Écolage

Écolage.

Nom masculin.

Frais de scolarité. (Parfois la scolarité elle-même, et il arrive dans ce cas qu’on parle de “frais d’écolage”.)

Le TLF précise que ce sens est vieilli en France, mais qu’il est d’usage courant en Suisse :

Écolage, substantif masculin, vieilli.

a) Fait de suivre les cours d’une école. Synonyme usuel scolarité.

b) Frais d’école dus par un écolier. “Séverin alla un peu à l’école. Son père aurait voulu le faire bien instruire (…); mais, pour cela, il fallait payer l’écolage et les Pâtureau étaient bien pauvres” (E. Pérochon, Les Creux-de-maisons, Paris, Plon, 1921, p. 16).

Rem. Au sens b, le terme est courant en Suisse romande.

En Suisse, donc, mais aussi à Maurice :

Autrefois, que de privations n’endurait-on pas pour envoyer un enfant à l’école. On pratiquait ce qu’on appelait alors les « cycles » à des sommes dérisoires, Rs 10 par mois, pour payer l’écolage, acheter les livres.
(Le Mauricien, 9 mai 2009.)

En 1940, l’écolage mensuel était de Rs 8.00, somme que n’arrivait pas à réunir Mme Cunden pour son fils.
(Le Matinal, 6 novembre 2005.)

Mais ils savent aussi que janvier suit décembre de très près. Et en janvier, l’écolage des enfants représente un gros pôle de dépense.
(L’Express, 26 décembre 2004.)

Aquinze nous apprend qu’en Belgique cet écolage s’appelle un minerval, en référence à la déesse Minerve.

Et la rédaction de cette note m’a permis d’apprendre que selon le Lycée Labourdonnais* les ressortissants Français ne sont pas des étrangers à Maurice. La grille de cette école pour les “droits d’écolage 2009-2010” donne en effet un tarif pour les Français et les Mauriciens (63 250 roupies par an au primaire) et un autre pour les étrangers (92 000 roupies). Un lapsus archéo-colonialiste ?
  
 
  
* établissement privé mauricien, homologué par l’Éducation nationale française et suivant, dans les grandes lignes, le même programme d’enseignement qu’en France

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Secular school.

Secular school.

38 réponses à “Écolage

  1. Wikipédia a un article sur les écoles qui, hors de France, suivent un enseignement français. On y apprend qu’il en existe de quatre sortes, le « lycée » mentionné dans la note étant un des établissements mauriciens faisant partie de la deuxième catégorie :
    “▪ les établissements privés homologués par l’Éducation nationale française et qui ont choisi de passer une convention avec l’AEFE* (176 en 2008). Ces établissements sont aussi dits « établissements conventionnés » ; ils sont l’équivalent des établissements privés sous contrat qui existent en France ;”

    * AEFE : Agence pour l’enseignement français à l’étranger — http://fr.wikipedia.org/wiki/AEFE
    http://www.aefe.diplomatie.fr/guide.php?country=MUS

  2. marie-lucie

    Il me semble avoir vu le mot écolage en français mais le mot a dû tomber en désuétude avec l’enseignement gratuit et obligatoire à la fin du 19ème siècle. Il est peut-être resté un certain temps dans les régions où l’enseignement privé (c’est-à-dire presque toujours catholique) est resté très important, mais celui-ci est surtout au niveau secondaire.

  3. marie-lucie

    (pardon pour l’ italique, qui ne devait s’appliquer qu’au mot écolage).

  4. Siganusk

    C’est amusant ce que vous dites là, Marie-Lucie, car vous reprenez presque mot pour mot ce qu’a écrit Robillard dans son Inventaire à l’entrée écolage :

    Ecolage – n. m. rare || Frais de scolarité mensuels payés par les parents ???* de leurs enfants. “Le directeur a annoncé que l’écolage du “couvent” va encore monter l’année prochaine.”
    sociol.: la fréquence d’emploi (rare) s’explique par la raréfaction des écoles payantes.

    http://www.bibliotheque.refer.org/html/maurice/lexique/ecolage.htm

    Au milieu des années 70, en guise de hat trick pré-électoral, l’enseignement secondaire est devenu gratuit à Maurice. L’organisation qui, de loin, gérait le plus d’écoles secondaires (ce qu’à Maurice on appelle les “collèges”) était l’Église catholique, laquelle s’est retrouvée en quelque sorte prise au piège politique selon certains. L’écolage est de fait devenu une question moins brûlante pour nombre de Mauriciens. Sauf que ces dernières années l’enseignement mainstream ayant été de plus en plus décrié en dehors de quelques “star schools”, les écoles privées (laïques) se sont multipliées, et l’écolage est de nouveau dans les esprits et dans les bouches.

    (Si quelqu’un se sentait ici l’envie de faire un résumé sur l’enseignement à Maurice au cours de ces 50 dernières années, please do.)

    ————————-

    * Je me demande si je suis le seul à avoir des problèmes d’affichage avec le site http://www.bibliotheque.refer.org, et ce depuis quelques jours.

  5. Quelques précisions sur l’écolage belge.

    Comme je l’ai indiqué , l’écolage, en Belgique, n’a pas le sens de « frais de scolarité », mais celui d’apprentissage.

    « Deux chiens viennent d’être brevetés dans la lutte anti-drogue au terme d’un écolage de huit mois » (in Le Soir, 1994)

    On trouve également ce sens d’apprentissage en français de France, mais exclusivement réservé au domaine de l’aviation. Il s’agit probablement d’un calque de l’anglais « schooling ».

    Pour répondre à Marie-Lucie (sur l’usage français du mot écolage = frais de scolarité), le terme « frais (ou droits) d’écolage » est encore systématiquement utilisé pour les Lycées français à l’étranger dont parle Sig dans sa note(plus de 400 établissements homologués dans le monde entier). Ces frais sont extrêmement variables selon les établissements : 1500 euros à Londres, 6500 euros à Hong-Kong, 13 500 euros à New-York…

    Quant à votre remarque, Sig, sur le fait que les Français ne seraient pas des étrangers à Maurice parce qu’on leur applique le même tarif qu’aux Mauriciens, c’est plutôt l’inverse, non ? Ce sont les Mauriciens qui ne sont pas tout à fait considérés comme des étrangers dans cette enclave française que constitue le Lycée La Bourdonnais 😉

    Sur le « minerval » (les frais d’écolage belges, donc), vous paraissez penser qu’il s’agirait plutôt de frais d’inscription que de frais de scolarité, ces derniers se payant mensuellement. Je ne crois pas que cela fasse une différence : qu’il soit payé en une fois au début de l’année, par trimestre ou par mois, le « minerval » correspond bien aux « tuition fees » que recouvre votre écolage…

    Au XIXème, le « minerval » était plutôt utilisé au sens des frais d’internat payés par les pensionnaires. Pourtant, on trouve le mot dans Littré (1869) avec cette remarque : « dans quelques collèges d’Allemagne et des Pays-Bas, rétribution payée par les élèves externes. »

    Et une dernière curiosité au passage : au pluriel, on dit des « minervals », et pas des « minervaux »…

  6. Siganusk

    Ce sont les Mauriciens qui ne sont pas tout à fait considérés comme des étrangers dans cette enclave française que constitue le Lycée La Bourdonnais 😉

    Afifteen, don’t rub it in too much, please.

    Mais c’est effectivement l’image qui existe dans l’esprit de beaucoup de gens. Malgré ce que pensent un certain nombre de personnes, ce ne sont pas des écoles françaises. Ce sont simplement des écoles qui suivent un programme d’enseignement français. Elles auraient tout aussi bien pu choisir de suivre le programme d’enseignement de l’éducation nationale indienne. Que le SSS (state secondary school) de La Gaulette suive, comme l’immense majorité des écoles mauriciennes, le programme permettant de passer la HSC — diplôme délivré à l’issue d’un examen concocté et corrigé par Cambridge — ne fait pas d’elle une école anglaise. Et ce n’est pas parce que la France aide certaines de ces écoles à programme français qu’elles doivent être considérées comme françaises, car dans ce cas toute aide financière, toute “coopération”, serait de nature à changer l’identité de celui qui reçoit l’aide.

    Mais vous avez raison plus que vous ne croyez : le 12 mars on a le mauvais goût de chanter la Marseillaise aussi dans cette école-là. Comme il a été écrit une fois dans un journal, c’est comme si le jour de l’anniversaire d’Aquinze on chantait aussi “happy birthday Sig”.

  7. Idem au lycée des Mascareignes à Maurice (système français aussi mais pas école française), on chante la Marseillaise et l’hymne national mauricien… en français. Dans l’Express cité par Siganus, faisant référence à l’aide française pour les écoles dites « françaises » mais qui sont mau-ri-cien-nes, on pouvait lire dans le courrier des lecteurs quelque chose comme « ce n’est pas parce que la tante France aide le petit Maurice qu’elle est obligée de manger la moitié de son gâteau d’anniversiare le 12 mars » (fête de l’Indépendance). J’aime beaucoup cette image ! En bon archiviste, Siganus nous retrouvera la phrase exacte….
    Quel mauvais goût pour la France que de s’associer à « l’indépendance » d’un pays.

  8. Siganusk

    Bulle, je ne suis pas si bon archiviste que cela, je le crains. Mais l’autre jour, en remettant un peu d’ordre dans beaucoup de désordre, je suis retombé fortuitement sur cet article, et cela m’a fait sourire en pensant à ce billet sur l’écolage.

    Pour ce qui est du Motherland, je l’ai quasi exclusivement chanté en français pour ma part. (J’aurais sans doute quelques trous s’il s’agissait de le chanter à l’impromptu en anglais.) Je ne vois aucune obligation de le chanter en anglais. Mais chanter la Marseillaise un 12 mars, juste ce jour-là, je le trouve très malvenu. On pourrait chanter les deux hymnes ensemble en bien d’autres occasions — par exemple le 11 novembre comme il a été suggéré —, mais pas le jour de l’indépendance de Maurice, non, vraiment pas.

  9. le terme “frais (ou droits) d’écolage” est encore systématiquement utilisé pour les Lycées français à l’étranger dont parle Sig dans sa note (plus de 400 établissements homologués dans le monde entier).

    Savez-vous si c’est le cas uniquement pour les lycées français à l’étranger ou bien pour les lycées français de France aussi ? Car si c’était le cas la chose serait quand même assez intrigante. Comment expliquer une telle « anomalie” ? Que dans certains coins retirés de la planète où l’on parle encore un peu français certaines tournures et expressions aient pu subsister, pourquoi pas, mais que ce soit le cas de Sydney à Chicago et de Tokyo à Rio de Janeiro me semble assez extraordinaire. Se pourrait-il que la chose provienne d’une « caste » particulière de fonctionnaires, ou d’un jargon spécifique dans un ministère français (possiblement les Affaires étrangères) ?

  10. marie-lucie

    Comme l’a indiqué Aquinze plus haut, les « lycées français » à l’étranger ne font pas partie du système d’enseignement public gratuit de France. Du temps de mes parents, les lycées (que ni l’un ni l’autre n’ont fréquenté) étaient payants (mais je ne crois pas qu’ils aient été très chers).

    En France mot « lycée » n’a plus officiellement le sens qu’il avait lorsque mes parents ou moi-même avons fait nos études secondaires: autrefois il s’agissait d’un établissement qui prenait les élèves d’environ 11 à 18 ans et offrait un enseignement traditionnel comprenant entre autres des cours de grec et de latin, contrairement au « collège » qui n’offrait pas ces cours. Le lycée avait donc plus de prestige que le collège, qui pouvait aussi offrir des cours plus pratiques, p.ex. de secrétariat). Les établissements privés (surtout catholiques) s’appelaient aussi « collèges », même si beaucoup offraient un programme similar à celui des lycées (ces derniers ayant été créés sous Napoléon comme établissements laïques d’Etat rivalisant avec les collèges qui étaient sous administration religieuse).

    Maintenant le « collège » prend les élèves d’à peu près 11 à 14 ans et le « lycée » de 15 à 18 ans, et le lycée offre une plus grande variété de programmes qu’autrefois.

  11. Ah zut de sut, j’avais passé près d’une heure à faire un long commentaire sur les lycées, les athénées, les collèges et les sénateurs des Français hors de France, et je me le suis fait retoquer parce que j’avais oublié de noter mon adresse e-mail… et même pas moyen de le récupérer en revenant en arrière.

    Ferfoute, je ne recommence pas…

  12. Ferfoute Aquinze ? Vous apprenez vite les gros mots étrangers on dirait… (Non, dans la classification de Zaza ça serait plutôt un mot moyen en l’occurrence.)

    Je suis désolé pour vous — et je ne peux rien faire. Je trouve ce genre de chose particulièrement irritant et il me donne envie de flanquer des calottes (?) à la stupide machine quand ça m’arrive. Si ultérieurement les choses allaient mieux… (Si vous aviez par exemple une petite indication à donner sur l’utilisation du mot écolage dans ces lycées français répandus à travers le monde.)

    Marie-Lucie, c’est très intéressant ce que vous dites sur les « collèges », car cela rejoint un tantinet l’acception mauricienne du mot. (Un collège est avant tout un établissement d’enseignement secondaire, i.e. un établissement accueillant des élèves de 11 à 18 ans.) Mais par ailleurs il existe ici un “lycée”, un seul, qui prend les élèves de la maternelle au bac. 😉

  13. Sig, je pense que vous ne vous trompez pas en soupçonnant un « langage de caste » lorsqu’on utilise « frais d’écolage » pour les lycées à l’étranger au lieu de frais de scolarité (cette « coquetterie » serait d’ailleurs bien dans la façon du Quai d’Orsay). Il est intéressant, à cet égard, d’observer que si les sénateurs représentant les Français hors de France protestent bien contre la hausse des frais d’écolage des Lycées français à l’étranger, les ministres, eux, répondent sur le montant des frais de scolarité…

    Mais je dirais que le fait même de parler de Lycées français à l’étranger pour qualifier des établissements auxquels diplomates, cadres d’entreprises françaises et élites locales confient leur progéniture de la maternelle au bac traduit aussi un « langage de caste ».

    Je ne suis pas assez familier des réformes successives de l’enseignement au cours du XXè siècle, mais ma perception est que jusque vers les années 50-60, la distinction entre collèges et lycées était essentiellement sociologique – ne serait-ce que parce que le lycée fabriquait des bacheliers (ce qui supposait des études « longues », jusqu’à 18 ans au moins, et ouvrant sur des études universitaires*), tandis que le collège assurait une formation plus technique et moins académique (ou pour le dire brutalement, comme le rappelait Marie-Lucie, sans latin ni grec…) qui s’achevait par le brevet, ou pour les meilleurs, le brevet supérieur, à l’âge de 16 ans. Dans la mouvance égalitariste de Mai 68, on a assimilé les collèges aux lycées et réciproquement, puis la distinction a été réintroduite dans les années 80, cette fois sur une base chronologique – on fréquente le collège pendant le premier cycle secondaire, de la sixième à la troisième, puis on continue au lycée, de la seconde à la terminale (étant entendu qu’il existe maintenant des lycées techniques ou professionnels). Autant dire que le Lycée a perdu l’aura « élitiste » qu’il pouvait avoir dans la France hexagonale d’avant la deuxième guerre mondiale, mais qu’il l’a sans doute un peu conservée hors de France.

    A noter enfin, au chapitre des belgicismes, que l’équivalent en Belgique du lycée, c’est l’Athénée*, que l’on fréquente de la première à la sixième secondaire (car en Belgique on fait six ans de primaire et six de secondaire, au lieu, respectivement, de cinq et sept ans… et on ne numérote pas les classes à rebours, en començant par la dernière ! )

    Et tiens, si vous voulez encore une trace de « langage de caste », vous observerez que nombre d’institutions privées en France (et probablement de Lycées français) ne se sont jamais résolues, pour évoquer le cycle primaire, à parler de cours préparatoire, cours élémentaire ou cours moyen : on entre en onzième, on termine l’école primaire en septième, puis on entre en sixième lorsqu’on aborde le cycle secondaire…)

    *Athénée, minerval, tout se tient !

    ** de mémoire, le nombre de bacheliers en 1960 représentait 13% de la génération, et le nombre d’étudiants (i.e. fréquentant l’université***) était de l’ordre de 6% de la génération en 1968…

    *** « étudier », voilà peut-être encore un belgicisme : je ne l’ai jamais entendu utiliser, en français de France, pour parler du travail d’un élève de primaire ou de secondaire. En Belgique, par contre, il est courant d’entendre, à propos d’un petit enfant de huit ans : « Comment veux-tu qu’il ait des bons points (c’est à dire des bonnes notes…), il n’étudie pas.. « 

  14. Hum, mélange de footnotes :

    Athénée vient en ** après universitaire en *…

  15. marie-lucie

    Je suis entièrement d’accord en ce qui concerne la différence sociologique qui a longtemps existé entre les lycées et collèges avant les réformes récentes. Ma mère est allée au collège car ses parents, employés des postes (qui avaient sans doute terminé leurs études à 16 ou 17 ans), n’avaient pas jugé utile d’essayer de la faire entrer au lycée: « Tu ne veux être ni avocate ni médecin » (et donc tu n’as pas besoin de latin ni de grec). À noter qu’on n’entrait pas au lycée (et même au collège, je crois) simplement sur demande, il fallait passer l’examen d’entrée en sixième. En cas d’échec on se retrouvait à l’école primaire, à la fin de laquelle on passait le « certificat d’études » (autrefois le diplôme convoité par les plus pauvres), mais on pouvait continuer au « cours complémentaire » jusqu’au « brevet élémentaire » (voir ci-dessous). Dans mon cas, mes parents ont pensé que je devrais au moins essayer le lycée, et si je ne réussissais pas je pourrais aller au collège, mais le contraire n’était pas possible car on commençait le latin en sixième.

    En ce qui concerne les « brevets »:

    Le brevet (élémentaire) et le brevet supérieur existaient du temps de mes parents (qui ont fait leurs études avant la guerre), et le brevet élémentaire (à la fin de la troisième) a subsisté plus longtemps puisque je l’ai moi-même passé, dans les années 50. C’était la fin des études pour certains élèves, en général de milieu modeste, qui sortaient du « cours complémentaire », mais à ce niveau on pouvait passer un examen pour entrer dans une école normale d’instituteurs, pour ceux qui voulaient enseigner à
    l’école primaire. Pour ceux qui étaient au lycée, le brevet était une sorte de répétition en attendant les épreuves du back deux et trois ans après. Mais du temps où le brevet supérieur existait, il se passait trois ans après le brevet élémentaire, et non au même point du cycle d’études: ma mère (qui était très bonne élève) l’a passé à 20 ans, au bout de ses études au collège. C’était donc plus ou moins un équivalent du bac, en moins académique, et aussi bien moins coté au point de vue sociologique.

    « étudier »: ce mot s’emploie aussi au Canada, sans doute sous l’influence de l’anglais « to study ».

  16. marie-lucie

    « les épreuves du bac>, pas du back

  17. En Allemagne, en apprenant l’allemand, j’avais des grandes difficultés à comprendre l’usage de studieren (étudier) et Student (étudiant). C’était dû aux mots « study » et « student » dans ma langue maternelle, qui s’appliquent à toute sorte d’activité où l’on apprend quelque chose. En Allemagne, au contraire, j’ai fini par comprendre qu’on dit Student seulement s’il s’agit de quelq’un qui est immatriculé dans une Universität. Tous les autres gehen zur Schule (vont à l’école) – les apprentis gehen zur Berufschule, mais ils « n’étudient » pas pour gagner des bonnes notes. Le système éducatif allemand est très compliqué, et ressemble à un assemblage hétérogène de mille éléments.

    Ces fines distinctions de caste dans le système éducatif, qui en apparence se font aussi bien en France qu’en Allemagne, sont à mes yeux les détritus d’une mentalité traditionelle mais qui pèse lourd encore sur les têtes. Les « castes » allemandes sont à peu près disparues après la seconde guerre mondiale. Il semble qu’ils existent encore en France. Mieux vaudrait un système à l’amèricain du temps passé (hélas), qui était d’une qualité moyenne (tout au plus) et à la portée d’un chacun, sans distinction sociologique, jusqu’au niveau universitaire et même au-delà (à cause des « grants » des institutions privées, qui étaient nombreuses et génereuses). Que les écoles dans les États Unis soient aujourd’hui malsaines, a bien d’autres raisons que celles tenant à « caste ».

  18. Oui, je pense que ces « fines distinctions de caste », comme vous les appelez fort justement, subsistent encore en France. Simplement, depuis qu’on a « démocratisé » l’enseignement secondaire, elles se sont déplacées vers l’enseignement supérieur : de toute l’Union Européenne, la France se distingue par un système universitaire à deux vitesses, d’un côté les universités ouvertes au tout-venant – les fameux « 80% d’une génération qui obtiennent le bac », et ambitionnent légitimement de faire des études supérieures, et de l’autre les « Grandes Écoles » qui sont sans doute à peine moins socialement sélectives qu’il y a un siècle…

    Je ne suis pa

  19. … Parti plus vite que je ne le voulais, il restait une scorie : « je ne suis pa » Peut-être pourrez-vous l’effacer, Sig ? (Merci d’avance)

  20. zerbinette

    Marie-Lucie, juste une petite précision : le latin n’était obligatoire en sixième au lycée que dans la section classique, il existait une section moderne pour les moins bons (!!!) qui étudiaient à la place… les maths ! Les très bons faisant latin+math à partir de la 3eme.

  21. marie-lucie

    Zerbinette, je ne sais pas de quelle époque vous parlez, mais « de mon temps » (années 50) il n’y avait pas de section moderne, ni de latin+math à partir de la troisième. Par contre, en quatrième on avait le choix entre grec et seconde langue. Dans mon cas, j’ai préféré apprendre une langue vivante (l’allemand) plutôt que morte, mais le prof d’allemand était tellement nul que j’aurais peut-être mieux fait de faire du grec. Si j’avais pu prendre à la fois l’allemand et le grec, je l’aurais fait.

    Il y eu tellement de remaniements dans le système scolaire depuis qu’on s’y perd.

  22. marie-lucie

    Grumbly, en France aussi le mot étudiant s’emploie pour ceux qui fréquentent l’université, les autres sont élèves de telle ou telle école, quel que soit leur âge. On ne va pas à la fac (sauf au point de vue concret), on continue ses études. Et à l’université on n’étudie pas telle ou telle matière, on fait des études (de maths, de langue, etc).

    Ou du moins c’était vrai « de mon temps » (expression favorite d’une de mes grand-mères – je me trouve maintenant à l’âge où il me paraît naturel de l’employer!).

  23. Grumbly, I’m impressed by your French. I suppose you could do the same in German too, don’t you?

    D’ailleurs je ne vois pas pourquoi je devrais continuer à faire des efforts pour vous parler anglais, si ce n’est la force de l’habitude.

    Autour de moi je n’entends pas beaucoup qu’on étudie autre chose qu’à l’université. A la rigueur on étudiera une carte en cherchant un lieu ou un itinéraire précis, ou on étudiera peut-être une photo sur laquelle on cherche à reconnaître quelque chose. Dans le domaine éducatif les étudiants (en français dans la conversation) sont ceux de l’université, même si le mot student est aussi utilisé pour parler des enfants qui vont à l’école :
    « Du coté de la section secondaire de Lorette de Port-Louis (LCPL), collège du BEC, Aisha est admise en Form 1 «mainstream». Elle est accompagnée de sa mère. Elle a fini d’acquérir le Student Diary, Report Book, Code of Discipline et Loreto Leadership Book. »
    http://lexpress.mu/Services/archivenews_860_Une-rentr%C3%A9e-scolaire-pas-comme-les-autres-pour-des-%C3%A9l%C3%A8ves-de-Standard-I-et-Form-I

  24. Marie-Lucie : en France aussi le mot étudiant s’emploie pour ceux qui fréquentent l’université, les autres sont élèves de telle ou telle école, quel que soit leur âge.

    Saperlipopette, ma carte d’étudiant était donc fausse ! De n’avoir jamais été étudiant, de toute ma vie, voilà qui défrise mon blason. Il faudrait qu’un jour je sois au moins fait docteur (honoris causa) pour me rattraper un peu et regonfler un poil mon ego.

  25. Mais non, Sig, pas de regrets ! C’est beaucoup plus chic d’être ancien élève qu’ancien étudiant. D’ailleurs il n’existe pas d’anciens étudiants. On n’est étudiant que pendant qu’on étudie (à l’Université), ensuite même les étudiants deviennent d’anciens élèves…

    P.S. Un blason ne se défrise pas pour si peu : il est à « l’origine du monde* »…

    * http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000053394.html

  26. Aquinze ! il y a des enfants qui fréquentent ce blog !

    P.-S. — C’est grâce aux commentaires de ce billet que j’ai appris que la distinction en France entre collège (école secondaire jusqu’à la troisième) et lycée (école secondaire jusqu’à la terminale) n’était qu’un état de fait récent. Dans ce cas je m’explique mieux l’acceptation** de notre collège à nous, encore que cela puisse être dû à l’anglais college. (Un Anglais de passage pourrait-il nous dire comment on appelle un collège ou un lycée en Angleterre ? Crown, feeling like it, in French like Stuart Bougon*?)

    * probablement apparenté aux Bougon-Macquart (et aux rois d’Écosse)
    ——————–
    ** en anglais dans le texte, bien malgré moi (voir commentaire ci-dessous)

  27. Sig, l’allemand est devenu ma seconde langue naturelle. Avec le français, c’est plutôt encore: ainsi dit, ainsi point entendu! C’est parce que je me cramponne au texte – comme un protestant congénital. Si je ne réussis pas à reconnaître dans les sons, vus sur un écran mental, des mots écrits, je perds le fil du discours.

    En ce qui concerne les textes ça va, évidemment, à cause de l’écran. Et voilà la difficulté. J’ai découvert récemment une chose étrange: pour apprendre à mieux parler, il me faudra oublier toute ressemblance entre mots – toute cette « congénéricité » comme dans « admettre/admit ». Initialement, ça m’aida. Au présent, ça m’entrave. Je ne veux plus de cinéma. Je licencierai le projectionniste si c’était possible.

  28. Stu : il me faudra oublier toute ressemblance entre mots

    Pas facile, hein ? Je vois que dans mon commentaire précédent j’ai utilisé « acceptation » (forme anglaise) à la place d’“acception”. Même ma langue maternelle se fait baiser* dans l’histoire !

    * au sens mauricien, bien entendu

  29. Eh quoi, Sig, vous tourneriez Tartuffe ?

  30. Ça vaut toujours mieux que Tartouffe !

    Non, non, je suis toujours en train de lire Lady Chatterley’s Lover, et j’apprécie tous les petits détails.

  31. Quelle distinction! Je voudrais bien être apparenté. La Bête Humaine m’a ébloui.

  32. Y a-t-il des notes en bas de page dans Lady Chatterley’s Lover?

  33. Non, rien. Mis à part le corps du texte et le (bon) numéro la page est nue.

  34. Bougon : Ça (se) figure.

    Sans se défigurer j’espère. « Face » et « fesse » ont quelques points communs.

    Bon, je retourne à Milady, celle du sieur Lawrence — un écolage (au sens d’“apprentissage”) en soi, ou en soie. « L’École des femmes » était d’un autre auteur me semble-t-il, ce que Zerbinette devrait savoir.

  35. A propos de lycées français…

    http://ecole.blog.lemonde.fr/

  36. Merci Siganusk pour cet éclairage surprenant. J’aime l’idée que Maurice et la Suisse partagent des mots (en tout cas un) dans leur dialecte respectif. Un lien de plus entre nos deux pays.

  37. Oui, en effet. Il me semble tout à fait possible que des mots et expressions tombés en désuétude dans la partie centrale de la francophonie (la région parisienne) continuent d’être utilisés dans les parties plus périphériques comme Maurice, la Suisse ou le Québec, là où le « bon usage » venu de Paris a moins de poids.

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