Graines

Graines.
Nom féminin, généralement pluriel.

Testicules (bourses, couilles, roustons, roubignolles, etc.).

Il portait un short tellement lâche que, de temps en temps, quand il était assis le genou en l’air, on voyait ses graines.”

Rex, le chien des voisins, a eu les graines déchirées net pendant la bagarre qu’il a eue avec les autres chiens du quartier. Il a fallu le faire recoudre chez le vétérinaire.”

Hé toi, ti couillon, taleure tu vas manger un bon coup dans tes graines si tu continues à faire ton domineur comme ça !

Mari tilesprit en tt k zot p lager [ki] sana so graine plis gros.”
(Forum MruDota, 12 avril 2011.)


 

 

 

 

 

 

 

L’expression, qui appartient à un registre plutôt familier (pouvant tirer sur le vulgaire), provient très probablement d’un parallèle avec les graines trouvées dans le règne végétal, par analogie de forme mais aussi à cause du pouvoir germinatif — donc reproducteur — des graines de papaye, de letchi, de bibasse, d’avocat, etc.

Cette analogie peut produire des quiproquos amusants, l’utilisation du mot graines dans certaines situations pouvant prêter à rire, surtout si on a l’esprit longaille. Exemple : “Mettez les graines de jacques à bouillir” (recette dans l’hebdomadaire Week-End, dimanche 9 janvier 2011).

 

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Mise à jour du 6 janvier 2015.

Exemple humoristique de traduction littérale.

Mari ça ! Uniquement ceux qui ont des graines ont des problèmes dans ce pays !

Deven T., 22 août 2013, Le Mauricien, page 4.

Deven T., 22 août 2013, Le Mauricien, page 4.

29 réponses à “Graines

  1. Siganus Sutor

    Graines.
    Nom féminin, généralement pluriel

    Hum, il a fallu reprendre les choses en main : pour une raison inconnue j’avais d’abord écrit “nom masculin”.

  2. Siganus Sutor

    Nuts (or plums) as bollocks? Yes indeed, in English slang, and it is quite similar in botanical origin to the graines mentioned above, but it would surprise me very much if the Mauritian expression graines came from the English word nuts. Some degree of influence might have been possible though, as two comparable analogies.

    Another French word for graines which slipped my mind: burnes. I probably don’t know all these words, but I can’t think of any other common (i.e. widely-understood) Mauritian name for graines, apart from the more “medical” testikil/ testicules of course. The Martian language richness seems to be somewhat meager when it comes to this point, as opposed to what can be found elsewhere.

  3. Dans le même ordre d’idée nous avons ici en France des noix, des noisettes ou encore des olives …

  4. Dénoyautées, les olives ? (On n’ose demander ce qui différencie les noix des noisettes.)

    Mais dites-moi, Leveto, n’entend-on jamais, au grand jamais, parler de graines à ce sujet en France ?

     

    C’est du réchauffé, certes, mais je ne peux m’empêcher de reproduire ici une partie du commentaire pondu le 27 juillet 2011 à 21:29, sur la note Seedless pawpaw :

    Au sujet de tout cela il me revient en tête une anecdote racontée par un ami dont l’épouse est française. Mme A., qui était arrivée à Maurice depuis relativement peu de temps, voulait acheter au bazar des raisins sans pépins, appelés “seedless” à Maurice (cf. le titre du présent billet). Comme ce n’est pas écrit sur les raisins s’ils sont seedless ou pas, elle demande au “marchand-bazar” s’ils n’ont pas de graines. Et voulant se faire comprendre mieux, elle s’exprime en créole. Ce qui avait donné ces mots, adressés à l’homme qu’elle avait en face d’elle : “Pena graines ?” Le type la regarde d’un air sombre, sans répondre. Un peu irritée, elle insiste : “Pena graines ? Pena graines !?”

    Elle avait peut-être raison au bout du compte.

  5. Vous connaissez surement celle-la:
    « Kott inn gagn so grainn sann-la? »

  6. Siganus Sutor

    Haha, kan koz grenn ki Torpedo rétourné ! 😆

    Non, je ne la connais pas. Qu’est-ce que ça signifie ? Ou plutôt, qu’est-ce que ça sous-entend ?

  7. C’est une manière vulgaire / brutale de dire « il vient d’où celui-là ».

    Mo bouzwaa, enn coinsidanss sa ki zot pé koz kozé paké kan mo retourné. Sanss pa ti pé koz lott zafférr…

    Ala enn lott pou ou:
    « Pé gagn gro-grènn ar ha » = celà me prend la tête [ce problème]

  8. Siganus Sutor

    Voilà qui me rappelle un chantier au cours duquel il fallait construire une charpente comportant de belles pièces de bois à lever. Le foreman n’avait pu s’empêcher de faire le commentaire suivant : “Éoula, grenn pé vinn long ar sa !” (Une affaire d’hernie sans doute.) Ce qui aurait probablement pu se dire aussi “paké pé désann”.

  9. Tu as omis notre fameux et quelque peu insultant:
    « Etaaaa Graine! »

    Qu’est-ce que j’en ai pu entendre de cette expression au collège!

  10. Siganus Sutor

    En effet, Pépé, il y a “graine” en tant que “imbécile”, “idiot”, “couillon” (sic), “bobok”, “ploque” (re-sic), “fesse”, etc. (Il ne me semble toutefois pas aussi agressif que par exemple le “connard” français.)

    Je pense aussi à “graine !” en tant qu’exclamation, par exemple lorsque, à bout de bras, pour la énième fois on essaye d’accrocher une grappe de cocos avec un crochet qui s’obstine à glisser à côté. Ça serait un peu l’équivalent de “merde !”, “bordel !”, “putaaain !!”, etc. (Mais un peu moins fort toutefois que “liki so omaaaaaaahhh !!!”. Ça c’est l’étape suivante, lorsque le crochet reste accroché tout en haut du cocotier et que vous vous retrouvez avec le bâton seul dans la main.)

    Mais il y a aussi la “petite graine”, expression utilisée pour parler d’un “ti couillon”, d’un “ti morpion”, bref d’un garçon (parfois une fille) qui n’est encore qu’un enfant. Autrement dit d’une jeune personne n’ayant pas encore atteint la maturité (sexuelle ou autre). Il me semble que ce “tite graine”-là renvoie au fait ou au sous-entendu — ne serait-ce qu’inconsciemment — que les bourses de la personne en question, celle dont on veut se moquer gentiment en disant cela, que ses bourses, donc, sont encore vides. (N’étant pas médecin et n’ayant pas gardé de souvenir à ce sujet, je ne saurais dire à quel âge les testicules d’un garçon descendent dans le scrotum.) Mais je pense avoir entendu cette expression-là exclusivement en français mauricien, pas en créole.

    Et puis il y a les graines de la flore : je ne suis pas sûr que le F/français standard aurait le mot graine pour parler de ce qu’il y a à l’intérieur d’un grain de raisin, d’une cerise, d’une orange, d’un letchi, d’une bibasse ou d’un avocat. Les mots pépins ou noyau me semblent plus à même d’être utilisés dans ce cas. Mais ceci serait à confirmer par les intéressé(e)s…

    Ces autres graines-là devraient faire l’objet de billets ultérieurs.

  11. « je ne suis pas sûr que le F/français standard aurait le mot graine pour parler de ce qu’il y a à l’intérieur d’un grain de raisin, d’une cerise, d’une orange, d’un letchi, d’une bibasse ou d’un avocat. » (Siganus Sutor, le| 26 juin 2012 à 12:34).

    Et vous auriez à mon avis raison. Nous disons ici — en France métropolitaine — plutôt pépin ou noyau pour désigner ces machins durs au cœur des fruits. «Graine» est plutôt réservé à ce que l’on plante et qui, on l’espère, sera productif.
    Par association d’idées et pour en revenir au sens figuré, il me semble qu’en français on insiste plutôt sur le côté péjoratif de la graine:
    Graine de violence, mauvaise graine, etc.

  12. Siganus Sutor, monté en graine

    Leveto, merci pour votre contribution. J’en prends de la graine. (Cela me rend plus sûr de mes impressions, chose utile s’il en est quand il s’agira de faire un billet sur les graines du règne végétal.)

    On pourra noter avec bénéfice que l’expression française “casser la graine” (manger) n’a pas grand-chose à voir avec le cassage de couilles, qui est une autre activité.

    Incidemment, aviez-vous déjà entendu parler du “roustonnier”, aka “arbre à couilles”, aka Calotropis procera, qui figure sur la première photo de ce billet ? Avant de rédiger cette note je ne savais pas qu’une telle chose pouvait exister.

  13. Pour le coup, on en revient au fait que « graine » se tourne vraiment vers la « reproduction » en Français. En Kréol, on peut déjà voir que « graine » est aussi assimilé au scrotum (« lapo graine? ») qu’au « roustons » mêmes.

    Il ne faut pas non plus oublier le verbe « grainer » qui est très utilisé sur Mars alors que je ne l’ai jamais entendu en France.

  14. Siganus Sutor

    Pépé, c’est amusant ce que tu dis là : aujourd’hui j’étais assis à côté d’un architecte au cours d’un meeting un peu casse-c… et, histoire de se distraire un poil, je lui ai glissé dans le creux de l’oreille “Kifer dir ki enn batiman pé grain-né* ? Ki sa ena afout ek enn lagrain, ouswa bann grenn ?” Tout en souriant dans sa barbe, il m’a répondu que c’était une bonne question — à laquelle il n’avait pas de réponse.

    Peut-être cela rejoint-il l’idée contenue dans l’équivalent anglais de l’expression, à savoir “to crumble”, c’est-à-dire “to break into crumbs”, les crumbs en question étant des petits morceaux, ce qui est identique à l’expression française “tomber en miettes”. Dans ce cas, peut-être faudrait-il voir les petits morceaux comme autant de graines plutôt que des miettes, d’où l’expression “grainer”.

    Ce qui amusant dans une certaine mesure, c’est que cette expression créole peut parfois se retrouver en français local, comme par exemple dans un dialogue (fictif) de ce genre : “Pourquoi tu ne fais pas venir un contracteur pour réparer cette maison ? Tu attends que la dalle graine sur ta tête !?”

     
     

    * Je ne sais pas si tu prononces “gréné”, comme ça devrait peut-être l’être, mais pour ma part je le prononce avec le son nasal “grain”, i.e. [ɡrɛ̃].

  15. Gro Zippo

    Le mot gréné ne viendrait-il pas du mot « s’égrener »? Cela doit vouloir dire « partir en grains » pour ne pas utiliser l’expression, dans le sens de « se déliter », partir en couille (tiens, le doute m’habite soudainement sur le lien entre les deux). Je m’étais étonné que ce mot ne se prononce pas « égréner » ou ne s’écrive pas « égrainer », mais cette graphie est aussi acceptée.

  16. Siganus Sutor

    Zippo, vous avez probablement là une bonne piste. “Égrener” a signifié “dégarnir de ses grains” depuis 1600. Par exemple on égrène des épis de maïs, de blé ou de riz, ou des petits pois. On en parle aussi pour la semoule, laquelle s’égrène à la fourchette de façon à séparer les grains qui tendent à rester collés en bloc après l’absorption d’eau bouillante.

    Les Français ne semblent pas le dire, mais il apparaît que les Canadiens égrènent le pain (Harrap’s, à l’entrée égrener), verbe employé pour dire qu’on l’émiette. (Ce dictionnaire anglais-français parle de “to break into crumbs, to crumble”.) Et cet usage me semble tout à fait mauricien aussi. J’avais un collègue qui égrénait son pain complètement avant de le manger, pain qu’il réduisait donc en miettes avant de le consommer. (Comme vous, je tends à prononcer le verbe “égréné” et non “égreuné”.)

    Donc “grainer” issu de “égrener” pour signifier “tomber en ruine”, “tomber en miettes”, “to crumble”, voilà qui me semble fort possible.

  17. ►Siganus:
    Égrener se disait en ancien français esgrener et avait, dès le quinzième siècle, non seulement le sens de se vider de ses graines en parlant d’une céréale mais aussi celui de « se désagréger, tomber en menus morceaux, se réduire en miettes, s’égrener» et même celui d’ «ébrécher» voire de« casser, écraser» ( suivez ce lien ).

    Je reprends donc, mot pour mot, votre conclusion: « “grainer” issu de “égrener” pour signifier “tomber en ruine”, “tomber en miettes”, “to crumble”, voilà qui me semble fort possible.»

  18. Leveto, auriez-vous une idée de la raison pour laquelle le « e » du verbe est devenu sans accent, tout comme dans le mot « grenier », alors que le substantif « graine » comporte le son « è » ?
    Quand je suis arrivé à Grenoble, le nom de la Place Grenette m’avait surpris; je me serais plutôt attendu à « Place Grainette ».

    Siganus, pour revenir au sens du sujet de cet article, il est vrai que comme vous le dites, il n’en existe pas une grande variété de dénominations.

    Un mot qui était assez usuel est « dizéf« . Quelques expressions utilisant ce mot étaient par exemple « craz so dizéf » (punir quelqu’un, le dominer, lui faire payer), « sa ki enn dizef loraz sa » (pour désigner quelqu’un qui ne se comporte pas normalement ou fait des bêtises), « kott ti gaign to/so dizéf? » rejoint le sens de « Kott inn gagn so grainn sann-la?« .

    Le mot « boul » pouvait être utilisé dans l’expression « manz boul » dans le sens de taquiner quelqu’un ou même de le faire mousser; ça a le même sens que « manz coco/krann » . Une personne s’adonnant à cette activité pouvait être qualifiée de « manzerr coco/krann » , « manzerr boul » ou même « manzerr dizéf » (en ordre croissant).

    Le mot « bolok » était aussi connu, et un autre qui m’avait été expliqué par une tante était « coronsol« . Apparemment, les garçons de sa génération ne « connaissaient » pas le slip et avaient souvent de grands shorts, de telle sorte que quand ils grimpaient aux arbres, on pouvait apercevoir des « coronsols« .

  19. « Leveto, auriez-vous une idée de la raison pour laquelle le “e” du verbe est devenu sans accent, tout comme dans le mot “grenier”, alors que le substantif “graine” comporte le son “è” ?»
    Je ne suis pas un grand spécialiste de l’évolution phonétique des langues mais je pense qu’on peut rattacher ce phénomène à la prononciation des mots latins puis romans.En simplifiant, l’accent tonique occupait une place différente selon la longueur des mots. Dans les mots de deux syllabes c’est la première qui est accentuée, dans les mots de trois syllabes et plus, c’est l’avant-dernière qui porte l’accent si elle est logue, l’antépénultième si elle est courte.
    Grana a évolué en graine
    Gra
    na ria en gre nier
    Pour ce qui est plus précisément d’«égrener», voici ce qu’écrivait Jean-François Féraud (Dictionaire critique de la langue française 1787-88)
    ÉGRÉNER, v. act. [Égréné; 3 é fermés: devant l’e muet, le 2d e est moyen. Il égrène, ègrènera, etc. — Richelet écrit égrainer; et cette manière est plus conforme à l’étymologie de grain, graine. — L’Acad. écrit égrener, sans accent sur le 2d e. Je ne sais si cet usage est bien constant et assuré, et si l’on doit prononcer cet e muet. Il semble que l’analogie et l’étymologie demandent que cet e soit fermé; et que si l’on n’écrit pas égrainer, on doit du moins écrire et prononcer égréner.] Faire sortir le grain de l’épi, la graine des plantes, détacher les grains de la grape. « Égréner du blé, du fenouil, du raisin. « Le raisin s’égrène etc.

  20. Mes balises m’ont trompé. Pour mieux me comprendre, il faut lire:
    Grana a évolué en graine
    Granaria en grenier
    où le gras marque l’accent.

  21. Je vous remercie pour cette explication. Cela m’éclaire aussi par rapport à la place Grenette qui s’appelait la place de la Granaterie; ainsi, selon le même schéma, le premier ‘e’ est resté neutre.

  22. Siganus Sutor

    Zippo, si le mot bolok me semble vaguement familier, je dois dire que les mots dizef, boule ou coronsol pour parler des graines me sont inconnus. Pour ce qui est de dizef loraz, en ce qui me concerne je le comprends comme se rapportant à un individu pas trop normal, celui dont la conception a été entachée par un évènement néfaste — du même genre que piti léklips.

  23. Pour coronsol, comme je vous le disais, ça date de la jeunesse de personnes ayant aujourd’hui quatre-vingts ans (ou n’étant plus), et dans un contexte particulier. Le mot a dû mourir avec l’avènement des slips et le fait que les garçons grimpent de moins en moins dans les arbres.

    Pour dizef loraz, où le sens rejoint celui de piti léklips, je me suis souvent posé la question s’il s’agissait du testicule (qui a produit l’individu) ou de l’oeuf fécondé qui aurait subi l’effet de la foudre. De même, pour boul dans l’expression manz boul (à rapprocher avec manz koko), je me suis demandé si ça pouvait vouloir dire « tête » (comme dans la « boule à zéro » ou le « coup de boule »). À une époque où je pouvais encore me payer une coupe koko romm (avan ki fétaz inn fané), mon père me disait « tonn fer enn la koup boul lor drénaz » (la boule était probablement une allusion au flotteur de la chasse d’eau, ou peut-être au « balai à chiottes »).

    Il est vrai que ces mots aient pu être utilisés que « tifamilialement » ou régionalement, ou ont disparu avec la nouvelle génération, comme tant d’autres. Quelques sites semblent référencer kraz dizéf, mais restent inaccessibles, sauf un dictionnaire hongro-morisyen qui cite l’expression krazer dizef ou crazaire dizef. Une traduction par GT parle de « chiffres offensants » en argot et donne le mot « sécant ». Cet autre dictionnaire donne le sens additionnel de « quinteux, susceptible » pour le mot szekáns (et forme offensive pour bántó alak), pas vraiment le sens que je connais(-sais) d’un krazerr dizéf.

    Désolé, encore une fois, il m’est difficile de prouver la véracité de ces expressions de manière formelle ou écrite. Nahi ba.

  24. @ Gro Zippo

    « la koup boul lor drénaz” m’a tué de rire, littéralement.

    Moi, j’en connais des « krazerr dizéf » = Méttérr baton dan la-rou = péz so la-grain (mais quand les dames sont là, on dit plutot: « péz so likou »)

  25. Siganus Sutor

    Gro Zippo, j’avais oublié ce dictionnaire magyar-créole qui pourrait paraître étonnant aux yeux de certains, mais qui est somme toute assez naturel quand on sait qu’une entreprise hongroise de travaux publics a fait souche à Maurice. Transinvest (Mauritius) existe toujours ici-bas, après au moins trente ans d’existence je dirais, et c’est un Hongrois mauricianisé qui la dirige. (Son nom est Laszlo.) Je connais au moins deux Magyars qui ont fait souche à Maurice, l’autre travaillant dorénavant pour une entreprise partiellement sud-africaine.

    À quand le dictionnaire chinois-créole ?

  26. Torpedo, “krazerr dizéf” peut aussi vouloir dire dominerr ou arnaqueur, non ? (du style « Sales tax pé kraz dizéf« , ou encore « li fer lérerr dan so contt, mo pou appiy li, mo kraz so dizéf« )
    « péz likou” ? À ne pas confondre avec « tranglé César » !

    Siganus, ceci explique cela; je me demandais à quoi pouvait servir un tel dictionnaire. J’avais pas l’impression qu’il y avait tant de touristes hongrois au pays. Je me disais que c’était peut-être un sujet d’étude linguistique. Tiens, à propos de Laszlo, à la dernière page du dictionnaire semble en être indiqué l’auteur : Lajtai László, ça doit être un fami; j’ai lu que le Laszlo de Transinvest se prénommait Tiborcz.

    Un souvenir qui m’est revenu est celui d’un de mes profs de français au collège. Pour nous faire partager sa passion d’un concept, il avait l’habitude de peser ses mots (équilibrés, mais sans balance) et accompagnait son discours d’une « main italienne », lequel geste lui avait valu le surnom de tchomm grenn. Il me semble que cette expression existe aussi pour signifier « tenir en main quelqu’un et l’empêcher d’agir », une forme de chantage. Ça vous dit quelque chose ?

  27. Gro Zippo, “tranglé César”, c’est comme “bat lapo” ?

    Laszlo est un prénom hongrois plus qu’un nom de famille. Il s’agit donc de “monsieur Tiborcz”. Toutefois les Hongrois ont traditionnellement pour habitude d’écrire le nom de famille avant le prénom, ce qui fait que selon toute probabilité “Lajtai László” est un monsieur Lajtai se pré- (ou post-) nommant Laszlo, tout comme Mao Tsé-toung était monsieur Mao, fils de Mao Xunsheng et père de Mao Anqing.

    La réunion des cinq doigts de la main pointés vers le haut — ce geste en effet associé à un discours italien plutôt animé — aurait une origine sexuelle, signifiant qu’on tient les bourses de quelqu’un dans sa main, donc qu’on dispose d’un moyen de pression ? Je ne l’ai jamais entendu pour ma part, et cela me paraît assez peu probable vu que le geste en question n’est en général pas utilisé dans une situation où des menaces seraient susceptibles d’être employées (me semble-t-il).

  28. Oui Sig, ça doit être ça; si j’ai peut-être connu l’expression, je ne m’en souviens pas, mais je l’ai comprite tout de suite et j’ai mari riyé; je connaissais plutôt bat lakol. Marrant, les Réunionnais utilisent parfois, à la place du classique oté marmay / léfra, oté lapo.

    Ha, ha, quel la(z)lo (bilo lalo) je fais; difficile néanmoins de savoir ce qui était le prénom ou le nom. Comme prénom associé aux Hongrois, je ne connaissais que Gédéon; bon, j’explique, c’est avec le jeu « Mr et Mme Groidanmoncanapé ont un fils, comment s’appelle-t-il ? Gédéon ».

    Vous m’avez fait un p’tit coup de transitivité mathématique là. La main, c’était juste pour décrire le geste que faisait le prof et qui lui avait valu son surnom.
    Je me demandais ensuite si l’expression, (toute seule, sans aucune relation avec ce geste qu’utilisent les Italiens pour ponctuer un « Che cazzo? »), était utilisée pour décrire une situation de pression d’une personne à l’encontre d’une autre. Ce devait être une autre expression. Avec tchom(bo), je ne vois que tchomm sek ou tchomm tight (tayt?).

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