Servant

Servant.
Nom masculin.

Enfant de chœur.

Le mot « servant » semble utilisé en français de France pour parler de ces jeunes individus qui, lors du rite catholique, apportent au prêtre les hosties, entre autres tâches. Mais il est possible que dans ce « pays de peuplement » l’expression « enfant de chœur » soit plus courante. A Maurice cette dernière expression ne paraît pas employée, ou très peu, et même si à l’occasion des funérailles nationales qui ont eu lieu ce mois-ci le quotidien L’Express a écrit « servant d’autel », il est probable que dans le langage courant ce soit le mot « servant » tout court qui soit le plus communément utilisé.

L'Express daté du 20 juillet 2009, page 3.

L'Express daté du 20 juillet 2009, page 3.

Qu’en pense l’assemblée européenne ou nord-américaine ? Des deux expressions « enfant de chœur » et « servant”, laquelle serait la plus couramment utilisée ? Et qui pourrait confirmer la chose pour Maurice ? (pas Piat mais plutôt Nassau).

L'Express du 20 juillet 2009, page 3. (Cliquable.)

L'Express du 20 juillet 2009, page 3. (Cliquable.)

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Cette page de L’Express me semble contenir un nombre élevé de mauricianismes. On y trouve le mot constable qui, s’il n’est pas vraiment un mot français, peut être assez fréquemment utilisé dans une phrase en français — cet article en apporte un exemple. « Le cortège a été ouvert par trois motards de la force policière*, les constables [sans italiques] Chavry, Ramsamy et Ramchurn. » Toujours dans le domaine policier, nous avons aussi le bandmaster, le chef de l’orchestre de la police. Plus bas, nous voyons un autobus qui se transforme en van. Mais le mot qui retient le plus mon attention est le suivant : brancardier. « A chaque cérémonie religieuse, les brancardiers dirigés par François Maniquoi veillaient au grain pour empêcher tout débordement de foule. Ils étaient plus nombreux que les policiers en service, soit 1500 contre 800… » C’est bien la première fois que j’entends parler de tels brancardiers, lesquels ne transportent manifestement pas de brancards puisqu’ils ont l’air de faire partie d’un système de maintien de l’ordre.
 
 
 
* « force policière » dont il avait déjà été question ici

27 réponses à “Servant

  1. Je crois que le vrai mot liturgique pour « enfant de chœur » ou « servant de messe » (ou d’autel) est acolyte

  2. … J’adore « la jeep transportant le cercueil du Cardinal ». Ça vous a un je-ne-sais-quoi de baroudeur qui suggère un chemin vers le Ciel singulièrement cahoteux pour un homme d’église.

  3. Oh, et sur la même page, peut-être un autre mauricianisme : un duplexE. Avec trois chambres « en-suite », ce qui est incompréhensible en français…

  4. Je crois que le vrai mot liturgique pour “enfant de chœur” ou “servant de messe” (ou d’autel) est acolyte…
    Ça fait un peu « bandit de grand chemin » je trouve. La bande à Bono si vous voulez. Jesse James et ses acolytes. Remarquez, ça irait assez bien avec la jeep, laquelle conviendrait probablement assez bien au personnage qu’était aussi Jean Margéot… Mais savez-vous si en France ou en Belgique « enfant de chœur » est plus utilisé que « servant » ?

    Avec trois chambres “en-suite”, ce qui est incompréhensible en français…
    Et qui l’est pour moi aussi… (J’ai l’impression que cet « en-suite » doit être directement emprunté à l’anglais.) Pour ce qui est du « duplexe”, c’est assez amusant car il me semble avoir déjà vu en plusieurs occasions le mot « complex » — en « français » dans le texte —, écrit sans -e, utilisé pour parler de ce que les Anglais appellent “a complex”, c’est-à-dire un ensemble immobilier comprenant par exemple des logements collectifs et des commerces.

  5. Ça fait un peu “bandit de grand chemin” je trouve.

    Ouaip. Les acolytes, c’est pas des enfants de chœur…

    (Pour répondre à votre question, je n’ai jamais entendu parler de « servants d’autel » ou de « servants de messe », que ce soit en Bretagne ou en Belgique – mais toujours d’ « enfants de chœur ». Mais il est possible que je manque d’assiduité – j’allais écrire au culte, avant de réaliser que seuls les parpaillots vont au culte ou à l’office. Nouzaut’ cathos, on va à la messe… )

    Tiens, par esprit d’escalier, est-ce qu’il est aussi d’usage à Maurice de flanquer les jeunes mariés d’un cortège de petites filles et de petits garçons d’honneur (maximum 10-11 ans) affublés d’un uniforme mignonnet, possiblement assorti au bouquet de la mariée ?

  6. « On va t’ à la messe » plutôt, non ? C’est du moins ce que Raymond Aron disait.

    J’ai demandé à quelques personnes si elles avaient entendu plutôt parler de « servants » ou de « servants d’autel », et c’est la première option qui l’a emporté, à l’unanimité.

    Les catholiques ne vont pas à « l’office dominical » ? Il me semble que Brassens, le bon franchouillard à l’italienne mère, le chantait pourtant.

    est-ce qu’il est aussi d’usage à Maurice de flanquer les jeunes mariés d’un cortège de petites filles et de petits garçons d’honneur (maximum 10-11 ans) affublés d’un uniforme mignonnet, possiblement assorti au bouquet de la mariée ?

    Oui, j’ai vu cela dans un certain nombre de mariages catholiques auxquels j’étais invité. C’était vraiment cocasse.

  7. “On va t’ à la messe” plutôt, non ? C’est du moins ce que Raymond Aron disait.

    Juste. C’est même pour ça qu’on parlait de « talas », dans les temps héroïques où la bataille entre l’Eglise et l’Etat faisait rage en France…

    L’office dominical : je soupçonne Brassens d’avoir ironisé par hyperbole, dans son combat perso contre toute forme d’allégeance religieuse… et d’avoir été lui aussi, le pauvre cher homme, vaincu par le temps : on ne va plus t’à la messe le dimanche, mais le samedi en fin d’après-midi, histoire de concilier la Foi avec la grasse mat’ du dimanche…

  8. Et pendant qu’on y est : « la bande à Bonnot », ça date de 1911-1912, rien à voir a

  9. … rien à voir avec U2 et son chanteur vedette Bono

  10. … rien à voir avec Bono, chanteur du groupe U2

  11. Ah oui, maintenant que vous le dites pour Bonnot… Mais Bono doit avoir des acolytes lui aussi, avec la gueule qu’il a, non ?

    Aron disait qu’à Normale Sup il y avait le groupe des talas et les autres.

    Les églises françaises seraient plus fréquentées le samedi que le dimanche ? Amusant. Ici il me semble qu’elles sont pleines de monde samedis comme dimanches. Mais nous sommes un peuple très porté sur la dévotion.

  12. Je ne me rappelle pas avoir jamais entendu servant pour désigner un enfant de choeur qui est d’ailleurs une espèce en voie de disparition à l’instar des prêtres eux-mêmes. Par exemple, les enterrements sont désormais assurés par des laïcs.
    Pour moi servant évoque immédiatement le magnifique film de Joseph Losey avec Dirk Bogarde « The Servant ».
    Je ne crois pas qu’il y ait plus de monde à la messe le samedi que le dimanche (enfin pour le peu que j’en ai vu) mais il est vrai que l’office du samedi arrange beaucoup de monde.
    Chez moi, en fait, les horaires des offices sont répartis entre les différentes églises ; ceux qui veulent aller à la grand’messe du dimanche devront se déplacer à l’église où elle a lieu et il y a un turn over 😉

  13. Zerbinette : Je ne me rappelle pas avoir jamais entendu servant pour désigner un enfant de choeur

    C’est noté Zerbinette, merci pour l’info. Vous confirmez ce que disait Aquinze le 26 juillet 2009 à 12:41 et ce que me disait une (grande) dame d’origine normande ces jours-ci.

    Servant en anglais signifie serviteur, ce qui sous-entend d’autres choses, dans un registre plus profane. (Je ne suis pas sûr que les servants auraient aimé être appelés « serviteurs », même si « serviteur de Dieu » — i.e. Abdallah en arabe ou Ramgoolam en hindi — est une expression admise.)

    il y a un turn over

    Uh ? Pour moi un « turn over » est un chiffre d’affaire. Soutiendriez-vous, par hasard, que la religion est un business ?

  14. Pour moi un “turn over” est un chiffre d’affaire. Soutiendriez-vous, par hasard, que la religion est un business ?

    Sig, c’est vous qui le dites ! 😉

    Non, je pensais en fait à des mouvements de personnel !

  15. Turnover a aussi le sens de remplacement, de renouvellement, non ?(notamment en matière de gestion des ressources humaines).

    Je pense que le mot français qui conviendrait le mieux pour rendre cette idée de « à tour de rôle », « chacun son tour » serait rotation.

  16. Bien sûr Aquinze vous avez raison, mais je trouvais « turn over » plus drôle dans le cadre de l’anglicisation ambiante et du fait que l’Eglise « dégraisse » , bon gré, mal gré.

  17. Aquinze, pour que cette idée de rotation (des personnes) puisse s’intégrer à la doctrine même de la religion en question, ne faudrait-il pas faire appel, dans une certaine mesure, à la métempsycose ? Autrement dit à une réincarnation pas très catholique ? (Adharmic, what I’m saying here?)

    Zerbinette, l’Église dégraisse ? Mais pour qu’il y ait ce turn over dont vous parliez il faut bien qu’elle se fasse un peu de lard quelque part, non ? Sinon…

  18. La seule et unique fois où j’ai vu un curé de près — suffisament près pour que je me souvienne encore de ses postillons ! —, c’était à mon inscription au collège Isabella Hendrix de Belo Horizonte (Brésil). Mes parents ont alors catégoriquement refusé de me voir participer à tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à un office religieux (à cette époque, il y avait dans tous les établissements d’enseignement, publics comme privés, une chapelle!) et c’est avec regret que ledit curé a dû me rayer de la liste des « acòlitos ».
    (Comme quoi, tout petit déjà …!)

  19. La seule et unique fois où j’ai vu un curé de près

    Vous ne devez donc pas être le mieux placé pour me dire si « servant » est un mot d’usage relativement courant en France, de concert avec « enfant de chœur ». Mais sait-on jamais : quel serait votre avis sur la question ?

    Ici, le petit sondage auquel je me suis livré semble confirmer que l’expression usuelle est bien « servant », pas « servant d’autel » ou « servant de messe ».

  20. Ce que je voulais dire c’est que, pour ce qui est de la France, mon avis n’est pas celui d’un spécialiste, bien qu' »enfant de choeur » soit ce que j’entende ou lise le plus souvent. « Servant » me semble être plus recherché, plus littéraire. Peut-être aussi s’agit-il d’une question d’âge: on peut être servant à tout âge, tandis qu’enfant de choeur… Cf. la vie de Saint Tarcice, patron des enfants de choeur: « Tarcisius était un jeune garçon, qui assistait les prêtres lors de la célébration de l’Eucharistie. Il était acolyte, nous dirions aujourd’hui servant d’autel ou tout simplement enfant de chœur. »
    En revanche, en brésilien comme en portugais, et probalement en espagnol aussi, « acòlito » — soit l’acolyte déjà signalé par Aquinze — est le terme habituel.

  21. A. J. P. Crown

    Although turnover has a different meaning in business, I expect if you said turnover to most native English speakers this is what they would think of.

    I ‘ve never heard ‘servant’ used to mean ‘choir-boy’.

  22. Siganus K.

    And when the choir-boy is « female », as it is so elegantly said in English sometimes, like the one mentioned in the above article, how is she called?

    Aquinze, si jamais vous avez de la suite dans les idées :
    en suite
    Adjective, adv.
    (of a bathroom) connected to a bedroom and entered directly from it: an en-suite bathroom, a room with a bathroom en suite [French, literally: in sequence]
    Collins Essential English Dictionary 2nd Edition 2006 © HarperCollins Publishers 2004, 2006
    http://www.thefreedictionary.com/en+suite

  23. A. J. P. Crown

    Choir-girl.

  24. Il y a un roman de Simenon qui s’appelle Le témoignage de l’enfant de choeur, dans la série des Maigret.

    En France, j’ai toujours entendu enfant de choeur (toujours un garçon), mais je me souviens d’avoir lu un texte qui décrivait en détail le déroulement de la messe catholique et les fonctions du servant, un synonyme plus technique pour le même individu.

    Quant à acolyte, ce n’est pas un synonyme des deux mots ci-dessus, mais un titre correspondant à l’un des « ordres mineurs » (diacre en est un autre). Acolytes, diacres et autres ne sont pas des prêtres, et ne sont pas soumis aux voeux de ces derniers (notamment au célibat), mais ce sont des adultes auxquels on peut confier plus de responsabilités qu’aux enfants de choeur, qui ne font pas partie de la hiérarchie ecclésiastique.

  25. One of the Pope’s titles is servus servorum Dei. « Acolyte » as a kind of minor orders (above deacon, below priest) was abolished in the Catholic Church in 1972; it is now open to all men, and to women if the local bishop so decides.

    However, acolyte is used as the usual word for altar boys in the Church of England and its offshoots in the Anglican Communion and also among the Methodists, and this is the meaning that is most often used metaphorically:a younger follower, usually over-enthusiastic.

  26. Chez nous, pour ces enfants, le mot le plus usité est « monaguillo », un diminutif de « monago », emprunté au latin « monachus ». Le mot « acólito » était employé par quelques curés un peu pédants ; aussi en espagnol a les acceptions que vous avez dites ci-dessus tirées de l’étymologie.
    Voilà une blague qui on pouvait écouter ici il y a longtemps : « Tu souffres plus de la faim qu’un enfant de chœur en l’URSS ».
    Signé : Jesús, « monaguillo » a ses 11-12 ans.

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