Voune(s)

Voune(s).
Nom masculin, généralement pluriel.

Roseaux.

Les vounes sont des plantes aquatiques du genre Typha ne poussant que dans des endroits humides en permanence (“wetlands”). Les fleurs ont la forme d’un cylindre marron à la texture veloutée. Elles passent pour causer des allergies chez les personnes sensibles aux pollens.

« Quand nous étions petits notre mère faisait des bouquets avec des fleurs de vounes, des bouquets qui ne se fanaient jamais mais qui après quelques temps devenaient de splendides nids à poussière. »

Certains écrivent le mot “voundre” (je ne l’ai personnellement jamais entendu prononcé de la sorte), ce qui suggérerait une origine malgache (cf. vondro, jonc).

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Vounes

(Toutes les photos sont cliquables.)

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« La mare pleine de soleil et de “vounes”. »
(Le dodo en mots et en os, L’Express du 30 décembre 2005.)

« Il n’y a que là que les yeux jouent avec un étonnant puzzle de la nature. La Dame s’est amusée à placer côte à côte : une jungle de « vounes » impénétrables, une plage grise imitant la lune, et une mer « kouler paviyon Moris ». »
(Ces oiseaux pris en grippe, L’Express du 29 octobre 2005.)

 
A la Réunion « la voune » est aussi un terrain couvert d’humus :

« sol formé d’une épaisse couche d’humus : la « voune » »
(IUFM Saint Denis Réunion.)

« Voune désigne aussi la formation spongieuse ressemblant à de l’humus, créé par la présence du Tamarin des Hauts, Acacias heterophylla. Ce voune facilement combustible est souvent la cause des incendies de forêts. »
(Encyclopédie online de la Flore à la Réunion.)

« Boue, racines et vigne marronne colonisent le sentier, freinant sensiblement la progression. Nous finissons par atteindre une portion avec de la voune écrasée qui n’améliore pas notre moyenne. »
(Journal de l’île, 1er janvier 2005.)

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Les Salines, samedi 13 mars 2010.

Une réponse à “Voune(s)

  1. Siganus K.

    Léoville L’Homme, un des grands poètes mauriciens, parlait des vounes dans un poème, intitulé “Les Salines”, dédié à son quartier natal :

    Lieux chers à mon enfance, ô quartier des Salines,
    J’ai parfois le regret de vous avoir quittés.
    Il m’est doux de crier dans vos brises marines
    Ce que j’ai su par vous de chastes voluptés.

    Oui, je reviens souvent errer sur vos rivages.
    Je ne puis oublier tant d’arbres pleins d’oiseaux,
    Les vounes des marais hantés de chiens sauvages
    Dont les abois roulaient dans la rumeur des eaux.

    J’aime vos toits moussus et même vos ruines.
    Vous m’appelez la nuit, je vous revois le jour,
    Bords aimés où le flot laisse des mousselines,
    Sables d’or qu’il roulait jusqu’à la vieille tour !
    Océan, c’est ici que ma neuve prunelle
    A vu bondir ta houle en orageux éclair,
    Et que, sentant soudain en moi s’ouvrir une aile,
    Mon rêve a pris l’essor dans ton grand souffle amer.
     
     
    Ayant fait un tour aux Salines le mois dernier, n’ai-je pas vu là-bas, en face de Lénine, des vounes en fleur ? (Voir photo ajoutée au billet.) La personne qui se trouvait à côté de moi à ce moment-là m’avait alors dit qu’en Europe cette fleur pouvait aussi être appelée “bite de velours”…

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