Ourite

Ourite.
Nom féminin.

Poulpe, pieuvre. (Octopus cyanea.)

Ourite_38Une équipe de l’Environmental Protection and Conservation Organisation (EPCO) a effectué, mercredi, une visite dans le lagon de Grande-Rivière-Sud-Est pour vérifier l’efficacité des habitats artificiels pour ourites.”
(L’Express, 14 novembre 2006.)

A 74 ans, cette habitante de Roseau vient de réussir un véritable exploit : ramener une ourite de plus de cinq kilos.”
(L’Express, 12 janvier 2005.)

Ce sont des secs. Un sec, c’est un haut fond, sorte de champignon de coraux et de sable, debout dans les immenses creux, immense lui-même, couvert de quelques brasses d’eau. En raison du calme relatif de ces plateaux, les poissons y trouvent de quoi se nourrir, et c’est là qu’on les vient tromper, ou, mieux, séduire, en leur apportant au crochet de l’hameçon ou au dedans du treillis des casiers, des hors-d’œuvres rares, tels que du foie d’ourite, de la chair de mourgate.”
(Selmour Ahnee, août 1934.)

Elle mime une partie de pêche où elle a attrapé une ourite avec ses mains. ‘Il faut la tenir fermement d’une main et, avec l’autre, il faut la frapper avec un bâton et attaquer ses yeux. C’est ainsi qu’il faut tuer l’ourite.’
(L’Express, 25 mai 2005.)

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Farata (Roti)
Rougaille d’ourite (poulpe)
Cari d’ourite
Salade d’ourite
Cari Poisson
Samoussa            etc.

A Rodrigues, les femmes jouent un rôle important dans l’économie de l’île. Très actives, elles exercent souvent plusieurs métiers: elles s’occupent d’une famille nombreuse, cultivent avec énergie et courage des petits lopins de terres et élèvent du bétail. Comme si cela n’était pas suffisant, certaines s’en vont encore en mer où elles pratiquent un métier bien difficile: piqueuse d’ourites (pêcheuse de poulpes).”
(Site Mysterra.)

Il est de l’une des premières équipes de pêche à la senne, fait plusieurs petits boulots sur l’eau, avant qu’un de ses cousins ne le prenne sous son aile. Ce dernier l’initie à d’autres techniques de pêche et l’apprend à mieux comprendre le métier. Il sera piqueur d’ourite, pêcheur à la ligne. Il préférera finalement devenir pêcheur de casier.”
(Le Mauricien, 13 septembre 2012.)

RODRIGUES: La fermeture de la pêche à l’ourite du 13 août au 12 octobre officielle
(Le Mauricien, 21 juillet 2012.)

Port-Mathurin : des pêcheurs d’ourite descendent dans la rue pour exprimer leur colère
(Le Défi, 31 août 2012.)

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Tel : 733-8903

 

Quelques mots malgaches d'après Charles Baissac (Étude sur le patois créole, 1880), page 201.

Quelques mots d’origine malgache d’après Charles Baissac (Étude sur le patois créole, 1880), page 201.

“Nous allons le plus vite que nous pouvons, pour arriver aux mares, là où se cachent les crevettes et les hourites.”
(Jean-Marie Le Clézio, Le Chercheur d’or (1985), page 15, cité dans Mille mots du français mauricien (1995), Pravina Nallatamby, page 215.)

“Il décrivait à Maureen les camaïeux de la mer et du ciel au soleil levant, les gris, les mauves, les jaunes de soufre, et les ombres chinoises des pêcheurs d’ourites qui arpentaient patiemment les hauts-fonds de la marée basse. Et ce silence du lever du jour seulement troublé, parfois, par le saut d’un poisson ou le friselis du ressac qui bouscule sur le battant de la lame, des brisures de corail mort.”
(Geneviève Dormann, Le Bal du dodo (1989), page 63.)

Le mot est d’origine malgache, horita ou orita étant l’expression toujours en usage à Madagascar pour désigner la pieuvre.

À la page 270 du dictionnaire français-malgache de J. Sims et J.C. Kingzett, réimprimé en 1970, on retrouve le mot poulpe comme équivalent du mot malgache horita :

Horita--Sims-Kingzett--Dictionnaire_francais-malgache_(1970)

Au XIXe siècle, dans son dictionnaire malgache-anglais, le missionnaire britannique James Richardson proposait pour sa part l’expression “cuttle-fish” comme équivalent du mot horita :

A New Malagasy-English Dictionary, Antananarivo, The London Missionary Society, 1885.

A New Malagasy-English Dictionary,
Antananarivo, The London Missionary Society, 1885.

Le cuttlefish étant ce qui est appelé seiche en français, il est possible qu’il ne s’agissait pas à cette époque de la pieuvre dont il est question ici. Mais il est aussi possible que le révérend Richardson, résidant sur les plateaux à Antananarivo loin de la mer, n’ait eut qu’une description de seconde main de ce qu’était une horita.

Quoi qu’il en soit, il est à espérer pour les Malgaches que le vindaye a atteint leurs côtes car quand il est bien préparé un “vindaye ourite” est un délice à nul autre comparable.

Ourite_539

 

 

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Brèdes cresson

Cari_ourite,etc

(brèdes cresson et cari ourite)

 

 

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Mise à jour du 21 mai 2013.

Ourite_sec_(Rodrigues)_LL

Rodrigues – Ourites en train de sécher. (Photo de Lorraine Lagesse.)

 

 

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Mise à jour du 25 mai 2013.

Extrait du livre d’Yvan Lagesse, Comment vivre à l’île Maurice, en 25 leçons, illustré par Roger Merven, page 239:

Ourite--Yvan_Lagesse--Comment_vivre_a_Maurice_en_25_lecons_(1980)_page_239

(Au besoin cliquer sur l’image pour la voir en plus grand.)

 

 

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Mise à jour du 30 mai 2013.

Pains_fourres--Vindaye_ourite_53

Pains fourrés
[…]
Vindaye ourite               Rs 45.00

 

 

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Mise à jour du 22 juillet 2013.

Ourites_surgelees_445

« Ourites entier
R/kg           200.00
Ingrédients : Poulpes »

 

 

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Mise à jour du 30 juillet 2013.

Outite_Paul--Le_Mauricien_(2_juin_2010)

Ki sanla capav manz ar Paul?

Premier 10
The official UK football pool of the Premier League

Si “Ourite Paul” finn pronostic 8 bons résultats lor 8 matchs Coupe du Monde…         … Bé ou bizin capav pronostic 10 lor 10 pou ban matchs Premier League et tap ziska […]

57 réponses à “Ourite

  1. Lorraine lagesse

    j apprécie de regarder vos recettes et photos mais l idée de manger ces betes avec leurs ventouses qui vous collent dans l estomac…me fait frémir…Pour moi ces ourites sont comme des betes préhistorique et je vois celle, de Jules Verne, étouffant le batyscaphe et ses passagers…Woauh…horrible..
    cordialement Lorraine.

  2. Siganus Sutor

    N’aimez-vous donc pas manger de l’ourite ? Il m’avait cependant semblé, quand vous m’aviez envoyé cette photo d’ourites en train de sécher à Rodrigues (cf. photo ajoutée au billet), que…

    Non ? vraiment pas ?

    Pourtant…

  3. Si c’est aussi que savoureux le poulpe à la sétoise ou, mieux, que la tielle au poulpe, ça doit mériter le détour, comme on dit chez Michelin!

    Les poulpes se font, hélas!, rares autour de l’étang de Thau et de moins en moins de restaurants le proposent au menu … certains le remplaçant même sans vergogne par du calamar.
    Le poulpe est pourtant l’animal emblématique de Sète qui lui a même élevé une statue

  4. Siganus Sutor

    Leveto, il me semble que les Espagnols sont friands de poulpe. Se pourrait-il que l’attachement sétois pour ce céphalopode soit dû à une influence ibérique ? Par ailleurs l’animal n’est pas halal (ça se discute, comme disait l’autre) et sa consommation est en principe interdite. Je m’en fiche — et je ne suis pas le seul Martien dans ce cas.

  5. Siganus, vous me posez une colle!
    Pour ce que j’en sais, ce sont surtout les marins italiens qui ont influencé la ville de Sète.
    Mon arrière-grand-mère paternelle, sétoise, portait un patronyme italien et l’assassin de Sadi Carnot était un anarchiste italien, Sante Geronimo Caserio, alors réfugié à Sète où il était apprenti boulanger — mais les deux histoires n’ont aucun rapport entre elles, c’est du moins ce qu’on m’a dit.
    Ceci dit il est fort possible que les Italiens aiment le poulpe, eux aussi. 🙂

  6. Siganus Sutor

    Leveto, vous oubliez une information essentielle : la mère de Brassens, un des Sétois les plus fameux, était d’origine italienne.

    Pour en revenir à l’octopus, ne parle-t-on pas de “la pieuvre” à propos de la Mafia ? Il semblerait en effet que les Italiens aussi aient un penchant pour l’ourite.

  7. Siganus Sutor

    Une “Ethnologie de la pieuvre” aurait-elle été écrite ? Je n’en ai jamais entendu parler, mais je me demandais quelles pouvaient être les régions du monde où les gens mangent de l’ourite et quelles sont celles dans lesquelles les gens ne mastiquent jamais le moindre bout de tentacule, la moindre ventouse.

    Manifestement, au Tibet on ne doit pas manger beaucoup de poulpes. Au Kazakhstan non plus. En revanche les Chinois mangeant de tout, on mange certainement de la pieuvre en Chine, de même qu’en Corée où, paraît-il, certaines petites ourites sont mangées encore vivantes — ou tout au moins encore frémissantes.

    Le poulpe semble avoir sa place dans la cuisine méditerranéenne, ce qui fait qu’il doit être consommé en Espagne et au Portugal, en France, en Italie et en Grèce, de même, semble-t-il, que dans certains pays arabes bordant la Méditerranée (sans que je sache grand-chose à ce sujet cependant). Mais qu’en est-il des Britanniques ? des Allemands ? des Scandinaves ? des Russes ?

    Je serais tenté de penser qu’aux États-Unis on ne mange guère de poulpe, sauf peut-être dans les îles de l’archipel hawaïen ou dans les états de culture hispanique. Car je présume — peut-être à tort — qu’on mange de l’ourite dans à peu près tout le Mexique, ainsi qu’au sud du Mexique, jusqu’au Chili et l’Argentine. Mais quid de la Jamaïque ? de la Gambie ? du Cameroun ? de l’Afrique du Sud ? de l’Iran ? de l’Inde ? de la Nouvelle-Zélande ?

    La contribution de tout un chacun est la bienvenue !

  8. The Beaver

    En ce moment il y des matches de Hockey sur glace pour le NHL ( qui incluent des clubs des E.U et du Canada avec des joueurs Nord Américains et Européens ) Pendant les playoffs ( pour la coupe Stanley) les fans de l’équipe de Détroit jettent des « ourlets » suer la glace:
    http://en.wikipedia.org/wiki/Legend_of_the_Octopus

  9. The Beaver

    Oh là là
    Deux erreurs : Des ourites sur la glace

  10. Siganus Sutor

    Il est possible que le correcteur d’orthographe tende à transformer les ourites en ourlets. Peut-être verra-t-on un jour des pieuvres au bas des pantalons.

    Les gens de Détroit jettent donc des ourites sur la glace lors des matches de hockey ? Quels barbares ! Mais les mangent-ils après ?

    Un ami mauricien habitant Montréal vient de m’informer que peu de gens mangent du poulpe au Canada, et en tous cas ni les Québécois ni les Ontariens. (Il ne sait toutefois pas ce qu’il en est des provinces maritimes.) Mais on peut semble-t-il trouver de l’ourite en boîte à Montréal, boìtes qui sont principalement achetées par des… Trinidadiens.

  11. The Beaver

    J’en mange frais quand je vais au restaurant Chinois dans le ChinaTown ou les restaurants Italiens ou Portuguais à Montréal. Les « pure laine » Anglophones ou Francophones ne sauraient pas comment l’apprêter en cuisine sauf les expats qui ont vécu à l’étranger. Quand j’ai débarqué à Montréal comme étudiante , il y a 30 ans de cela, j’allais dans le quartier chinois pour m’approvisionner du foie de poulet, des « piments confits’ un peu à la Mauricienne ou des fines herbes comme la Coriandre (cotomili) ou épices comme du gingembre, la cannelle ou des clous de girofles .

    Les ourites de l’aréna de Détroit vont tout droit à la poubelle.

    Chose surprenante: les pêcheurs de poissons ( Saumon par exemple) ou des crustacés sont rarement des consommateurs de leur produits. Ils sont des « meat and potato » aficionados 🙂

  12. Ma petite contribution à vos recherches autour du Monde:
    On mange du poulpe aux Antilles où il est appelé chatrou (un mot issu du normand satrouille* ou châtroux).

    Les Brésiliens — qui l’appellent polvo — en mangent en salade (avec de la verdure, du citron vert et du piment rouge) mais aussi rôtis (avec riz, haricots rouges et sauce au porto, un régal!).

    * «CHATROUILLE et SATROUILLE, femme sale, et aussi le nom du polype octopode, ou la pieuvre, dans les îles norm., parce qu’il ressemble à un tas d’ordures.» ( Histoire et glossaire de deux préfixes, dan les patois, le vieux français et le français,Edouard Le Héricher, 1883)

  13. Siganus Sutor

    Merci pour votre contribution, Leveto. Du poulpe rôti ? Voilà qui me semble surprenant, car jamais je n’avais pensé que quelqu’un puisse rôtir une ourite. Mais pourquoi pas ? J’aurais aimé pouvoir goûter à cela.

    «CHATROUILLE et SATROUILLE, femme sale, et aussi le nom du polype octopode, ou la pieuvre, dans les îles norm., parce qu’il ressemble à un tas d’ordures.» ► Très intéressant. Que la femme sale passe pour un tas d’ordure, passe encore, mais la pieuvre ! Cela explique peut-être certains passages de Victor Hugo dans Les Travailleurs de la mer :

    Gilliatt plongea la pointe de son couteau dans la viscosité plate, et, d’un mouvement giratoire pareil à la torsion d’un coup de fouet, faisant un cercle autour des deux yeux, il arracha la tête comme on arrache une dent.
    Ce fut fini.
    Toute la bête tomba.
    Cela ressembla à un linge qui se détache. La pompe aspirante détruite, le vide se défit. Les quatre cents ventouses lâchèrent à la fois le rocher et l’homme. Ce haillon coula au fond de l’eau.
    Gilliatt, haletant du combat, put apercevoir à ses pieds sur les galets deux tas gélatineux informes, la tête d’un côté, le reste de l’autre. Nous disons le reste, car on ne pourrait dire le corps.

  14. Siganus Sutor

    L’ourite par Victor H. soi-même :
     

  15. Siganus
    Rien que pour vous et vous faire saliver voici une vidéo d’une recette de poulpe rôti au four (c’est en portugais, mais vous devriez comprendre l’essentiel). Elle est bien plus élaborée que celle que je connais aux haricots rouges, mais elle est très appétissante.

  16. Siganus Sutor

    Heureusement qu’il y a les images et les sous-titres !

    À essayer à l’occasion, bien que mélanger de l’ourite et du “chouriço” (chorizo ?) ne me paraisse pas très casher. Et, chose amusante, pimenta semble être le poivre, pas le piment.

     

    Beaver : Quand j’ai débarqué à Montréal comme étudiante, il y a 30 ans de cela, j’allais dans le quartier chinois

    Il m’est arrivé, étudiant moi aussi, de m’extasier dans le 13e arrondissement de Paris, à l’intérieur d’un supermarché chinois, devant tout ce qu’on pouvait trouver de “mauricien” : chipèques, brèdes, tamarin, et j’en passe. La première fois au Canada vous avez dû trouver cela aussi fascinant que je l’ai trouvé en France. Mais je ne me souviens pas avoir vu d’ourite — bien qu’il devait sûrement y en avoir quelque part.

  17. The Beaver

    Siganus

    Dans les boutiques, « ourite sec » ou du congelé. Il fallait aller dans des poissonneries pour l’avoir ‘frais » ( je ne sais pas d’où) mais c’était pas facile à en trouver . Maintenant, avec l’arrivée des immigrants autres qu’Européens , on en trouve même dans certaines grandes surfaces tenues soit par des Asiatiques ou Italiens. Au restaurant portugais, on l’a en grillade avec d’autres crustacées avec du riz . Ou bien en salade avec des fruits de mer dans les restaurants Italiens.
    Voici un vidéo
    http://www.radio-canada.ca/emissions/l_epicerie/2009-2010/Reportage.asp?idDoc=111735

    PVI: On peut trouver des longanes de Maurice à Montréal

  18. Siganus, vous avez raison: en brésilien — et je suppose en portugais — le pimento vermeilho , c’est le poivron rouge, tandis que la pimenta, c’est le poivre.
    « Et le piment? » me demanderez-vous, haletant et langue pendante.
    Eh bien, en cuisine brésilienne, on donne au piment rouge le nom de malagueta ce qui nous amène au français malaguette ( déformation de maniguette ) — je vous laisse le soin de poursuivre les investigations …
    Les Brésiliens usent d’autres noms pour ce ce que nous, Français, appelons piment ( un mot dans lequel nous mettons, en gastronomie, en gros et sans distinction tout ce qui pique) : le premier et sans doute le plus courant avec malagueta est pimentão avec le suffixe augmentatif bien connu ( et à la prononciation si caractéristique ) « ão ». Les cuisiniers ou ceux qui veulent être plus précis parleront d’abord de malagueta, puis de piripiri, de chili et même de cápsico …selon la variété de « piment » qu’ils utilisent, sans parler de ceux que j’oublie.

  19. Siganus Sutor

    Beaver, si ça se trouve il y a davantage de longanes à vendre à Montréal qu’à Maurice ! Il ne reste qu’à mettre du “pain vindaye ourite” en vente sur le trottoir — l’été.
     

    Leveto, il est assez étonnant de voir qu’un mot au masculin soit utilisé pour parler d’un fruit alors que le même mot, ou presque, au féminin sert à parler d’un autre fruit. En général pour différencier l’un de l’autre on ajoute une épithète, mais on ne change pas de genre. Pour notre part nous avons le “gros piment”, qui n’est que ce pimento vermeilho que vous mentionnez ci-dessus, qu’il soit rouge, vert (le plus fréquent) ou jaune.

    ce que nous, Français, appelons piment (un mot dans lequel nous mettons, en gastronomie, en gros et sans distinction tout ce qui pique)
    Pas tout quand même ? Le poivre ou la moutarde sont à part non ? Ici “piment” va du tout petit piment très fort au gros et long “piment cari”, ce qu’on pourrait appeler un “piment doux”. Mais ce sont des fruits semblables.

  20. Siganus, je voulais dire que nous, Français de métropole, appelons « piment » toutes sortes de piments auxquels les Brésiliens (et sans doute aussi les Américains du Centre et du Sud) donnent des noms différents comme pili-pili, ancho, pulla ou encore habanero (et j’en oublie).
    C’est ce dernier qui est très utilisé dans la cuisine antillaise. Il est si fort qu’on se contente de toucher les aliments avec une de ses tranches pour les pimenter. Une plaisanterie de très mauvais goût consiste à mettre quelques tranches de habanero au milieu de tranches de tomates servies à l’apéro : le visiteur non averti s’y laisse prendre et, tandis qu’il souffre le martyre et pleure toutes les larmes de son corps, on s’esclaffe jusqu’à ce qu’une bonne âme offre au bizuth un verre de lait salvateur.
    Ce piment porte aux Antilles un drôle de nom : bondamanjak. Je vous laisse en découvrir la signification avec wiki.

  21. Chez nous il y a aussi : « pimiento », « pimienta » et « pimentón ». Ce dernier (doux ou pas) est en poudre et est très utilisé pour le « pulpo a la gallega » (« polvo » aussi en galicien) et le « chorizo » rouge. C’est très célèbre le « pimentón de la Vera », une région au nord d’Estrémadure. Le nom pour le piment rouge est « guindilla ».

  22. Siganus Sutor

    Leveto, ce n’est pas bien malin de mettre subrepticement du piment dans la nourriture de personnes qui ne savent pas qu’ils vont en manger. (Je me souviens de cette fille dont la bouche était enflée après que sa mère lui avait fait avaler du piment écrasé parce qu’elle avait usé d’un ‘mauvais langage’.) Quant au piment qu’on ne ferait que toucher les aliments, je suis comme saint Thomas : je demande à voir. Ma mère, elle, ne buvait pas de lait mais se mettait une allumette allumée dans la bouche quand ça brûlait trop. Ça peut paraître osé, mais ça se fait facilement en fin de compte, et ça marche.

    Jesús, le “pulpo a la gallega” c’est du “poulpe à la galicienne” ? Je crois en avoir déjà mangé une fois, quand un ami espagnol en a préparé lors de son séjour chez nous. Le lendemain les toilettes étaient bouchées et il a fallu ouvrir les “manholes” pour voir où était le problème. Tout était plein et Mariano riait beaucoup en criant “pulpo ! pulpo !”

  23. >Siganus
    Oui, c’est ça:1 poulpe bien cuit (tendre), des pommes de terre cuites, du « pimentón »* doux et un peu du piquant, du sel, un bon filet d’huile d’olive crue et c’est tout. Je ne comprends pas quel a été votre problème ce jour. Était le poulpe trop dur ?
    * http://es.wikipedia.org/wiki/Piment%C3%B3n_de_la_Vera

  24. Siganus Sutor

    Nous venions d’emménager dans une nouvelle maison et le plombier avait laissé un morceau de PVC dans le Ø110 allant jusqu’à la fosse septique, ce qui avait bloqué le tuyau à une intersection. Tout s’est accumulé en amont et les résidus de poulpe ont, littéralement, été la goutte qui a fait déborder le vase.

    Je me rappelle que l’ourite cuite par votre compatriote avait une couleur violacée à laquelle nous n’étions pas habitués puisque nous la mangeons la plupart du temps en cari ou en vindaye (safranée). Je regrette cependant de ne pas avoir gardé sa recette car ce n’était pas mal du tout.

  25. >Siganus
    J’ai déjà compris. La couleur violacée est normale.Comme avec les crabes, il y a quelqu’un qui cherche ces animaux avec ces couleurs après être cuits dans la mer ; et il ne les trouve pas.
    Quand à la recette, voilà : http://fr.wikipedia.org/wiki/Poulpe_%C3%A0_la_galicienne

    Je ne sais pas s’il s’agit d’une légende mais une « pulpeira » (femme qui cuit les poulpes) m’a dit que c’est mieux utiliser une cocotte en cuivre. Aussi, c’est recommandé de mettre quelques jours le poulpe dans le congélateur pour qu’il devienne tendre ; je crois que les cristaux de glace sont l’explication. D’ailleurs vous pouvez lire une autre façon un peu plus bizarre pour cela.

  26. zerbinette

    Je me souviens de cette fille dont la bouche était enflée après que sa mère lui avait fait avaler du piment écrasé parce qu’elle avait usé d’un ‘mauvais langage’.

    Et moi je me souviens avoir entendu dire que certaines mères, dans les mêmes circonstances n’hésitaient pas à ‘laver’ l’intérieur de la bouche de leurs enfants avec du savon !

    Pour asseoir la notoriété des zourites mauriciens, vous devriez les dresser à donner les résultats sportifs. Vous vous souveniez de Paul le Poulpe :

    http://www.lemonde.fr/sport/article/2010/07/08/paul-le-poulpe-la-nouvelle-coqueluche-du-web_1385092_3242.html

  27. Siganus Sutor

    Mais oui, Zerbinette ! Le poulpe le plus célèbre du monde sans doute ! J’avais entendu dire que Paul the Octopus avait “pris sa retraite”, et m’étais demandé si cela signifiait qu’il avait passé à la casserole. Savez-vous s’il arrive aux Allemands, ou à certains Allemands, de manger de l’ourite ?

    Dans Le Monde encore :

    Selon PETA, « les pieuvres font partie des invertébrés les plus intelligents. Elles sont capables de performances mentales complexes, dotées d’une mémoire à court et long terme, elles utilisent des outils, apprennent par l’observation, présentent des personnalités différentes et sont sensibles à la douleur ».

    Cela me fait mal de savoir que les pieuvres sont sensibles à la douleur, car une des méthodes pour les achever est de retourner leur “bonnet”, ce qui revient en quelque sorte à leur mettre la tête inside out*, un peu comme quand on retourne une chaussette.

     

    * Je n’arrive pas à trouver l’expression française correspondant à “inside out”. Sans doute est-ce “à l’envers”, mais les choses peuvent être à l’envers d’au moins 3 façons : le haut en bas (“enbalao” en mauricien), le devant mis à l’arrière (“devant-derrière” en mauricien, comme quand on enfile un T-shirt devant-derrière) et l’intérieur à l’extérieur (ce que pour ma part je dirais “à l’envers”). Il existe même une 4e possibilité, ce qu’il arrive à certains d’entre nous de qualifier de “droite-dans-gauche”, expression utilisée lorsqu’on enfile sa savate gauche sur son pied droit.

  28. zerbinette

    Paul le Poulpe serait mort de sa belle mort, mais peut-on faire confiance aux humains sur ce sujet ?
    Je sais que Mme Merkel avait mangé un confrère de Paul avec Medvedev (?) mais personnellement je n’ai jamais vu de poulpe sur la carte de restaurants allemands, (mais je ne suis peut-être pas allée dans les bons établissements) et je n’en ai jamais mangé chez mes amis allemands.

  29. zerbinette

    sens-dessus-dessous ?

  30. Siganus Sutor

    Et dans le Berry ? (Peut-être y vend-on des sandwichs fourrés au vindaye d’ourite, qui sait ? — cf. mise à jour du billet du 30 mai 2013.)

  31. « Je n’arrive pas à trouver l’expression française correspondant à “inside out”.»

    Peut-être « retourné en doigt de gant » conviendrait-il ?
    J’ai rencontré cette expression en médecine où l’on décrit ainsi des invaginations d’anses intestinales et autres joyeusetés dont je vous passe le détail. L’intérieur se retrouve à l’extérieur et vice versa.
    Google

  32. Siganus Sutor

    “Retourné en doigt de gant” ? Pourquoi pas, mais je me vois mal dire que j’ai mis mes chaussettes retournées en doigt de gant, ou que j’ai enfilé mon T-shirt retourné en doigt de gant. On risquerait de me prendre pour un fada. Je crains que pour l’occasion il ne faille donner l’avantage aux Anglais avec leur “inside out”.

    _______

    Une photo d’ourite de Cara :

  33. Pour les chaussettes ou le t-shirt, « à l’envers » convient parfaitement.
    Mais « retourner comme un doigt de gant » semble convenir pour l’action précise que vous décrivez pour l’ourite. C’est du moins l’avis de Valéry, à propos d’un autre animal, cité par le Robert:
    (xxe). Fig. Retourner qqn comme un gant, le faire changer complètement d’avis, lui faire adopter une position diamétralement opposée à la sienne.
    Je songe à cet animal marin très simple qui se retourne comme un gant, mettant le dedans dehors. ( Valéry, Autres rhumbs, p. 115).

  34. Siganus Sutor

    Pour les chaussettes ou le t-shirt, « à l’envers » convient parfaitement.

    I beg to disagree. Les chaussettes, vous pourriez les mettre à l’envers de plusieurs façons, l’une d’entre elles consistant par exemple à glisser le pied à l’intérieur de la chaussette et non à l’extérieur, mais de se retrouver avec le talon sur le cou-de-pied. Quant au T-shirt, s’il est difficile de le porter avec le col autour de la taille, on peut le mettre “devant-derrière” en sus de le porter “inside out”.

    Et quel serait donc cet animal marin retournable dont parle Paul Valéry ? Une méduse ? Un calmar ?

    Je vois par ailleurs que Wikipédia écrit ceci à propos de l’ourite : “Hourite est un terme français désuet utilisé dans les Mascareignes pour désigner des poulpes ou des seiches.” Un terme français désuet ? Vraiment ? Et puis jamais de ma vie je n’ai entendu qui que ce soit utiliser le mot “ourite” pour parler d’une seiche. Et, que je sa(i)che, Maurice fait encore partie des Mascareignes.

  35. J’ai lu hier une nouvelle à propos du succès de cette vidèo où un enfant brasilien qui ne veut pas manger du poulpe et des animaux en général fait quelques « réflexions »:
    http://fr.globalvoicesonline.org/2013/06/03/147625/

  36. « Cela me fait mal de savoir que les pieuvres sont sensibles à la douleur,»

    J’avais préparé une remarque à ce propos et l’avais oubliée.
    Scientifiquement parlant ce « sensible à la douleur » ne veut rien dire.
    Tous les animaux sont sensibles à la douleur ! C’est ce qui les maintient en vie, en les écartant du danger …
    Le premier unicellulaire photosensible est par définition sensible à la « douleur » que lui procure la lumière. La première bactérie anaérobie est sensible à l’eau oxygénée.
    Si vous grimpez dans l’échelle de l’évolution dans la branche des invertébrés vous trouvez des animaux munis d’un système nerveux certes parfois très rudimentaire mais fonctionnel : versez une goutte de citron sur une huître, elle se rétracte, piquez un ver de terre d’une aiguille, il se tortille, touchez un iule, il s’enroule, etc.
    Grimpez encore dans le monde des insectes ou des crustacés : croyez-vous que le criquet se laisse griller sans se trémousser ou le homard ébouillanter sans jouer de ses pinces ( c’est d’ailleurs pour cela qu’il était conseillé de les attacher) ? « C’est chaud, ça brûle, ça fait mal », se dit le homard, « il faut que je me sauve! ».
    Grimpez un peu plus haut encore, dans une branche voisine, et vous en arrivez à votre poulpe doté d’un système nerveux autrement plus performant et sensible à toutes sortes de stimuli douloureux.

    Le « animal sensible à la douleur » est destiné à apitoyer le profane en lui faisant croire que le poulpe se rapproche de l’homme par sa sensibilité à la douleur ( et peut-être aussi par une capacité à pleurer ?), comme si les animaux « inférieurs » ne l’étaient pas .
    Je me répète : tous les animaux sont sensibles à la douleur – à des degrés divers mais qui place où le curseur de la douleur acceptable ? – et l’homme est un prédateur, par définition cruel. Il suffit alors de considérer les animaux auxquels on peut infliger une douleur que nous qualifierons d’acceptable ( pour ma part, je mange des huîtres et d’autres coquillages vivants mais me refuse à jeter un homard dans l’eau bouillante) ou d’inacceptable ( comme pour les animaux de boucherie, par exemple).
    Restent la chasse et la pêche. J’avoue que j’ai beaucoup de mal à adopter une position : je suis plutôt anti-chasse mais j’aime manger du gibier … autant que du poisson. Et pourtant, dans les deux cas, la mort de l’animal se fait dans la souffrance …
    Bref, le sujet est complexe… mais ne pas oublier que « animal sensible à la douleur » ne veut rien dire.

  37. Siganus Sutor

    « Tous les animaux sont sensibles à la douleur »

    Nul n’en doute, Leveto. Mais en même temps la plupart d’entre nous, êtres humains terriens ou martiens, ne peut s’empêcher d’être plus mal à l’aise à l’idée d’un chien passant sous les roues d’une voiture qu’à celle d’un moustique se faisant écraser entre deux mains d’homme. Pourquoi ? S’agit-il uniquement d’anthropomorphisme ? On s’imagine facilement que la douleur du moustique n’est pas la même que celle du chien. Ni l’un ni l’autre ne nous a pourtant jamais décrit ce qu’il pouvait éprouver — dans une œuvre littéraire par exemple, ou un simple témoignage filmé et mis en ligne sur Youtube. Dommage.

    Il m’arrive régulièrement d’écraser des gros courpas trouvés dans la cour. Ça me fait toujours frissonner un tantinet de le faire, mais je préfère avoir mes goyaves ou mes grenadines dans mon estomac que dans celui des gastéropodes. Cependant je me suis vu plus d’une fois donner un petit coup de volant pour ne pas rouler sur d’autres courpas en train de traverser le chemin. Alors, allez comprendre.

    Je crois que nous les humains, ou certains d’entre nous, avons désormais une relation particulière avec le reste du règne animal. La volonté d’être végétarien est déjà fort ancienne dans l’espèce humaine, et même chez ceux qui ne le sont pas il peut exister nombre de cas de conscience à propos des animaux abattus pour la consommation humaine. Il n’existe certainement aucun autre carnivore similaire sur la Terre. L’empathie trans-espèces est le propre de l’homme.

    Quoique, l’autre jour, ma femme me parlait du chat de son amie qui faisait la toilette au chien de la famille en le léchant…

  38. « L’empathie trans-espèces est le propre de l’homme.»
    Détrompez-vous, Siganus! Vous devriez écouter votre femme plus souvent! 🙂
    Les exemples d’entente inter-spécifique sont innombrables! Combien de chattes ai-je vu servir de nourrices à des chiots, combien de chiennes ai-je vu allaiter des chatons *?
    Allez sur la toile…
    Moi, on m’appelle pour dîner!

    *Oui, combien de capitaines, etc.

  39. Siganus Sutor

    Du poulpe au menu ce soir ?

  40. ourite sec grillé en salade, rassurez vous ca ne colle aucunement dans l’estomac ni nul part ailleurs !

  41. Siganus Sutor

    Courpa, vous mangez de l’ourite ?! Un gastéropode mangeant un céphalodode, ou va le monde…

  42. « Un gastéropode mangeant un céphalopode, ou va le monde… »

    Mangeant un céphalopode, je ne crois pas la chose possible … Mais boulottant une huître, si! Voyez la natice

  43. Siganus Sutor

    Gastéropode martien mangeant un autre gastéropode martien :

    De quoi faire Aquinze et son fils se pencher sur la question.

  44. Cuttlefish, being a native word, was originally applicable to any cephalopod, whether a sirenian or not, and indeed whether with eight arms or ten. I suspect that this was still true in 1885.

  45. Siganus Sutor

    A word native from which part of the world? Not from Madagascar I’d dare say. (Etymonline.com suggests a Germanic origin, the word being possibly cognate with cod.)

    any cephalopod, whether a sirenian or not
    I’m a bit confused here. For me the sirenians are an order of sea mammals comprising a species that the Dutch found in the Mauritian lagoon when they arrived on the island but which has disappeared ever since. Squids and octopuses are still found in the said lagoon, though one can’t say for how long.

  46. Siganus Sutor

    Une ourite édimbourgeoise :

  47. Siganus Sutor

    Une ourite à 9 pattes à Rodrigues — would it therefore be an enneapus instead of an octopus?

    (Week-End, 6 juillet 2014, page 8.)

  48. Ce qui m’épate ( hé hé!) c’est que le pêcheur s’en soit aperçu! Si ça se trouve, j’ai déjà mangé des encornets à onze pattes sans m’en apercevoir! Désormais, je compterai.
    Quant à la dégustation de l’ourite ennéapode, si on ne veut frustrer personne, elle implique un nombre de convives divisible par trois… Monsieur, Madame et … Ah!là, là! Que ces choses-là sont difficiles à trancher! On a divorcé pour moins que ça… Allez! Retour à la baille, la neuf-pattes!

    Je note avec curiosité que votre maçon-pêcheur habite Baladirou.
    A-t-on une idée de l’étymologie de ce nom ? Voilà qui serait intéressant..

  49. « Je n’arrive pas à trouver l’expression française correspondant à “inside out”.»
    Peut-être « retourné en doigt de gant » conviendrait-il ?

    Assurément. Dommage que « invaginé », qui a exactement cette signification, semble réservé à certains contextes scientifiques.
    http://www.cnrtl.fr/definition/invaginer

  50. Siganus Sutor

    Leveto, j’espère que ça n’a pas été trop douloureux d’être épatté de la sorte. Il faut toutefois que vous sachiez que jamais, au grand jamais, les Martiens ne mangent des pattes d’ourite entières. Tout au plus l’extrémité la plus fine fait-elle une certaine longueur faute d’avoir été saucissonnée comme le reste, ce qui peut faire un drôle d’effet quand on est sur le point de le mettre dans sa bouche. Le partage équitable des pattes ne saurait donc être une cause de divorce. Quant à votre mourgate à 11 pattes (ou 8 pattes et 3 tentacules peut-être), il est à espérer que vous ne l’avez pas mangée un jour d’éclipse, car vraiment, là, ça serait tenter le sort !

    Selon le tome 4 du Dictionnaire toponymique de l’île Maurice, le nom de la plage du nord de Rodrigues, Baladirou, « viendrait d’un échange de propos en créole après une “balade” — pris au sens de promenade, se balader.
    Q : Côte ou sorti ? Côte ou fine aller ?
    Promeneur : Balade. Bord’mer.
    Q : Qui côté ?
    Promeneur (impatient) : Balade dire ou !
    Cum grano salis. »
    À prendre effectivement avec un grain de sel je pense, car “balade je vous dis !” semble assez improbable comme expression pouvant donner lieu (hé hé) à un toponyme. Mais ce qui m’amuse beaucoup, c’est de voir comment les auteurs ont écrit “côte” (kot en graphie “moderne”), car c’est bien la première fois que je vois ce mot créole signifiant “où” écrit avec un accent circonflexe. Quoi qu’il en soit, sans doute faudrait-il explorer davantage l’hypothèse des fêtes baladoires dont vous parlez, là où, on imagine, on trouvait force mains baladeuses.

     

    En effet, Olimalia, de nos jours — et même avant —, l’expression invaginé est plutôt connotée en français. Une spécificité française à l’instar du bidet ? (pas le quadrupède). “Possibilité”, comme se plaisait à dire cet ami turc, car pour messieurs les Anglais vaginated semble avant tout utilisé pour parler de choses aussi anodines que des feuilles — de vigne sans doute. (C’était bien la peine de faire des gorges chaudes du bidet, qui entre parenthèses peut se trouver dans certaines demeures mauriciennes, preuve s’il en était besoin de notre héritage français.)

  51. Nous pouvons dire aussi en français une feuille vaginée ou l’amanite vaginée (du latin vagina, origine du mot gaine et de vanille). Nous ne devons pas le dire assez souvent, car les dictionnaires d’usage courant ne notent pas le mot qu’ils doivent croire malpropre ! Que peut-on attendre d’honnête d’une amanite qui peut être phalloïde, vaginée, et qui montre sa volve ?
    Mais le médecin Littré et les grandes encyclopédies n’ont pas ces pudeurs ridicules qui font qu’une bonne partie de la littérature se contente de parler de feuille engainée ou d’amanite engainée.

  52. Siganus Sutor

    Si tel est le cas, si les dictionnaires d’usage courant ont des pudeurs ridicules, au moins le filtre mis en place sur le serveur du bureau ne les connaît-il pour sa part pas, car il me permet d’ouvrir sans problème la page du Collins sur lequel il est question de l’adjectif vaginated. Mais peut-être faudrait-il faire attention, aussi, en utilisant l’expression gaine, encore que cela soit plutôt passé de mode, quelle que soit la culture à laquelle on appartient, que l’on s’appelle Jane, Arlette ou Rachida…

    Bon, il était question de pieuvre ici ?

  53. MiniPhasme hexapode

    Bonjour Siganus et alii

    Autre chiffre avancé pour les pattes, voire l’épate :

    « De hideux polypes qui serpentent avec leurs sept bras longs, armés de ventouses »
    (Bern.* de St-P., Harm. nat., 1814, p.194).

    * Bernique ! (?)
    « du normand emberniquer, salir »

  54. Si la gaine est effectivement passée de mode, j’observe que le gainage* a le vent en poupe, ces temps-ci, quelle que soit la culture à laquelle on appartient

    * très efficace pour venir à bout des abdos minables 😉

  55. Siganus Sutor

    MiniPhasme, Bernardin de Saint-Pierre — ce type qui portait un nom de rue d’après Yvan Lagesse — avait dû avoir la berlue. À moins qu’il n’ait eu affaire à une ourite manchote.

    Pour ce qui est des coraux, j’avoue avoir du mal à voir leurs multiples pieds (polypous). Ils doivent chausser très, très petit.

  56. Quand on va faire une balade à dix-roues, c’est qu’on s’est fait dragué(e) par le chauffeur d’un tracteur de semi-remorque ou alors c’est tout ce qu’on a trouvé en faisant du stop.

  57. Siganus Sutor

    Zerbinette, un dix-roues à Baladirou ? Voilà qui semble difficile à croire, vu qu’un quatre-roues est tout juste ce qui peut passer par là de nos jours. Les Rodiguais ont de surcroît l’habitude de marcher sur leurs deux pattes, bien plus que de faire du stop je pense.

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