Ils espèrent

Theemeedhi_(marche_sur_le_feu)_64

(image cliquable)

Providence Kaaliammen Temple Association
Le Président et les Membres ont le plaisir de vous inviter au prochain
Marche Sur Le Feu
Theemeedhi Tiruvizha
qui sera celebré le dimanche 23 dec 2012

Kodi Ettram (Pavillons) – Vendredi 14 Décembre 2012 à 6.00 p.m
Ourvallam – Dimanche 16 Décembre 2012 à 04.00 p.m (Tour du Village)
Kodi Irrakkam – Lundi 24 Décembre 2012 à 6.00 p.m (Tour du Village)

Il y aura 10 jours de prières du 14 au 24 Décembre de 6.00 p.m à 8.00 p.m

Une procession quittera le temple le 23 Décembre à 11.30 a.m pour se rendre à la rivière de Betuelle et sera de retour vers 5.30 p.m

Le public est cordialement invité et ils espèrent d’être honorés par votre aimable présence.

President – C. Narranianaik
Secretaire – S. Ragaven
Tresorier – S. Kattiagoundan

___________________________________
VR Printing – C/Flacq – Tel: 413 6859

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42 réponses à “Ils espèrent

  1. Le logo ressemble à une tête de mort. On s’attend à quoi exactement quand il est question d’une marche sur le feu ? Est-ce une manif à laquelle les spectateurs assistent ? Est-ce un spectacle où on peut rester assis et n’est pas obligé d’enlever les pantoufles ?

  2. Walking on hot coals is actually a very incisive demonstration of an elementary point of thermodynamics: that the amount of heat in an object is not closely coupled to its temperature. The hot coals on which people walk have a very high temperature, but the amount of heat they contain is rather small, and given their low heat conductance, they do not transmit much of a temperature rise to the feet. Indeed, photographs taken immediately after the walk show footmarks as dark (relatively cold) spots against the high-temperature coals, showing that the feet actually cool the coals for a time rather than vice versa.

  3. Siganus Sutor

    Bougon, ce n’est pas vraiment un logo ressemblant à un crâne. C’est la syllabe sacrée ‘Om’ en tamoul, qu’on peut voir sur certaines tombes par exemple. (Bon, la lance de Muruga et le trident de Shiva se croisant sur le Om ne sont pas très orthodoxes, si je puis dire, ce qui fait qu’en fin de compte on pourrait considérer la chose comme une manière de logo.)

    Pour ce qui est d’assister à la marche sur le feu, vous seriez le bienvenu en tant que spectateur. Si par ailleurs l’envie vous prenait d’essayer de traverser vous même le lit de braises, sans doute pourriez-vous le faire aussi. Mais pour cela il vous aurait fallu suivre un carême (jeûne) au préalable afin de ne pas vous brûler les pieds !

    Oui, vous pourriez rester assis, mais vous ne verriez probablement pas grand-chose de la marche elle-même. (Quoique…) Quant aux pantoufles, elles risqueraient de s’enflammer plus facilement que la plante de vos pieds.

  4. Mes questions n’étaient pas très claires. Quels sont les buts de cette demonstration ? Quel bénéfice est-ce qu’on prétend rapporter aux bienvenus ? L’intention est-elle qu’ils émulent les marcheurs (après un carême), ou qu’ils s’étonnent avec révérence en faisant rien, ou qu’ils se divertissent ? Ou tous les trois ? Je pense au conte de Kafka « Der Hungerkünstler ». Je ne me moque point des spectateurs, je m’interesse seulement pour les motifs des organisateurs, si vous en savez quelque chose.

  5. In other words, what are they pushing ?

  6. John, you’re quite right. At least that’s what is said by a number of people (I haven’t dared do it myself so far). There is a French scientist teaching physics in university who liked showing that “supernatural powers” were simply not that weird after all, and he demonstrated himself how normal — and not paranormal — it was to walk on live embers: http://www.unice.fr/zetetique/banque_images.html#marche

  7. Siganus Sutor

    Bougon, les gens qui marchent sur le feu le font souvent en signe de remerciement pour un vœu qui a été exaucé. Ce pourrait être je crois ce qui dans la tradition chrétienne porte parfois le nom d’ex-voto. La croyance veut que si votre cœur est pur vous ne serez pas brûlé. C’est un façon de montrer aux autres (les spectateurs) que vous avez été exaucé et/ou purifié.

    Les spectateurs, eux, viennent voir leurs proches effectuant la marche sur le feu, mais aussi viennent voir un spectacle susceptible de leur donner un petit frisson, ce qui rejoindrait quelque peu les hunger artists que vous évoquez à travers Kafka, de même que les spectacles du cirque ou des cascadeurs. Et je suppose, en retour, que certains de ceux qui marchent sur le feu le font aussi en partie pour montrer qu’ils n’ont pas froid aux yeux, si je puis m’exprimer ainsi. Dans ce cas ce serait une façon de faire voir sa force mentale.

    Peut-être dois-je vous préciser qu’à Maurice la marche sur le feu est une tradition tamoule, même si, paraît-il, des gens qui ne sont pas d’origine tamoule s’essayent eux aussi à traverser le lit de braise — lequel ne serait que le sari de la déesse.

  8. Ces marches sont donc à peu près du même genre que les « press conferences » avec des sportifs reconnaissants et souriants qui ont réussi dans un match, après avoir fait leur signe de croix au commencement. Là, les questions impertinentes des journalistes sont les charbons ardents. Si je vous entends bien, les marches sont plutôt des coutumes pratiquées par des particuliers que des exercices de propagande organisés par une institution ecclésiastique. Ainsi vues, ils sont plutôt sympa.

  9. Bonjour messieurs
    Les marches sur le feu sont un vieux rituel qui prend ses sources dans la culture tribale du Sud de l’Inde. Au Tamil Nadu, c’est une cérémonie populaire de village, pratiquée par les basses castes en l’honneur de déesses tutélaires locales en reconnaissances de leur protection, générosité ou pour implorer leur pardon. Cette coutume n’a jamais été reconnue par les garants de l’orthodoxie brahmanique dans leurs grands temples et monastères urbains. Cependant, ils restent profondément institutionnalisés et politisés. Les rituels étaient organisés par l’intermédiaire des temples avec la bénédiction du bas clergé rural, grâce au financement de l’aristocratie paysanne qui en profitait pour faire l’étalage de leur richesse et imposer à leurs métayers (de caste plus basse) le culte de la déesse protectrice de leur maison et de leur caste. Ces dynamiques sociales sont toujours fortement présentes dans les Mascareignes où les marches sur le feu ont perduré loin de l’Inde où elles sont tombées en désuétude, précisément dû au ralliement des castes supérieures aux politiques religieuses puristes du XIXème et du XXème siècle.

  10. Siganus Sutor

    Si je vous entends bien, les marches sont plutôt des coutumes pratiquées par des particuliers

    Pas vraiment, Bougon. Cela est organisé par les kovils, les temples tamouls, ou une association de temples tamouls. Voyez l’affiche ci-dessus par exemple : elle a été imprimée par la “Providence Kaaliammen Temple Association”, une association, comme l’indique son nom, se plaçant sous le patronage — s’il est possible d’utiliser cette expression à propos d’une déesse — de Kali en tant que déesse-mère. Ce n’est pas simplement le fait de Siganus Sutor et Bougon-Macquart décidant par eux-mêmes qu’ils vont marcher sur le feu tel ou tel jour.

    Je ne sais pas s’il faut le voir avant tout comme de la propagande de la part d’autorités ecclésiastiques, mais il existe bien une hiérarchie s’occupant de tout cela. Voyez les 3 signatures au pied de l’affiche. Je pense qu’on peut y voir, pour une certaine part, une forme d’opération de com’. Ça serait aussi pour cela qu’on convie tout le monde, espérant que le public sera aussi nombreux que possible.

    Mais cela n’empêche pas que des fidèles puissent participer à la chose dans un esprit de grande ferveur tout à fait authentique. Les motivations des uns et des autres peuvent différer et, chez une même personne, il peut sans doute exister plusieurs niveaux de motivation. In my view things are far from being absolutely clear cut.

     

    Zangarna, quand vous dites qu’“ils restent profondément institutionnalisés et politisés”, de quoi parlez-vous exactement ? Des cérémonies de marche sur le feu ? Des temples ? Et de quelles façons sont-elles/ils institutionnalisé(e)s ? Il est un fait que les politiciens mauriciens aiment à se faire voir au cours de cérémonies religieuses de tous bords, ce qui peut être critiqué, mais je n’imagine pas que dans le cas des temples tamouls les choses aillent aussi loin dans le sens du mélange du politique et du religieux que, par exemple, ce qu’on a pu voir entre le parti au pouvoir et les dirigeants de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation. Mais peut-être certains agissements des dirigeants d’associations tamoules m’ont-ils échappé…

    Quant aux marches sur le feu tombées en désuétude au Tamil Nadu, cela est somme toute assez drôle. Peut-être faudrait-il le signaler aux plus ardents défenseurs mauriciens de la tamoulitude. Mais, en ce jour de Cavadee, savez-vous s’il en est de même en ce qui concerne la coutume voulant qu’on se perce le corps d’aiguilles à cette occasion ?

  11. Sig, il me semble à présent que je n’ai aucune idée de ce dont il s’agit ici. J’ai pris cette « marche sur le feu » pour quelqu’chose comme un amateur sporting event, ou une de ces occasions chrétiennes en Allemagne dans les grandes villes, depourvues de signification pour la majorité de ceux qui y prennent part (sauf les vielles femmes), toute fadasse et gênante. J’éprouve des difficultés à imaginer qu’on pourrait s’enthousiasmer pour un parlor trick. En fin de compte, je tolère en me permettant un petit sourire. L’incrédulité n’est pas un aimable trait de caractère.

  12. Cependant, c’est pas si mal. Les autres, eux aussi, se permettent un petit sourire quand j’exerce mon incrédulité petit-souriante.

  13. Siganus Sutor

    Bougon, si vous imaginiez la marche sur le feu comme une sorte d’évènement un peu fadasse et n’ayant guère de signification pour les participants, eh bien vous en aviez effectivement une idée erronée. La ferveur peut être grande et je pense que pour la plupart de ceux qui y participent ou qui y assistent la chose n’est pas dépourvue de signification, loin de là. Il ne s’agit pas d’un “parlour trick”, d’une espèce de tour de passe-passe qu’on ferait pour épater l’auditoire ou le faire sourire, et ce n’est pas un “sporting event”. Même s’il existe sans doute parfois une part de fierté, si ce n’est de gloriole, à avoir marché sur des braises ardentes, cela est avant tout vu comme un acte religieux dans lequel on s’investit corps et âme. Dans ce court article de Week-End/Scope (comportant une photo sur laquelle on voit des dévots en habit traditionnel de pénitent), il est par exemple question d’“acte sacré”, de “rituel”, d’“expier ses péchés”, de “remercier une divinité”, de “ferveur”. Nous sommes tout à fait dans le registre religieux, et l’acte est meaningful. (Vous auriez un bon équivalent français pour ce dernier mot ? “Chargé de sens” peut-être ? — mais ce serait un peu long.)

    Dans un autre article, paru dans Le Mauricien du 6 janvier 2012, on voit que la marche sur le feu du début d’année est considérée comme un acte religieux en soi, sans doute en signe de remerciement pour l’année passée et pour bien commencer l’année nouvelle, et le journal fait la comparaison avec ce qui se passe au même moment dans d’autres traditions religieuses (messe célébrée par l’évêque catholique ou visite au lac sacré de Grand Bassin).

     
    (Zangarna, je vous ai peut-être mal lu l’autre jour. Vous parliez d’institutionnalisation et de politisation en Inde, plutôt qu’à Maurice ?)

  14. Excusez mon manque de clarté. Lorsque je parle d’institutionnalisation/ « politisation », je veux dire que la marche sur le feu est comme toute manifestation religieuse le produit de politiques communautaires qui incluent l’allocation d’un terrain, le financement du matériel rituel, les dépenses qui vont avec, et la sanctification du lieu, de la date et de la divinité fêtée. Ces échanges sont souvent le fruit de l’association entre le « staff » religieux du temple et le groupe dominant de la communauté, généralement une ou des familles d’une même caste, riches ministres brahmines et seigneurs locaux dans l’Inde médiévale, grands planteurs (velallars) et commerçants (pillais, chettiars) dans l’Inde du XVII-XIXeme siècle et dans les Mascareignes, vu que les laboureurs tamouls reproduisent les hiérarchies sociocasteistes de leurs villages ancestraux.. Toutes ces manoeuvres politiques aussi vieilles que le rite lui-même sont à prendre en compte pour le pourquoi et le comment de la cérémonie. Cependant, il y a absolument une part de dévotion personnelle et d’appropriation individuelle pour les participants. Il faut les interviewer !
    A Maurice, depuis les années 80, il y a une véritable volonté de décalquer la vie religieuse de la « Grande péninsule » et de la transposer aux rituels locaux souvent créolisés et syncrétiques. La venue à Maurice de pandits du Tamil Nadu assurent ce recadrage assez radical des coutumes. On assiste à une certaine marginalisation des marches sur le feu, qui se pratiquent de moins en moins dans les milieux urbains. Il risque d’en aller de même pour le pik lalang de Cavadee, bien que ce rite est sans doute un marqueur indentitaire trop fort pour qu’il se laisse gommer facilement.

  15. Siganus Sutor

    On assiste à une certaine marginalisation des marches sur le feu, qui se pratiquent de moins en moins dans les milieux urbains. Il risque d’en aller de même pour le pik lalang de Cavadee, bien que ce rite est sans doute un marqueur indentitaire trop fort pour qu’il se laisse gommer facilement.

    Nous prenons bonne note du -n d’indentitaire !

    Dans la vie civile on s’efforce d’imiter ce qui se fait en Angleterre et dans la vie religieuse on s’efforce d’imiter ce qui se fait en Inde ? Mais soyons Mauriciens, foutour ! (Petit aparté sans conséquence.)
     

    Cependant, il y a absolument une part de dévotion personnelle et d’appropriation individuelle pour les participants. Il faut les interviewer !

    Vous vous proposez ? 🙂

  16. Pardonnez cette faute de frappe.
    Aujourd’hui en Inde, les rituels se font en jeans et en T short, les indiens de là-bas rigolent beaucoup lorsqu’ils voient leurs cousins éloignés mauriciens dans leurs kurtas sagement repassés. L’ironie est que dans les années 50, les pujas et safrans se faisaient en costume trois pièce tussor. Conclusion, soyons mauriciens foutour !

  17. T shirt et non short. Papao…

  18. Siganus Sutor

    Ce sont souvent ceux qui sont en position périphérique qui s’estiment les véritables garants de l’orthodoxie, ou tout au moins les dépositaires des traditions dans leur forme originelle. On peut penser à ce sujet aux orthodoxes juifs d’Amérique à l’époque de la création de l’État d’Israël : ce sont eux, situés pourtant très loin de Jérusalem et du reste du pays donné par Dieu au peuple élu, qui s’opposaient, parfois violemment, au fait qu’on se mette à utiliser l’hébreu pour des conversations ordinaires. Cela semblait beaucoup moins déranger les juifs habitant la terre d’Israël. Dans le cas qui nous intéresse ici, il faut néanmoins garder à l’esprit que les Tamouls de Maurice (ou de Malaisie ou d’ailleurs) ne sont pas majoritaires là où ils vivent et, d’une façon ou d’une autre, ils ont besoin d’afficher leur appartenance tamoule s’ils ne veulent pas se retrouver en quelque sorte dissous dans l’ensemble de la population.

  19. Je ne connais pas grand-chose aux Tamouls, à leur religion et à leur marche sur le feu.
    En revanche, j’ai une petite expérience des Antilles et notamment de la Guadeloupe où la religion vaudou a de nombreux adeptes. Ces derniers acceptent — souvent moyennant finances — que des étrangers assistent à leurs cérémonies auxquelles ils peuvent aussi convier des amis, leur faisant ainsi l’honneur de pénétrer dans leur intimité familiale.
    J’ai ainsi pu assister à l’initiation d’un hounsi — un novice, en quelque sorte — qui doit entre autres épreuves subir celle du boulé-zin. Il s’agit de l’épreuve du feu, laissée à l’appréciation du prêtre ou de la prêtresse. Selon les revenus de la famille ( et donc du temps accordé à la cérémonie, de la place disponible, etc.) il peut juste s’agir de tirer du feu à main nue un morceau de métal chauffé à blanc, de plonger ses mains dans les braises d’un barbecue ou , toujours plus fort, de marcher sur des braises. Cette dernière épreuve est réservée aux futurs prêtres ou futures prêtresses ( et donc aux plus riches …) qui doivent auparavant subir un repos chaste de quarante jours et qui, avant de marcher sur les braises, se font enduire la plante des pieds par une décoction de sève de plantes dont la recette, propre à chaque prêtre, est tenue, ben tiens!, secrète. ( Quand on sait qu’on peut marcher sur les braises sans aucune protection particulière, on voit bien là la supercherie dont sont coupables, comme les autres, les prêtres et prêtresses vaudou,)
    Le plus remarquable dans tout ça, c’est que cette cérémonie se déroule toujours un dimanche soir après que la famille a assisté à la messe catholique en l’église de la ville. Le curé est parfaitement au courant qui bénit tout ce beau monde.
    Dans la religion vaudou, la marche sur les braises est plutôt un rite d’initiation : c’est un signe de pureté, obtenue après quarante jours de chasteté et de prières.

    P.S. Je sais que des Indiens installés aux Antilles pratiquent aussi des cérémonies de marche sur les braises, mais elles sont réservées à leur communauté et ne sont pas publiques .

  20. Siganus Sutor

    Important, la chasteté, lorsqu’on doit marcher sur le feu. Prendre son pied à un moment inopportun peut s’avérer dangereux pour les pieds.

    Leveto, je ne savais pas que dans le rituel vaudou on trouvait une marche sur le feu. Ce que vous dites là est fort intéressant.

    À la Réunion on constate parfois un assez fort syncrétisme entre hindouisme (en version tamoule) et catholicisme, au point que l’évêque a jugé bon sévir. À Maurice il existe une partie de la “population générale” — les “others” si vous voulez — qui sont d’origine tamoule et sont assez souvent qualifiés de “Madras baptisés”. Alors qu’aux Antilles le mot “madras” sert à parler d’une variété de tissu, à Maurice, où cette appellation est inconnue, ce mot sert à parler de ceux qui sont d’origine tamoule (l’expression étant relativement péjorative dans ce cas).

    Le syncrétisme peut prendre bien des aspects et il est parfois difficile de démêler le culturel de ce qui est purement religieux. Aujourd’hui, par exemple, nous avons la fête du Printemps, ce jour férié tombant un dimanche cette année-ci. Eh bien si je ne m’abuse il y aura au moins une messe dite à la cathédrale catholique de Port-Louis, les prêtres se vêtant partiellement de rouge pour l’occasion, des caractères chinois étant peut-être même inscrits sur certaines pièces de leur habit. Je ne sais cependant si on brûle de l’encens en baguette, comme cela aurait été le cas lors d’une cérémonie bouddhiste.

  21. Siganus Sutor

    Quelques information glanées sur internet à propos de messes célébrées pour la fête du Printemps :

    http://www.mccdpl.org/ministries/fete-du-printemps
    « Église comble à Sainte-Thérèse, Curepipe, le 23 janvier dernier, pour l’action de grâce dans le cadre de la Fête du Printemps. Une messe à l’initiative de la branche de la Mission catholique chinoise des paroisses de Ste-Hélène et de Ste-Thérèse. »

    http://www.dioceseportlouis.org/2013/01/21/messes-daction-de-graces-a-loccasion-de-la-fete-du-printemps-2013/
    « Messes d’action de grâces à l’occasion de la fête du Printemps 2013
    Thème : La Foi, une force fragile
    A l’occasion de la fête du Printemps qui aura lieu le dimanche 10 février 2013, la Mission Catholique Chinoise est heureuse d’inviter les catholiques et en particulier la communauté chinoise à participer aux messes d’action de grâces qui seront célébrées comme suit :
    dimanche 27/01 à N. D. de la Visitation, Vacoas à 15h00
    dimanche 3/02 à St Patrick, Rose Hill à 15h00
    dimanche 10/02 à la Cathédrale St. Louis, Port-Louis à 08h00
    dimanche 10/02 à St Malo, Baie du Tombeau à 9h00 (MBC/TV RADIO)
    […] »

    Je ne sache cependant pas que l’église catholique fasse quelque chose de particulier à l’occasion de fêtes tamoules. Une discrimination flagrante ?

    Peut-être que, dans le cas des “Madras”, le culturel est trop imprégné de religieux pour que les autorités catholiques se sentent à l’aise d’intégrer des éléments tamouls dans la liturgie d’une cérémonie chrétienne. Le fait même de dire des mots en tamoul pourrait paraître suspect.

    Je me rappelle à ce sujet ce que disait un jésuite du Tamil Nadu que j’avais rencontré à la Réunion, le père Varaprasadam si je me souviens bien de son nom. Il avait célébré une messe en tamoul et cela avait suscité un tollé chez moult Réunionnais (les “chrétiens du pays” aurait pu ironiser Brassens). Il avait beau dire que lors de la cérémonie on avait prié Jésus et non Ganesh ou son frère Muruga, rien n’y faisait : une “messe tamoule” ce n’était pas une “messe catholique” aux yeux de certains Bourbonnais.

  22. Chez nous il y a aussi quelques villes, comme celle de San Pedro Manrique, où ce rituel de marcher sur le feu est relié à la fête de S. Jean (24 Juin) mais, à la fin, il semble que, une fois de plus, l’église catholique a integré un ancien rituel païen : le solstice de l’été dans ce cas.
    http://www.inforural.com/blog/25615/pasodelfuego/sanpedromanrique/turismosoria
    Je viens de lire qu’en Argentine on peut voir aussi ce rituel, et le même jour. Il se peut qu’il soit une de nos « exportations ».

  23. Siganus Sutor

    Jesús, voilà qui est intéressant en ceci qu’il montre avec un exemple supplémentaire que la marche sur le feu est loin d’être une exclusivité tamoule (et, en particularité, des Tamouls partis loin de leur région d’origine, e.g. la Malaisie, Maurice, etc.).

    Mais cette marche sur le feu que vous mentionnez et dont on peut voir des photos, fait-elle partie d’une cérémonie catholique ? (On peut imaginer par exemple un parallèle avec ces pénitents espagnols qui portent d’immenses cagoules pointues très Ku Klux Klan.) L’Église catholique cautionne-t-elle cette pratique ? ou bien la tolère-t-elle tout au plus ?

  24. Foutour, foutre va, etc… Quelle serait, Sigane, l’origine de « falou tor ma »?

    Il est vrai que ces pratiques jouissent d’une popularité chez les castes moindres. Ne faudrait-il pas rappeler que la majeur partie de nos compatriotes tamouls et autres indiens n’appartiennent pas aux castes sacerdotales ou guerrières? Et que les politiques compilent avant chaque élection législative des listes qui classifient les indo-mauriciens dans les différentes circonscriptions sur la base de la caste?

  25. Siganus Sutor

    Linus, l’expression que vous citez viendrait du malgache. En 1658 Flacourt écrit que le mot falou est utilisé à Madagascar pour parler des lèvres de la vulve, ce qui est mentionné en 1833, dans le cadre d’une comparaison malais-malgache, dans le tome XI du Nouveau Journal asiatique. Mais dès la fin du XVIe siècle, l’explorateur hollandais Frederick de Houtman (van Gouda) avait noté que le vagin était aussi appelé fally sur la Grande Île. En 1833 encore, dans le Voyage de l’Astrolabe de Dumont d’Urville, on trouve un Vocabulaire madékass – français dans lequel il est écrit ceci : “Falou. Vulve, lèvres de la vulve.” Mais de façon aussi intéressante qu’étonnante, le créoliste Robert Chaudenson signale qu’en provençal on trouve le mot fala signifiant vulve.

    _______

    Il est un fait que les marches sur le feu sont des manifestations populaires, dans les deux sens du mot. Mais je ne suis pas certain que les membres des hautes castes évitent systématiquement de se mêler à ce genre d’activité. À commencer par les prêtres eux-mêmes.

    Pour ce qui est de l’intrusion du politique dans tous les domaines de la vie sociale, il me semble que le phénomène des marches sur le feu a en grande partie réussi à échapper à cette pernicieuse influence. Peut-être parce que, dans une certaine mesure, c’est “mal vu” de faire ces choses-là…

  26. >Siganus
    Premièrement, pardon par ma réponse tardive. À mon avis, ce n’est pas exactement une cérémonie catholique mais, comme j’ai dit ci-dessus, l’Église catholique a assimilé un tas de rituels anciens. Comme vous savez, les feus de joie sont très répandus ; moi-même, lorsque j’étais petit, j’ai sauté au dessus du feu le jour de S. Jean (vraiment la veille). Aussi, par exemple, chez ma femme, en Asturies, les enfants volent brouettes détériorées (en bois), boîtes, etc. chez leurs voisins pour les brûler cette même nuit.
    En retournant à San Pedro Manrique, on peut voir que la cérémonie est à coté d’un ermitage. J’ai lu dans un lien l’anecdote suivante qui parle, un peu, de la présumée bénédiction du clergé : le curé d’un village prochain avait tenté de marcher sur le feu mais il a fini brûlé ; les habitants du village ont dit qu’il n’était pas béni par la Vierge parce qu’il n’était pas né là. Donc caution, mais sans précaution, c’est-à-dire, avec cautérisation.

  27. Siganus Sutor

    Moralité : les marches sur le feu ne sont pas vraiment faites pour (ou par) les curés espagnols.

    Mais ont-ils essayé de marcher sur l’eau ?

  28. Ils pourraient essayer de marcher sur l’air, saute de mieux.

  29. Siganus Sutor

    Saute de mieux” : est-ce volontaire ? Sauter à cloche-pied parce qu’on s’est brûlé ?

    Mais tout le monde ne peut pas être Luke Skywalker… (Il est peut-être plus facile de marcher — ou de tituber — avec Johnnie.)

  30. Argh !
    Paroisse.

  31. C’était volontaire.

  32. >Siganus
    Chez vous, WordPress ne marche pas non plus. J’ai tenté de poster trois fois un com sans succès.

  33. Siganus Sutor

    Aïe, Jesús, voilà qui est embêtant. J’espère que vous avez sauvé votre commentaire quelque part. Je ne vois rien ni dans les spams ni dans les commentaires en attente. Au besoin envoyez-le-moi par e-mail.
    https://mauricianismes.wordpress.com/about/

  34. >Siganus
    Pas très difficile de marcher sur l’eau (si l’on ajoute de la maïzena). Je l’ai essayé mais avec un demi litre et mon doigt.

  35. Je ne m’imagine le Seigneur comme sprinteur. J’attendrais de lui plus de décorum.

  36. >Bougon-Macquart
    Décorum ? Pas toujours.

  37. Un commentaire de Jesús posté par Siganus (WordPress ayant fait des siennes) :
     

    Ben, s’ils trichent… comme dans ce dessin (le mot en pierre où est Pierre c’est foi). Je crois que, malgré tout, il avait les foies.
    J’ai trouvé ce curé mexicain, dont la paroisse est dans la ville d’Ojo de Agua (joli toponyme : œil d’eau), qui benisse avec ce
    pistolet d’eau . Il faut le voir pour le croire !

  38. Siganus Sutor

    Jesús, on ne peut s’empêcher de se demander ce que pensent les fidèles mexicains lorsque leur prêtre les bombarde avec un pistolet à eau — fût-ce de l’eau bénite. Peut-être certains trouvent-ils que cela fait un peu j’en-foutre, non ? Que ça manque un peu du décorum mentionné par Stuart ci-dessus. Si au moins le pistolet en question était en métal chromé ou doré et avait une forme de goupillon, de croix ou de Dieu sait quoi d’autre…

  39. Deux coms postés dans « Roussaille » et ici, mais sans succès.

  40. Siganus Sutor

    Jesús, serait-il possible que vous ne fussiez pas en odeur de sainteté (auprès de WordPress) ?

    J’ai pu récupérer la roussaille dans le filet à spams, mais aucune trace de l’espérance aucune part. Si vous voulez faire marcher à nouveau le courrier électronique, je reste votre hombre. (Vous connaissez l’adresse.)

  41. Je ne chanterai pas les louanges de WP.

  42. Un autre commentaire de Jesús posté par Siganus (WordPress ayant encore fait des siennes) :
     

    >Siganus
    C’est pire ce pistolet qui peut donner le repos éternel.

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