Gaz ménager

Gaz ménager.
Locution nominale masculine.

Gaz (butane) en bouteille utilisé par les ménages, i.e. pour un usage domestique.

Les prix flambent : la bonbonne de gaz ménager passe à Rs 330
(L’Express, 3 mars 2012.)

“‘Tout va dépendre évidemment de ce que le gouvernement décidera, car le gaz ménager est déjà subventionné par le gouvernement. Ces subventions représentent des pertes de Rs 105 millions pour la STC pour ces trois derniers mois’, fait-on comprendre à la State Trading Corporation.”
(Week-End, 12 novembre 2006.)

La farine augmentera par 30 %, le riz par 15 % et le gaz ménager par 20 %.”
(Le Matinal, 23 décembre 2010.)

L’hiver est rude et ce n’est pas seulement les molletons qui sont en grande demande. Les Mauriciens se ruent actuellement sur les chauffe-eau. Le marché n’a toutefois d’yeux que pour les appareils fonctionnant à partir du gaz ménager, laissant l’électricité et l’énergie solaire sur la touche.”
(L’Express, 2 août 2005.)

Avec l’enlèvement des subsides sur la farine et le riz ainsi que l’augmentation des prix du pain de 80 sous, alors que le gaz ménager augmente par Rs 25, les consommateurs, surtout ceux au bas de l’échelle, souffrent énormément.”
(Week-End/Scope, 1er septembre 2006.)

Et nou pé continué donne subsides pou du riz, la farine ek gaz ménager ki pé coute gouvernement plis ki Rs 1.2 milliards et nou pé continué augmente budget Sociales et pou l’éducation.”
(Message à la Nation du Premier Ministre, le Dr Navinchandra Ramgoolam, GCSK, FRCP, 1er janvier 2011, page 7 – site du gouvernement.)

L’État maintient toujours les subsides d’une valeur de R 1.2 milliards sur le riz de base, la farine et le gaz ménager.”
(Hansard, sitting of Monday 14 November 2011, Ms S. Anquetil, page 68 – site du gouvernement.)

Dans un jugement rendu il y a quelques jours, le Judicial Committee du Privy Council (JCPC) a statué que la Cour suprême de Maurice a eu tort de renverser une décision de l’Assessment Review Committee (ARC). Celui-ci avait considéré que le dépôt pour les bonbonnes de gaz ménager n’était pas imposable de la Value Added Tax (VAT).”
(Le Mauricien, 28 octobre 2011.)

Hausse de 10 % du prix du gaz ménager
(Le Défi, 2 mars 2012.)

Un mécanicien verbalisé : il injectait du gaz ménager dans le réservoir des véhicules
(L’Express, 6 octobre 2011.)

La campagne “Gaz pa en badinaz” a pour objectif d’éduquer et informer la population sur la bonne utilisation du gaz ménager et de l’autogas afin d’améliorer la qualité de la vie.”
(Le Matinal, 28 septembre 2011.)

ADSU: Démantèlement d’un réseau de détournement de gaz ménager
(Le Mauricien, 6 octobre 2011.)

Gaz ménager : Une remise à niveau chez Total freine la distribution de la bonbonne rouge
(L’Express, 19 septembre 2011.)

Portrait
Le « père » du gaz ménager mauricien

(Week-End, 28 novembre 2010.)

 

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La locution gaz ménager n’est pas fautive per se. L’adjectif ménager signifie “relatif au ménage” (wiktionnaire, Reverso), “qui a rapport à la vie au foyer, qui est relatif aux travaux d’entretien du foyer, à l’ensemble des tâches domestiques se rapportant à l’entretien d’une famille” (TLF), “qui se rapporte aux soins du ménage, à la tenue de l’intérieur domestique” (Petit Robert), le ménage en question étant “l’intérieur, la maison, l’ensemble des choses domestiques” (TLF, Petit Robert). Dans ce sens, on parle d’ordures ménagères, d’eaux ménagères, d’appareils ménagers, de tâches ménagères, d’odeurs ménagères, etc. Toutefois, l’expression gaz ménager est relativement peu employée — sauf dans la presse mauricienne, où elle est généralisée, comme le montrent les quelques exemples précédents, ainsi que dans diverses organisations mauriciennes. Dans la vie courante, cependant, on ne l’entend pour ainsi dire jamais, le mot gaz tout court étant suffisant pour se faire comprendre.

En entrant l’expression “gaz ménager” entre guillemets dans le moteur de recherche Google.fr on obtient un certain nombre de réponses. Parmi les 10 premières, 7 ont trait à l’île Maurice.

L’expression n’est pas inconnue en France ou en Belgique — une recherche sur Google limitée à ces pays-là le montre —, mais la relative abondance de la locution gaz ménager dans la presse mauricienne justifierait à elle seule que celle-ci figure parmi les mauricianismes.

 

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Voir aussi les billets suivants :
Bombonne (de gaz)
Régulateur

25 réponses à “Gaz ménager

  1. « Gaz ménager » ne se dit –à ma connaissance – pas en France. On y parle plutôt de « gaz de ville » quand le gaz est acheminé jusqu’aux habitations par des canalisations, comme l’eau. On parle aussi de « gaz domestique », mais alors plutôt pour le gaz en bouteilles.

  2. >Leveto
    Est-il employé « gaz de ville » pour parler aussi du gaz naturel, c’est-à-dire, du méthane ?

  3. Siganus Sutor

    Le méthane ? Un gaz fort incivil.

  4. >Siganus Sutor
    Liquidezéfiez-le, comme dans le cargo méthanier.

  5. Siganus Sutor

    « Gaz ménager » ne se dit – à ma connaissance – pas en France.

    Leveto, je suis content que vous me l’ayez dit. Car si on ne se fie qu’à Internet et Google, il aurait pu sembler que la chose n’était pas tout à fait inconnue entre Manche et Méditerranée :

    Le chauffage piscine par chaudière à gaz utilise un principe comparable à celui du chauffe-eau à gaz ménager. Mais, comme elle opère à une échelle plus grande, elle exige la présence d’un conduit pour l’évacuation des gaz de combustion.”
    http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:BO96hu3GlJAJ:www.mon-abri-piscine.fr/chauffage-piscine.php+%22gaz+m%C3%A9nager%22&cd=40&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

    Le Hameau des Tonnelles
    38450 VIF
    (…)
    ■ Construction BBC ( bâtiment basse consommation)
    Gaz ménager dans la cuisine
    ■ Tuiles en terre cuite

    http://www.trignat.fr/ficheProgramme_impression.php?idProgramme=70

    Il est à noter que nous sommes aussi un des rares pays a n’être pas équipé de soupapes de sécurité sur les bouteilles de gaz ménager.”
    http://www.carseco.fr/faq-p-155.html

    Les tuyaux de gaz ménager font partie de ces voies possibles. D’ailleurs, une société californienne du nom de Nethercomm propose d’utiliser les installations de gaz pour faire transiter le haut débit jusqu’à 6 Gb/s.”
    http://www.generation-nt.com/internet-haut-debit-canalisations-gaz-menager-actualite-16921.html

    Eviter l’accident lié au gaz ménager
    La prévention des accidents dus au gaz ménager repose sur des mesures simples :
    ■ Assurez-vous du bon état de vos tuyaux de raccordement. Les tuyaux souples ont une durée de vie limitée indiquée sur leur surface extérieure.
    ■ Faites régulièrement inspecter vos installations (chaudières, chauffe-eau, cuisinière, etc.) pour détecter les pièces à changer. Si possible, placez votre chaudière ou votre chauffe-eau dans une pièce aérée (garage, abri spécifique, etc.).
    ■ N’oubliez pas de fermer l’arrivée de gaz après usage.
    ■ Aérez régulièrement votre domicile (quinze minutes matin et soir, même en hiver)
    .”
    http://www.axaprevention.fr/habitation/securite-du-quotidien/Pages/intoxication-par-le-gaz.aspx

    Mais dans le cas du message de prévention trouvé sur le site de la société française Axa, peut-être cette dernière a-t-elle externalisé la rédaction de son site internet à Maurice… 😆

  6. zerbinette

    En réalité, Sig, je crois qu’en France, on dit surtout gaz (tout court), sans précision, étant entendu que le gaz que nous avons dans nos habitations ne peut être que « ménager » ou domestique.

    – Je me chauffe au gaz, je fais la cuisine au gaz.

    La seule précision que j’entends c’est entre « gaz de ville » et « gaz butane ».

  7. Ah, vous faites la cuisine au gaz ! Ça gaze ?

  8. Je me demande si l’on ne peut pas trouver en France « gaz de ménage ».

  9. Zerbinette, à Maurice aussi on entend surtout parler de gaz, tout court, mais la presse et certains officiels se sentent apparemment tenus d’employer la locution “gaz ménager” pour le différencier d’autres types de gaz, dont on a du mal à imaginer les alternatives courantes. (A Maurice l’acétylène, le gaz carbonique, l’oxygène ou le méthane sont des gaz qui ne sont connus que par un nombre extrêmement restreint de personnes, en général des professionnels dans des secteurs d’activité particuliers.) Le gaz de Monsieur et Madame Toulemonde est le gaz butane, lequel peut contenir un faible pourcentage de propane tout en continuant à s’appeler butane. La précision ménagère semble inutile.

    Arcadius, quelqu’un comme vous doit faire la cuisine à la tourbe j’imagine. A moins que ce ne soit au schiste bitumineux ?

    “Gaz de ménage”, Olimalia, comme “scène de ménage” ou “femme de ménage” ? Voila une expression que je n’ai jamais croisée mais qui ne manque pas de charme. On imagine d’emblée des choses devant normalement rester confinées à l’intimité de la cellule familiale.

  10. « Gaz de ménage »
    Le peu d’occurrences que je trouve sur la toile de cette expression sur des sites français me semble être une mauvaise traduction (automatique) de l’anglais household. Voir par exemple:
    http://french.alibaba.com/product-gs/three-burners-household-gas-stove-289700911.html
    mauvaise traduction de
    http://www.alibaba.com/product-gs/289700911/three_burners_household_gas_stove.html

    household (de ménage, c’est-à-dire ménager) qualifie la cuisinière (stove) et pas le gaz!

  11. Gro Zippo

    Peut-être l’occasion de relever quelques mauricianismes ?
    Rien à voir avec le gaz, mais peut-être avec la gaze, le molleton est, je l’apprends, un produit pharmacologique. Sur Mars, le molleton est ce qu’on appelle ici une couverture, alors que cette dernière est le nom du drap avec lequel on se couvre sur Mars.
    Il me semble qu’ici on n’utilise pas le terme « subside » (peut-être parce que c’est associé à la royauté?), mais plutôt subvention ou allocation; j’en ai vu des références sur des sites suisses, et le terme est utilisé en Belgique.
    L’autre mot qui m’a interpellé est « enlèvement »; j’aurais utilisé « suppression », mais je me dis que l’auteur peut-être signifier que les subsides avaient été supprimées après avoir été accordés (un mété-tiré).

  12. Sur Mars, le molleton est ce qu’on appelle ici une couverture

    Couverture que j’ai souvent entendu appeler “tapis de laine”, tout comme le dessus de lit (si c’est bien comme ça qu’on dit) est un “tapis de lit”.

    Ah oui, les subsides… On ne les trouve pas souvent en France — un pays où on ne sait probablement pas ce qu’est le “riz de ration”. Un mot à suivre, ce subside-là. Il figure toutefois dans le TLF : “Somme d’argent versée à un particulier ou à un groupement à titre de secours. Synon. aide, allocation, don, subvention.” Peut-être un mauricianisme pour ce qui est de la fréquence d’utilisation ?

    Enlèvement ? C’est bien l’action d’enlever, non ? On met quelque chose (le “mettage” :-), ou “introduction” si on plufère), puis on l’enlève (l’“enlèvement”). Y aurait-il anguille sous roche là ?

    Pour ma part j’ai récemment pensé à l’adjectif additionnel, qui à Maurice est souvent employé à la place de supplémentaire. Plus qu’en France m’a-t-il semblé. Mais est-ce à dire que l’usage de additionnel n’est pas français ? (“Maurice et les Seychelles pourront désormais cogérer une zone marine maritime additionnelle de l’ordre de 396 000 km².” “Les leçons particulières ne sont-elles pas un fardeau additionnel, alors que l’ Enhancement Program a été introduit ?” “Mme Collen explique le choix additionnel de ces deux langues – kreol et bhojpuri – par le fait qu’il s’agit, là, des deux langues nationales les plus parlées par les Mauriciens.” “La STC n’a pas encore décidé si elle passera ce coût additionnel directement aux consommateurs ou si l’amortissement se fera autrement.” Etc.) On pourrait être tenté d’y voir l’influence de l’anglais additional, comme dans an additional area, an additional burden, an additional choice, an additional cost, etc.

  13. Gro Zippo

    Enlèvement ? C’est bien l’action d’enlever, non ?
    L’enlèvement me fait plus penser à un enlèvement de marchandises/choses, mais un des sens est aussi l’action d’enlever. Je me suis dit que dans ce dernier cas, on pouvait bien enlever des subsides. Mais en consultant la définition de « enlever », je ne trouve rien qui explicitment permet d’enlever quelque chose de numérique. Je me trompe sûrement, mais est-il « correct » de dire « enlever 5 de 12 » ? Il y a de telles subtilités dans cette langue qu’on risque parfois de faire mal aux mouches; ainsi on peut apprendre par ce sketch rigolo (ou grinçant) qu’on apporte des choses mais qu’on amène des personnes (même si Larousse considère familière l’utilisation de « amener quelque chose »).

    J’ai l’impression que « supplémentaire » donne une information additionnelle, le fait qu’il y a quelque chose en plus de ce qui était prévu. Une conséquence supplémentaire de ma compréhension (car jusque-là je ne m’étais pas posé la question), est peut-être qu’on ne puisse pas utliser « addtionnel » à la place de « supplémentaire ». Par exemple, un constructeur pourrait dire: « pour la livraison de votre maison, il y aura des frais supplémentaires dûs à l’augmentation récente du prix de la peinture. Il y aura des frais additionnels si vous décidez de rajouter une clim à votre maison ». (sans grande conviction, mank léfwa)

  14. Je me trompe sûrement, mais est-il “correct” de dire “enlever 5 de 12” ?

    Dans ce genre de contexte j’aurais tendance à dire qu’on ne pourrait pas enlever quelque chose qui aurait été là depuis toujours, ou quelque chose qui serait dû, de façon automatique pour ainsi dire. On ne pourrait enlever que ce qui a été (r)ajouté, quelque chose d’additionnel. On t’a donné 100 roupies en cadeau ? Finalement on t’en enlève 15 (M.R.A.). On a bien gentiment ajouté 5 gâteaux piment aux 10 que tu devais avoir ? Finalement on te les enlève, car il n’y en a pas assez pour tout le monde.

    Par contre il y a un verbe voisin qui est définitivement* un mauricianisme : le verbe couper. “Je ne sais pas pourquoi, mais le comptable a coupé 400 roupies sur ma paye !!” Couper dans le sens de retrancher, déduire, probablement de l’anglais to cut. On peut ainsi décider de couper les subsides sur le riz, n’est-ce pas ? Mais allez savoir si cela ne se dit pas en France aussi…

    Selon vous supplémentaire et additionnel ne sont pas des calques parfaits ? Si je suis bien ce que vous dites, le mot supplémentaire serait employé pour parler d’une chose qui n’était pas prévue et qui arrive “par accident”, de manière fortuite, indépendamment de la volonté des uns et des autres, alors qu’additionnel se rapporte à une un ajout, un complément, une rallonge, parce que quelqu’un aurait voulu ajouter quelque chose de plus ? (Ajouter se disant to add en anglais, qu’on retrouve de façon claire dans l’adjectif additional.) Ce n’est pas ce qui me viendrait spontanément à l’esprit, mais peut-être avez-vous raison. À vérifier à l’aide de quelques dictionnaires — en temps et lieu.

    Mais peut-être d’autres personnes ont-elles un avis à ce sujet ?

     

     

    * Quant à définitivement, c’est définitivement un mauricianisme lui aussi. Cf. le Bourbonnais Sully Rivière se foutant de la gueule des Martiens, lesquels peuvent selon lui se prétendre définitivement morts.

  15. leveto : Le peu d’occurrences que je trouve sur la toile de cette expression sur des sites français me semble être une mauvaise traduction ( automatique) de l’anglais household.
    Je ne crois pas, mais l’expression est peut-être plus courante chez les Africains francophones, par exemple dans ce dernier exemple récent (16 mars) très clair : « Les athlètes classés de la première à la dixième place décrocheront une enveloppe financière, des packs d’eau minérales, des bouteilles de gaz de ménage et des médailles ».
    http://www.icilome.com/nouvelles/news.asp?id=11&idnews=18916
    Elle est en tout cas employée sur des forums francophones :
    « Si une bouteille campingaz de 70heures, peut suffire pour un court séjour, il est préférable d’adopter les petites bouteilles de gaz de ménage, genre twiny, ou un peu plus grosses genre viséo…pour plus d’autonomie, car elle va servir pour l’alimentation du réchaud! »
    http://kangoo-attitude.easyforum.fr/t2470-frigo-et-glaciere

  16. Oups, parti trop tôt, avant cet autre exemple venu d’Afrique :
    « La modernisation voudrait dire aussi que toutes les couches sociales soient approvisionnées en gaz de ménage. » « Avec ces wagons citernes, nous allons aussi augmenter notre capacité de distribution de gaz de ménage sur toute l’étendue du territoire national.  »
    http://www.brazzaville-adiac.com/index.php?action=depeche&dep_id=45981&cat_id=4&oldaction=home&regpay_id=0

  17. Gro Zippo

    J’ai demandé clarification clarification à l’Académie:

    Q: Peut-on utiliser « enlever » dans « enlever des subsides » et, par conséquent, parler d’enlèvement de subsides ? Je mentionnais aussi qu’on n’utilisait pas « enlever 5 de 12 ».
    R: Il est vrai que le nom enlèvement ne s’emploie pas au sens de « suppression », ni « enlever » au sens de « supprimer ». En revanche, enlever équivaut à « ôter », « retirer » : enlever 5 de 12 n’est pas incorrect.

    Q: Pour moi, « supplémentaire » exprime le fait que quelque chose s’est rajouté à ce qui était prévu, alors que « additionnel » exprime simplement un ajout. Je donnais l’exemple d’un constructeur qui annonçait à un client: « pour la livraison de votre maison, il y aura des frais supplémentaires dûs à l’augmentation récente du prix de la peinture. Il y aura des frais additionnels si vous décidez de rajouter la climatisation à votre maison ».
    Ai-je raison de voir une nuance entre ces deux qualificatifs, et le cas échéant, ma compréhension est-elle correcte ?
    R: La distinction que vous opérez entre supplémentaire et additionnel est pertinente, même si, dans l’usage, ces deux adjectifs sont couramment utilisés l’un pour l’autre.

  18. Siganus Sutor

    Bien joué Zippo ! (L’Akademi Académie, rien de moins que ça…)

    Ce que disent quelques-uns des dictionnaires que j’ai sous la main :

    Le Petit Robert :
    Additionnel – 1500 ; de addition ♦ Qui s’ajoute ou qui doit s’ajouter. L’acte additionnel (à la constitution de l’Empire). Centimes additionnels.

    La Grande Larousse (5 V.) :
    Additionnel. Qui est ajouté : article additionnel.

    Dauzat et al. (Dictionnaire étymologique) :
    Additionnel. 1500 juridique ; 1723 sens actuel.

    Wartburg & Bloch (Dictionnaire étymologique) :
    Additionnel, XVIIIe (Buffon), une première fois en 1500.

    Hanse & Blampain (Dictionnaire des difficultés du français moderne) :
    Pas d’entrée pour le mot additionnel.

    TLFi :
    DIDACT. Qui est en plus, qui s’ajoute. Synon. de surcroît, supplémentaire.
    Étymol. ET HIST. − 1. 1500, 17 janv. dr. « qui s’ajoute à (d’un art. de loi qui s’ajoute à un autre) » ; 2. 1723 « qui s’ajoute à (inanimé à un autre inanimé) » (Lui s’appeloit Nicolas etc. La Reynie étoit un nom additionnel); 1735 « id. » (Les arbres augmentent en grosseur par des couches additionnelles de nouveau bois); 1764 fin. « qui s’ajoute à (d’une taxe qui s’ajoute à une autre taxe) » (un droit d’entrée « additionnel » d’un farthing par livre); 1769 id. « id. » (En 1763, droits additionnels sur les vins… 75,000, droits additionnels sur le cidre… p. 60 : taxe additionnelle).

    Mais le plus intéressant à mes yeux est ceci :

    Alain Rey (Dictionnaire historique de la langue française, 2010) :
    Additionnel, terme de droit (1500), puis général (1723), spécialisé en finance (centimes additionnels, 1798).
    □ Sous l’influence de l’anglais additional, l’adjectif a pris la valeur de « supplémentaire », emploi courant au Québec, à l’île Maurice, au contact de l’anglais.

  19. Gro Zippo

    Je ne sais plus pourquoi j’étais allé sur cette page, peut-être pour la rubrique « pire/pis » en relation avec votre article sur la punaise. J’y ai trouvé cette adresse dictionnaire@academie-francaise.fr pour poser des questions; la réponse arrive toujours dans un délai très court.
    Il m’arrive aussi de m’adresser à l’Akadémi; ma dernière question était de connaître la raison de l’existence de la lettre c en kréol.
    Je me rappelle avoir pris comme matière optionnelle en S.C. (School Certificate, diplôme de la Form V, classe équivalente de la seconde) les Additional Maths. Quand j’en parle, je traduis ce terme par « Mathématiques additionnelles », pas « Mathématiques supplémentaires ».

    Un collègue a terminé une conf téléphonique par un « definitively » très appuyé; je pense qu’il voulait dire « definitely ». C’est moins grave que l’utilisation de « eventually » pour « éventuellement »; annoncer que « I will eventually deliver the new program in one week » provoque des « reminders » incompréhensibles pour le destinataire à l’approche de la date fatidique.

  20. The beaver

    @ Gro Zippo
    ditto pour les Mathématiques additionnelles
    Ma compréhension pour le terme Mathématiques Supplémentaires serait des cours ou session ou temps en « extra » pour ne pas être recalé(e)

    Je l’ai prise aussi cette matière optionnelle en SC (la première année du Lower VI was a breeze comme on le dit très joliement en Anglais américain)

  21. Siganus Sutor

    Olimalia, il est intéressant de voir qu’en Afrique continentale on utilise l’expression “gaz de ménage”, laquelle n’est finalement pas très éloignée du “gaz ménager” utilisé ici.

    Zippo, je me souviens encore de ce Français qui, lors d’une réunion se tenant en anglais, avait employé le mot delay alors qu’il parlait manifestement des délais nécessaires pour obtenir certaines informations. Sans doute n’avait-il pas à l’esprit qu’en anglais delay signifie retard. Tout cela peut déboucher sur des quiproquos assez amusants — si les conséquences ne sont pas trop graves.

  22. Gro Zippo

    Dans les quiproquos à éviter, un collègue américain m’avait dit qu’il valait mieux utiliser make a proposal à la place de make a proposition.
    Il me semble que cette blague à propos du steak saignant était racontée dans le film La boum.

  23. johnwcowan

    There is a story that an overworked translator rendered de Gaulle’s demandes of his allies in English as demands, very nearly destroying the Western Alliance.

  24. Siganus Sutor

    Zippo, une proposition peut être indécente, ce qui arrive rarement à un proposal. Quoique…

    John, having every word and expression right when you are translating is a demanding task. (Somehow I’ve never thought of demand as being a particularly tricky word, but it does seem to be one.)

  25. johnwcowan

    Surely not tricky, but it’s easy to make a careless error, especially when you’re tired. I’m sure the translator knew perfectly well, the day after, what he had done.

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