Lundi cordonnier

Lundi cordonnier.

Lundi chômé.

Alors, tu as fait lundi cordonnier hier ?

Our countrymen are known to be dishonest malingerers, taking every opportunity to skip work to attend some Chowthaary, Bindu, or Enaalu every Monday following a wedding. Others just take the traditional “Lundi Cordonnier” route.” (Chamarel.net forum quoting Mauritius Times, 24 June 2009.)

20 employés sur 60 absents, alors qu’on croyait le lundi cordonnier mort et enterré en ce troisième millénaire. Huit employés étaient en retard. Y a-t-il un directeur des ressources humaines à la STC ? Etait-ce la première fois que 33% des employés profitaient d’un doux et reposant lundi cordonnier après un week-end bien actif ?” (Le Défi, 27 mai 2010.)

Pas de “lundi cordonnier” pour Ah-Kit.” (L’Express du 23 avril 2007.)

Le fils, Yusuf, reprend le travail mardi car il compte bien passer un dernier « lundi cordonnier » à s’amuser. « Pas envi rentré mem, mé bizin alé, lot lané nou ava révini aster », déclare ce dernier.” (Week-End du dimanche 4 janvier 2009.)

Laval Wong, un porte-parole de la Mauritius Employers’ Federation (MEF) note ainsi que l’absentéisme s’est incrusté dans les entreprises du pays. “Déjà en temps normal, on parle toujours du ‘lundi cordonnier’. Maintenant l’absentéisme est devenu une institution”.” (Servihoo.com citant L’Express, 28 décembre 2005.)

Certaines explications quant à l’origine de l’expression sont parfois farfelues. Dans un livre consacré aux régionalismes (Richesses du français et géographie linguistique, André Thibault, Pierre Rézeau, Inka Wissner, Robert Vézina, Joseph Zobel et Christel Pan Yan), on cite Baker et Hookoomsing pour dire qu’il s’agit d’une “expression figée désignant la situation de quelqu’un qui, souffrant d’une gueule de bois au lendemain d’un week-end de soûlerie, n’est pas en état d’aller au travail.” Mouais… il n’y a pas que l’alcool à mon avis… Les auteurs poursuivent en affirmant que “le syntagme vient du fait qu’à l’île Maurice, les cordonniers ne travaillent traditionnellement pas le lundi.” Re-mouais… Je trouve qu’on leur met beaucoup sur le dos, aux cordonniers, foi(e) de Siganus Sutor !
 
On peut ne pas travailler le lundi pour des raisons tout à fait légitimes, et on pourra parler de “lundi cordonnier” dans un tel cas, mais de nos jours l’expression est surtout employée de façon ironique pour évoquer l’absence de ceux qui s’abstiennent d’aller travailler alors qu’ils auraient dû le faire. Ce qui m’étonne toutefois — et c’est ce qui a provoqué la rédaction de ce billet —, c’est le nombre de concerts qui commencent le dimanche en fin de journée. Dito pour les bruyants jalsas du dimanche soir, plus fréquents semble-t-il que ceux du vendredi ou du samedi. A croire que certains préfèrent faire la fête le dimanche quand le soleil descend que d’attraper la fièvre du samedi soir. And Monday is another day…..

 

 
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Avenue des Sutor(s)

13 réponses à “Lundi cordonnier

  1. ah, la delicieuse expression…

  2. Tiens, c’est lundi … Je me suis trompé dans la choix de mon métier!

  3. Siganus K.

    Linus // (lundi) 28 juin 2010 à 09:42

    Linus, vous écrivez ce commentaire de votre lieu de travail ou bien, pas de chance, avez-vous eu une rage de dents aujourd’hui, le cousin d’une de vos tantes est mort, votre chien s’est enfui, votre chauffe-bain a explosé ou votre enfant a été piqué par des mouches jaunes ?
     
     
    Leveto, vous soignez les cordonniers aussi ? Si jamais c’était le cas, ne ultra crepidam je suppose.

  4. zerbinette

    Et vous Sig, d’où écrivez-vous ? 😉

    Je me souviens très bien de cette expression qui m’avait frappée et pour laquelle j’avais fait des recherches !

    Bon lundi cordonnier en tout cas !

  5. @Siganus

    Ca fait longtemps que je cesse d’occire les membres de ma famille. Mais on a toujours quelqu’un d’autre a enterrer, n’est-ce pas?

  6. zerbinette

    Siganus K. ne sutor ultra crepidam,

    oui mais, audaces fortuna juvat.

  7. Curieuse expression !
    Comme curiosité, et parce qu’il s’agit aussi d’un lundi, mais férié, vous pouvez lire, dans ce lien (dernier paragraphe), l’histoire du « Lunes de Aguas » à Salamanque :
    http://www.lexpress.fr/culture/livre/ombres-et-lumieres-de-salamanque_817911.html
    J’ai lu que le curé responsable de la garde des prostituées pendant le carême était appelé « Padre Putas » (pas besoin de traduction).

  8. @Jesus,

    Merci pour cette découverte renversante…J’en ai les larmes aux yeux…

    Je connais plus d’un prêtre mauricien qui aurait aimé être, ne serait-ce que pour un jour, padre putas…

  9. >Linus
    Je viens de lire qu’il n’y a pas de sœurs oblates du Saint-Rédempteur à Maurice donc les « padres putas » fourvoyés restent tranquilles. Elles ont la « mission d’arracher des filles à la prostitution ».

  10. Selon certaines prévisions météo, cela devrait barder à Tamatave ce lundi 14 février, Bingiza oblige : 90 nœuds de vent dans les rafales, jusqu’à 100 millimètres de pluies par tranche de 3 heures et une houle de près de 12 mètres (voir ici). De quoi être sacrément tenté de faire lundi cordonnier*, au lit avec son Valentin/sa Valentine…
     
     
    * cordonnier = Siganus sutor

  11. lorraine lagesse

    En tous les cas pour une fois siganus est un cordonnier bien chaussé !!!car son site est vraiment a la hauteur de ses passe –talons….!!!

  12. Siganus, est-ce que votre île est menacée? Je ne me rends pas bien compte de sa situation sur la carte.

  13. A priori non ; une fois encore ça devrait être pour Madagascar (qui a le malheur d’être trop grand). Voir ici les prévisions quant à la position du cyclone dimanche matin, carte qui montre en mauve l’étendue des vents soutenus soufflant à plus de 50 nœuds.
     
     
    à la hauteur de ses passe-talons

    Dans ce cas ça ne doit pas voler bien haut chez le cordonnier*, car dans des circonstances normales les talons sont tout en bas, au ras du sol. 😆
     
     
    * une espèce que l’on trouve en principe en-dessous du niveau zéro

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