Filling

Filling.
Nom masculin.

Station-service.

Filling_Total_80On se retrouve à 10 heures au filling Total à la croisée entre la route de Quartier Militaire et la route de Bel Air, right ?

Aujourd’hui, le village d’Astérix a été reconstruit au Québec, parmi les derniers à résister, les seuls à inventer joliment babillard, courriel, clavardage et pourriel pour dire notice-board, e-mail, chat et spam. A Paris, au contraire, il est tendance de ne plus dire réunion, conseil d’administration ou styliste, on leur préfère meeting, board et designer. A Maurice, où nous n’avons pas attendu ces récents effets de mode pour correspondre sur des air-letters, boire notre tisane ayapana dans un mug et faire le plein de super au filling, l’anglais est déjà partout.”
(L’Express, 7 avril 2013.)

Certains gérants de filling* ont même cessé la vente du gaz ménager, alors que d’autres ont opté pour une réduction « progressive » de leurs activités.”
(Week-End, 15 octobre 2006.)
Filling_387 * filling mis en italiques dans l’article du journal

Plus aucune carte dans les filling
(L’Express, 20 janvier 2006.)

Le programme de l’événement proposé par le comité organisateur de l’Ouest est comme suit. 17h : départ de deux Fanfares du Filling Esso et de la Gare de Bus de Flic-en-Flac au Terrain de football de Flic-en-Flac. 18h : spectacle par les artistes des hôtels sur le terrain de football de Flic-en-Flac jusqu’à 22h. Et à 22h : feux d’artifice. Spectacle gratuit.”
(Week-End/Scope, 7 mars 2008.)

Dans Beau-Bassin acotte mo resté, éna 4 fillings situés presque à quelques mètres l’un de l’autre!
(L’Express, commentaire d’article, 24 mars 2013.)

La voiture (…) a repris sa route en direction de Port Louis, mais a fait halte auparavant dans un ‘filling’ de Rose Hill (…). Une fois le plein fait, ils ont refusé de payer et sont partis.”
(Week-End du 29 mai 1988, cité dans Mille mots du français mauricien, Pravina Nallatamby.)

Il ne devrait pas faire de doute que l’expression mauricienne “filling” provient de la langue anglaise, les Britanniques étant les maîtres à Maurice lorsque les véhicules automobiles à essence sont apparus sur l’île. On peut remarquer toutefois qu’en anglais de Grande-Bretagne l’expression usuelle pour parler d’un filling est “petrol station”. Si le Collins (unabridged) mentionne bien l’expression “filling station” (a place where petrol and other supplies for motorists are sold), celle-ci n’apparaît pas dans l’Oxford English Dictionary (Shorter), tout au moins dans l’édition dont je dispose (3rd edition, reprinted 1967). Dans ce dictionnaire le mot filling n’apparaît qu’en relation avec le fait de remplir (to fill), avec ce qui sert à remplir ou avec quelque chose de qualité inférieure servant à remplir l’espace, ainsi qu’avec un terme technique de brasseur. Cependant l’excellent site etymonline.com précise ceci : “filling (n.) – verbal noun from fill (v.). Dentistry sense is from 1848. Filling station attested by 1921.” On aurait donc une trace de l’expression filling station en anglais depuis 1921.

D’après le Trésor de la langue française (version informatisée), l’expression station-service est attestée en français depuis 1932, dans un dictionnaire anglais-français. Cette date correspond à celle figurant dans le Dictionnaire historique de la langue française, qui parle en l’occurrence de “calque de l’anglais service station”. Ce dernier précise à ce sujet qu’en français d’Afrique on utilise l’expression essencerie, ou kiosque au Maghreb, ce qui se vérifie facilement grâce à Google.

Dictionnaire des termes mauriciens (1969), page 41.

Dictionnaire des termes mauriciens (1969), page 41.

Si l’expression station-service est utilisée en français de France depuis 1932, on est en droit de se demander quand est-ce que l’expression filling a commencé à être d’usage courant à Maurice lors de conversations se tenant en français ou en créole. Sans doute date-t-elle, à quelques mois ou années près, de l’apparition des fillings eux-mêmes. Je ne saurais malheureusement pas dire en quelle année le premier filling a commencé à vendre de l’essence au public mauricien, mais en 1969 les habitants de l’île employaient suffisamment fréquemment l’expression pour que Nadia Desmarais, dans son Dictionnaire des termes mauriciens, tienne à faire savoir que l’expression en français correct est “station service”. Pourrait-on faire un wild guess en supputant que cela a dû se passer dans les années 50 ? À moins que, le progrès arrivant à Maurice à fond de train à cette occasion-là, il ne faille parler des années 40, voire des années 30.

Filling_Engen_Mesnil_445

23 réponses à “Filling

  1. Gro Zippo

    Au moins en 1956 ?

  2. Si j’en crois Deux siècles d’histoire de la police à l’île Maurice 1768-1968 par Louis-José Paul, le parc automobile martien de 1949 comptait 4584 véhicules et 700 miles de routes praticables. Leurs propriétaires devaient bien trouver de l’essence quelque part: en jerrycans chez le droguiste* ou à la pompe à essence ? Et, si pompes il y avait, comment se nommaient-elles en ce temps-là ? Là est la question, pour laquelle je n’ai pas de réponse … désolé de ne pas avoir fait avancer le schmilblick plus que ça

    *Ne rigolez pas! Mon grand-père me racontait acheter l’essence pour son premier tracteur — fin des années cinquante — en bidons qu’il allait chercher à la coopérative en charrette avec son cheval. Je n’ai vu que plus tard le tragique de l’histoire : ce pauvre cheval, Saphir, travaillait, suait, peinait aussi, sans doute, à transporter ce qui allait causer sa perte.

  3. Lorraine lagesse

    salut..Une explication au mot filling..cet anglicisme en usage ici…
    Filling en anglais veut dire remplir…meme pr un plat on peut dire du godiveau que c est un filling..Filling c est remplir queelque chose avec un produit ex ..Filling d une dent creuse,, donc defacto filling qui rempli —- qui le FILL…IN…. d essence pr les voitures…Normal non??

  4. Siganus Sutor

    Zippo, il s’agit peut-être là du premier filling en tant que tel : “the opening of its [Shell’s] first filling station in 1956 at Immigration Square in Port-Louis”. Mais sans doute des voitures à essence ou à diesel devaient-elles circuler avant cette année-là (a chicken & egg problem). Je me souviens (par ouï-dire bien entendu) qu’enfant ma mère allait à l’école dans une Austin à soufflet dont le toit était en toile et dont les vitres en mica tenaient en position ouverte grâce à des boutons-pression. L’essence venait dans des gros bidons carrés en fer-blanc, d’une contenance d’environ 5 gallons (voir l’extrait du livre de N. Desmarais ci-dessus). Cela devait se passer vers 1945 par là.

    Un collègue au bureau, dont le père avait un filling à Flacq, se souvient par ailleurs de pompes manuelles qui avaient comme un gros bocal en verre à leur sommet. Le filling de son père était un filling Mobile dit-il, ce qui est sans doute devenu Esso par la suite.

    Je suppose par ailleurs que les entreprises qui avaient un certain nombre de véhicules motorisés ou de machines se faisaient livrer du carburant par “bowser”. Les “tablissements” (aka “propriétés”) notamment. On ne pourrait vraiment dans ce cas parler de filling.

     
    Leveto, pour ce qui est de l’approvisionnement en essence en 1949, voyez plus haut ce que j’ai dit à Gro Zippo — dont le briquet ne doit malgré tout pas contenir beaucoup de litres — à propos des “fers-blancs d’essence”. Je n’ai toutefois pas encore appris qui les vendaient, ces bidons-là. Probablement certaines boutiques (au sens mauricien) en offraient-elles à leurs clients.

    L’histoire de Saphir vous paraît peut-être triste aujourd’hui, mais après tout sans doute le tracteur à essence lui a-t-il permis de finir sa vie de façon plus tranquille, sans qu’il serve lui-même de machine jusqu’à la fin de ses jours.

     
    Lorraine, dans le mot “plein” — ce qu’on demande parfois au filling — on a le mot “remplir”, i.e. to fill. QED. Mais on aurait pu aussi faire le plein en eau pour les essuie-glaces…

  5. >Siganus
    « Un collègue au bureau, dont le père avait un filling à Flacq, se souvient par ailleurs de pompes manuelles qui avaient comme un gros bocal en verre à leur sommet. »
    Je m’en souviens aussi. En (+/-) 1967 mon père prenait de l’essence avec une pompe manuelle et deux bocals en verre dans un village près du village où nous étions. Mes frères et moi rigolions parce que cette pompe était déjà ancienne. On peut voir quelques pompes pareilles dans ce lien :
    http://www.milanuncios.com/anuncios/surtidor-gasolina-antiguo.htm

  6. En flânant de pompe à essence en pompe à essence, j’ai trouvé cette photo qui, j’espère, vous plaira autant qu’à moi : une tranche de vie du passé ( datée de 1947 ). Le patron en charentaises, le badaud en sabots, le client en voiture … Devinez quel monde l’emportera sur l’autre.

  7. Euh… oui, voilà le lien :

  8. >Leveto
    Quels souvenirs ! Dans mon cas était un peu moins ancienne, et une Rénault Dauphine Gordini et, après, une R8.

  9. Gro Zippo

    Oui, apparemment en 1930, il y avait déjà 3016 véhicules (motorisés). Mon père me parlait des bus privés qui existaient dans son enfance (autour de 1945 aussi), et de ce propriétaire qui s’enquérait du revêtement des sièges à coups de « kott mo maroquin? inn arivé ? », probablement commandé (à tort sous ce nom?) du déor.

  10. Siganus Sutor

    Jesús, avec ces ballons en verre au moins le client avait-il une manière de contrôle visuel de ce qu’on lui vendait. Aujourd’hui vous ne voyez rien de l’essence que vous achetez, ni en aspect ni en quantité. Qui vous dit que quand les chiffres numériques affichent « 45 » vous avez bien 45 litres d’essence de plus dans votre réservoir et pas 35 ou 25 ?

    Gro Zippo, trois mille véhicules à moteur et pas de filling, voilà qui devait poser quelques problèmes de logistique, non ? Si, disons, on ne vendait de l’essence qu’à Port-Louis et Phoenix, ça devait être risqué de s’aventurer à Flacq. Les pannes sèches devaient être tout aussi redoutables que fréquentes.

  11. >Siganus
    Oui, parfois, même l’inspecteur est ami du propriétaire donc la fraude est facile. En 1998 on a denoncé chez nous la fraude du 5% de l’essence faite pendant 10 ans par le groupe « Villanueva ». Le fiscal avait demandé 5500 millions de pesetas et prison pour quelques-uns.
    http://elpais.com/diario/2000/04/05/espana/954885612_850215.html

  12. « Qui vous dit que quand les chiffres numériques affichent « 45 » vous avez bien 45 litres d’essence de plus dans votre réservoir et pas 35 ou 25 ?»

    Allons, Siganus! Vous nous faites marcher (à pied ?). Si vous connaissez la consommation d’essence — même approximative — aux cent kilomètres de votre voiture, vous ne devriez avoir aucune difficulté à savoir si vous avez mis 45 litres ou 35 litres…
    Tout dépend de la distance parcourue avant la panne sèche!

  13. The Beaver

    @ Siganus
    D’après mon père, mon grand-père paternel faisait le plein à Port-Louis ( circa 1939) avant de rentrer à Quartier Militaire après sa journée dans la capitale. Mon grand-père maternel en avait une ‘auto » aussi mais, comme il avait et son commerce et la maison @ PLouis, je pense qu’il devait faire le calcul avant de sortir de la capitale 🙂
    De plus, ma grand-mère me parlait des voitures avec des rideaux ( pas de verre fumée à cette époque) pour cacher les occupantes ( en particulier les familles musulmanes de Ward IV) . Même mode qu’elle avait observée à Madagascar ( Tamatave et Ansirabé)

  14. Gro Zippo

    Oui c’est un peu ce que je pensais, s’il y en avait, il ne devait pas y en avoir des masses, et il valait mieux prévoir son coup.
    5 ans de cela, on a quitté Mahébourg pour remonter par la côte est. Je me suis dit que ça pouvait attendre pour faire le plein; je peux vous assurer que j’ai très vite commencé à transpirer, jusqu’à ce qu’enfin, vers Bel Air ou Trou d’Eau Douce, j’aperçoive un filling depuis la route. La dernière fois pour la balade vers Grand Bassin, on est parti le tank rempli ziska la gorz.

  15. Je reviens sur l’appellation « filling » pour me demander comment nous, Français, appelons les commerces où nous nous fournissons en essence dans la vie courante.
    Une chose sûre et certaine : nous ne disons pas « station service» — ou alors très rarement.
    La plupart du temps, quand il s’agit d’être précis ( sinon nous disons : « je vais faire le plein» ) nous utilisons le nom de la marque sans plus de précision, ce qui donne des phrases du genre :« on se retrouve au Total » ou « tu tournes à gauche après le BP » ou « à droite après l’Elf »
    On parle aussi quelquefois du « garage », puisque, dès le début, le garage mécanique s’est mis à vendre de l’essence. C’est encore vrai dans certaines régions isolées, entre autres de moyenne et de haute montagne, où « le garage » est encore un commerce important. On va alors aussi bien au garage pour faire le plein que pour se faire dépanner, chercher un pneu, etc.
    Désormais l’essence se vend majoritairement dans des grandes surfaces ( entendez des super ou hypermarchés) et on se donne alors rendez-vous non plus à la station service mais à la cafèt du Croisement*, du Lesombre* ou d’autres .

    *Pour les non initiés: Carrefour, Leclerc.

  16. Siganus Sutor

    Je reviens sur l’appellation « filling » pour me demander comment nous, Français, appelons les commerces où nous nous fournissons en essence dans la vie courante. Une chose sûre et certaine : nous ne disons pas «station service» — ou alors très rarement.

    Leveto, vous me laissez abasourdi en disant cela. Selon vous est-ce général au niveau de la France ou bien est-ce dans votre région en particulier que l’expression station-service est peu usitée ?

    Des quelques années passées en France je me rappelle pourtant les paroles semi-surréalistes d’une chanson qui disait :

    Elle m’envoie des cartes postales de son asile
    M’annonçant la nouvelle de son dernier combat
    Elle me dit que la nuit l’a rendue trop fragile
    Et qu’elle veut plus ramer pour d’autres Guernica
    Et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête
    En buvant des cafés dans les stations-service
    Et je calcule en moi le poids de sa défaite
    Et je mesure le temps qui nous apoplexise
    Et je me dis stop
    Mais je remonte mon col j’appuie sur le starter
    Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs

    Comment parlez-vous des stations-service en général ? Et que faite-vous si vous ne savez plus si une station particulière est sous la franchise de Total, Shell ou BP ?

  17. Siganus, dans la conversation courante, j’entends de moins en moins parler de « station service » ( d’autres me contrediront peut-être). Cela vient sans doute du fait qu’il y a de moins en moins de ce type d’établissement dédié uniquement à la vente de carburants. La plupart des pompes à essence se trouvent maintenant sur les parkings de supermarchés ou les aires d’autoroutes. On dit alors « je vais faire le plein à Carrefour » ou « je m’arrête à la prochaine aire pour faire le plein ».
    Quant il s’agit d’un établissement indépendant, il est le plus souvent accompagné d’un atelier de mécanique et on parle alors plus de « garage » que de « station-service ».
    Ceci dit, ce n’est que mon impression, mon feeling.

  18. Siganus Sutor

    Leveto, cela m’a étonné, mais je suis prêt à faire confiance à votre feeling. Ainsi soit-il.

  19. Siganus, attendez des contributions françaises autres que les miennes avant de tirer des conclusions!
    Néanmoins, un petit sondage ( auprès d’un échantillon de quatre personnes représentatif de mon entourage familial par miracle disponible en ce dimanche matin) donne le résultat suivant :
    À la question : « où as-tu fait ton dernier plein d’essence ? », il a été répondu :
    « ben, au garage! » : une fois
    « moi aussi ! » : une fois
    « à Carouf » : une fois ( les non initiés doivent savoir que « Carouf » est une sorte d’argot mitigé de verlan pour « Carrefour »)
    « Ben, j’en sais rien, moi… d’abord, je fais jamais le plein, j’ai pas assez de thunes… fait chier! P*** de B*** de M*** ! Mais sinon, je vais à la première pompe à essence. »
    De ce mini sondage, nous pouvons conclure:
    — « Garage » sort largement vainqueur tandis qu’un outsider, « pompe à essence » fait son apparition.
    — « station-service » semble passé de mode
    — Tout le monde a une opinion, ce qui me procure une certaine fierté ( je rappelle qu’il s’agit d’un sondage intra-familial).
    — cent pour cent des sondés possèdent un véhicule à essence, ce qui ne contribue pas vraiment à la bonne atmosphère de notre planète, j’en suis conscient, mais, comme personnellement, je ne peux évidemment pas me passer du mien, que les autres fassent un effort et utilisent les transports en commun ou la marche à pied.

    P.S Pour Feelings, j’avais plutôt en tête cette version. Oui, le Brésil, toujours le Brésil …

  20. « …j’en suis conscient, mais,comme personnellement, je ne peux évidemment pas me passer du mien,» écrivais-je.

    On peut sans scrupules supprimer la virgule entre « personnellement» et « je ne peux », la compréhension de la phrase en sera facilitée.

  21. Siganus Sutor

    Leveto, je m’incline devant le nombre, surtout s’il s’agit de votre famille. Mais peut-être auriez-vous dû poser la question autrement, de façon négative. De celles qui appellent une réponse du genre « il n’y a aucun(e) ….. entre Uzès et Lussan ».

    Oui, c’est bien connu, les efforts c’est pour les autres. Je ne sais pas ce qu’il y avait de vrai à propos de la maison d’Al Gore, mais cela ne m’étonnerait pas outre mesure que le nobélisé de l’écologie consomme les ressources de la planète à tire-larigot comme on a pu le lire. Il y a des types qui peuvent vous casser les pieds avec des histoires de sustainabilty (au bureau ou ailleurs), alors qu’eux-mêmes roulent dans des 4×4 grands consommateurs d’essence et alors qu’ils prennent l’avion comme vous vous prenez votre voiture. Je préfère encore la façon d’être de mon père : je ne pense pas qu’il faisait grand cas de l’écologie, du développement durable et tutti quanti — ce n’était pas encore très à la mode —, mais il avait horreur d’une chose : le gaspillage.

     
    Beaver, auriez-vous moyen de savoir s’il y avait au moins un filling à Port-Louis en 1939 ?

    Pas mal, je trouve, les rideaux dans les voitures — même si on ne garde pas le purdah.

     
    En effet, Gro Zippo, certains coins de Maurice sont un peu rares en fillings*. Je me rappelle plusieurs fois quitter Bel Ombre en serrant les fesses. Si vous étiez un peu léger en carburant en y allant et que vous n’avez pas pris d’essence à Curepipe en passant par Pétrin, Plaine Champagne et Bassin Blanc et que vous comptez remonter par le même chemin, ça peut être tracassant. Si de Bel Ombre vous allez vers l’Ouest, le prochain filling* est à Rivière Noire — pas la porte à côté quand vous êtes à Bel Ombre.

    Je me souviens d’une situation similaire, bien que potentiellement plus grave, sur la côte Ouest de l’île du Sud en Nouvelle-Zélande. Il fallait absolument qu’on trouve de l’essence à Haast, un bled complètement paumé dans le coin en bas à gauche de l’île du Sud. Un coin magnifique, notamment à cause de la rareté des fillings.

     

     

    * Leveto, quel mot générique auriez-vous employé dans ce cas, i.e. pour dire « le prochain ….. est à Rivière-Noire » ? On cherche là un endroit où on peut se ravitailler en essence. Il n’y a pas de grande surface qui en vende, pas plus que des garages stricto sensu (là où on répare les autos), et il n’existe plus de “boutique” (épicerie) devant laquelle on trouve une pompe à essence.

  22. The Beaver

    @ Siganus
    Malheureusement il n’y a plus personne dans la famille à qui je pourrai poser cette question -ceux qui ont vécu cette période sont tous décédés .

  23. Je ne suis plus seul ! J’ai enfin, grâce à Radio Nostalgie — qui, comme son nom l’indique passe de vieux tubes — retrouvé les paroles de cette chanson de Michel Delpech

    Je leur dis qu´il faut que je rentre sur Paris,
    Que je ne fais pas toujours ce que j´veux
    Et qu´il faut encore que je trouve un poste d´essence,

    Ça peut s’écouter ici mais on n’est pas obligé, même si lesdites paroles sont plus intelligentes qu’il n’y paraît.

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