Plume

Plume.
Nom féminin.

Stylo, bic.

Qui c’est qui a pris la plume qui était près du téléphone !?

3. L’électeur doit entrer dans un des isoloirs et, avec une plume à bille qui s’y trouve, inscrire une croix (X) vis-à-vis du nom du candidat pour qui il vote.” (Instructions électorales sur le site du gouvernement.)

En français standard, me semble-t-il, la plume est avant tout une pointe en métal, fixée au porte-plume, que l’on trempe dans un pot d’encre pour écrire. A l’entrée plume, le Petit Robert parle d’une “petite lame de métal, terminée en pointe, adaptée à un porte-plume, un stylo, et qui, enduite d’encre, sert à écrire.” Après cette définition ce dictionnaire écrit, en italiques, stylo à plume et stylo à bille. Je me pose donc la question, et je la pose à qui voudrait bien y répondre : un stylo contemporain ordinaire, le modèle le plus simple qui soit, est-il communément appelé “plume” hors de Maurice ?

La “plume à encre” — “fountain pen” en anglais et parfois en mauricien —, aussi appelée stylo-plume, pourrait à la rigueur être appelée “plume”. Mais si je ne m’abuse ça doit être une particularité mauricienne que de se servir du mot “plume” pour parler d’un bic de base (“stylo à bille” en français un peu plus académique, “ballpoint” en anglais).

Il sera possible de voir utiliser le mot “plume”, au sens figuré, pour parler de l’écriture, de la façon d’écrire d’une personne, même lorsque le texte en question a été typé sur un ordinateur. Par exemple dans cet article de l’hebdomadaire Week-End : “Il existait déjà en créole réunionnais par exemple, comme dans plus de 160 autres langues. Mais pas encore en créole mauricien. Une lacune désormais comblée: sous la plume de Dev Virahsawmy, Le Petit Prince de Saint-Exupéry s’exprime en morisyen aussi.” En revanche, dans cet autre article il ne me semble pas certain que le mot « plume » aurait été employé tel quel par n’importe quel journal francophone de France, de Navarre ou d’ailleurs : “le Vacoassien a trouvé diverses pièces d’antan et objets rares comme cette Space pen, plume utilisée par les astronautes dans l’espace et qui pète lorsqu’elle est utilisée sur Terre” (Week-End, dimanche 20 janvier 2008).
 
 
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Mise à jour du 15 janvier 2011.

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49 réponses à “Plume

  1. Ha!

    The same as in Louisiana Creole (à paroisse de St. Martin, anyway).

  2. Le mot morisyen « plume » semble être une traduction exacte de l’anglais « pen », qui s’applique aux instruments à encre en général. On peut dire, en français littéraire, « sous la plume de X » ou bien par exemple « X écrit d’une plume alerte », par une extension du sens, mais les stylos-bille ou équivalents ne sont pas des « plumes. Je dirais un « stylo à encre » plutôt qu’un « stylo-plume » pour le différencier du stylo-bille (dont l’encre n’est pas liquide).

    Quand j’étais petite, nous écrivions encore avec une plume en acier, enfoncée dans un porte-plume, et qu’on trempait dans un encrier (et non un pot d’encre). On rangeait ensuite son porte-plume dans une boîte longue et étroite: un plumier. Dans les siècles précédents, on écrivait avec de vraies plumes, en général d’oie, qu’il fallait tailler souvent car leur pointe s’abîmait facilement.

  3. Le mot anglais « pen » vient du latin « penna » ou aile. Le diminutif latin « pinnula » donne « plume » en français. On a affaire dans les deux cas à une métonymie, mais l’anglais a conservé « pen » seul lorsque le français a cru bon de préciser aussi le support de la plume : porte-plume, stylo-plume. Cela dit, ce n’est pas forcément un calque de l’anglais, c’est aussi un archaïsme du français de l’époque coloniale. On conserve le terme d’instrument d’écriture en général dans les expressions « homme de plume », « la plume du président », « une bonne plume », « le masque et la plume ». ..

  4. et trève de noms d’oiseaux,ajoutons que le français en a le mot plumitif !
    http://www.cnrtl.fr/definition/plumitif
    http://www.dictionnaire-juridique.com/definition/plumitif.php
    Bartleby the scrivener était un plumitif

  5. (correction: trêve bien sûr)
    impossible de me souvenir si l’on disait « vous avez un bic ? »parallèlement à « vous avez un crayon »: parce qu’il est resté une sorte d’aura autour du « stylo »personnel comme la brosse à dents,avec la plume que l’on se » faisait »; stylo par ailleurs offert en cadeau comme anniversaire ou communion, autrement dit qui faisait date « d’inscription » dans son » histoire  »
    il me semble qu’on dit plutôt « vous avez de quoi écrire ? » quand on accompagne (encore) de mots ….et non de grognements des gestes, dans ce « tournant « du « passage à l’écrit », l’inscription

  6. enfin,ce n’est pas le tout d’avoir des « plumes »car ne résolvent pas nécessairement la question de leur « messager »:

  7. ce n’est pas forcément un calque de l’anglais
    En effet, je ne pense pas que ce le soit dans ce cas-ci. Plume a suffisamment servi en français pour parler de ce qui sert à écrire pour qu’il ne soit pas nécessaire de faire appel à l’anglais afin de trouver un mot destiné à décrire l’objet servant à tracer des lettres sur du papier.

    c’est aussi un archaïsme du français de l’époque coloniale
    Français de l’époque coloniale ? De quelle époque parle-t-on au juste ? Des années 1950 (en Indochine) ? Des années 1960 (en Algérie) ? Des années 1980 (en Guadeloupe) ? En 1812 (dans les « Bouches du Rhin ») ? Au XVIIe siècle (en Nouvelle-France) ?

    Le mot anglais “pen” vient du latin “penna” ou aile. Le diminutif latin “pinnula” donne “plume” en français.
    Il me semble que le mot français empennage vient lui aussi de ce penna-là, de même que penne (grosses plume de la queue ou de l’extrémité des ailes) et penon (bande de tissu destinée à indiquer d’où vient le vent).

    mais les stylos-bille ou équivalents ne sont pas des “plumes
    C’est noté, Marie-Lucie. Merci pour l’information, qui confirme le mauricianisme.

    The same as in Louisiana Creole (à paroisse de St. Martin, anyway)
    How is it pronounced in Louisiana then? In Mauritian Creole the sound « u » ([y] in IPA) is not supposed to exist, though it’s not always true. « Une plume » is « enn plim », [y] having been transformed into [i] as is generally the case (lalinn = lune (moon), liki = cul (arse), Kirpip = Curepipe (town name), lamizik = musique (music), etc.)

  8. Vous négligez le pénis qui vient de cette aile ou plume latine.

  9. Ah ? Cela n’apparaît pourtant nulle part dans ce que j’ai sous la main. Dauzat donne pénis comme venant du latin penis, queue (des quadrupèdes). Le TLF ne parle que du penis latin, de même sens que le pénis français. Etymonline parle lui aussi du penis latin, ajoutant pour sa part une racine proto-indoeuropéenne : from PIE *pes-/*pesos– « penis » (cf. Skt. pasas-, Gk. peos, posthe « penis » […]). Le SOED mentionne « Latin, orig. = cauda tail. »

    Nulle plume à l’horizon. Ne serait-ce pas à cause d’une certaine homophonie avec « penne », une homophonie fortuite, qu’on aurait avancé une telle origine ?

  10. A. J. P. Crown

    Vous négligez le pénis
    « La plume de ma tante » is a well-known phrase for English speakers learning French (apparently « my tailor is rich » is the French speaker’s equivalent), but isn’t « la tante » like « queen » in English, a word for a transvestite or someone who dresses flamboyantly?

  11. Yes, une tante, or tantouze, could be an argot word to talk of a gay man or a transvestite.

    But maybe your aunt is a mourgate, i.e. a squid (“calmar” in French). While preparing a squid you need to remove what is called the « plume » (feather), which is a cartilaginous translucent feather-like part (in a sense the backbone of your kalmar*).
     
     
     
    * Somewhere down in the depths of my brain there is something about « l’Union de Kalmar ». You might be the right person to refresh my memory about it, especially since you have « une belle plume » (dans les cheveux maybe).

  12. Eh non ! le Grandsaigne d’Hauterive fait remonter les deux mots latins à la même origine par métaphore. Les Romains ont préféré dire cauda à la place de penis pour la queue des animaux, parce que le mot penis avait un sens grivois chez eux, mais queue a fini par avoir le même sens en français. Vous verrez ici qu’en fait feather et pen en anglais sont issus d’un même étymon IE (on a le cas de la première mutation consonantique pour le changement de p en f). Voir à *pes-
    http://en.wiktionary.org/wiki/Appendix:List_of_Proto-Indo-European_roots/p
    La racine serait aussi en rapport avec le breton penn (comme dans le nom de Le Pénible) où cela désigne la tête, le sommet. Les idées d’aile, de queue, d’extrémité sont assez proches pour permettre des métonymies. Et de l’aile latine, on retombe sur la plume anglaise qui désignait déjà le pénis en vieil anglais avant de nommer la plume pour écrire. C’est un peu tourner en rond et se mordre la queue parce que les changements de sens d’une époque ou d’un pays à l’autre retournent toujours sur les mêmes équivalences : queue, plume, aile, bout. Cela dit, le mot est aussi apparenté lointainement au pied ! En latin pes, pedis. Une autre extrémité encore. Et souvent une métaphore du pénis lui-même. C’est la même notion partout, indépendamment du côté sexuel.

  13. A. J. P. Crown

    It’s amazing that you would have heard of this, Sig. I barely know, myself. It’s the beginning of a medieval period when the Skandinavians were all under one monarch, but I’ve never studied Skandinavian history & I can’t tell you anything about its significance.

  14. >Siganus
    Dès que j’ai lu « calmar,j’ai pensé que vous alliez évoquer l’encre du calamar ,avec toute la constellation d' »écriture  » qui se développe autour et pas seulement en français; j’ai été en pécher un exemple dans des recettes de cuisine sur la toile :
     »
    Le calmar ou calamar, de l’italien « calamaro » et du latin « calamarius » signifiant « écritoire » (calamarius : concernant le roseau à écrire, le matériel pour écrire, dont l’encre de seiche – ex : cal(a)mar) peut atteindre de 8 centimètres à plusieurs mètres de long dans les grands fonds. En méditerranée, il mesure en moyenne 30 centimètres. »
    http://blogdeglacechoco.over-blog.org/article-13473694.html
    ou cela se poursuit avec « sepia »

  15. Le mot « pluma » est aussi employé en espagnol. Je ne crois pas non plus qu’il s’agit d’un calque de l’anglais ; des plumes (du latin «pluma, ae») d’oiseaux avaient été employées pendant l’Antiquité, comme tout le monde sait. Et le mot «plume» existe aussi en anglais si bien il n’a pas la même signification que «pen».
    En plus des mots cités par vous, du latin «penna» est aussi tiré votre mot «panne» (d’un moteur, par exemple). Et on peut lire l’étymologie du mot «pinceau» et se souvenir du livre intitulé «Le pinceau de l’amour» de Bo Coolsaet dont le titre a été très bien élu.

    >Et si 7
    L’étymologie de calmar ou calamar (chez nous comme ça) de votre lien est dans notre dico officiel, mais dans l’édition suivante (23ème) on a changé par l’expression «d’origine incertaine».

    P.S :
    Quoique je n’aie pas employé habituellement aucune plume, seulement des stylos (pour nous «bolígrafos» ; de « bola» (bille)), j’ai eu quelques «plumieres» (emprunté de votre mot plumier) en plastique et un en bois avec deux étages (comme nous disons), cadeau du roi mage Balthazar, bien sûr. Maintenant j’en ai un de ce type sur mon bureau.

  16. Peut-être il faut éclaircir que notre «pluma» a le sens du français standard ; nous avons aussi le même sens figuré que chez vous. En ce qui concerne le «Bic», je crois que c’est un chef-d’œuvre de créateur qui a popularisé l’emploi de l’encre. Certes, aujourd’hui les stylos à encre gel font une farouche concurrence.

  17. Jesús : En ce qui concerne le «Bic», je crois que c’est un chef-d’œuvre de créateur qui a popularisé l’emploi de l’encre.
    Mais utilisez-vous parfois le mot pluma pour les bics aussi ? Ou bien n’est-il réservé que pour les plumes métalliques que l’on trempe/trempait dans un encrier ?

    du latin «penna» est aussi tiré votre mot «panne» (d’un moteur, par exemple)
    En effet, bien vu. Dauzat et al. (Dictionnaire étymologique) écrivent que dans la marine, depuis au moins 1515, il existait une panne (aussi écrit « penne »), « pièce latérale d’une vergue latine, emploi figuré de penne, plume, du latin penna. » De cette panne — laquelle n’a a priori rien à voir avec la panne d’un toit — seraient issues des expressions comme « empanner » (virer avec le vent dans le dos) ou « mettre en panne » (arrêter un bateau). Le Petit dictionnaire de marine (R. Gruss, 1945) donne aussi la définition suivante : « Rouler panne sur panne : subir un très fort roulis. »

    Panne est le chanceux qui dégèlera ce bloc de glace
    Qui fera dans l’dos des cornes à ce gros dégueulasse

    (mondergreen personnel relatif à une chanson de Brassens)

  18. autre élément (et qui ressort dans cette « recherche » ): le « lieu  » originaire (de l’invention, de la désignation):
    « Au Japon, le lieu de fabrication traditionnelle des encres de Chine est à Nara (information confirmée), une cité très emprunte de culture bouddhique et de traditions shinto. Le rayonnement de ce centre de production est international. Donc l’une des meilleures encres de Chine (Indian ink en anglais) serait fabriquée au Japon. De quoi se poser quelques questions telles que : parlons-nous d’une seule et même substance, les Occidentaux n’ont-ils pas une vision un peu confuse de ces produits ?  »
    http://www.dotapea.com/encredechine.htm
    Chine? Inde ?
    Un nom d’origine qui désigne un tiers originaire tout en ménageant un « secret » n’est pas propre aux art de l’écriture stricto sensu mais ici ce la apparaît nettement, même s’il est dommage que je n ‘ai retrouvé que la désignation occidentale : et non comme on (a) dit au Japon, en Inde, et en Chine où,comme le fait remarquer Jesus, c’est le pinceau et non la plume qui est devenu l’instrument premier de l’écriture .

  19. Le mot anglais “pen” vient du latin “penna” ou aile.

    L’aile, en latin, c’est « ala ». La « penna » est une grosse plume rigide, de celles qui font partie de l’aile et permettent le vol, par opposition aux petites plumes qui constituent le duvet. Ce mot se retrouve dans les dérivés « empennage » et « empenné » qui veut dire ‘muni de plumes’, comme une flèche, par exemple.

    Le diminutif latin “pinnula” donne “plume” en français.

    Comment? aucune règle d’évolution phonétique ne permet cette affirmation.

    Le Petit Robert dérive « plume » du latin « pluma: duvet » (c’est-à-dire une toute petite plume, ou une masse composée de ces petites plumes).

  20. Dès que j’ai lu “calmar », j’ai pensé que vous alliez évoquer l’encre du calamar, avec toute la constellation d’“écriture” qui se développe autour et pas seulement en français

    En effet Et si 7, bien vu. Voilà un parallèle qui m’avait échappé. Ce qui m’a permis de découvrir que le calamar-animal a reçu ce nom, le nom de l’écritoire (fin XIIIe), « à cause de l’encre qu’il contient » (Petit Robert). Mais ce que je trouve particulièrement amusant, c’est que ce céphalopode-là ne se contente pas de ne contenir que de l’encre : il contient aussi une plume ! De fait, à en croire l’Oxford English Dictionary, le calamary (“[Latin calamarius, pertaining to a calamus or pen]”), qui selon ce dictionnaire a des ailettes triangulaires et pour « internal shell a horny* pen », est aussi connu sous le nom de pen-fish. Il ne lui resterait en somme qu’à devenir membre du PEN Club !
     
     
     
    * ha! ha! ha!

  21. Cela devient évident qu’il faudra accorder une mention spéciale à « un certain Mr Plume » d’Henry Michaux, poète et peintre,et belge de langue française !

  22. A. J. P. Crown

    Wiki Jean-Marie Le Pen:

    Le mot penn signifie en breton « tête », d’où son surnom de « Menhir ».

  23. >A. J. P. Crown
    il me semblait avoir lu -et même « retrouvé »- que la
    langue anglaise aimait écrire entre « feather » et « father »
    (I ought to write it in english ! but I have a good dictionnary for you:

    il n’est pas écrit « avec un couteau dans la main gauche » ( Derrida et voir sur L.S.P )mais avec un cutter dans la main droite !

  24. A. J. P. Crown

    I ought to write it in english !
    Of course not! I only write in English because it would take me all day to do it in French, and it’s good of you to put up with it.

    la langue anglaise aimait écrire entre “feather” et “father”
    I hadn’t heard this, but I will start now. There is a pointless tradition in English schools of saying to a deaf teacher « Tickle your arse with a feather! » and (when he asks for it to be repeated), « I said ‘Particularly nasty weather!’ sir ».

    Thanks for the dictionary. I will forward it to my wife.

  25. Particularly nasty weather!’ sir”.

    Oh, celle-ci est délicieuse ! ça me rappelle cette traduction homophonique de Queneau : « A thing of beauty is a joy forever » devenant « Un singe de beauté est un jouet pour l’hiver »…

  26. et si 7: … la langue anglaise aimait écrire entre “feather” et “father”

    Je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

  27. Aquinze,

    Merci ! Savoureuse, cette traduction homophonique* de Queneau…

    Pour la rime et sans frime, je me permettrai d’évoquer la plume moins « coruscante » de Renaud dont le fameux tas d’chair » témoigne de l’incapacité (paresse ?) d’une majorité de Français à prononcer le th

    * n’existe-il pas un terme spécifique pour définir cet exercice ludique ?

  28. l’incapacité (paresse ?) d’une majorité de Français à prononcer le th…

    Ce n’est pas que les Français sont incapables de prononcer le th anglais (ou plutôt « les » th), mais il y a deux raisons pour qu’ils ne le fassent pas. D’abord, le son n’est pas un phonème (son distinctif) de la langue, mais une façon de prononcer les s et z, en général limitée aux enfants, donc les adultes entendant un mot comme « thing » vont le répéter comme « sing ». Ensuite, au point de vue de l’écriture (et la plupart des Français voient les mots anglais plutôt qu’ils ne les entendent), le h de th n’est jamais prononcé en français: le th de « thé, théâtre, thermomètre » se prononce exactement comme celui de « té » ou « terme ». Le nom Thatcher va donc se prononcer comme Tatcher (même si on a pu entendre Satcher à la radio ou la télé, on ne reconnaît pas forcément qu’il s’agit du même nom).

    Ces remarques valent pour le français de France: au Canada les francophones entendent le th anglais comme un t ou un d, donc on disait « Mme Tatcheur ».

  29. Merci, marie-lucie…

    Cela dit, il y avait un brin de provoc’ que j’aurais dû accompagner d’un 😉

  30. Curieusement, les Français font quand même une différence dans leur manière de prononcer le *th* anglais : ils diront Tatchère (ou à la rigueur Satcheur, mais jamais Zatcheur), mais Ze Praïme Ministeur – en fait, c’est même une des différences que j’ai remarquée entre l’accent belge et l’accent français quand un Belge ou un Français parle anglais : les Belges disent toujours *Te* , même quand il s’agit de l’article « the ».

  31. Aquinze, pas « Zatcheur », parce que seuls les mots grammaticaux tels que « the, that, this », (que connaissent tous ceux qui ont appris un minimum d’anglais) commencent par le son doux (« voisé »).

  32. Mini-Phasme, même si votre commentaire contenait un brin de provoc, come vous dites, il abordait un sujet intéressant du point de vue linguistique.

  33. >Siganus K.
    Non, le Bic est nommé «bolígrafo» (masc.) ou «boli» (plus usité), de «bola» (bille) et le rad. grec «-grafo» ; en portugais on dit «esferográfica» (fém.), de «esfera» (sphère). D’autre part, la «pluma» a la même signification du français standard, si bien lorsque il y a un réservoir d’encre on nomme aussi «pluma estilográfica», «estilográfica» ou simplement «pluma» (plus usité). Dans notre dico j’ai trouvé l’américanisme «pluma fuente» (fontaine), de l’anglais je crois, et une curieuse expression du Mexique pour le stylo à bille : «pluma atómica» (atomique !)
    Sur l’étymologie de calmar, il me semble qu’elle est douteuse, comme je l’avais remarqué à et si 7.

  34. A. J. P. Crown

    “Un singe de beauté est un jouet pour l’hiver”

    That’s lovely. Raymond Queneau is God.

  35. Aquinze,

    ))) Fiat lux ! (((

    Bien que cela vous passe sans doute par-dessous* la jambe, il me semble que votre exercice ludique s’apparente à un kakemphaton

    * et non « par-dessus », comme le rappelle Duneton…

    Good night !

  36. le kakemphaton, vraiment ? Je croyais qu’on appelait ainsi les calembours involontaires qui rendent la phrase ridicule (l’exemple classique étant : « le désir s’accroit quand l’effet se recule »).

    Dans la traduction de Queneau, il n’y a pas de calembour, volontaire ou non, et la phrase n’est drôle que parce qu’elle est absurde… Diriez-vous, dans ce cas, que les détournements carrolliens sont des kakemphatons ?

  37. Bic pens are very common in the U.S., but they have never become a generic name for ballpoint pens in general, unlike biro elsewhere. I doubt if one American in ten thousand knows they are of French origin; I certainly didn’t until today. The word is pronounced with the English lax « i », to rhyme with thick, Dick, prick (to choose suitably phallic examples).

    Since we are talking of plume, this may be a good moment to bring up once more The Great Au clair de la lune Debate of 2007 between our host and myself. That happened on Vunex, where Marie-Lucie does not appear to hang out, and I’d be glad to hear her commentary.

    In short, my idea is that the second line was originally Pretez-moi ta lume ‘light’, and that this makes complete sense of the poem, if we take Pierrot to be the Moon himself, whereas the current version is incoherent (what good is a pen if you can’t see?) Siganus was skeptical.

    ____________________________

    John, I’m not sure what to do here. But I can still give this URL:
    http://vunex.blogspot.com/2007/01/my-fair-lady.html?showComment=1171914660000#c1867250784675026865
    Siganus

  38. Arrgh. Missing </a> after Vunex, of course. Siganus, could you add the Preview plugin?

  39. il me semble – et surtout cela m’est arrivé – qu’une personne « française » qui prononce de manière un peu trop anglaise (ou américaine) le « th » de » things » (pars pro toto) se fait reprendre par une francisation devenue « caricaturale » ;c’est toujours très intéressant de suivre la mode des « jeux » sur la prononciation sur une chaîne culturelle (et de musique!)
    Au fond, on sent bien que le » must »,ce serait une « prononciation design et créative(!) à la Queneau », comme

    (mais là encore, on risque de se faire reprocher de vouloir se distinguer!)

  40. Aquinze,

    Gulps… Force est d’admettre que j’ai bellement raté l’occasion de me taire !

    Cela dit, pas sûr que le fameux vers de Corneille que vous citez, soit un kakemphaton involontaire …

    MiniPhasme, caca poule

  41. voici une citation d’une(heureusement pour moi)brève note d’une édition très rigoureuse de la correspondance d’un poète « contemporain »:
    En date du 26/3/1966
    « il faut comprendre « crayon à bille »,et s’il s’agit bien du gros stylo à quatre couleurs qu’emploient souvent les infirmiers,peut-être aussi comprendre « polychrome ».
    De quoi je retiens surtout,-parce que je ne crois pas que les infirmiers utilisent beaucoup ce »stylo »-dont je me souviens très bien-que « le bic, comme on en est venu à dire tout simplement, a d’abord été effectivement appelé « crayon bic », son contenant d’encre étant en quelque façon le substitut de la lmine dans un « crayon »!
    ce qui amène des dates dans les rapports entre « technique » et « langue »!

  42. J’arrive un peu tard dans la discussion et n’ai fait que lire en diagonale ce qui précède, aussi vous voudrez bien pardonner une éventuelle redite.
    Je me souviens que nous parlions, en famille comme à l’école puis au lycée, d’abord d’un porte-plume , puis d’un stylo-plume, d’un stylo-bille et enfin d’un bic . Etudiant, le problème ne se posait plus : je me servais d’un Rotring!
    Pas de plume toute nue ni de stylo-bic redondant dans mes souvenirs.

  43. >miniphasme
    il me semble de plus en plus difficile de déterminer dans un « texte » et dans un mot dit d’auteur – lequel peut être rapporté par un tiers et par celui-ci « adapté », »amélioré, pour ne pas dire qu’il a été/est totalement inventé et que ce tiers peut en être l’auteur lui-même le/ se relisant(après coup, « esprit de l’escalier ») –
    difficile donc de déterminer ce qui est ou n’est pas « volontaire ».

  44. Dominique,

    La « plume du président » a fait coulé beaucoup d’encre !

    Et si 7,

    Afoute, c’est d’autant plus vrai pour les peintres qui doivent souvent se retourner dans leur tombe lorsque certains experts fiévreux (pléonasme ?) se livrent à la dissection de leurs œuvres…

  45. >miniphasme
    su les « experts fiévreux » : tous les « historiens » qui ont travaillé sur » authenticité et faux » ont apporté des contributions aussi inestimables que les « faussaires professionnels » !
    plutôt verser un nouvel item à cette recherche sur la question de savoir « de quoi plume est le nom »:
     » « The System of Doctor Tarr and Professor Fether » was held by editors for several months before finally being published in the November 1845 issue of Graham’s Magazine. ⇔ « The System of Doctor Tarr and Professor Fether » (titre original) était proposé aux éditeurs depuis plusieurs mois avant d’être finalement publié dans le numéro de Novembre 1845 de Graham’s Magazine. »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Syst%C3%A8me_du_docteur_Goudron_et_du_professeur_Plume
    en rappelant les sources de ce titre:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Supplice_du_goudron_et_des_plumes
    qui inspirera peut-être encore des » lecteurs » plus perplexes

  46. et quand même ,en lisant cela un peu rêveusement
    dans les deux langues:
    « a love affair or a philopena. »
    d’un amour ou d’une philippine.
    il me semble que cela retrouve sa place ici!

  47. voici donc un autre mot que je trouve envérifiant après-coup sur la toile ( puisque j’avais là aussi travaillé entre autres sur papier):
    WROTH, William. Images of penance,
    rituels évoqués dans mes notes sur « philippines »

  48. et il serait vraiment regrettable de dédaigner là que
    « Penicillium est un genre de champignon de type moisissure appartenant au phylum des Ascomycètes. Il s’agit d’un champignon filamenteux. Le conidiophore ramifié possède une forme ressemblant à celle d’un pinceau. »

  49. Pas de plume toute nue

    C’est noté Leveto. Merci de confirmer davantage ce qui était supputé.
     
     
    Jesús : Sur l’étymologie de calmar, il me semble qu’elle est douteuse

    Pourtant beaucoup de monde la donne telle que mentionné plus haut, de l’Oxford English Dictionary au Dauzat et du Petit Robert au Collins* en passant par Etymonline.com.
     
     
     
    * Collins English Dictionary (Complete and unabridged) :
    CalamariHistory C20: from Italian, plural of calamaro squid, from Latin calamarium pens-case, referring to the squid’s internal shell, from Greek kalamos reed.

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