-bangolait” ?

    Marie-Lucie, la réduplication est un phénomène courant à Maurice. Elle se trouve surtout en créole, où elle remplit diverses fonctions (dont une fonction atténuatrice), mais on la retrouve fréquemment en français mauricien aussi. “Bouge-bouger” serait bouger, mais sans beaucoup d’énergie, ou sans but précis, doucement-doucement. Idem pour “marche-marcher”, qui serait à rapprocher du verbe flâner.

  4. Siganus, Merci de ces précisions. Je vois qu’on emploie maintenant l’anglicisme réduplication au lieu du mot français redoublement (à moins qu’on face une différence entre les deux?) De toute façon ce processus (qui peut prendre diverses formes) a justement souvent une fonction atténuatrice (quand ce n’est pas le contraire!).

  5. Je veux dire que ce processus s’emploie couramment dans de nombreuses langues, avec des fonctions différentes.

  6. N’y aurait-il pas un peu de bhojpuri dans ce mot?
    « linne bien bangoler », je l’ai deja entendu autrefois avec cette prononciation: « bang goler »
    Ca me rappelle etrangement des spaghettis alle vongole! miam
    http://histoiredepates.net/html/spaghetti_alle_vongole.html
    je dois avoir faim, bon ap’

  7. ah ouiiii autre chose:
    « Vang, vang », linne alle vang vang, il est allé se promener mais plus dans le sens de ‘vacarner’, peut etre un lien?
    mais la ce serait un lien avec vangole et pas bangole 😀
    Je dois avoir vraiment faim!
    tchussss!

  8. Marie-Lucie, il y a environ 20 ans de cela j’avais rencontré un M. Padaruth qui avait assez récemment obtenu un doctorat pour ses travaux sur le créole mauricien (à l’université de Montpellier si j’ai bonne mémoire) et j’avais acheté une copie de sa thèse. C’est à lui que j’ai emprunté le mot réduplication — en français. Je vois cependant que sur la page de Wikipédia consacrée au redoublement on mentionne le mot réduplication aussi : “En linguistique, le redoublement ou réduplication est un procédé morphologique permettant d’exprimer, par la répétition complète ou partielle d’un mot ou d’un de ses morphèmes, un trait grammatical ou bien de créer un nouveau mot par dérivation.” On peut remarquer sur la carte illustrant cet article que le redoublement est effectivement une chose à peu près inconnue des langues européennes contemporaines.

    Courpa, peut-être y a-t-il du bhojpuri dans ce mot, mais je ne vois pas de filiation évidente. A quoi pensez-vous ? “Vangvang” pourrait toutefois être une piste. Les consonnes labiales v- et b- sont suffisamment proches pour qu’il puisse y avoir un glissement de l’une à l’autre. L’exemple bien connu est celui de l’espagnol, où tous les v- sont devenus b-, le mot “vaca” (vache) par exemple étant prononcé “baca”. A Maurice il existe des personnes qui disent “valti” pour parler du seau autrement connu sous le nom de “balti”. Mais vous n’avez pas précisé ce que vous, Courpa, vous entendiez par le mot bangoler

  9. Moi, ce qui m’a étonné dans votre billet, c’est argüent (prononcé *argu*). J’aurais écrit arguent (prononcé *arg*). Après vérification dans le TILF, argüer semble pourtant exister, mais dans un usage absolu (au sens de « discuter », « chercher des noises », « faire des histoires »…), pas dans une construction suivie de que, où arguer sans tréma (au sens de « faire valoir », « soutenir », « affirmer »…) suffit.

    Eclater son fric est également nouveau pour moi.

    Quant à bangoler, il me semble que ce qui est commun à toutes ces définitions, y compris la quatrième, c’est l’absence de solidité, le côté changeant, aléatoire, instable, quasiment dansant, de la situation ou de la personne à laquelle on l’applique. C’est pourquoi je me demande si on ne pourrait pas chercher l’origine du mot dans une danse ou un rythme musical…

  10. Voilà ce que j’aime dans ton blog Siganus. Je découvre des mots de ma langue natale. Je n’avais jamais entendu ce mot. Ceci dit, même si je l’entendais, je n’aurais pas percuté.

  11. Je suis d’accord avec Aquinze en ce qui concerne arg…er et éclater son fric.

  12. redoublement ou réduplication

    Siganus, je ne disais pas que c’était vous qui aviez produit un anglicisme, mais que ce terme technique devait être emprunté à l’anglais alors qu’il y avait déjà un terme français en usage pour le même phénomène.

  13. A15 : Moi, ce qui m’a étonné dans votre billet, c’est argüent (prononcé *argu*). J’aurais écrit arguent (prononcé *arg*).

    Argh ! aurais-je été contaminé par l’anglais ?! J’ai l’impression que mentalement je pense d’abord au verbre “to argue” — et même “to argue that” — et que ce n’est qu’en ayant cette expression en tête que je cherche à trouver son équivalent en français. Il y a quelques temps de cela, alors que je conduisais, il me semble avoir entendu à la radio française un ou une journaliste qui avait dit “argh”, du genre “ils avaient argué (rimant avec “largué”) que…”. J’ai tellement été surpris, et choqué, que j’ai failli faire un accident. “Qu’est-ce que c’est que ces journalistes français qui ne savent pas parler français !!” Il a fallu qu’en février 2011, un jour d’orage, Aquinze fasse un commentaire sur Martian Spoken Here pour que je réalise que le verbe “arguer”, prononcé [arɡe] — sans son “ü” — existait bel et bien.

    Mais je ne suis toutefois pas encore tiré d’affaire. Le TLFi, auquel vous renvoyez, ne semble pas me donner entièrement tort :

    Arguer
    1. Forme phon. : [aʀgɥe], j’arguë [ʒaʀgy].

    Alors, le signe [y] est ce qui se prononce “ü”, comme dans “nu” ou “vécu”. Le plus exotique signe [ɥ] est aussi une sorte de “ü”, mais plus proche du yod semble-t-il, et serait audible, paraît-il, dans le mot “nuit”. (Dominique de Champignac avait dû dire quelque chose ici à ce sujet, à moins que ce n’ait été Marie-Lucie.) Mais on y entend quand même quelque part un son “ü”. Ce n’est pas une lettre muette.

    Donc, cher Aquinze, éclairez un peu mieux ma lanterne, de grâce !

  14. Pépé, tu es (le) bienvenu, comme diraient nos cousins québécois (de l’anglais “you’re welcome”). J’espère pouvoir te surprendre encore, et pas qu’avec des GROS mots. Mais je suis certain que dans ton entourage il existe des gens ayant déjà entendu le mot bangoler. Il te suffira de demander…

    Marie-Lucie & Aquinze, “éclater son fric” devrait être un mauricianisme, probablement issu du créole (“li pé klat so kas”, il éclate son argent) et transposé au français “local”. On pourra aussi entendre “le boug était claté net”, ce qui veut dire que soit il était complètement épuisé, soit qu’il était salement amoché (à la suite d’un accident par exemple, ou d’une bagarre).

    Aquinze : Quant à bangoler, il me semble que ce qui est commun à toutes ces définitions, y compris la quatrième, c’est l’absence de solidité, le côté changeant, aléatoire, instable, quasiment dansant, de la situation ou de la personne à laquelle on l’applique. ► Oui, il y a de cette idée-là dans le mot bangoler. Je ne suis pas certain de l’avoir déjà entendu, mais il me semble possible de dire par exemple, à propos d’un cerf-volant maillé (accroché, empêtré) dans les branches d’un arbre, qu’il est “en train de bangoler là-haut”. Mais cela ne résoudrait pas le mystère de l’origine de ce mot-là.

  15. Bon, que puis-je ajouter ?

    – sur la différence d’emploi (et de sens) entre arguer et arguër, je pense qu’on pourrait faire une différence similaire entre l’anglais « to argue » et « to have an argument » (anglophones, help ! je ne suis pas complètement sûr de moi, là).
    – sur la prononciation : le signe [ɥ] indique que le son *u* est plus « coulé », plus fluide*, moins distinctement prononcé que lorsqu’il est seul (comme dans luette, huile, suave…) Voyez par comparaison ciguë, ou aiguë où l’écriture est identique à « j’arguë », mais où la prononciation est bien notée [sigy] et [egy]. En réalité, cette différence s’entendrait surtout lorque le radical *arg* est suivi d’une voyelle sonore (par exemple au particpe passé – mais j’avoue que je ne sais pas comment l’écrire : il faudrait un tréma sur un accent aigu ! ?)

    * dans le cas de fluide, le TILF donne les deux prononciations avec [ɥ] ou avec [y]. Personnellement, je détache nettement le *u* et le *i* (flu-ide), ce qui correspond au [y].

  16. A propos de bangoler, j’ai pensé à ça.

    bamboleo = oscillation, balancement ?

  17. Je serais tenté de faire quelque rapprochement avec le français classique.
    Votre verbe me fait penser au bandoulier ou bandolier bien connu , une espèce de brigand, un hors-la-loi. Mais surtout au verbe baguenauder, marcher sans but précis, ne rien faire, perdre son temps.

  18. >Aquinze
    J’avais pensé aussi à « bamboleo » et le verbe « bambolear » (pareil en portugais), un peu à cause d’une certaine similitude phonétique. Pourtant, ce verbe parle d’oscillation et de ne pas changer de lieu. Certes, notre dico dit que son origine est onomatopéique.

  19. Jesús,
    por supuesto ! Bambolear vient de la bambola italienne, il s’agirait donc de bercer, mecer.

  20. Ah, Jesús, vous tombez bien. Si l’on admet que le point commun des définitions proposées par Sig c’est une sorte de mouvement instable, « bamboleo » pourrait faire l’affaire, même pour parler de quelqu’un qui erre sans destination précise, non ?

    Mais surtout je ccomptais sur vous parce que j’ai aussi trouvé ces paroles d’une chanson de Cartel De Santa qui parlent de « bangoleo ». Ma connaissance de l’espagnol est voisine de zéro, mais il me semble que dans le contexte de cette chanson, « bangoleo » pourrait être un instrument de musique ou un thème musical africain, qui « balance » – et on retrouverait alors l’idée de « bangoler »…

    Qu’en pensez-vous ?

  21. En vous voyant bangoler, je me gondole* !

    * sens II du tlfi

    e guarda come dondola** Vittorio Gassman con il twist

    ** dondolare : balancer

  22. Aquinze
    Un excès de zigomar ferait-il bangoler ?

  23. Aquinze, je ne sais pas si c’est ce que vous dites sur arguer/argüer qui me donne des cauchemars, mais voilà, je ne peux plus dormir. Tant et si mal que j’ai rallumé l’ordinateur pour me changer les idées.

    J’ai encore du mal à comprendre la distinction que vous faites entre arguer sans tréma et argüer avec tréma. Tous les dictionnaires que j’ai ouverts ne comportaient qu’une seule entrée, et aucun d’entre eux n’indiquait une prononciation [arge] (i.e. rimant avec larguer), cette prononciation qui m’avait étonné si fort. Le Grand Larousse (1987 pour l’édition originale, 1993 pour mon édition), donne ceci :

    arguer [argɥe] v. t. (latin arguere, prouver) 1. Déduire qqch de qqch, l’en tirer comme une conséquence ; conclure : De ces témoignages on ne peut arguer que l’accusé est coupable. — 2. Alléguer qqch, l’avancer en tant qu’argument ; prétexter : Il demanda un interprète, arguant qu’il ignorait la langue.
    ♦ v. t. ind. Se servir de qqch comme argument, comme motif ; prétexter : Il argua d’un violent mal de tête pour se retirer.
    ♦ v. t. ind. Arguer de faux, prétendre qu’une pièce, qu’un document est faux.

    Il n’y a pas d’autre entrée dans ce dictionnaire-là. La conjugaison est donnée tantôt sans tréma, tantôt avec :

    j’argue, arguë
    tu argues, arguës
    il argues, arguë
    nous arguons
    vous arguez
    ils arguent, arguënt
    il arguait
    il argua
    ils arguèrent
    (…)
    arguant
    argué, e

    (Pour ma part cela me gêne toujours de mettre le tréma sur le -e qui suit le -u et j’ai toujours tendance à le mettre sur le -u lui-même, en écrivant aigüe par exemple.)

    Le Petit Robert (2006) n’a lui aussi qu’une seule entrée, arguer, dont la prononciation apparaît comme [aʀgɥe]. (Donc pas de “argh” non plus.)

    Mais celui qui apporte le plus de baume à mon cœur est le Nouveau dictionnaire des difficultées du français moderne de MM. Hanse et Blampain, des Belges éminents. Tout d’abord ils mettent le tréma sur le -u, ce qui correspond à mon inclination naturelle. Ensuite ils donnent d’emblée la graphie avec tréma, qui apparaît sur le verbe à l’infinitif, comme on peut le voir à la page 58 de leur précieux dictionnaire. Dans l’entrée qu’ils consacrent à ce mot, ils disent qu’il “a pu s’écrire, de 1975 à 1987, par une sage décision de l’Académie française, avec un tréma sur le u pour marquer qu’il fallait prononcer u. Mais cette décision a été annulée en 1987, bien que cette prononciation soit requise ; en 1990 les Rectifications de l’orthographe proposent à nouveau le tréma : Il ne peut rien argüer. On argüe de qqch., on en tire argument.”

    Ces Rectifications de l’orthographe de 1990 (des recommandations uniquement) sont traitées à la fin de l’ouvrage, et à la page 641 le lecteur voit qu’on “place le tréma sur la lettre qui doit être prononcée (…) Le tréma indique qu’une lettre (u) doit être prononcée (comme voyelle ou comme semi-voyelle) séparément de la lettre précédente (g).”

    Que vous-même aussi bien que Marie-Lucie (“je suis d’accord avec Aquinze en ce qui concerne arg…er”) prononciez [arge], sans son “ü” d’aucune sorte, est finalement assez étonnant et suggérerait que beaucoup de gens font de la sorte (cf. ce que je disais plus haut sur ce que j’ai entendu sur RFI il me semble).

  24. Vous ne dormez pas…et moi je travaille !
    Pendant la pause que je m’accorde je vous lis et je note que ce tréma ne représente pas un changement de sens du verbe arguer, relisez le tlfi…et Littré .

  25. Justement, Arcadius, quand je lis le TLFi je ne vois pas de sens différent selon que le mot argüer s’écrit avec un tréma ou sans. C’est bien pourquoi le commentaire d’Aquinze m’a plongé dans une certaine perplexité.

    Continuez de travailler. Moi je vais m’allonger avec Le Cheval d’orgueil, espérant retrouver le sommeil quelque part du côté du pays bigouden…

  26. Arg…er

    Je crois que le problème vient de ce que ce verbe est relativement rare dans le français parlé: ce n’est pas un mot qu’on emploie beaucoup dans la conversation courante, et on le connaît souvent par la lecture, sans l’avoir jamais entendu. Mais argüer (que je n’ai jamais vu avec tréma) semble plus logique, puisque le radical de ce verbe est argu-, comme dans argu-ment et argu-tie: le -u- est une voyelle, et non simplement la marque du « g dur ».

    Au contraire, je trouve illogique la prononciation « moderne » de aiguiser (qui vient de aigu avec u voyelle), prononciation qui rime avec déguiser dont la racine est guise. Ceux qui prononcent ainsi font-ils la même chose avec aiguille? Pourquoi ne pas avoir mis de trémas sur le u dans ces cas-là?

    Je me souviens d'une discussion ici sur les mots féminins autrefois écrits aiguë, ciguë etc, dont on a récemment changé l’orthographe en aigüe, cigüe, etc pour montrer qu’on prononce le u séparément. La vieille orthographe reflétait l’ancienne prononciation qui prononçait aussi le e final: ai-gu-e en trois syllabes.

    fluide, fluet, truelle, ébloui, etc: on prononce le u comme voyelle séparée dans ces mots parce qu’ils commencent par deux consonnes, au contraire de lui, nuit, muet, ruelle, fouet, etc qui n’en ont qu’une. Il y a au moins une exception: le mot bruit (et ses dérivés bruisser, bruissement).

  27. correction:

    Pourquoi ne pas avoir mis de trémas sur le u dans ces cas-là?

    (Je dois souvent passer du clavier anglais au clavier franco-canadien et vice-versa pour les italiques et autres fantaisies, et quelquefois ça ne marche pas).

  28. Je me rends à l’évidence. Toutes les bonnes feuilles et tous les arbitres des élégances de la langue française s’accordent sur le fait que le *u* doit être prononcé, toujours, qu’il y ait ou non un tréma, et que celui-ci soit sur le *e* ou sur le *i*.

    Je m’en vais donc maintenant ouvrir mes oreilles toutes grandes et tenter d’entendre quelqu’un qui respecte cette règle…

  29. >Aquinze
    J’ai lu les paroles de la chanson mais je n’ai rien trouvé même pas dans google.mx à ce sujet ; il semble qu’il s’agit d’un instrument, comme vous dites, mais je ne suis pas sûr.
    Mes « recherches » m’ont fait trouver un livre galicien, « Cantares Galegos » de José Corral, où j’ai lu : « vanquelea ou – mais propiamente – vangolea : de « bangolear » e este de bango = asentamiento deficiente dun obxecto, algo que non asenta ben na parte inferior. »
    Ce verbe « bangolear » parle aussi de balancement, d’oscillation.
    Quant à l’idée d’errer, nous avons « vagar » (vaguer) mais c’est possible qu’il y ait un sens figuré avec cette signification dans « bambolear ».

  30. Jesús

    bango = asentamiento deficiente dun obxecto, algo que non asenta ben na parte inferior.
    Tentative de traduction : « L’assiette déficiente d’un objet, qui ne serait pas bien assis sur sa partie inférieure »… Qui serait bancal, autrement dit ?

  31. >Aquinze
    Oui, bancal. Pardonnez-moi, je n’avais pas pensé qu’il était nécessaire de faire une traduction.

  32. Ceux qui prononcent ainsi font-ils la même chose avec aiguille? Pourquoi ne pas avoir mis de trémas sur le u dans ces cas-là?

    En effet, Marie-Lucie, c’est une question tout à fait légitime. Formons donc le mouvement des Défenseurs de l’aigüille. Mais il faudra que dans la foulée nous devenions aussi des défenseurs du lingüiste, ainsi que des défenseurs de la consangüinité.
     
     
    Zerbinette : je me gondole

    Chez vous aussi il fait si humide que cela ? Ici les couvertures de certains livres se lovent telles des danseuses espagnoles.

  33. consanguïnité ? Vous prononcez le *u*, vous ?

  34. Ah, je ne sais plus. Je viens de dire les deux formes à voix haute et aucune ne me choque — pas comme le ferait la prononciation “linghiste”. Mais je n’arrive pas à décider si naturellement j’ai tendance à prononcer plutôt “lingüistique” ou plutôt “lingouistique”.

  35. Jesús : Ce verbe « bangolear » parle aussi de balancement, d’oscillation.

    Une origine portugaise de bangoler ne serait pas à écarter vu que dans le parler mauricien il existe une certain nombre de mots provenant de ce pays-là, parfois après une escale en Inde (Goa) ou en Chine (Macao).

  36. >Siganus K. Sutor
    Oui, je l’avais pensé mais je n’ai trouvé en portugais que le « bambolear » déjà cité. Je viens de lire, de nouveau, la définition en galicien du mot « vangolear » (avec un « v ») comme osciller ou penduler :
    http://sli.uvigo.es/ddd/ddd_pescuda.php?pescuda=vangolear&tipo_busca=lema

  37. Jesús, il m’avait semblé que le galicien était assez proche du portugais, non ? Ce qu’il faudrait aussi garder en tête, c’est que nous parlerions là du portugais (ou du galicien) d’il y a environ trois siècles. Laps de temps suffisant pour que le portugais lui-même évolue, mais aussi le résultat final hypothétique, à savoir le verbe bangoler tel qu’utilisé à l’époque contemporaine à Maurice.

  38. >Siganus K. Sutor
    Oui, ces langues sont très proches, comme le “fala” aussi. C’est assez probable votre supposition ; je ne parlais que de l’actualité et selon ce que j’avais trouvé lorsque je bangolais sur la toile.

  39. Jesús, je ne sais pas si c’est probable que bangoler vienne d’un mot portugais ou d’un mot galicien via le portugais, mais disons que c’est une possibilité. On pourrait aussi penser au mot bangala, organe(s) sexuel(s) mâle(s), un mot a priori d’origine bantoue, ce qu’une personne de ma connaissance appelait “laklos ding-dang” (i.e. la cloche ding-dong, autrement dit la cloche qui sonne en se balançant). 😆

  40. >Siganus K. Sutor
    Probable donc possible. Par exemple, les Portugais ont “exporté » l’autre nom du the, chá, à plusieurs pays.

  41. Jesús, probable et possible ne sont pas des termes équivalents. Si demain je perdais la boule et achetais un billet de Loto, il est possible que je gagne quelques millions, mais ce n’est pas probable. Ce n’est parce qu’une chose est possible qu’elle devient probable. Par contre les choses impossibles, elles, relèvent de la certitude absolue.
     

     
    Notre correspondante Lorraine nous envoie une photo sur laquelle on voit un “plug” très mal fixé au mur. Elle dit avoir reçu hier la visite d’un électricien qui lui a dit que “sa plug-la pé bangolé”. Voilà donc quelqu’un qui ne rentre pas dans la catégorisation ethno-linguistique* que j’évoquais plus haut !
     
     
     
    * Ce coup-ci j’ai l’impression que je le prononce “etno-laingouistik”…

  42. >Siganus K. Sutor
    Oui, et en espagnol non plus. J’avais noté l’emploi des deux mots par vous et c’est la cause pour laquelle j’ai écrit cela mais j’ai oublié un 🙂

  43. Ah, de nos jours les smileys font partie intégrante du texte. Omettez-en un et vous courez le risque de ne pas être compris !

    Peut-être le smiley bangolait-il, au point de se décrocher du mur…

  44. Bangoler : l’origine portugaise est une hypothèse tout à fait crédible.
    Le verbe existe en brésilien: il s’agit de bangular (avec un u , prononcé -ou- ), au sens d’errer, de se promener sans but.
    On le trouve dans ce dictionnaire .
    Je n’ai aucune idée de son étymologie, mais peut-être y a -t-il un rapport avec la bangula (mot d’origine angolaise), petite barque de pêche qui se balance au gré des flots …

  45. Voilà qui est très intéressant, Leveto. Savez-vous ce que signifie “F. or. do ambundo” (fin de l’entrée) ? Le mot semble être un régionalisme au Brésil (cf. “Norte” avant la définition). Il se pourrait en effet fort bien qu’il y ait eu une influence africaine au préalable, même si cela ne semble pas obligatoire compte tenu du vangolear galicien dont parlait Jesús.

  46. F.or. do ambundo : mot d’origine oumboundou (une des langues bantoues de l’Angola).
    Il s’agit en effet d’un mot nordestin ( c’est là qu’on trouvait les pêcheurs les plus pauvres, descendants esclaves, à bord des bangulas ou des jangadas). Mais le verbe s’entend jusqu’à Rio — dans un langage populaire, comme notre provençal baruler, de même sens.

  47. De retour à la maison, j’ai pu consulter le dictionnaire Aurélio de la langue portugaise qui m’apprend que le verbe bangular existe aussi sous la forme altérée bangolar. La barque de pèche bangula y est bien sûr mentionnée, mais sans son étymologie.
    Cette lecture m’a remis en mémoire le bangulè (d’une autre langue bantoue, le kimboundou), une danse d’origine africaine (le dictionnaire brésilien, qui n’ a pas nos pudeurs, écrit dansa negra ), rythmée par les cuicas (tambours à friction), les claquements de mains et les piétinements et accompagnée de chants obscènes (c’est sans doute pourquoi je l’avais oublié…).

  48. Siganus, si vous voulez rectifier mes balises (fermer après bangulé et ouvrir avant dansa negra), je vous en prie. Moi, j’ai la flemme.

  49. Le service de dépannage est à votre services dès six heures du mat’, voire un peu avant. (Même si les yeux ne sont pas encore bien en face des trous, ce qui fait que la qualité de la prestation est susceptible d’en pâtir.) Bon qu’est-ce qui bangole déjà ? Ah, un petit slash oublié. Voilà, voilà…

    le dictionnaire Aurélio de la langue portugaise qui m’apprend que le verbe bangular existe aussi sous la forme altérée bangolar.

    Leveto, il se pourrait que vous ayez découvert là une piste sérieuse, sur laquelle pourraient s’élancer les chiens renifleurs de l’étumologie créole (s’ils sont sérieux). Si le mot bibasse a pu sortir de Chine (pi pa) et venir jusqu’à Maurice en utilisant le portugais comme intermédiaire, pourquoi la même chose n’aurait-elle pas pu se produire à partir de l’Angola ? Cela est d’autant plus possible que les Portugais ont été actifs dans le commerce des esclaves, esclaves dont l’Ile de France était demandeuse.

    Pour ce qui est de la prononciation, savez-vous si au Brésil ce (ou ces) mot/s est/sont prononcé/s “bangue” comme dans le mot français “langue” (ou encore “engoncé”), “bang” comme le “bangh” (boisson rituelle) ou le bang supersonique, ou “baing” comme dans la ville libyenne de Benghazi ?

  50. La prononciation de bangular est plus broche de celle du « bang » supersonique avec peut-être selon les locuteurs — disons, pour faire simple, dans la langue populaire, relâchée, de la rue, en tout cas chez les cariocas — une tendance à la prononciation « ain » du « an » comme dans « bain ».

  51. LE VERBE BANGOLER
    J’ai été très surpris de voir les trois définitions de « bangoler » dans « La collection de mauricianismes ». Je ne suis pas un « académicien » du créole bien qu’amoureux de cette langue qui trouve sa richesse dans ses images d’une justesse et d’une finesse époustouflante ! Je ne suis pas en mesure de contrer ces définition faisant partie « des plus clairs de nos compatriotes (mais pas nécessairement pour le plus clair de nos compatriotes) » Si « bangoler » n’est qu’une déviation de prononciation de « baingoler » alors je serais tenté d’accepter ces définitions…
    Par contre, ce terme m’est très familier car il était cher à mon père qui l’utilisait souvent. Tout ce qui devrait être rigide mais qui est mal assujetti « bangole » Exemple : « Mon échappement bangole et fait du tapage » Je l’utilise quand j’en ai besoin. A toutes fins utiles, je demandais à des amis lyonnais pas plus tard que la semaine dernière, s’ils connaissaient le terme « bangoler » et à ma grande surprise ils en avaient la définition exacte ! Terme d’argot ? Expression régionale ?
    Merci à celui qui a trouvé particulièrement intéressant un quatrième sens, celui que je donne plus haut.
    Cordialement.
    Alain Hardy

  52. Alain, si je suis ce que vous dites, l’acception qui vous est la plus familière est celle que je mentionnais en ces termes : “le verbe bangoler, […] signifie “être lâche”, “être mal serré”, “être loose”” ?

    Et si la réponse est “oui”, vous vous étonnez d’entendre parler des trois autres sens ?

    Si tel était le cas je pourrais vous dire que vous ne seriez pas le premier à connaître ce genre de surprise.

    Quoi qu’il en soit, quelle que soit l’acception qui puisse nous être la plus familière, il est un fait indéniable que, au niveau de l’ensemble de la population mauricienne, le verbe bangoler est d’un usage relativement rare. Pour ce qui est de son origine possible, vous pouvez toujours voir ci-dessus ce qui a été dit les 23 et 24 février 2011.

  53. Salut Signatus Sutor !
    Vous m’avez bien compris. Je souscris à votre conclusion. Pour ce qui est des origines je reste très pragmatique: pourquoi chercher à l’horison ce qui est à nos pieds…

  54. Siganus Sutor

    Et que voit-on à nos pieds ?

  55. Ayant rencontré des français qui connaissais l’expression, j’ai voulu simplement dire que l’origine pourrait être française avent de chercher si elle est portugaise, galicienne ou bantoue…
    Aurais-je mis les pieds là où il ne fallait pas ?

  56. Non, non, pas de problème, vous n’avez pas mis les pieds dans quelque plat que ce soit, ni dans autre chose d’ailleurs. En fait je trouve très intéressant d’apprendre que les Lyonnais emploient le verbe bangoler. Sauriez-vous trouver des renseignements à ce sujet (une référence dans un livre, une publication périodique ou sur un site web) ? Et pourriez-vous donner quelques exemples de la façon dont le mot serait utilisé dans la région de Lyon ?

  57. OK!
    Je vais essayer mais en ce moment TOUT le monde est en vacances…
    Ne manquerai pas de retourner vers vous si je trouve qq chose d’intéressant.
    Cordialement

  58. Siganus Sutor

    « en ce moment TOUT le monde est en vacances… » ► une raison pouvant expliquer pourquoi l’économie française a fini par bangoler ?

  59. Très bon !
    Je confirme !

  60. Cher Sutor,
    Comme promis je me suis mis à demander aux gens, à leur grand étonnement, si le verbe « bangoler » leur disait quelque chose… J’ai tenu à avoir un échantillon « représentatif » passant du Docteur en dynamique des fluides au tôlier de chez Renault ; neuf de mes dix candidats ont répondu « Non ». Il y en a un rencontré chez ma coiffeuse, qui lui livrait un séchoir après réparation. Il m’a dit « Bangole, non mais bandol si ; c’est quelque chose qui bouge ! » Comme il m’a donné l’impression d’être un « conne-tout » je n’ai pas retenu son explication en me disant qu’il avait peut-être vu bouger des choses après un excès de vin de Bandol…
    J’arrive à me demander si mes deux amis lyonnais – que je connais de longue date – n’ont pas tout simplement appris le terme à travers moi…
    Vous me demandiez des exemples. Je n’ai jamais entendu conjuguer le verbe bangoler. C’est un terme plutôt technique : Une patère bangole, un loquet de porte bangole, une balustrade bangole, une prise de courant bangole mais une queue de vache – ou autre chose pendante – ne bangole pas, pas plus que l’économie française…
    Je resterai à l’affût …
    Une chose m’intrique : pourquoi signez-vous Sutor ? Vous ne travaillez pas le lundi ou êtes-vous mal chaussé ?
    Très cordialement.
    Alain

  61. Siganus Sutor, petit cordonnier frit

    Les deux mon capitaine* !

    * un autre poisson

  62. Siganus Sutor

    (Au fait, merci pour vos recherches. C’est toujours un plaisir d’avoir des gens qui font avancer le débat.)

  63. Je commence à perdre mon latin (que je n’ai jamais fait…) avec ton ésotérisme… Tu es non seulement un cordonnier frit mais aussi un capitaine… en tout cas très gueule-pavée !
    Ta photo est splendide mais je n’ai pas décodé le rapport ! Bravo ! Mais so what ?
    J’ai passé au tutoiement car comme le chantait le poète « je dis tu à tous ceux que j’aime » et si cela est très mal vu en France je m’en balance, car je suis mauricien ! Le « Vous » est pour moi un signe de respect mais qui sous entend que nous ne sommes pas du même côté de la barricade…
    Cordialement.
    Alain

  64. Siganus Sutor

    Parc de la Tête d’Or >>> Lyon. (Ça bangole toujours ? :-))

    Pour ce qui est du vouvoiement, il est des gens très proches qui se sont vouvoyés toute leur vie. Mais il est vrai que de nos jours cela se perd.

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