Dalot

Dalot (daleau).
Nom masculin.

Descente d’eau pluviale.

Vieux dalot à l'angle d'un bâtiment bardé de feuilles de tôle.

Vieux dalot à l'angle d'un bâtiment bardé de feuilles de tôle.

De nos jours les dalots sont principalement constitués de tuyaux en PVC, tuyaux aussi utilisés pour relier les drainages à la fosse septique (le Ø110 standard). Ce plastique moderne ne semble guère déranger les cour(t)pas, auxquels il arrive de se servir des dalots comme d’un drainage (cabinet).

Caca courpa sur dalot — presqu'un nom d'œuvre d'art.

Caca courpa sur dalot. (Presqu'un titre d'œuvre d'art.)

Comme tant d’autres, ce mot du lexique mauricien provient de la marine. Dans le Petit dictionnaire de marine (1945), page 68, il est possible de lire ce qui suit :

Dalots. — Dans les navires en bois, ce sont des trous ronds ou ovales pratiqués dans les fourrures des gouttières d’un pont supérieur, d’un pont de dunette, de demi-dunette, etc. Les dalots sont garnis intérieurement de tuyaux en plomb pour l’écoulement à l’extérieur du navire de l’eau qui s’amasse sur les ponts.

Exemple d’utilisation :

Le dalot qui est près de la cuisine s’est bouché avec les feuilles pendant le cyclone et la dalle est devenue une vraie piscine !

Moules à gâteau de toutes formes, arrosoirs, cheminées, décorations d’intérieur, tirelires, “tilamok”, boîtes à lettres, “manzwar”, “cornis”, dalot… Autant d’objets qui s’amoncèlent dans son petit atelier et sur la devanture.”
(L’Express, 19 décembre 2005.)

Mais le pêcheur a trouvé une idée ingénieuse pour recueillir l’eau de pluie. Un dalot déverse toute l’eau récoltée sur son toit dans un fût. C’est celle que l’on boit et qui est utilisée pour tous les usages domestiques.”
(L’Express, 7 avril 2004.)

Au Québec j’ai entendu parler de dalot à propos de la rigole (le canal) située de part et d’autre d’une piste de bowling. D’après le TLF il y est aussi employé avec le même sens qu’à Maurice : « Tuyau de descente des eaux de pluies à partir des gouttières* d’un édifice (Canada 1930, Bél. 1957). »
http://www.cnrtl.fr/definition/dalot

 

* Gouttière ? Tiens, j’ai peut-être là un mot de plus vu qu’ici-bas une gouttière est une fuite dans la toiture.

37 réponses à “Dalot

  1. zerbinette

    Sig, je me suis reportée au TLFi, et j’aimerais bien savoir si à Maurice, on aime à se rincer le dalot ?

  2. zerbinette

    PS : et les chats de dalot de quelle couleur sont-ils ?

  3. Siganusk

    Non, Zerbinette. A Maurice on aime surtout se rincer l’œil en lookant les touristes peu vêtues, et même en pionnant un endroit que rigoureusement ma mère m’a défendu de nommer ici.

    Mais à voir la similitude avec l’expression française « se rincer la dalle », on peut en effet se demander où est la parenté avec ce « dalleau »-là.

    Et puis regardez bien le TLF : le dalot est une descente (donc verticale) à partir d’une gouttière (horizontale). Les « chats de dalot » sont donc soit morts soit en très mauvaise posture, et leur couleur est difficile à cerner.

  4. A. J. P. Crown

    Le dalot is translated as ‘scupper’ on my computer, it’s a navel word only (I think), in English.

    En foss is a waterfall in Norwegian, I wonder if there’s a connection to the French la fosse. Norwegian uses « kloak », from Latin — or actually from the Roman Cloaca Maxima — to mean sewage and sewer and la fosse septique. They don’t use Latin words very often.

  5. La dalle en vieux normand (sans doute aussi en vieux français) est un dalot…

  6. A. J. P. Crown

    La dalle… ‘slab’? I’m going to have to buy a proper French dictionary.

  7. Siganusk

    AJP, you should know that:

    « Au XIVe siècle, ‘dalle’ vient de l’ancien nordique ‘daela’ qui signifie ‘évier’ (de cuisine), mais aussi ‘rigole’ ou ‘gouttière’. »

    This is what you can read on a website about French expressions. And the expression here is « se rincer la dalle » — to wash one’s throat, i.e. one’s channel, or pipe.
    http://www.expressio.fr/expressions/se-rincer-la-dalle-avoir-la-dalle-en-pente.php
    In short, it is to drink, even lamper in some parts of the universe. This is what this fine mouche called Zerbinette was referring to above.

    There is also avoir la dalle, to be hungry.
     
     
    Nota: These expressions are not used in Martian French.

    – – – – – – – – – – –

    Sorry everyone, I don’t have much free time at the moment to grok* your precious contribution. (I knew I couldn’t take care of a blog properly.) Le temps fiche le camp par le dalot, à gros bouillons.

    * That one is in Martian Martian.

  8. A. J. P. Crown

    I was quite disconcerted by that link. It looked like some religious site — and why were they talking about ‘God’ and not le bon Dieu? A cult, maybe? — but then I realised that the posts are written by someone called God.

  9. A l’adresse http://www.potomitan.info/dictionnaire/discussion2.php, on peut lire que DALO, en créole martiniquais veut dire « caniveau » et serait un dérivé du normand DALLE « rigole, évier en pierre » lui-même issu du vieux-norrois DÆLA »rigole ».

  10. Siganusk

    On aurait parlé vieux norrois en Normandie, le pays des North Men ? Incroyable !

    Mais ‘dalleau’ — avec deux -l — ne pourrait-il pas être la petite dalle ?

  11. zerbinette

    Dalle/daela Sig, c’était déjà là :

    http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2007/08/01/un-vieil-enfant-vous-parle/#comment-51841

    où l’on apprenait les balises et où l’on découvrait qu’Aquinze était né vieux… 😉

    Zerb/Cassandre

  12. Siganusk

    En effet, Zerbinette, vous avez meilleure mémoire que moi. Ceux qui ont maille à partir avec la construction (des bâtiments, des bâtiments non flottants) pensent en général que la dalle qu’on coule (sur un coffrage) vient toujours avant l’évier qu’on pose (sur un meuble, un meuble en général immeuble). Sous un jour étymologique ils ont tort.

    Une autre chose amusante, que je n’avais pas réalisée jusqu’ici, réside dans le fait que c’est le dalot/dallot qui pourrait avoir été à l’origine de la dalle. Selon le Trésor, à l’entrée « dalle » :
    « 3. [indirectement attesté en 1319 par son dér. daller*] 1676 « plaque servant à paver le toit d’un édifice » (Félibien Dict., p. 553 ds IGLF). Terme d’origine normande, probablement emprunté (peut-être comme terme de marine, cf. dalot) à l’ancien nordique daela « rigole pour l’écoulement des eaux à bord d’un navire » ».
    (Un gros conditionnel serait toutefois de rigueur ici.)

    Quant à la terminaison en -eau, qui se prononce rigoureusement de la même manière que -ot, il était tentant de l’utiliser compte tenu du fait que nous avons affaire là à des liquides plus ou moins clairs. Toutefois, la possibilité d’avoir « dalleau » en tant que « petite dalle » — par le biais du suffixe masculin à valeur diminutive — ne tient guère la route. Si diminutif il pouvait y avoir, ç’aurait été dallette (féminin comme dalle), qui existe déjà, même s’il ne figure pas dans les principaux dictionnaires.

    A noter que Dalett, Dalot, Dalleau et même Dallow sont des noms de famille.
     
     
     
    * cf. chevreau (petite chèvre mâle**), baleineau (petite baleine), ponceau (petit pont), cordeau (petite corde), lanterneau (petite lanterne), bardeau*** (petite planche servant à couvrir les toits ou les murs — voir la légende de la première photo figurant sur cette page-ci — dont l’étymologie reste sujet à débat et qui n’est pas forcément le diminutif de barde)
    ** une illustration de plus, là, que « genre » et « sexe » ne sont pas la même chose
    *** les bardeaux, employés aux Mascareignes depuis des siècles pour couvrir les toits et, plus rarement, les murs, pourraient faire l’objet d’une note, au moins une note photographique, quand bien même les bardeaux locaux ne sont pas aussi beaux que ceux fixés sur certaines églises norvégiennes

  13. Siganusk

    Une autre chose amusante, que je n’avais pas réalisée jusqu’ici, réside dans le fait que c’est le dalot/dallot qui pourrait avoir été à l’origine de la dalle.

    Il n’est pas certain que dalotdallot comme il pouvait aussi s’écrire, en particulier en Normandie — soit apparu en français avant dalle, mais ils n’en sont pas moins parents. Et je vois maintenant que dans l’exemple d’utilisation que j’avais donné dans la note, les deux mots figuraient dans la même phrase : “Le dalot qui est près de la cuisine s’est bouché avec les feuilles pendant le cyclone et la dalle est devenue une vraie piscine !” Depuis le terrible cyclone Carol (février 1960), beaucoup de maisons détruites ou endommagées ont été reconstruites en béton, lequel est absolument omniprésent de nos jours dans la construction de maisons individuelles. Ce qui fait que le mot “dalle” est aujourd’hui très largement utilisé pour parler du toit, e.g. “Johnny ? Je crois qu’il est monté sur la dalle.”

  14. zerbinette

    A noter que Dalett, Dalot, Dalleau et même Dallow sont des noms de famille.

    Dalot est un nom courant dans l’Indre et la Creuse.

    Dallot : Surtout porté dans l’Indre, autrefois présent aussi dans la Creuse, le nom est également écrit Dalot. Formes sans doute similaires : Dalaud, Dallaud (17, 24). Apparemment Dalot serait un toponyme : il existe un lieu-dit « le Dalot » à Perrusson (37), et des hameaux s’appellent Dalot en Dordogne (Saint-Cernin-de-l’Herm, Villefranche-du-Périgord). Sens possible : petite faux (cf. l’occitan « dalh »), métaphore liée à la forme courbe d’un terrain. Il faut cependant envisager une autre solution, notamment pour Dal(l)aud : le fils d’Al(l)aud, nom de personne germanique.

    En revanche par ici les toits sont pentus, ce ne sont donc pas des dalles même en pente ! 😉

  15. Ah oui, j’oubliais qu’ici depuis un certain nombre d’années les gens inclinent à faire des dalles en pente, ce qui n’est pas toujours facile à couler.

    cf. l’occitan “dalh”

    Moi qui croyais que Dahl était plutôt norvégien…

  16. A. J. P. Crown

    Yeah, Roald.

    Ooh, I wonder if Dahl is related to la dalle? I think Dahl in Norwegian must be originally the same word as the Norwegian dal, which is ‘valley’ in English.

  17. Thal in German, no? (But that’s just the wild guess of a real Neanderthal.)

    But if valley is dal in Norwegian, isn’t it cognate with this Old Norse daela that produced dalle and dalot?

  18. A.J.P. Crown

    Yes, I’m sure you’re right. I was very tired when I wrote that last night.

    I’m not sure about -thal, I don’t have good enough looking-up skills. We need Big Dave Marjanovic`.

  19. marie-lucie

    Siganusk: c’est le dalot/dallot qui pourrait avoir été à l’origine de la dalle. Selon le Trésor, à l’entrée “dalle” :
    « 3. [indirectement attesté en 1319 par son dér. daller*] 1676 “plaque servant à paver le toit d’un édifice” (Félibien Dict., p. 553 ds IGLF). Terme d’origine normande, probablement emprunté (peut-être comme terme de marine, cf. dalot) à l’ancien nordique daela “rigole pour l’écoulement des eaux à bord d’un navire” ».

    Non, c’est bien dalle qui est le mot originel. La citation ci-dessus veut seulement dire que dalot est apparenté à dalle, non seulement par le son que par le sens, mais que dalle se trouve pour la première fois dans un texte plus tardif que le verbe daller qui est formé à partir de dalle, ce qui veut dire que le nom existait avant le verbe.

    Le fait qu’un mot soit « attesté » à une certaine date veut seulement dire que cette date est celle du plus ancien texte connu où il apparaît, et non pas qu’il a été créé à cette date. Bien des mots d’usage dans la vie courante ou dans un contexte technique ne sont attestés qu’assez tard, simplement parce que personne n’avait eu l’idée ou l’occasion d’écrire sur le sujet, ou que des textes plus anciens ont pu disparaître.

    Le mot dalleau est aussi de la même famille, mais le suffixe -eau n’est pas forcément diminutif (et ici ce n’est pas le mot eau non plus, comme vous le savez sûrement!).

    Le Dalot comme nom de lieu: Sens possible : petite faux (cf. l’occitan “dalh”)

    Non, car en occitan « -alh » se prononce comme « ail » et Le Dalot serait Le Daillot. (Le « lh » représente le même son en portugais).

    But if valley is dal in Norwegian, isn’t it cognate with this Old Norse daela that produced dalle and dalot?

    It seems possible, but the closest cognates to Norwegian dal are not just German Tal but probably also English dell , as in « The farmer in the dell ».

    (Thal is the old German spelling but « th » was never pronounced as in English).

  20. also English dell , as in “The farmer in the dell”

    Er, a farmer in my Dell? Good golly*! that’s why I’ve recently been seeing so many obscure runic characters while visiting the website hosting Robillard’s Inventaire!

    * it was tempting to write « good gulley » on this very post…

  21. A. J. P. Crown

    Marie-Lucie, it’s not just dell, as in Dingley Dell, but also dale, as in Wensleydale, a fairly insipid Yorkshire (i.e. fairly close to Norway) cheese.

  22. Je trouve dans le Dictionnaire de marine contenant LA TRADUCTION DES TERMES LES PLUS USUELS, EN ANGLAIS ET EN ESPAGNOL de P. M. J. DE BONNTEFOUX, 1834
    DALLE, s. f. Leading board. ( vertelto de canal ). Conduit en bois.
    DALOT, s. m. Scopper haie, pump date. (embernul). Trou pratiqué dans la fourrure de gouttière et dans la muraille d’un bâtiment pour l’écoulement des eaux des ponts ou des pompes ; ces trous sont garnis intérieurement en plomb, et leur orifice extérieur est garanti par une maugèrc. — Les Dalots à feu, sont les endroits qui servent de communication entre les différentes parties des artifices d’un Brûlot.

  23. marie-lucie

    it’s not just dell, as in Dingley Dell, but also dale …

    AJP, you are absolutely right, and I came here today intending to add that remark myself – I had forgotten about dale, which is the best example of a cognate to German Tal, until I read the word somewhere today (but dell is a related form, and therefore also cognate, since all these forms have the same origin).

    Siganus: « The farmer in the dell » is a little children’s song in English.

  24. Siganusk

    Marie-Lucie: “The farmer in the dell” is a little children’s song in English.

    I didn’t know that one. Actually I don’t know many children’s song in English. I could sing you « twinkle, twinkle, little star », « London bridge is falling down » or « old McDonald had a farm » (ee-ya-ee-ya-ho), but not much else.

    In Mauritius there is a brand of Australian dairy products available in the shops, and it is called Devondale. Somehow I never associated it with a valley. (Do they have valleys in Australia?)

    (Thal is the old German spelling but “th” was never pronounced as in English).

    The German spelling was reformed at the very beginning of the 20th century, wasn’t it? And it seems that it generated much heated debate. But if in French people tend to write Néandertal today — I think —, English-speaking persons still seem very much attached to their Neanderthals.

    Bien des mots d’usage dans la vie courante ou dans un contexte technique ne sont attestés qu’assez tard, simplement parce que personne n’avait eu l’idée ou l’occasion d’écrire sur le sujet

    Bien entendu, cela coule de source. D’ailleurs le problème se pose pour le créole, qui n’a été écrit que très tardivement, vu que ce qui était dit en créole n’était en général pas jugé digne d’être conservé par écrit, surtout tel quel, dans cette langue. Mais si les mots ‘dalot’ et ‘dalle’ sont arrivés en France sur des bateaux vikings, il ne me semble pas impossible non plus que dalot ait été employé avant dalle en « français », par exemple par des marins de ce qui est devenu la Normandie.
     
     
    Lamid : DALLE, s. f. Leading board. (vertelto de canal ). Conduit en bois.

    Ceci est très intéressant. Je n’ai jamais entendu parler d’une dalle à bord d’un bateau. (And you, AJP, the boat designer, have you ever heard of a leading board that is called dalle in French?) Pas plus que d’un leading board ou d’un vertelto de canal d’ailleurs. Cela amènerait peut-être de l’eau à notre moulin — par l’intermédiaire d’un dalleau donc —, à ce qui se disait ci-dessus entre Marie-Lucie et moi.

  25. Siganusk

    Mais si les mots ‘dalot’ et ‘dalle’ sont arrivés en France sur des bateaux vikings

    A me relire je vois que je me suis mal exprimé l’autre jour. (Et je ne suis pas certain de le faire mieux aujourd’hui, vu l’al-khôl (pinard) lampé ce soir.) Il va de soi que les Vikings ne sont pas arrivés en France avec une dalle et un dalot dans leurs valises. Ce que je voulais dire par là c’est que les Normands, les marins normands, auraient pu emprunter — i.e. adapter — le daela nordique avant tout autre peuple de langue d’oïl, et que si jamais ce terme avait été emprunté aux conquérants navigateurs scandinaves, cela pouvait possiblement avoir eu lieu par le truchement d’autres marins. Ce qui fait, dans cette hypothèse, que [dalo], terme de marine issu de daela, pourrait avoir été aussi ancien que [dal], si ce n’est plus. Je n’ai pas l’impression qu’aucun des dictionnaires que j’ai pu consulter jusqu’ici aient eu un avis définitif là-dessus.

  26. marie-lucie

    Siganus,

    Ce ne sont pas les deux mots français « dalot » et « dalle » qui ont pu arriver sur des bateaux vikings, c’est le mot scandinave daela dont la racine (accentuée) est dael, qui ne se prononce pas avec deux syllabes comme « Noël » parce que le ae est un seul son, écrit avec une lettre composite en vieil-anglais et en islandais (entre autres) pour indiquer le a de « cat » et non celui de « father ».

    Ce mot scandinave donc se compose de la racine dael et du suffixe inaccentué -a. Le mot « dalot » (qui a ou aurait pu s’écrire « dallot »: voir « dalleau ») lui aussi vient de la même racine « dal-« , suivie du suffixe français -ot qui est accentué. On ne peut pas dériver directement « dal(l)ot » du scandinave daela.

  27. marie-lucie

    (pardon, j’ai mis trop d’italiques entre le « ae » et le « a »).

    _______________________

    C’est corrigé.
    Je ne suis pas certain de bien saisir les possibilités et les impossibilités de la filiation entre dael(a) et dalot. Il se fait tard et je dois aller me coucher. Peut-être verrais-je la lumière en dormant (la lumière au bout du dalot).
    Siganus K.

  28. marie-lucie

    Siganusk, je ne suis pas certain …

    c’est parce que vous n’avez pas les habitudes (bonnes ou mauvaises) d’un historien de la langue, ce que personne ne vous demande d’être. Il y a bien une sorte de filiation, comme vous le dites, mais elle n’est pas directe, elle passe par dalle.

    Je dois vous dire que cet échange m’a quand même appris quelque chose: je ne savais pas que le sens de dalle « grosse pierre plate » devait être postérieur à celui qui se réfère à l’écoulement des eaux.

  29. zerbinette

    Sig, je reviens de Charente où je suis allée passer la journée chez une de mes tantes. Après le déjeuner, petite balade digestive dans la petite ville de La Rochefoucauld où des réhabilitations des vieux monuments sont effectuées ;
    – ma tante : « regarde, ils ont refait le toit et ils ont posés des dalles en cuivre » ;
    – moi, (cherchant les dalles sur le toit et réalisant soudainement !), tu veux dire les gouttières ? (horizontales et verticales) ;
    – ben oui, les dalles !

    Quand je pense que j’y ai passé une partie de mon enfance, et qu’il a fallu que ce soit vous qui m’appreniez le terme……..

  30. Ha ha, voilà qui est amusant. Et votre tante a-t-elle des origines normandes ?

  31. zerbinette

    Non, non, origine espagnole (comme la vache ) par son grand’père, mais pur produit de l’élevage charentais… 😉

  32. Et les Charentaises parlent de « dalle » pour les dalots… Le monde est unique* !

    Et grandpère, c’est un berrichonisme?
     
     
    * cet « unique » pourrait bien avoir sa place dans la collection de mauricianismes en tant qu’expression/exclamation typiquement locale

  33. zerbinette

    Et grand’père, c’est un berrichonisme?

    Je pense que c’est la contagion par le virus E….

    Mais le plus drôle, c’est que l de grand’mère n’a pas plus de sens !!!

    L’apostrophe est le symbole typographique propre à l’élision. Même si toutes les élisions n’en sont pas marquées, toute apostrophe procède de l’élision.
    Or, dans certains mots composés, elle est fautive. Presqu’île est correct, mais les graphies anciennes grand’mère, grand’rue ou la graphie actuelle prud’homme ne sont pas motivées. En effet, il n’y a étymologiquement pas de -e élidé que l’apostrophe remplacerait. Grand dans les mots composés dont le deuxième terme est féminin (mère, rue) est un ancien féminin (grant en ancien français, écrit grand plus tard). Grand-mère et grand-rue sont donc des constructions archaïques qui ne nécessitent pas l’apostrophe. wiki

    Et de même ici

  34. Siganus Sutor

    Avant même de construire une maison, les Rodriguais font provision pour un bassin. Pour cause, l’eau ne coule que quelques heures chaque trois à quatre semaines. C’est ainsi que les Rodriguais ont appris à économiser l’eau. « Les Rodriguais ne font pas la vaisselle à grande eau comme les Mauriciens. Pour nos toilettes, nous utilisons l’eau de pluie, stockée via des dalots installés sur les toits des maisons. Raccordée à un tuyau, cette eau peut aussi servir pour laver les voitures ou pour l’arrosage », raconte un Rodriguais.”
    (Week-End, dimanche 12 juin 2011.)

  35. There are apparently two distinct English words dale: the word meaning ‘river valley’, which goes back to Old English and appears in all the Germanic languages, and the word meaning ‘tube or trough for carrying off water’, which appears only in English, Dutch, and Low Saxon — but also in the Romance languages. We know they are distinct because in Dutch the first is dal (German Thal, Tal) with a short vowel, and the second daal with a long vowel. But no doubt there is a deeper relationship, since a river valley is also in its way a conduit for water.

    Both words are now quite uncommon. Dale the first appears in the set phrase (up) hill and (down) dale, and in many place names, mostly in the parts of England settled by Scandinavians, suggesting that the word was replaced, or at least reinforced, by Old Norse dal. Dale the second corresponds not only to French dalle, but to Spanish, Portuguese, and Italian dala, and also to Spanish adala. Which way it was borrowed does not appear, but I would guess that it was a Germanic word borrowed into Vulgar Latin before it began to break up.

    Cotgrave’s 1611 French-English dictionary uses dal(l)e on both sides, defining dalle as ‘ a sewer or pit whereinto the washings, dishwater, and other such ordure of houses are conveyed’, but escoursouër as ‘the dale of a (ship’s) pump, whereby the water is passed out’. As for dell, it is ‘a deep natural hollow or vale of no great extent, the sides usually clothed with trees or foliage’ , and was formed from dale by umlaut / i-mutation / metaphony.

  36. Siganus Sutor

    Dalo bleu dans une rue de Port-Louis :

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