Sur toutes les cartes un tant soit peu anciennes de Maurice, on trouve le nom de “islot du Morne” ou “île du Morne” inscrit à côté de l’île ci-dessus, laquelle est située dans le lagon du sud-ouest au large des villages de La Gaulette et Case Noyale.
En mai 1751, Jean-Baptiste d’Après de Mannevillette, hydrographe et capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, arrive à l’Isle de France avec pour mission d’en faire un relevé plus précis, tâche dont il s’acquitte avec efficacité. On constate que sur la carte suivante l’île en question est appelé “Islot du Morne” :
A l’ouest de cet îlot sont dessinés trois points appelés “les Bénitiers”. Il s’agit de formations coralliennes soulevées au-dessus du niveau de la mer. (Un seul de ces “bénitiers” subsiste intact aujourd’hui, un second, renversé, émergeant encore partiellement de l’eau. On peut en voir une photo ici. Il apparaît aussi en tant que petit point noir sur la photo en tête de ce billet, photo qui peut être agrandie en cliquant dessus.) En effectuant ses relevés peu de temps avant ceux réalisés par son ami l’abbé de la Caille, d’Après trouve Maurice plus petite qu’on ne la pensait : 60 kilomètres de longueur du nord au sud, au lieu des 117 qui étaient admis jusque là. (La distance exacte, selon un axe nord-sud, est de 60.2 km du Gris-Gris à la pointe L’Hortal près de Cap Malheureux, 62.4 km si on relie ces deux points par une ligne légèrement inclinée.)
En 1763, une carte de l’Isle de France est dressée par Jacques-Nicolas Bellin, ingénieur de la Marine, “pour le Service des Vaisseaux du Roy, Par Ordre de M. le Duc de Choiseul, Colonel Général des Suisses et Grisons, Ministre de la Guerre et de la Marine”. L’auteur précise qu’elle a été dressée “sur les Opérations géométriques et les observations astronomiques de Mr l’Abbé de la Caille qui ont été communiquées au Depost des Cartes Plans et Journaux de la Marine par Mr de Maraldy de l’Académie Royale des Sciences en 1763”. Sur cette carte on trouve toujours l’appellation “Islot du Morne” :
Cette appellation se retrouve sur d’autres cartes publiée à des dates ultérieures, par exemple sur la carte de Rigobert Bonne (successeur de Bellin) publiée en 1780 :
Ainsi que sur la carte du géographe flamand Philippe Vandermaelen en 1827 :
(On peut toutefois supposer que Vandermaelen s’est contenté de recopier les noms figurant sur d’autres cartes car il existe une erreur typographique flagrante à propos de la ville de Mahébourg, le -HE du nom d’origine s’étant transformé en -LIE, ce qui donne un “Malie-Bourg” des plus comiques.)
De nos jours, personne ou presque ne parle de “l’île du Morne”. Le nom d’usage de ces quelques arpents de matière corallienne recouverte de filaos et de cocotiers est “île aux Bénitiers”, en référence au(x) “bénitier(s)” voisins que sont (ou étaient) ces blocs de corail émergés situés entre l’îlot en question et les brisants. Pour traduire cet usage, les cartes “officielles” publiées aujourd’hui font mention d’une “île aux Bénitiers”, comme par exemple sur la carte de l’Amirauté britannique publiée en 1984 “under the Superintendence of Rear-Admiral Sir David Haslam, K.B.E., C.B., Hydrographer of the Navy” :
Ainsi que sur celle en pdf que l’on peut télécharger sur le site du gouvernement :
Ou encore sur la carte de Maurice au 25 000 e :
La question que l’on peut dès lors se poser est la suivante : à partir de quelle époque a-t-on cessé de parler de “l’îlot du Morne” pour utiliser l’appellation “île aux Bénitiers” ? Cette question en appelle d’ailleurs une autre : dans leur vie de tous les jours les habitants du lieu ont-ils jamais utilisé le nom “île du Morne” ? Car il existe d’autres cas où le nom figurant sur les cartes n’est pas le nom usuel. Nous avons l’exemple patent des îles figurant sur les documents officiels sous le nom de Cargados Carajos (voir la carte sur la dernière page de ce pdf), une dénomination peu familière aux Mauriciens qui les connaissent sous le nom de Saint Brandon, comme évoqué dans la note sur La Perle, bateau et poisson. Nous avons aussi l’exemple de l’île aux Fouquets, dans la baie de Mahébourg, laquelle est de plus en plus fréquemment appelée “île au Phare” à cause du phare qui y a été construit en 1864.
Je me demande — et je demande aux spécialistes en toponymie — si ailleurs il arrive fréquemment qu’il existe un tel écart entre le “nom papier” d’un lieu et son “nom crié”.
Official renamings are sometimes ignored locally. Sixth Avenue in Manhattan was renamed « Avenue of the Americas » so long ago as 1945, but it is Sixth Avenue in the hearts and minds of New Yorkers to this day. At some point, the city finally gave in and wrote both names on the street signs.
John, we have about the same thing here, most notably in Port-Louis where “la rue Desforges”, named after a long-forgotten French governor, was renamed after Sir Seewoosagur Ramgoolam, the first Prime Minister of independent Mauritius. However, I don’t know a single person who, in his or her everyday life, says anything else than “lari Déforz” or “la rue Desforges”.
The story is a little bit different when it comes to this small island : for a long time it had a certain name on maps (its official name so to speak), but I was wondering whether anybody was using that name in the past. Or, if it changed, when this change happened. Today I don’t know anybody who calls it “îlot du Morne”, “île aux Bénitiers” being the common name used in all circumstances, and this has come to be the name appearing on contemporary maps.
Article très intéressant et fort bien documenté! Un régal pour un toponymiste amateur.
Je me suis penché sur la question que vous posez à savoir s’il existe des toponymes vernaculaires ayant supplanté le toponyme officiel. C’est un sujet très complexe. Aux débuts de la cartographie moderne (disons aux débuts de la circumnavigation) les cartographes nommaient les nouvelles terres selon des termes choisis (par eux, par les navigateurs ou leurs commanditaires) et bien souvent ces noms ont été changés par la suite en incluant les noms indigènes. Mais cela n’entre pas exactement dans le champ de votre question. Néanmoins, je ne désespère pas de trouver quelques exemples de ce type : il me suffit juste de me replonger dans mes lectures… Patience et longueur de temps, etc.
On constate cependant que sur cette carte pédologique britannique de 1962 (fond de carte datant de 1957 selon ce qui est inscrit dans le coin inférieur gauche) il existe à la fois une mention “I. MORNE” à côté de l’îlot du Morne (île aux Bénitiers) et une mention “ILOT DU MORNE” près du Morne lui-même…

Et la place de l’Étoile, à Paris, vous avez déjà rencontré quelqu’un qui l’appelle place Charles de Gaulle, son nom officiel depuis quarante ans ?
A contrario, cette note m’a rappelé une petite aventure bretonnante d’il y a quelques années. Je venais de lire « Le Gardien du Phare » d’Anatole Le Braz, formidable roman tragique de la fin du XIXè, où un gardien de phare neurasthénique et jaloux condamne sa jeune femme et son amant à une mort atroce en les enfermant dans la chambre de son phare avec pour seules provisions un seau d’eau de mer… Les lieux sont minutieusement décrits, et il ne fait pas de doute qu’il s’agit du phare de la Vieille, qui éclaire le Raz de Sein à l’ouest de la pointe du Raz.
Seulement voilà, l’auteur parle du phare de Gorlebella, et ça m’avait si fort intrigué que j’ai passé un peu de temps à rechercher d’où sortait ce nom. Curieusement, ce nom de Gorlebella ne disait rien à personne dans le coin. La réponse la plus stupide que j’ai obtenue est venue d’un libraire qui affiche fièrement sa bretonnitude militante au pied de la cathédrale Saint-Corentin à Quimper, à qui Gorlebella ne disait rien non plus mais qui voyait là une sorte de licence poétique, l’expression de l’imaginaire de l’auteur…
Ce n’est que plus tard que j’ai découvert que Gorlebella est le nom du rocher sur lequel a été construit le phare, et surtout que ce phare, construit dans les années 1880 a été appelé ainsi pratiquement jusque dans les années 1940 : aujourd’hui, on ne connaît plus que le phare de la Vieille !
Mais qui était donc cette vieille-là ?
Ha ha, votre Gorlebella devenue vieille après les années 40 fait furieusement songer à l’île aux Fouquets (et, entre parenthèses, aux oursins bizarres) aujourd’hui plus connue sous le nom d’île au Phare :
« Assis sur un muret, une canne à pêche à la main, face au lagon où pointent au loin l’île de la Passe et l’île au Phare, Harold Sabine ne comprend pas bien l’enjeu des festivités même s’il s’en réjouit. »
(L’Express, 29 juillet 2010.)
« L’Ile Phare bears its name by virtue of a lighthouse built in 1864, which was still operational until beginning of the 20th century.
« Historically, Ile au Phare, situated within the bay of Mahébourg has fulfilled a strategic purpose during the naval battles at Grand Port. »
(Mauritius-Rodrigues.com)
« Les nouvelles bâtisses du domaine Anahita donnent sur le lagon, avec vue sur l’île au Phare, l’île de la Passe, la chaîne de montagnes de Bambous et la forêt luxuriante de la partie Est du pays. »
(Le Matinal, 6 novembre 2009.)
« The first outing has been organized on Saturday 26th September to celebrate the International Day for the Environment with the cleaning and replanting of Ile au Phare with endemic plants, in conjunction with the students of the Hotel School of Mauritius. »
(Skål Mauritius, novembre 2010.)
Avec ces noms qui se dédoublent on a même parfois deux îles pour le prix d’une :
« Il faut savoir que les îlots de Grand Port (Ile aux Aigrettes, Ile aux Fouquets, Ile au Phare, îlot Vacoas et l’île Marianne) constituent un sanctuaire important à [sic] certains lézards mauriciens qui n’existent nulle part ailleurs à travers le monde. »
(Orange.mu, 13 février 2009.)
« Le lagon de Mahébourg est un véritable attrait pour tous les amoureux de la nature. On peut y naviguer à la découverte d’une multitude d’îlots coralliens : L’îlot Mouchoir Rouge, l’île Marianne, l’île de la Passe, l’île Vacoas, l’île Fouquet, l’île au Phare, et enfin l’île aux Aigrettes, laboratoire vivant de conservation d’espèces indigènes, telles le Pigeon des Mares ou Pigeon Rose, la tortue terrestre ou encore des plantes endémiques. »
(maurice.runweb.com, novembre 2009.)
D’autres semblent mieux informés, mais indiquent “île aux Fouquets” comme nom annexe :
« De l’île de la Passe, on peut apercevoir au loin l’îlot Vacoas et l’île au Phare aussi connue comme l’île aux Fouquets. »
(L’Express, 23 août 2010.)
Et il y a aussi l’île qui a donné son nom au “phare”.
« This Land Is Your Land » (lyrics, performance), written by the folk singer Woody Guthrie as a sort of radical alternative national anthem for the U.S., contained in its original version the line « From California to Bedloe’s Island », but what is this Bedloe’s Island? The answer is that it is the forgotten name of the island on which the Statue of Liberty stands, now known (if at all) as Liberty Island. When the song is sung today, the line is altered to « From California to the New York islands », presumably including Manhattan Island and Long Island!
From California to the New York islands
Hey, what about Hawaii (formerly known as “Sandwich Islands”)?
Yes, Bedloe Island seems to be a good example of what is at stake here. Bien trouvé ! How many people spontaneously remember this name nowadays?
Furthermore in the case of “îlot du Morne”, one can wonder if this very name had been a name on the map only (i.e. whether anybody actually called it this way in everyday life), or if it was indeed called like this at some point in time. It might be hard to have a final opinion on the matter since what people said a long time ago — as opposed to what they wrote — might always be subject to speculation.
Some of the New York islands have changed names repeatedly: Bedloe’s, along with Ellis Island (the site of the New York immigration facility for many years) and Black Tom (now part of the mainland) were once known jointly as the Oyster Islands. Hog Island became Manning’s Island, Blackwell’s Island, Welfare Island, and finally Roosevelt Island. Buchanan’s Island and Great Barn Island were earlier names of Ward’s Island, which is now joined by landfill with Randall’s Island, itself formerly known as Montresor’s Island. As the genitives indicate, islands tended to be renamed when they changed hands from one family to another. Manhattan, however, has never been called anything but Manhattan.
Et le cas des “islas Malvinas” ou “Falkland islands” ?
John, what would be interesting to know is whether these changes came from above (i.e. decided by “the authorities”) or from the population itself, in which case the official toponymy only adapted to what people were saying. In Mauritius there are cases similar to the ones you are mentioning. For instance in Blue Bay there is a small island which is indicated as “île des Deux Cocos” on the map but which is frequently called “îlot Darné” by local people, because I think one Mr Darné (who might have been the doctor who gave his name to the “Clinique Darné” in Curepipe) leased it for many years and used the house a governor built there as his “campement”. However, even if there hasn’t been any member of the Darné family on this island for decades, it is still being called “îlot Darné”. I have never seen this name written on a map though. (It has a few google hits and the name has appeared a few times in the press.)
Jesús, dans ce cas-ci je vois la chose surtout comme des noms différents utilisés par les peuples différents. Il ne s’agit pas vraiment d’un changement de nom pour prendre en compte un usage qui varie. Enfin, sauf si les Argentins se mettent à les appeler “Falklands” ou les Anglais “Malvinas”…
Les recherches sont longues et fastidieuses mais la question fort complexe. Existe-t-il des exemples où le nom populaire d’un lieu a provoqué le changement du nom officiel ?
Les changements de noms sont très fréquents en toponymie, mais sont dans la très grande majorité dus aux autorités (soit après une conquête ou une indépendance — cf. la romanisation, l’indépendance des colonies africaines ou des îles du Pacifique, etc. —, soit après un changement politique — cf. la Révolution française, la soviétisation, etc —, soit par le simple fait du prince).
Les cas où le nom local habituel a supplanté le nom officiel me semblent très rares et je n’en ai pour l’heure pas trouvé d’exemple aussi bien documenté que le vôtre. Sans doute ces exemples sont-ils plus nombreux pour les micro-toponymes et, dans ce cas, seul le hasard de mes lectures pourra m’en faire découvrir et je ne manquerai pas de vous tenir informé.
En tout cas, aucun des auteurs dont j’ai parcouru les ouvrages n’ont consacré de chapitre à ce sujet précis.
Que la population, hors cercles officiels, utilise un nom différant de la toponymie officielle serait donc chose si rare que cela ? Il y aurait peut-être quelque chose à fouiller là…
De mon côté j’ai demandé à quelques personnes d’essayer de savoir si parmi les gens âgés ayant fréquenté ce coin de l’île il s’en trouverait quelques-uns pour se souvenir d’un quelconque usage de l’appellation “îlot du Morne”. On verra bien…
I think the genitive names were informal, and perhaps not so much names to begin with as descriptions: one would speak of Blackwell’s island (in lower case) in the same way as Smith’s house or Jones’s farm, reflecting its ownership. The later changes to Welfare Island and Roosevelt Island (non-genitive) were certainly formal. What remains informal is the names of New York City neighborhoods. In some cases, these are the formal names of towns that NYC assimilated as it grew, but in other cases they are purely popular. For many years my wife and I thought of ourselves as living in the Lower East Side, and resisted the newer idea that the L.E.S. began south of us and that our neighborhood was now the East Village, but we grudgingly accept this nowadays: vox populi, vox Dei.
An example of official renaming to match the popular name that I can think of is Cape Canaveral, Florida. After the assassination of John F. Kennedy, his widow asked that the Cape Canaveral Space Center be renamed the Kennedy Space Center as a memorial, and this was done. In an excess of zeal, however, his successor also ordered the cape itself renamed to Cape Kennedy. This was unpopular in the area, particularly because the nearby city of Cape Canaveral had not been renamed, that being ultra vires, and locals continued to speak of the cape as they had for four centuries (it is indeed one of the oldest place names of European origin in the U.S. after Florida itself). After ten years of popular resistance, the Florida legislature passed a law restoring the cape’s original name, and the federal government went along perforce.
People are usually attached to old names, names they’ve been used to. Most of them rarely welcome new names being given to places they’ve been knowing for a long time, unless it is a name associated with bad memories. (Though I’m sure you will still find people regretting Stalingrad.)
I think it is far less common to have a name officially changed for a name that has never been “official”, so to speak, in the past. It amounts to giving a new name, chosen by the people, and not reverting back to some old appellation.
Incidemment, dans son Voyage à l’Ile-de-France publié en 1773, Bernardin de Saint-Pierre mentionne l’îlot du Morne :
« Je m’arrêtai au premier ruisseau qu’on trouve après avoir passé les deux Rivières-Noires : il se jette à la mer vis-à-vis un petit îlot appelé l’îlot du Tamarin*, qui n’est pas sur la carte; on y va à pied à mer basse, et à l’îlot du Morne, où quelquefois l’on met les vaisseaux en quarantaine. »
* Cet “îlot du Tamarin” est inconnu au bataillon (aujourd’hui). Il pourrait s’agir d’un des deux petits îlots proches de la côte, situés de part et d’autre de la baie de la Petite Rivière Noire, et connus sous le nom d’îlot Malais pour le plus petit (côté sud de la baie) et d’îlot Fortier pour celui qui est un peu plus grand et qui, de nos jours, est relié à la terre ferme par une digue carrossable. (Voir la carte de l’Amirauté, ou celle téléchargeable en pdf sur le site du gouvernement.)
Que la population, hors cercles officiels, utilise un nom différant de la toponymie officielle serait donc chose si rare que cela ?
Non, bien sûr que non! Les noms populaires, les diminutifs ou autres surnoms sont nombreux, mais ce n’est pas ainsi que j’avais compris votre question : je pensais qu’il fallait chercher des exemples où le toponyme officiel avait été abandonné au profit d’un nom local, la « volonté du peuple » faisant alors plier la volonté officielle ( sans baïonnettes…).
La plupart des changements radicaux de noms de lieux l’a été par décision autoritaire administrative; les cas où cette autorité n’a fait que valider un usage populaire au détriment de son propre choix doivent être bien peu nombreux.
des exemples où le toponyme officiel avait été abandonné au profit d’un nom local, la “volonté du peuple” faisant alors plier la volonté officielle (sans baïonnettes…)
Si, si, c’est bien de cela qu’il s’agit.
Le fait que B. de St-Pierre utilise la dénomination “îlot du Morne” dans le récit de son séjour à Maurice suggère que c’est bien ainsi que l’île était communément appelée à cette époque-là. (A moins qu’il n’ait fait que recopier le nom inscrit sur une carte, ce qui me paraît toutefois moins probable.)
Tiens, puisqu’il est question là aussi de nom usuel et de changements de nom…
« Le lac sacré de Grand Bassin pourrait, bientôt, changer de nom. La Mauritius Sanathan Dharma Temple Federation (MSDTF) a déjà adressé une requête en ce sens au Premier ministre.
« Après Grand Bassin et Ganga Talao, le lac sacré prendra-t-il un autre nom ? La fédération des temples sanatanistes souhaite, donner le nom de Ganga Saroovar à ce lieu sacré hautement symbolique pour la communauté hindoue. »
(L’Express, 5 janvier 2011.)
Barré la caisse zot oh, Delta Man le pacificateur est de retour !
@Siganus, je ne comprends pas ce qui leur prend de vouloir changer le nom d’un lieu du jour au lendemain. Des générations d’hindous ont connu le Grand Bassin comme tel, changer son nom ne changera rien dans la réalité. En fin de compte, les gens continueront à l’appeler « Grand Bassin ».
Oui, c’est bien ce que l’on observe : la quasi-totalité de la population, y compris “nos compatriotes de foi hindoue” selon les termes de la MBC, utilise le nom “Grand Bassin”. Nom qui, comme tu le dis, a le mérite d’être bien ancré dans l’esprit des gens, en sus du mérite d’être attirant : parler d’aller au grand bassin (un lac naturel) donne déjà un avant-goût du cadre majestueux qu’on va trouver sur place, dans les montagnes du sud-est de l’île.
Mais je pense qu’il y a un hidden agenda derrière ce “Ganga Saroovar” que Dulthumun et sa bande veulent imposer au pays. Plus cela soulèvera de tollé — en particulier chez les non-hindous — et plus cela servira les desseins des dirigeants de la Sanathan Dharma Temple Federation. Ça sera une façon d’unifier son groupe contre “bann-la”, et tant pis pour cette “unité nationale” que les politiciens de tous bords disent vouloir promouvoir.
A Paris, en 1831, a été publié un ouvrage intitulé Statistique de l’Ile Maurice et ses dépendances. Le nom de l’auteur est donné comme étant “M. le Baron d’Unienville, archiviste colonial de l’Ile Maurice”. Ce livre, censé être le premier à entrer dans les détails de la situation de la colonie, a été ré-édité à Maurice en 1845, après la mort dudit baron, décédé à la Savanne (île Maurice) le 27 juillet 1831.
Dans une édition datée de 1885 (Typographie de The Merchants and Planters Gazette), on peut lire ceci à la page 174 du tome premier, dans la partie consacrée au “quartier de la Rivière-Noire” :
« De trois îlots qu’on trouve sur la côte de ce quartier, et sur un desquels l’Ilot-aux-Fourneaux était établi une vigie, celui dit du Morne est le seul cultivable, ayant 156 arpents de surface.
« Il présente un coup d’œil très agréable par les cocotiers et veloutiers dont il est couvert, et ajoute infiniment à la beauté du paysage de cette partie de l’île. »
Dans le tome 2, aux pages 148 et 149, on trouve aussi ceci :
« En 1770, M. de Messin, commandant du quartier de la Rivière Noire, fut promu au grade de colonel en récompense de sa bonne conduite pendant la quarantaine à laquelle avait été soumis le navire le Bellecombe, sur l’îlot du Morne, en 1769. »
(Le graissage des deux citations est de mon fait.)
L’occasion de visiter l’îlot du Morne en très haute défintion (on peut y voir un homme sur le sable au bout à droite), ou encore les alentours du Pieter Both…
Pas mal du tout, Zippo. Je me demande avec quel type de caméra cette photo a été prise. Elle permet en tous cas de voir que la mer était sèche à ce moment-là. Si on voit effectivement quelqu’un sur la plage près de l’extrémité septentrionale de l’île, il est aussi possible de voir deux bougs dans une pirogue juste à droite du sec, et même que l’un d’eux a un short bleu. (Pour les sous-vêtements la technique demande encore quelques améliorations.) Du côté droit de la photo on voit l’îlot Malais, mentionné dans la note sur l’îlot Chat et l’île aux Singes. (Voir un snapshot ici.) Et puis on voit assez bien le plus intact des bénitiers, derrière l’îlot.
En fait, ça semble être un sytème robotisé pour faire des photos en mode panoramique. Apparemment, comme vous pouvez voir sur leur page, ils « supportent » aussi les « petits numériques ». Ils proposent une liste d’appareils comptibles pour le modèle Pro, probablement des appareils de haute définition. J’avais découvert ce site avec cette photo d’Obama faisant son discours; l’appareil utilisé doit être d’une très bonne résolution. J’avais pensé que ce serait un bon moyen pour compter les manifestants afin de mettre d’accord les syndicalistes et les policiers (un rapport de 2 dans les nombres communiqués), mais je n’ai pas lu le « mode d’emploi » pour savoir en combien de temps on peut réaliser un tel cliché.
Les détails pour la photo d’Obama précisent que 2850 snapshots ont été pris (le « Stitcher Notes » précisent que c’est un Canon PowerShot G10
qui a été utilisé); pour le Morne, il en a fallu 2 pour une photo de 0.53 GPx, ce qui donnerait un appareil de 265 MPx. Bizarre, ça vous semble plausible ce calcul (surtout qu’il ne donnerait que 0.5MPx pour l’autre appareil qui est un 14.6MPx)?
Pardon la liste de compatibilité …